..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 17 février 2013

Moi, ça me fait rire !



J’étonnerai peut-être certains en introduisant dans un blog principalement consacré aux grandes questions qui agitent l’humanité une note qu’ils jugeront futile. Mais qu’importe au fond ? N’est-il pas sage d’abandonner de temps à autre la profondeur philosophique pour des domaines encore plus distrayants ?

Quoi qu’il en soit, et pour ces qui ignoreraient son existence, je voudrais signaler à mes lecteurs qui un site d’information alliant qualité éditoriale, sérieux et fantaisie. Il s’agit de Bilboquet Magazine.

Je connaissais déjà  The Onion et Le Gorafi  mais j’avoue que BM laisse ces concurrents sur place. Le premier parce qu’il est écrit en anglais et traite de sujets susceptibles d’intéresser  les américains mais souvent de peu d’attrait pour tout xénophobe digne de ce nom et le second parce qu’il le surpasse en finesse comme en sérieux.

Grâce à Bilboquet Magazine vous apprendrez la vérité sur des affaires que le reste de la presse vous cache comme le drame de ce désespéré qui, voulant se suicider tue son frère jumeau par erreur ou l’admirable générosité du mannequin du pouce de Facebook   après qu’il eut gagné le procès l’opposant à ce réseau social…


Pour toute âme avide d’information, c’est une mine !
 

samedi 16 février 2013

Que faire en attendant la révolution ?



L’autre jour j’entendis les messages laissés par ses auditeurs sur le répondeur de Là-bas si j’y suis de l’inénarrable Daniel Mermet. Ça me laissa perplexe : tous ces braves gauchos semblaient persuadés que la révolution était au coin de la rue (un peu comme la fille de joie de L’Accordéoniste, chantée par Mme Piaf). Le problème est que ce coin de rue a des airs d’horizon : plus on avance, plus il recule, comment  voulez-vous qu’on l’atteigne ? Il y a quarante-sept ans (j’étais alors en classe de première) elle y était déjà, au coin de la rue cette fameuse révolution, c’est du moins ce que n’arrêtait pas de me seriner  une militante de je ne sais quel mouvement trotskiste qui s’était mis en tête de m’endoctriner…

Depuis : pas grand-chose.

De l’autre côté de l’échiquier politique, certains s’attendent également à un bouleversement imminent. Qui n’irait pas dans le même sens que celui voulu par les marxistes. Quoique, par certains côtés…

Un gars se crame devant Pôle emploi, deux autres font les guignols au sommet d’une grue, si ce ne sont pas là des signes certains de l’imminence des orages désirés, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

Si on accepte donc l’idée que dans un avenir proche vont se déchaîner des troubles inouïs, que faire en les attendant ?  Faut-il continuer de payer les traites de ses emprunts ? Est-il utile d’envisager de repeindre la grille d’entrée ? A quoi bon s’inscrire au club Macramé et Bilboquet ? Pourquoi faire un loto si la révolution se déclenche avant le jour du tirage ?

Je serais pourtant prêt à parier que les plus fervents partisans des inévitables troubles continuent de mener leur petite routine. Comme s’ils n’y croyaient pas vraiment.

vendredi 15 février 2013

Billet d’un sans coeur



Un homme s’est immolé par le feu à Nantes devant « son » agence de Pôle Emploi. Il avait des problèmes. Qu’il devait penser insurmontables. Soit.

Il faut croire que la vie lui était devenue insupportable. Soit.

Mais à quoi bon faire une sortie spectaculaire ? Complexe d’Erostrate ? 

En France, chaque jour, pour une raison ou pour une autre, 28 personnes se donnent la mort. La plupart  le font calmement dans leur coin. Ils prennent une corde, des médocs, se jettent sous un train ou d’un point élevé. C’est triste mais banal. Bien plus banal que de gagner des millions au loto. C’est pourquoi ça fait moins de bruit. Même les âmes les plus sensibles n’en font pas un fromage.

Pour devenir intéressant, dans une société de spectacle, un suicidaire doit se montrer original.

Nous vivons « une crise sans précédent ».  La moindre des choses est qu’elle entraîne des réactions inouïes. L’immolation par le feu, bien que courante chez le bonze, satisfait, par son con côté inhabituel un  peuple avide de sensations fortes.  Il y réagit. Ça le bouleversifie.  Chacun peut se dire que, vues les circonstances, ce malheureux imbibé d’essence et armé d’un briquet ou d’allumettes pourrait bien être lui. Tu parles ! On pleure dans les pavillons et les HLM, faute de chaumières devenues hors de prix.

Face à un tel drame, le ou la ministre compétent se déplace ou prononce quelques mots émus. Les administrations concernées  jurent leur grands dieux qu’elles ont tout fait pour venir en aide au désespéré. C’est tout juste si ces bienveillants fonctionnaires ne finissent par apparaître plus à plaindre que le cramé.

Et les 27 autres ? C’étaient des guignols ? Ils se pendaient, s’empoisonnaient, se faisaient déchiqueter par les boggies  ou s’aplatissaient façon crêpe juste histoire de passer le temps ?

