mardi 31 janvier 2017

El pueblo, unido, jamas sera vencido !

Depuis hier un merle s'était invité au resto des zoziaux. Non content de s'y empiffrer, il empêchait toutes les autres espèces de s'approcher de la mangeoire et les malheureux volatiles se trouvaient réduits à picorer ce que cet infâme accapareur laissait tomber au cours de ses séances de gloutonnerie.

Bien que susceptible de choquer les âmes sensibles éprises d'égalité, notre devoir d'information nous contraint à publier cette photo montrant le malfaisant montant la garde sur le trésor qu'il s'est injustement approprié :




Il semble toutefois que, s'unissant, moineaux, verdiers et autres pinsons, soient parvenus à déloger le ploutocrate car un peu plus tard, je l'ai vu réduit à picorer à terre en compagnie des autres oiseaux. Cette révolution aviaire devrait, je l'espère, rendre l'espoir aux prolétaires et les pousser à renverser les capitalistes qui se gobergent tandis que le peuple meurt de faim (ou d'obésité).

lundi 30 janvier 2017

Désolé de vous l'apprendre...

...mais certains Français sont cons. TRÈS. J'en veux pour preuve l'irrésistible ascension du petit Macron. Voilà un gamin qui n'a jamais été élu que par son ex-prof de français, qui conseilla M. Hollande qui grâce à lui, peut-être, connut les insignes succès que l'on sait, qui ne fut ministre que deux ans, qui a est aussi doué en art oratoire que je puis l'être en danse classique, qui se dit à la fois à droite et à gauche mais quand même un peu plus à gauche, qui n'a pas de programme, pas de parti et que nos tristes concitoyens envisageraient, selon des sondage de placer dans le peloton de tête des candidats à la présidentielle !

Je critique, je critique mais il doit bien avoir quelque chose pour lui, ce petit jeunot ! D'abord, il est jeune, propre sur lui, bien peigné et de physique agréable ce qui est capital pour celles et ceux qui aiment que l'on soit bien peigné, propre sur soi et de physique agréable. Ensuite, comme ceux qui n'ont jamais fait grand chose, rares sont les griefs qu'on peut avoir à son égard. De plus, en grenouillant entre la haute administration, la politique et la banque d'affaires il est parvenu à bien se garnir les poches, chose qu'on adore quand on ne la déteste pas.

Mais est-ce bien suffisant pour qu'on envisage de le faire présider au destin de la nation ? Je suppose qu'en cherchant bien des les allées des divers pouvoirs, des Macron, des Macronets ou des SuperMacron, on doit en trouver à la pelle. Plus que tout, il a l'attrait de la nouveauté.

La nouveauté, c'est un atout majeur. Quand on dit nouveau, on a tout dit ! C'est nouveau, c'est bon. Regardez les téléphones de M. Apple : certains sont prêts à coucher dehors pour avoir le nouveau. Regardez les nouveaux gadgets dont on équipe les voitures : des essuie-glaces qui démarrent quand il pleut, des phares qui s'allument quand il fait sombre, des caméras qui vous aident à vous garer (quand la voiture ne se gare pas toute seule!), un système d'aide au démarrage en côte, bref toutes sortes de nouvelles sources de pannes potentielles et d'équipements qui n'ont de réelle utilité que pour des gâteux profonds. Mais c'est nouveau et donc ça plaît. Ça peut même aller jusqu'à sembler indispensable, comme la nouvelle lessive, la nouvelle couche-culotte, le nouveau rasoir, le nouveau fixe-chaussettes, la nouvelle purée, les nouveaux pauvres et toutes les autres nouvelles nouveautés.

En fait, M. Macron est un produit du marketing mediatico-politique, lancé comme un produit de grande consommation. Seulement, comme le disait le bon Président Pompidou, « dans la politique il y a des cactus » et pas que des cactus : des boules puantes, des peaux de banane, des chausses-trappes, des anguilles qui ne demandent qu'à sortir de sous leur roche, bref, toutes sortes d'obstacles susceptibles de faire éclater les bulles. Celle de M. Macron éclatera-t-elle ? Le proche avenir nous le dira.

