Le bac est mort. Il ne sert plus à
rien. Ce qui était le premier grade universitaire n'assure plus, vu
le niveau de certains lauréats, que l'on ait un niveau permettant de
suivre un quelconque enseignement supérieur. Du fait du tirage au
sort, une brêle totale et non motivée a autant de chances de voir
ses vœux réalisés qu'un élément brillant qui rêve d'être
accepté dans une filière où il aura la capacité de réussir.
Dans ces conditions, à quoi bon avoir un bac avec mention très
bien ? A quoi bon avoir un bac tout court ?
Puisque le temps est aux économies, la
suppression pure et simple de cet examen où il faut vraiment mettre
du sien pour ne pas être reçu (87,8% de réussite cette année!),
me semble s'imposer. De plus, ce faisant, on épargnerait aux
correcteurs la souffrance que provoque en eux la correction de copies
ineptes auxquelles ils se voient contraints de donner des notes
« acceptables ». La nature ayant horreur du vide, il
faudrait cependant le remplacer par un diplôme, un certificat ou
quelque chose. C'est pourquoi je proposerais qu'on décerne à tout
élève ayant plus ou moins suivi un cycle d'études secondaires
relativement complet le JMU.
L'idée m'est venue en me souvenant de
l'émission qu'animait il y a quelques lustres déjà le regretté
Jacques Martin. Elle s'appelait l'École des fans et
permettait à à des enfants de venir faire étalage de leur talent
(et plus souvent de son absence) en chantant les chansons de la
vedette invitée. C'était aussi l'occasion pour eux de sortir
quelques âneries du genre « mot d'enfant »en réponses aux
questions du Grand Jacques, ce qui provoquait l'hilarité du populo.
A la fin de la compétition et quelle qu'ait été la valeur de leur
prestation l'animateur déclarait que tout le monde avait gagné. Les
similitudes entre les résultats de cette « École des fans »
et du bac 2017 sont, vous en conviendrez, frappantes.
L'unique épreuve du « Jacques
Martin Universel » (ou JMU) consisterait donc, après un
entretien d'une ou deux minutes donnant au candidat l'occasion de
proférer quelques conneries, à chanter une petite chanson dont la
connaissance des paroles comme de la musique pourrait n'être
qu'approximative. Et à la fin, tout le monde aurait gagné. Ainsi,
une classe de trente élèves pourrait obtenir son JMU en 150 minutes
(soit 2 heures et demie). Bien entendu, le jury serai composé des
enseignants des impétrants. Économie de temps et de moyens, le JMU
ne présente que des avantages !
Ensuite l'entrée dans le supérieur,en
cas de demandes trop importantes dans certaines filières se ferait
par tirage au sort comme maintenant. Simple et efficace, non ?
Certains m'objecteront que les
étudiants ainsi recrutés risqueraient de connaître les affres de
l'échec dans le supérieur. Ce serait cruel et pour tout dire
insupportable. Une réforme audacieuse pourrait éviter ce risque.
Plutôt que des examens sélectifs, l'Université pourrait décerner
des JMU+3, +5 et +8. Il suffirait pour les obtenir de chanter 4, 6 ou
9 chansons...