Ainsi, M. Fillon bat ses compétiteurs
à plate couture. Et le tout-media de tenter d'expliquer doctement ce
qu'il n'avait pas prévu. Le grand vaincu, c'est bien entendu M.
Sarkozy : son élimination rend la déculottée magistrale du
favori des média moins apte à faire le buzz. En gros ce qui a
provoqué la perte de l'ex-président, ce sont ses excès de
langage : horrifié fut l'électeur de droite au sujet de la
double ration de frites ! Avouez qu'il y avait de quoi !
Me trouvant en Limousin, je n'étais
pas en mesure de voter. Y serais-je allé si j'avais pu ? Je
n'en sais rien. Tout ce que je peux dire c'est qu'en aucun cas je
n'aurais apporté mon suffrage à M. Juppé, candidat de la gauche.
N'étant pas amnésique, je n'aurais pas non plus voté pour M.
Sarkozy tant il s'était efficacement appliqué à décevoir les
espoirs qu'il avait suscités lors de sa campagne de 2007. Restait M.
Fillon dont un passage sur France Inter m'avait permis de découvrir
qu'il était, ou du moins se déclarait, VRAIMENT de droite.
Reste un deuxième tour. On nous promet
de voir ce qu'on va voir. Chacun va nettoyer qui sa loupe , qui ses
lunettes et te va éplucher les programmes des deux concurrents au
plus près. Les Juppéistes déclarent que, ce faisant, on se rendra
compte que celui de leur champion est réalisable, porteur de
progrès et de prospérité (youplaboumité!), bref que les yeux se
dessilleront, tandis que la marmotte continuera d'envelopper le
chocolat dans le papier d'alu. J'ai un peu de peine à y croire.
Ces merveilleuses « analyses »
sont basées sur ce qui, à mes yeux, est une illusion à savoir
que la France rêve d'être gouvernée au centre et même au
centre-gauche et ce jusqu'au tréfonds de ce qui se croit être à
droite. Dans ce cas on se demande pourquoi M. Juppé, malgré le
soutien actif d'électeurs de gauche, n'est pas arrivé en tête.
Parce que, voyez-vous, pour nos chroniqueurs politiques, ON NE PEUT
PAS ÊTRE DE DROITE. c''est comme ça. Il peut arriver que, suite à
une erreur de jugement ou à quelque rouerie, on s'égare à voter
pour un homme ou une femme de cette tendance mais aux tréfonds de
son être on ne saurait être que de gauche (plus ou moins modérée).
Admettons le second tour de la primaire
de droite (et du centre) gagnée par M. Fillon. Que se passera-t-il
alors ? Assisterons-nous à une tentative de récupération des
épaves du juppéisme par un François Bahirohu faisant son dernier
tour de piste ? Mme Le Pen verra-t-elle la partie droitière de
son électorat, lassé par son populo-gauchisme, la déserter au
profit de Fillon ? M. Macron finira-t-il par rassembler autour
de lui autre chose que les media ? M. Hollande se
représentera-t-il ? M. Mélenchon fédérera-t-il autour de sa
personne suffisamment de nostalgiques de l'URSS pour arriver en 3e ou
4e position ? La magie médiatique nous sortira-t-elle un
nouveau lapin de son chapeau à malices ? Autant de questions
auxquelles je me garderai bien de répondre, surtout que, ces
derniers temps, ma boule de cristal à tendance à s'opacifier.