Quoi qu'il se passe une chose demeurera qui est à déplorer : certains Français sont cons. TRÈS.

samedi 28 janvier 2017

Handicap !

Le « scandale » Fillon m'a permis de constater à quel point je souffrais d'une grave atrophie de la capacité d'indignation, de l'exigence morale voire même des glandes envieuses. Ce diagnostic désespérant, je l'ai fait ces derniers jours. En effet, tandis que tout un chacun s'étouffait d'indignation face aux salaires perçus (indûment, forcément) par Mme Fillon, faisait une grave crise de moraline aiguë ou se lamentait sur l'injustice d'un sort qui l'amenait à bosser comme un dingue (ou parfois même à ne rien faire de ses dix doigts) pour des sommes misérables tandis que d'aucuns se gobergeaient, je suis resté de marbre.

Peut-être parce que j'ai dès ma lointaine jeunesse pu constater que le piston faisait marcher la machine et qu'il fallait huiler les rouages pour éviter qu'ils ne grippent. Peut-être encore parce que mon expérience m'a amené à constater qu'à tous les niveaux de la société la totale probité n'était pas souvent la règle. Peut-être aussi que mon éducation d'abord et mon expérience (encore!) m'ont détourné de tout sentiment d'envie. Quelles qu'en soient les raisons, je dois confesser une totale incapacité à l'indignation, une exigence morale faiblarde et une absence d'envie inquiétantes. Si à cela on ajoute une tendance à n'accorder que peu d'importance aux tempête qui secouent les verres d'eau et aux événementicules qui bouleversent Landernau, je suis vraiment handicapé.

Comme tout handicapé, je subis une forme de rejet. La meute hurlante semble mal comprendre mon refus de la rejoindre. Je ne changerai pas pour autant. Parce que, voyez vous, je suis de droite et pas populiste pour un rond vu que mon handicap m'en prévient. J'accepte très bien que ceux qui disposent d'avantages ou de positions les permettant en fassent usage. Je ne crois pas en l'égalité. Je n'exige pas d'autrui un sens moral sans faille. Pas plus du ministre que du SDF. Si une position paraît enviable, il faut se donner le mal d'y accéder (ce qui n'est jamais gagné d'avance). Si on est incapable de le faire, quelles qu'en soient les raisons, qu'on se contente de son lot ou qu'on tente de l'améliorer dans la mesure de son possible. C'est ce que j'ai fait depuis que j'ai débarrassé mon esprit des poisons socialisants qu'y avaient été malignement inoculés.

Aux politiques je ne demande QUE d'être efficaces dans la défense d'options conformes aux miennes. Si je ressentais le besoin d'exemples moraux (et je ne le ressens pas), ce n'est pas vers eux que je me tournerais. Je préférerais un corrompu qui résolve les problèmes du pays à un saint incapable. L'exigence d'une moralité parfaite chez les politiciens est un produit d'importation anglo-saxonne. Juste un de plus, comme s'ils n'étaient pas assez nombreux et destructeurs comme ça. Si l'Europe a eu la sagesse de se débarrasser des puritains au XVIIe siècle pourquoi irions-nous importer leurs valeurs plus de 3 siècles plus tard ? De même, sommes-nous à ce point dénués de ressources propres pour monter en épingle les « solutions » sociétales des luthériens scandinaves ? A l'instar du brave Édouard Herriot je crois que la « "La politique, c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde mais pas trop." à quoi j'ajouterai « A tout péché miséricorde » Je laisse l'anathème aux autres, vu qu'il ne mène qu'au « Tous pourris » qui lui-même mène au populisme qui est à la droite ce que le bœuf mironton est à la vielle de gambe.

