..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 22 février 2013

Le Sud-Manche, mandarine mécanique ?



Je passe mon temps à vanter le calme, la paix, la sérénité de mon vallonné coin de campagne. Et puis voici que le Sud-Manche se met à rivaliser avec la Corse ou Marseille en matière de meurtres. Je m’explique : en un peu plus d’un mois deux doubles meurtres sont venus ensanglanter  les villages nichés  au creux des pâturages.

De là à penser que nos campagnes sont à feu et à sang, qu’il serait prudent de songer à fermer la porte à clé la nuit et de faire l’emplette d’un molosse et d’un fusil, il n’y a qu’un pas. Qu’il serait inutile  de franchir.Si on regarde les choses d’un peu plus près,  ces alarmes s’avèrent vaines.

Le premier des doubles meurtres, qui endeuilla Villedieu-les-Poêles, serait un drame passionnel. L’ex-compagnon de la victime féminine, une gamine d’une soixantaine d’années bien tassées, n’aurait pas supporté de la voir s’amouracher d’un godelureau du même âge et aurait buté les deux tourtereaux à coups de fusil de chasse. Notons que l’idylle entre les deux victimes avait commencé lors un thé dansant et que c’est en revenant du thé dansant qu’ils connurent leur triste destin.

Le second drame semblerait plus économique que passionnel. L’auteur des meurtres, agriculteur ayant connu des déboires financiers, se serait vu contraint de vendre sa ferme à l’une de ses futures victimes. Celui-ci, dit-on, aurait continué de loger son vendeur à titre gratuit sur la propriété. Entre l’ex-cultivateur aigri de ses déconvenues et le nouveau propriétaire se développèrent des relations tendues entraînant des disputes que le maire ou son adjoint venaient apaiser. Jusqu’à ce qu’hier  le vieux paysan, armé d’un fusil vienne abattre son successeur ainsi qu’un ami qui l’aidait à élaguer des arbres.

Voici les conclusions que j’en tire : On peut continuer de vivre en paix dans les collines mais ceci à trois  conditions.

  1. Il faut éviter d’aller draguer les sexagénaires au thé dansant. N’ayant aucun goût pour la drague et la danse, préférant le whisky au thé, de ce côté, je suis paré.
  2. Si on achète une ferme à un cultivateur failli, il ne faut à aucun prix le loger chez soi et  s’assurer, même s’il habite au loin, qu’il ne possède pas d’armes.
  3. Si un de vos voisins ou amis n’a pas eu la prudence de respecter la condition précédente et qu’il vous propose de l’aider à quelque besogne que ce soit, déclinez poliment son offre prétextant qu’une affaire urgente vous appelle à Clermont-Ferrand (ou toute autre excuse plus ou moins convaincante).

jeudi 21 février 2013

Mettons-nous vite à l’Haoussa !



L’enlèvement de sept ressortissants français dont quatre enfants a suscité chez  les meilleurs d’entre nous une vive et compréhensible émotion. Depuis ce matin, la prétendue libération des otages, puis leur éventuelle localisation, a offert à nos chers dirigeants une nouvelle occasion de nous régaler d’un de ces festivals de déclarations contradictoires qui ne sont pas pour rien dans leur popularité.

Cette agitation médiatique a fait passer inaperçu un phénomène linguistique de première grandeur. En effet, le groupe terroriste que l’on accuse d’être à l’origine de cette action odieuse se nommerait « Boko Haram »* ce qui, en Haoussa, signifierait  «l'éducation occidentale est un péché» (Source). Étonnant, non ? Ainsi dans cet intéressant idiome, deux mots suffisent pour exprimer ce qui dans le notre en nécessite six !  Neuf caractères pour  dire ce qui en français en demande trente-deux !

La langue française, c’est bien connu, manque de concision. Déjà, par rapport à l’anglais, nous employons 30% de signes de plus pour écrire la même chose. Ne faut-il pas voir là une des raisons qui justifie la perte d’audience de la langue de Coluche au profit de celle de Jasper Carrot  (Molière et Shakespeare, si vous préférez les clichés)?

Pour  l’haoussa, le rapport est encore meilleur. Une telle concision présenterait, si nous avions la sagesse d’abandonner notre langue trop complexe à son profit, d’immenses  avantages. Par exemple, l’examen de la loi sur le mariage pour tous aurait pu être mené en trois coups de cuiller à pot au lieu de mobiliser si longtemps nos élites.  Il faudrait trois fois moins de papier pour imprimer tous nos chefs d’œuvres  littéraires. Un discours de François Hollande durerait trois fois moins longtemps ou pourrait pour la même durée nous éclairer dans trois fois plus de domaines.

Tout plaide en faveur de l’adoption de l’haoussa. Je crains cependant que les pesanteurs sociologiques et les mentalités rétrogrades qui nous ont déjà fait louper tant de coches  n’empêchent que nous prenions cette sage décision.

*Je suppose qu’en haoussa « Sophia Aram » signifie « Celle qui en causant dans le poste certains matins avant neuf heures sur la RSC™, nous fait tant rire »

mercredi 20 février 2013

Ni enchaîné ni déchaîné.



