Ils ont l'air contents ! |
Il semblerait, si l’on en croit les media, qu’ait lieu aujourd’hui au Qatar un événement d’une importance primordiale. Ce n’est pas pour rien que notre adoré président fait le déplacement ! L’enjeu est de taille : les deux équipes en jeu s’affrontent pour accrocher une troisième étoile à leur glorieux maillot ! Ce qui ne m’impressionne pas tant que ça, vu que le litron consigné d’antan en avait cinq et que le maréchal Pétain en portait sept sur son képi sans être particulièrement révérés aujourd’hui.
Il semblerait que la Nation unanime doive soutenir l’équipe des bleu-foncé (les argentins étant en bleu-pâle si je ne me trompe). Eh bien figurez vous, mes chers amis que loin de soutenir « notre » équipe, j’ai plutôt du mal à supporter cet engouement, qu’il soit général ou supposé tel. En fait, le sport en général et le foot en particulier me laissent totalement indifférent. Comme bon nombre de mes compatriotes (seuls une vingtaines de millions de téléspectateurs ont regardé la demi-finale), je ne regarderai pas le match qui se déroulera à des heures que je consacre à la lecture et à la sieste. Tout juste m’enquerrai-je du résultat histoire de savoir, en cas de victoire, s’il sera utile d’éviter les tombereaux de dithyrambes qui ne manqueront pas de se déverser sur les antennes ou les airs piteux des commentateurs endeuillés en cas de défaite.
Mon désintérêt pour le foot remonte à mon enfance. Je n’ai jamais été sportif, mon physique ne m’y prédisposant pas vraiment, j’étais plus attiré par la lecture. Avec le temps, ça ne s’est pas arrangé. Les débordements de joie puérile que déclenchent les sports chez leurs adeptes comme chez leurs amateurs ne sont pas dans ma nature, c’est dommage, peut-être, mais c’est comme ça. Même si un de mes auteurs favoris s’était vu décerner le prix Nobel, ça ne m’aurait pas fait descendre dans la rue pour fêter ça. Il faut bien reconnaître qu’un tel prix, quelle qu’en soit la discipline, ne déclenche jamais l’enthousiasme des foules et que si cette nouvelle m’avait poussé à traverser mon village en klaxonnant, j’aurais probablement été le seul à le faire.
Après mon casse-croûte, j’irai donc retrouver ce brave Dortmunder dont je ne me lasse pas avant de somnoler. Une fois de plus je manquerai de partager la liesse ou la tristesse supposées générales. Aux footeux qui me liraient, je souhaite cependant un bon match, même s’il n’y participent pas activement.