Les seules choses qui pourraient me pousser à voter pour un candidat quelconque, en dehors de barrer la route à la gauche, c'est qu'il défende un programme en accord avec ce qui me paraît prioritaire, qu'il me convainque qu'il l'appliquera et qu'il soit en position d'être élu. Je n'en vois pour l'instant aucun qui réunisse ces trois critères.

vendredi 27 janvier 2017

Conseil d'orientation (2)

Venons-en à notre seconde stratégie que je nommerai celle « du parti » par opposition à la première qui est « de terrain ». Cette méthode peut se scinder en plusieurs sous-méthodes. Nous consacrerons un paragraphe à chacune.

Celle qui, sans être assurée, est la plus prestigieuse requiert de vous que vous soyez une bête à concours, ce qui n'est pas donné à tout le monde, Dieu merci, car sinon la concurrence serait plus rude. Donc vous en êtes. Après avoir intégré Sciences-Po, vous entrez à L'ENA en sortez avec un rang honorable qui vous ouvre les portes de la haute administration, laquelle offre,à son sommet des postes bien plus lucratifs que ceux de parlementaire ou de ministre. Vous pouvez, au passage devenir agrégé de quelque chose, ça vous pose en homme de culture et fait joli sur un CV. Intégrer une administration, même si tel n'est pas votre rêve, vous permettra toujours d'assurer la matérielle en attendant mieux. Ce n'est pas M. Hollande, qui déclara jadis pouvoir être payé à ne rien foutre à la Cour des Comptes, qui me contredira. Parallèlement à vos études, il vous faudra militer dans un parti de gouvernement et dans le syndicalisme étudiant. Il vous faudra vous y faire remarquer d'un ténor de votre parti, ministre ou ministrable et parvenir à ce qu'il accepte que vous le secondiez gratuitement, voire moyennant finance. Ce n'est pas forcément une sinécure ! Le politicien arrivé tend à se prendre pour un roi. Flattez-le, endurez sans broncher ses sautes d'humeur, laissez-lui la paternité de vos projets : votre fin justifie ces moyens. Avec un peu de chance, au bout de quelque années vous vous retrouverez bien conseiller d'un ministre ou du président. Bombardez-le alors de rapports et de notes sur des questions diverses et variées. Ils ne seront que rarement lus, mais mettront en valeur votre capacité de travail et de synthèse et vous feront apparaître comme un homme d'avenir. Si ça marche, il n'est pas impossible qu'à l'occasion d'une législative on vous parachute dans une circonscription où un cochon portant la casquette de votre parti ne saurait qu'être élu (quitte à ne pas renouveler son investiture au politicien de terrain qui depuis quarante années y a œuvré pour le parti). Cette méthode est la plus rapide, mais non la plus facile.

Admettons que vous n'ayez ni les capacités ni l'ardeur à étudier que requiert le plan ci-dessus exposé. Vous avez toujours, en étudiant bien mollement, la possibilité d'arriver par le parti. Pour cela, il faut, en plus d'y adhérer, parvenir à se hisser à la tête d'un syndicat étudiant afin de fomenter au sein des universités des troubles aptes à vous propulser sur le devant de la scène. L'étudiant, ou du moins certains étudiants, sont volontiers partants pour des troubles, quels qu'en soient les motivations et leur pertinence car ils permettent de longs débats plus animés que les cours ou TP auxquels d'ailleurs ils n'assistent en général pas. Chacun peut y prendre la parole (sauf les muets, ça va de soi) et s'y faire applaudir à condition d'y sortir des énormités et de faire preuve d'un total irréalisme. Seulement, se hisser à la présidence du syndicat prend du temps , aussi vous faudra-t-il rester longtemps sur les bancs de la fac. C'est ainsi que M. Bruno Julliard, après huit ans de longues et laborieuses études, s'il parvint à faire son chemin à l'UNEF n'alla pas jusqu'à décrocher un mastère. Il est tout de même parvenu à devenir adjoint à la maire de Paris.Est-ce un début ? Est-ce une impasse ? L'avenir nous le dira. Toutefois, certains de ses prédécesseurs ont montré qu'ainsi on pouvait obtenir une place au parlement ou au gouvernement. Le nombre en est toutefois réduit.