Nicolas a lancé ce matin une chaîne. Il souhaitait avoir l’avis de blogueurs de droite. Si tant est que j’en sois (ce blog est plus philosophique que politique), le devoir m’impose d’y répondre. M. Woland y a répondu de la manière à la fois plaisante et vigoureuse qui caractérise son style. Mes réponses n’ont pas l’ambition d’égaler sa verve, elles sont simplement sincères.


1/ Pourquoi voter ?

Parce que j’aime assister au dépouillement ; Si je n’allais pas voter, vue la taille du corps électoral de ma commune,ça se remarquerait.

2/ Qu’osez-vous transmettre à vos enfants, entre la politique et la religion ?

N’étant pas croyant, transmettre mon agnosticisme me paraît cependant utile. Pour la politique, lorsque nous en parlons, je pense que ma fille se doute un peu que je suis probablement encore moins gauchiste qu’elle. N’importe comment, volontairement ou non, on transmet toujours beaucoup à ses enfants, ne serait-ce qu’au niveau génétique.

3/ Pourquoi Mélenchon pourrait-il gagner ?

S’il prend un billet, il a autant de chances de gagner que n’importe quel joueur, c'est-à-dire très peu. Si on parle d’élections présidentielles, je trouve la plaisanterie un peu lourde.

4/ Faut-il voter utile ou voter pour ses idées ?

Il est utile de voter pour ses idées !

5/ Es-tu favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales ?

Non. J’ai vécu à l’étranger et n’ai eu aucune envie d’y voter.

6/ A quoi sert un blog en 2013 ?

A passer agréablement le temps.

7/ Peut-on se fâcher pour des motifs politiques avec des très proches ?

A quoi bon se fâcher ? S’engueuler, oui et encore… Ça m’amuse de moins en moins.

8/ Feriez-vous ce test à des Racailles de 11 ou 15 ans ?

Encore faudrait-il qu’ils sachent lire.

9/ Avez-vous des limites à votre hostilité contre la peine de mort ?

Oui. Je n’ai aucune hostilité à son égard. En cas de crime grave et de culpabilité évidente, elle me paraît bien moins cruelle que la mise en cage.

10/ Le Mali, en vacances, c’est comment ?

Je ne supporte plus l’avion.

11/ Si tu es féministe, ça t’emmerdes pas d’être un homme ?

Je ne suis pas féministe. J’ai été élevé dans le respect des femmes, c’est tout.

mardi 19 février 2013

C'est qui qui va payer ?


 
Entendons nous bien : je ne suis spécialiste de rien. Quand d’autres savent tout sur la géopolitique, l’économie, les religions ou le savon, je suis incapable de proposer des solutions valables aux problèmes cruciaux du monde.  Tout au plus suis-je capable de donner quelques conseils utiles en matière de grammaire, de bricolage et de jardinage. Mais rien de profond, rien qui hausse mes maigres talents à un quelconque niveau d’expertise.

Ce qui ne m’empêche pas d’avoir un minimum de bon sens. Depuis bientôt 5 ans nous connaissons une crise majeure. Depuis plus de 30 ans l’état vit au-dessus de ses moyens. L’espérance de vie ne cesse de croître, entraînant une augmentation des dépenses de retraite et de santé. La stagnation économique nuit au volume des rentrées fiscales et autres cotisations sociales. Dépenses en hausse, rentrées en baisse, endettement maximal, il n’est pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que pour faire face à la situation il n’y a pas trente-six solutions mais quatre :
·         

  •  Augmenter la dette

  •  Réduire les dépenses

  • Augmenter les prélèvements

  • Les trois à la fois

Les circonstances risquent de nous contraindre à appliquer la quatrième et cela QUEL QUE SOIT LE GOUVERNEMENT. Faire grief au gouvernement actuel de prendre des mesures impopulaires afin de limiter les dégâts est injuste. On ne peut que lui reprocher d’avoir mal évalué la situation, d’avoir prétendu avoir des solutions miracles et de faire porter l’entière responsabilité de la situation présente sur les gouvernements précédents en niant les circonstances défavorables qu’ils ont connues.

Maintenant, augmenter la dette ne peut se faire que modérément si on veut conserver la confiance des prêteurs.

Réduire les dépenses de fonctionnement n’a d’intérêt que si on accompagne ces réductions d’encouragements à l’investissement productif. Sinon,  on ne fait qu’augmenter le chômage par le biais de suppressions d’emplois. Réduire des prestations déjà jugées insuffisantes entraîne un fort mécontentement.

Au niveau de prélèvements, la solution démagogique consiste à faire payer les riches. Prendre l’argent là où c’qu’elle est. Seulement, ces fameux riches sont rares et mobiles. De plus, les taxer à 75 ou même à 100 % ne résoudrait rien, il manquerait au moins un zéro, en admettant qu’ils restent sur place pour se faire dépouiller.  Faire payer les pauvres est certes séduisant mais allez tondre un œuf…  Restent les classes dites « moyennes ». Si l’on considère que quand on n’est ni vraiment pauvre ni vraiment riche on est moyen, on se trouve face à un gisement fiscal considérable : la grande majorité de la population. C’est donc là qu’on va taper.