Le désespoir ne s’explique pas. Rien ne le justifie ni n’en réfute les causes. C’est personnel. Quand la vie fait plus peur que la mort, le suicide devient consolation. Vouloir lui donner un sens, en faire un acte ultime de revendication relève du paradoxe. Ça s’apparente à une sorte d’espoir : « si j‘éveille  les consciences, mon acte n’aura pas été vain »…  …ce genre de choses.

Il faut cependant se dire une chose : dès demain,  un autre événement  viendra distraire. L’immolé sera oublié. Ses cendres seront froides, ses braises éteintes par les larmes des crocodiles.

Qu’il repose en paix, pauvre homme !

jeudi 14 février 2013

M. Hollande, voyant extra aveugle ?



Une des choses qui m’amuse dans l’amnésie régnante, c’est que personne ne semble se souvenir des prévisions de croissance de M. Hollande. D'où les tirait-il ? De sa boule de cristal ? Toujours est-il que dans sa grande sagesse il les qualifiait à la fois de « prudentes et réalistes ». Son projet était basé sur elles.

Les voici telles qu’elles apparaissaient à la page 40 dudit projet :



Vous noterez que pour 2012 on est un peu à la bourre.  Vous remarquerez que pour 2013, on en était ensuite descendu à moins de la moitié de la prévision avant d'admettre que tabler sur 0.8% était trop optimiste.

Il est facile de se gausser. Il est évident qu’à la différence de l’adoption du « mariage pour tous » la croissance ne se décide pas à l’Assemblée Nationale. Il est non moins évident que la conjoncture internationale influe davantage sur l’économie que les intentions d'un gouvernement. Il est encore évident que si M. Hollande comptait sur sa baguette magique pour voir se réaliser ses rêves, il a dû l'égarer.

Et c’est là que le bât blesse : pourquoi prétendre baser  la réalisation d’un projet gouvernemental sur des chiffres qu’on sait forcément ne pas dominer ? Pour se donner  une apparence de sérieux ? Pour berner l’électeur ?  Parce qu’on croit dur comme fer à la méthode Coué ?

Dieu merci, les Français sont amnésiques ! S’ils ne l’étaient pas, ils déduiraient logiquement que le projet gouvernemental a à peu près autant de chances d’être mené à bien que votre serviteur de succéder à Benoît XVI. D’ailleurs, et contrairement à l’argument des pro-gouvernementaux, ont-ils jamais cru à ce projet et est-ce ce dernier qui a déterminé leur vote ?

mercredi 13 février 2013

Les Femen tirent bien mais visent mal



Hier,nos adeptes du monokini en toute saison sont allées fêter la démission du pape à Notre-Dame de Paris.  Leur combat contre l’homophobie est tout à leur honneur. Leur manière de le mener  d’une distinction rare. Leur stratégie de communication impeccable. Toutefois, malgré tout leur mérite, elles manquent d’adresse et l’efficacité de leur lutte s’en ressent.

Du temps de l’URSS, y organiser une manifestation procommuniste était certes méritoire mais n’avait rien d’héroïque et demeurait sans grandes conséquences. Pour les mêmes raisons, se battre contre l’homophobie dans un pays qui vient d’adopter le mariage pour tous et où, dit-on, une majorité soutient cette innovation est-il vraiment utile ? Cela fait-il vaciller les consciences ?

Je veux bien admettre que, même dans notre pays si ouvert,  les religions soient opposées à cette « avancée » mais pourquoi, parmi les cultes, choisir d’aller provoquer celui qui est  le moins violent ? Pourquoi ne pas aller manifester leur ire face au passéisme religieux dans une mosquée un vendredi ? Les réactions qu’elles  y rencontreraient  seraient peut-être plus aptes à souligner l’obscurantisme qu’elles dénoncent.

Il m’a semblé comprendre que dans la Russie de M. Poutine l’homosexualité est modérément encouragée. Ne serait-ce pas là qu’il faudrait aller porter le fer ? La réaction du pouvoir, que l’on peut deviner musclée, par les réactions qu’elles susciteraient (surtout, hélas, à l’extérieur de ce pays) ne donnerait-elle pas plus de relief à la défense de leur cause ? Et s’il n’y avait qu’en Russie ! La liste serait  longue à dresser des pays où leur action serait plus justifiée qu’en France.

Mais au fond, leur action a-t-elle un but autre que de très légèrement choquer le bourgeois (qui en a vu d’autres, le pauvre) et de faire parler d’elles ? Nos nudistes barbouillées  finiront par perdre toute visibilité parce qu’elles pratiquent leurs  happenings dans une société du spectacle, laquelle exige  toujours du nouveau.  Dans quelque temps, voir les Femen brailler à poil n’attirera pas plus l’attention qu’une manif d’enseignants : on les regardera passer sans que quiconque se demande ce qu’elles revendiquent au juste. Et elles aussi  s’en lasseront …

A provoquer sans péril on disparaît sans gloire !