Reste le syndicalisme et les associations. Je ne le conseillerai pas. Trop lent, trop hasardeux, peu glamour.

Je ne mentionnerai que pour mémoire la voie héréditaire, celle ou fils ou fille viennent remplacer leur vieux père car elle est réservée aux membres d'un cénacle réduit.

Choisis ta méthode, mon gars !

jeudi 26 janvier 2017

Conseil d'orientation

Tu cherches un boulot super cool et bien payé ? Comme je te comprends, mon petit !Tonton Jacquot a trouvé quelque chose qui te conviendra : politicien ! Tu t'en foutras plein les fouillettes sans trop te fatiguer. Malheureusement, il n'y a pas d'école spécialisée qui y mène suite à un concours. Alors, comment s'y prend-on ?

Il y a deux méthodes, la traditionnelle et l'autre. Commençons par la traditionnelle. Elle prend du temps, et franchement, je ne saurais te la conseiller. D'abord tu t'inscris à un parti. Un parti qui a des chances de gouverner. S'il y en a un qui correspond à tes éventuelles idées vérifie tout de même que ses militants ne présentent aucune menace pour ta progression, sinon, choisis-en un autre offrant de meilleures perspectives. Participe activement à la vie associative locale. Fais-toi remarquer par ton zèle et ton dévouement. Si un siège se libère, n'hésite pas à en briguer la présidence. Sois sympathique avec tous. 

Sois souvent à la mairie. Que ton parti soit dans la majorité ou dans l'opposition, sois assidu aux séances du Conseil Municipal. Félicite chaudement ceux de ton parti pour leurs interventions. Ton énergie, ton souci du bien public, feront, si tu t'y prends bien, qu'on te sollicitera pour une place éligible au CM. Si tu es dans la majorité et qu'on te la propose, n'hésite pas à accepter une délégation d'adjoint. Prends la parole chaque fois que l'occasion se présente et même quand elle ne se présente pas. Si tu es dans l'opposition, dénonce la politique du maire avec véhémence.Si tu es dans la majorité, promeus des projets, de préférence démagogiques mais sans outrance. Aux prochaines élections, si le maire jette l'éponge tu pourras ainsi prendre sa place. Sinon, tu n'auras qu'à attendre cinq ans pour le prochain scrutin. Ne te décourage pas. La route peut être longue...

Admettons que tu parviennes à conquérir la mairie : si tu es de droite, montre-toi pingre sans trop d'excès. Si tu es de gauche, dépense sans compter dans des équipements collectifs plus ou moins utiles. Dans les deux cas investis-toi, si ce n'est déjà fait, dans l'intercommunalité. C'est essentiel pour la prochaine étape : être élu conseiller pour le département ou la région. A chaque niveau montre-toi dynamique, innovant et sympathique. Commence à serrer la main d'inconnus dès que l'occasion se présente. C'est à ça qu'on reconnaît le politicien. Les marchés du dimanche se prêtent à l'exercice (les autres jours il n'y a que des vieux). Semble intéressé par les radotages des vieux, les élucubrations des bavards, promets à chacun tout ce qu'il veut et son contraire. 

Maintenant, tu dois choisir ta voie : la présidence d'une assemblée territoriale ou la députation. Celle que tu as le plus de chance d'obtenir fera l'affaire. Il sera toujours temps de te présenter à celle qui t'attire vraiment quand la situation sera plus favorable. Député ou président départemental ou de Région, il faudra continuer à être partout : on t'invitera à toutes sortes d'inaugurations, de fêtes, de manifestations de tous ordres. Vas-y, quitte à ne passer qu'en coup de vent en cas de concomitance des manifestations. A tes yeux, l'inauguration d'un garage à vélos doit être aussi importante que l'assemblée générale de l'amicale des goitreux de progrès. Et elles le sont : tu te tamponnes de l'une comme de l'autre. Mais elles sont l'occasion de serrer maintes louches, de te montrer « pas fier », préoccupé de tout et de boire des canons (n'en abuses pas trop quand même). 