Et les gens ne seront pas contents, mais alors pas contents du tout. Ils vont sanctionner le gouvernement. Celui-ci risque de perdre les élections à venir pour des raisons aussi mauvaises que celles qui l’ont amené au pouvoir.

Il aura beau marier   les homos, bouter l’islamiste hors de Tombouctou et faire voter les étrangers, ça n’y changera rien. Car un homo, même s’il a trouvé l’âme sœur et vient de convoler n’en reste pas moins un contribuable. Car un va-t-en-guerre paye des impôts. Car s’il est et demeure au chômage, avec des indemnités qui stagnent ou régressent, le plus étrange des étrangers se foutra pas mal de pouvoir élire des conseillers municipaux ou même généraux.

Sans bénéficier d’une embellie économique venue d’ailleurs et de laquelle il ne sera au mieux que marginalement responsable, TOUT GOUVERNEMENT aura bien du mal à se faire apprécier. Sauf de ceux que leurs œillères protègeront de la réalité et de ceux qui, tout bien pesé, continueront de savoir de quel côté leur tartine est beurrée. Mais de là à constituer une majorité…

lundi 18 février 2013

Que faut-il faire, où et dans quel but ?



Ces derniers temps, histoire d’exister un peu, on a vu une ministre de la justice défendre une loi, une agitatrice catho-rigolo la combattre, des adeptes de la peinture corporelle se dénuder et brailler dans une cathédrale, un chômeur s’immoler par le feu et un papa grimper sur une grue (Notons au passage que grimper sur une grue est depuis toujours une activité très prisée des pères de famille mais qu’auparavant  ils le faisait discrètement, que si ça pouvait se passer dans les ports, les grues en question n’étaient pas d’acier ni toujours de bois et qu’enfin il se livraient à ce hobby pour leur seul plaisir égoïste et non pour le salut de leurs enfants).

Or donc, si on veut donner un minimum de visibilité à ses actions il faut faire dans le spectaculaire et l’original. Seulement, tout le monde n’a pas sous la main une opposition prête à dégainer des amendements par milliers. Réunir plusieurs centaines de milliers de personnes afin qu’elles défilent à Paris pour défendre l’évidence demande du temps et une certaine logistique. Profaner un site religieux requiert un niveau de connerie et une impunité qu’on ne rencontre pas chez tous ni partout. S’immoler par le feu est douloureux et suppose un dégoût de la vie qui n’est pas donné à tout le monde. Grimper sur une grue (du type appareil de levage en acier) suppose la proximité d’un port ou d’un chantier.

On s’aperçoit donc que pour réussir son coup, il faut non seulement trouver une action sortant de l’ordinaire mais que celle-ci se produise dans un lieu ad hoc (Assemblée Nationale, rues d’une capitale, cathédrale gothique, agence de Pôle Emploi, port de Nantes, etc.) Mais ce n’est pas suffisant. Encore faut-il trouver une cause à défendre. Le genre de cause qui rencontrera soit l’adhésion soit la désapprobation du bon peuple. Que la question concerne ou non une partie importante de la population n’est pas un critère. Il s’agit de faire beaucoup de bruit. Que ce soit pour rien n’a aucune importance. Ce qui compte c’est qu’aux yeux des média et du quidam tout ce bruit paraisse justifié.

Si ces trois conditions ne sont pas réunies, inutile de s’agiter.

Afin que tout le monde comprenne, je prendrai un exemple personnel : hier, constatant une croissance certaine de ma pelouse, je décidai, profitant d’une exceptionnelle absence de précipitations, de tondre icelle. L’affaire fut compliquée par la présence de nombreux monticules de terre dus à l’action de cet ennemi du genre humain nommée la taupe.  J’en fus marri. Je tenais une cause : comme moi, des millions de Français sont à longueur d’année victimes des ravages de ces noirs démons. Leur capture est délicate. Des échecs cuisants m’ont amené, il y a beau temps, à renoncer à les piéger. Je ne suis pas seul a contempler impuissant leurs déprédations. Une solution serait donc de créer un corps municipal, départemental, régional, national, européen, voire mondial de taupiers qualifiés, apte à délivrer l’humanité de ce fléau.

Seulement, comment parvenir à sensibiliser la population à cette noble et primordiale cause ? Alerter mon député, afin qu’il dépose une  proposition  de loi ? Organiser une manif monstre ? Me promener peinturluré et torse nu dans Notre-Dame en criant « Mort à la taupe ! » ? M’immoler par le feu ? Faute de grues dans le secteur,  grimper sur une taupinière et refuser d’en descendre tant que le gouvernement n’aura pas promis de mesures drastiques ?  

Je crains que ces actions ne mènent à rien. Pour bien faire, il me faudrait trouver quelque chose de plus novateur. La meilleure des causes, défendue de manière banale au mauvais endroit, est perdue d’avance.