Un gentil en pleine crise de gentillesse |
Toute société est composée, à proportions variables, de gentils et de méchants.
Aujourd’hui, les gentils et les méchants sont,comme toujours, partagés, entre autres sur le sujet de l’immigration. Le gentil y est favorable tandis que le méchant s’y oppose.
Le gentil, à l’en croire, est progressiste, généreux, xénophile, prêt au partage, pense que l’immigration l’enrichit culturellement et économiquement. De plus, il sait que les migrations de masse sont inéluctables et que s’y opposer est illusoire.
Le méchant, selon le gentil, est réactionnaire, pingre, xénophobe, égoïste, voit dans l’immigration une source d’appauvrissement et de destruction de son identité. Il va jusqu’à penser que les vagues migratoires devraient être stoppées.
Tout âme un tant soit peu élevée ne saurait qu’admirer le gentil et mépriser le méchant. Hélas, toutes les âmes ne le sont pas. Il semblerait même qu’une majorité de plus en plus écrasante s’oppose à la gentillesse.
On juge l’arbre à ses fruits. Ceux de l’arbre de la gentillesse qui a jusqu’ici été soigneusement entretenu devraient être savoureux : notre générosité récompensée par une sensible expansion économique, un enrichissement culturel certain, notre identité et notre cohésion nationale confortée par l’assimilation des nouveaux arrivants. Ce n’est pas forcément le cas.
Ce que, lorsqu’on n’est n’est pas aveuglé par son idéologie, l’on constate, c’est une augmentation de la violence et de la délinquance et de l’insécurité, la création de ghettos, le refus de l’assimilation, une stagnation de l’économie, un niveau scolaire et culturel qui s’effondre, un communautarisme qui s’affirme chaque jour davantage, un chômage de masse, des villages de toile toujours renaissants dans la capitale, etc.
Comment un si bel arbre peut-il donner de si piètres fruits ? Peut-être parce qu’au niveau individuel comme au niveau national, la générosité se doit d’être proportionnelle aux moyens dont on dispose. Invite-t-on des hôtes quand on a à peine de quoi se nourrir et qu’on est mal logé ? Si on le fait, comment s’étonner que nos invités fassent grise mine, ressentent de l’amertume vis-à-vis d’hôtes incapables de tenir leurs promesses ? De là à ce que le ressentiment se transforme en agressivité remettant en cause la cohésion nationale, il y a un pas vite franchi.
Si l’immigration de masse n’en est qu’à ses débuts et est inéluctable, les gentils devraient avoir l’honnêteté d’avertir leurs soutiens que cela nous mènera non moins inéluctablement à la paupérisation et au chaos, le chemin de l’enfer étant pavé de bonnes intentions comme chacun sait. Reste à savoir si c’est ce que nous voulons.