Depuis des années déjà, j’ai un compte Facebook qui m’a
permis de nouer des contacts intéressants et d’autres moins. J’eus jusqu’à une centaine d’amis jusqu’à ce
qu’un beau jour j’en supprime une bonne moitié qui ne m’apportaient pas grand-chose.
Je réduisis ma liste à ceux dont les statuts présentaient à mes yeux un intérêt
et à des personnes que je connaissais et
appréciais dans la « vraie » vie. Ainsi, je passe d’agréables moments
sur ce réseau social. J’y publie des liens vers mes billets ou vers des
articles ou vidéos qui m’ont plu et des statuts que j’espère parfois divertissants
pour mes éventuels « amis » sans qu’ils puissent constituer un sujet
de billet.
Ce fut le cas récemment lorsque je narrai cette anecdote
concernant l’aménagement de mon entrée :
Le fait que l’on ne puisse résoudre un problème qu’au moment
où il ne se pose plus me parut amusant et me valut quelques « likes » et
commentaires, parmi lesquels celui d’un éducateur avec qui j'avais eu des rapports de travail lorsque j'enseignais dans un internat pour jeunes en grande difficulté.
« Aisance épistolaire », « esprit vif et
taquin » bon sang, mais c’est bien moi ! J’en fus quasi-rose de
plaisir… Sed in cauda venenum comme
dit ma boulangère. Suivit un nouveau commentaire qui doucha ma fierté naissante.
Ben mince alors ! Voilà-t-il pas que j’émettrais des
considérations, probablement nauséabondes, propres à ennuyer, énerver et mettre
en doute l’estime qu’on peut me porter !
Mais c’est que c’est pas bien ça, pas bien du tout !
Je soupçonne donc cet ami de s’inscrire dans une modernité
qui supporte difficilement ceux qui n’y adhèrent pas. Soit. Mais de là à me le
faire remarquer ! Après tout, les
chances de me voir changer à mon âge sont plutôt minces, d’autant plus qu’est
ancien mon enracinement dans la nauséabonderie. Ce qui est à noter dans cette
remarque c’est l’évidente difficulté à accepter qu’existent des points de vue différents. On ne les
considère même pas comme des opinions mais comme des erreurs graves provoquant
colère et mépris. Soit.
J’ai bien du mal à différencier en moi l’esprit vif et taquin de l’être aux
positions inacceptables. Serais-je atteint d’une forme (bénigne ?) de
schizophrénie du genre Docteur Jacques et Monsieur Étienne ? Ou bien un endoctrinement de style pavlovien pousserait-il
des gens au demeurant plutôt sympathiques à se mettre dans tous leurs états dès
qu’on s’oppose à leur catéchisme ? Même s’il arrivait que l’on m’internât afin d’extirper
de mon esprit mon double malfaisant, je pense que je continuerais à pencher pour la seconde hypothèse.