Alors, bien entendu, nos amis de la gauche se réjouissent de
la mort de Mme Thatcher. Mélenchon l’envoie même en enfer. Quand on a bon cœur, on ne peut pas faire
moins. Pour eux, la dame de fer, c’est celle qui a été méchante avec les
mineurs et qui a laissé les hommes de l’IRA, grévistes de la faim, mourir dans
leur prison.
Le bon M.
Scargill, qu’est-ce qu’il voulait ?
Ben en bon communiste, il s’opposait à la fermeture
des mines non rentables au nom du sacro-saint principe selon lequel on ne
change pas une équipe qui perd. Maggy ne voyait pas les choses comme ça. Du
coup, grève d’un an aux mines. Mais elle ne lâche rien, la p’tite dame. Il y
avait du Mitterrand en elle, car à la même époque, oublieux lecteurs, en France
on fermait des mines et on liquidait la sidérurgie. Mais bon, c’était pas la
même chose…
Et le brave Bobby Sands, à part être un tout petit peu
terroriste, qu’est-ce qu’on lui reprochait ? L’IRA, c’est des sortes de
boy-scouts, c’est taquin en diable, ça met des bombes ici, ça assassine là,
rien de bien méchant. Mais la Maggy n’est pas joueuse et c’est là son moindre défaut. Elle ira jusqu’à
déclarer devant la Chambre des Communes
que Bobby « a choisi de se donner la mort ; c'est un choix que
son organisation ne laissait pas à beaucoup de ses victimes » ! Pas
très cool, non ?
A part les mines et l’IRA, elle s’occupa de limiter l’emprise
des syndicats, de dénationaliser comme un vulgaire socialiste, de prôner l’effort
individuel plutôt que le collectivisme et accessoirement de montrer aux
Argentins qu’elle mettait des limites à la plaisanterie. Elle fit aussi une
grosse boulette avec la Poll Tax un impôts local absurde qui amena John Major à
la poignarder dans le dos afin de sauver les meubles du Parti Conservateur.
On pourra dire ce qu’on voudra sur ses résultats mais moi
qui ai vécu dans son pays avant puis après son
long passage au gouvernement, j’ai pu noter quelques changements. Allez,
tiens, je vous offre un dessin :
Qu’y voit-on ? Alors que par rapport à la France depuis
des décennies le PIB par habitant du Royaume n’avait cessé de se détériorer,
après deux ans de Thatcherisme, la courbe s’inverse, le royaume nous rejoint
puis nous dépasse. Dans les années 70 Londres avait quelque chose de fripé, de
gentiment décadent par rapport à la ville lumière. De sempiternelles grèves y
désorganisaient la vie. Vingt ans plus tard, alors que Paris prenait des airs
de Clodoville-sur-Seine, sur les bords
de la Tamise, c’était devenu plus pimpant. Oh pas parfait, mais on sentait un élan… Je
crois que l’œuvre de Margareth Thatcher aura été de réveiller un pays qui s’enfonçait
doucement dans la catalepsie causée par les drogues létales du collectivisme et de
l’état providence. Au point que, lorsque le Labour revint aux affaires, il s’agissait d’un New Labour, bien loin du
socialisme absurde de l’ancien.
Maggy était une Femme d’État. Pas une girouette qui tourne à
tout vent. Elle avait des convictions solides et de la volonté. Peut-être n’était-elle
pas très « sympa », mais chez qui gouverne les qualités précitées ne
sont-elles pas préférables à cette dernière ?
C’est de gens comme vous que nous avons besoin, Mme
Thatcher. Reposez en paix !