Avec un peu de chance tu seras réélu à moins qu'une vague rose ou bleue (plus ou moins foncée) ne te mette au chômage pour au moins cinq ans. A moins aussi que tu ne te voies contraint de céder ta place à un adepte de la seconde méthode qui fera l'objet de notre prochain billet.

mercredi 25 janvier 2017

Connards déchaînés ?

J'ai un temps lu le Canard enchaîné. A l'âge de vingt ans, je m'en suis lassé, trouvant chiants les mini-scandales qu'il dénonçait et lourd ce qui lui tenait lieu d'humour. Le seul avantage que cette lecture m'apporta fut de pouvoir prévenir ma mère sur les soupçons qui planaient sur la Garantie Foncière ce qui lui permit de récupérer les fonds qu'elle y avait investi avant que l'affaire n'éclate au grand jour. Mais n'est-il pas normal qu'en dénonçant plusieurs « scandales » par semaine, on finisse par hasard par en signaler un vrai ?

Le dernier lièvre soulevé par cette estimable feuille de chou tend à éclabousser M. Fillon, candidat « de la droite et du centre » à la présidence. Ce petit canaillou (excusez la force du terme!) aurait offert à son épouse un poste d'assistante parlementaire et le salaire y afférant sans que celle-ci ne fournisse en contrepartie le moindre travail. Un emploi fictif, en quelque sorte. Le montant total du butin (il n'y a pas d'autre mot!) se monterait à la somme farineuse (il ne s'agit pas d'une faute de frappe) de 500 000 € (bruts, quand même) sur plusieurs années, y compris après que son mari eut été remplacé par son suppléant pour cause d'entrée au gouvernement !

Et media de faire le buzz. Et politiciens de gauche de simuler l'indignation. Et élus de droite de justifier. Et peuple de gauche et du FN de pousser les hauts cris. Et surtout populisme de se renforcer.

Ne connaissant pas les détails de l'affaire, je me garderai bien de porter le moindre jugement. Je note simplement que ce vénérable torche-cul se serait procuré les bulletins de paye de la dame et aurait recueilli deux témoignages mettant en cause la réalité des services rendus par cette dernière tant à son mari (et à la France!) qu'à la Revue des Deux Mondes (où, prenant goût aux emplois fictifs, elle n'aurait également pas travaillé, moyennant salaire). Avec ça en tirer quelque conclusion que ce soit me paraîtrait léger.

Ce qui est bien moins léger, c'est le populisme stupide qu'exploite et suscite ce genre de « scandales ». Tous pourris, s'écrie le « bon » peuple ! Ces dérisoires affaires de « corruption » ont pour effet de concentrer l'attention sur des questions sans intérêt et de détourner des véritables problèmes que connaît le pays et qui sont bien plus graves. De plus, ils font naître dans l'esprit des foules sentimentales assoiffées d'idéal (plagiat honteux!) l'illusion qu'un changement radical pourrait amener au pouvoir des gens vertueux. On a pourtant vu ce qu'à donné un surnommé « L'incorruptible » du temps de son pouvoir.

Il n'est pas certains qu'un gouvernement des saints serait meilleur qu'un autre. Pour moi, à gauche comme à droite, ces peccadilles me laissent de marbre. On fait profiter ses proches de menus avantages, on prend un peu de beurre dans l'assiette, et alors ? Qui, étant en mesure de le faire ne le ferait pas ? Et même qui, à son petit niveau ne le fait pas déjà ? Tant qu'il ne s'agit que de montants dérisoires, peut-on parler de corruption ou de pourriture ? Il est bien des pays où le problème existe, où les dirigeants se garnissent les poches en détournant à leur profit une part non négligeable du PNB. Est-ce le cas en France ? Dans un pays démocratique comme le nôtre, où existent moult organismes de contrôle, il n'en est rien.

Alors, de papier ou pure players, Canard ou Mediapart, ces officine à scandales n'ont aucun intérêt et sont même nocives et stupides en ce qu'elles affaiblissent une démocratie qu'elles disent défendre et que, ce faisant, elles se tirent une balle dans le pied.

mardi 24 janvier 2017

Du mérite

A plusieurs reprise, j'ai entendu des gens de gauche nier l'existence du mérite personnel. Le raisonnement est simple : nul n'étant responsable de l'hérédité ou des circonstances sociales ou culturelles qui amènent telle ou telle personne à posséder tel talent ou telle qualité qui font son succès, sa renommée ou sa fortune, personne n'a de mérite. Au premier abord, ça paraît raisonnable. Il serait difficile de nier que sans être doté de dons innés et/ou de talents acquis au sein d'un environnement favorable ou stimulant (ne serait-ce que parce qu'il vous donne envie de vous en échapper) on puisse exceller en quelque domaine que ce soit.

En fait, avec ce genre de raisonnement, on parviendrait à nier l'existence de n'importe quoi. Puisqu'une personne n'est pas personnellement responsable de ses tares ou de ses avantages, ceux-ci n'existent pas. N'aurait de véritable existence que ce qu'on ne devrait qu'à soi-même, indépendamment de toute hérédité ou de tout environnement. En gros, aucune qualité, aucun défaut, n'existeraient.

Seulement, quelle que soit l'origine de ce qui amène un individu à développer des qualités morales, une conduite estimable ou à surmonter les difficultés, ça ne change rien au résultat : certaines personnes méritent une grande estime, d'autre une bien moindre.

Cette confusion entre l'origine et le résultat permet de tout rendre équivalent et partant de tout accepter et excuser. De renvoyer dos à dos l'abbé Pierre et Landru, l'un comme l'autre n'étant que le résultat de leur équation personnelle.

Ce refus du mérite est fondamental à l'idéologie de gauche : s'il n'existe pas, il n'y a pas non plus de culpabilité. D'où une indulgence de la justice. Allié à la croyance en une prépondérance de l'acquis sur l'inné, la personne, perdant toute valeur, se trouve n'être que le produit mécanique d'un ordre social injuste qu'il faut bouleverser de manière à ce que tous atteignent l'excellence. Tel est le rêve socialiste. Dommage que, basé sur des erreurs, il ne mène dans un premier temps qu'à l'anarchie avant de conduire à la barbarie totalitaire.



lundi 23 janvier 2017

Perte irrémédiable ?

Selon M. Amadou Hampâté Bâ, « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. ». En Europe, ce n'est pas le cas car tous nos vieux sont des ignares qui n'ont rien à transmettre. Je suis bien placé pour le savoir. En Europe, il arrive que quand une bibliothèque brûle ce soit un vieillard qui meure, surtout quand l'incendie est violent, les secours lents et le vieillard peu ingambe.

Donc, la perte de nos vieillards n'aurait rien d'irréparable. Et pourtant que de choses se perdent ! Ainsi, Tonton Roger, mon parrain (qui n'était ni vraiment mon oncle ni vraiment mon parrain mais c'est une autre histoire) mourut il y a quelques décennies déjà. Comme je l'ai conté ici même, dans mon enfance,lors des fêtes de famille, chaque convive y allait de sa petite chanson. Tonton Roger en avait deux à son répertoire : Méfiez-vous d'Anatole (de M. Georgius) et une autre dont je crains la perte irrémédiable. En vieillissant, Roger se fit de plus en plus prier pour pousser la chansonnette, prétextant d'abord ne plus se souvenir des paroles puis, bien vieux, se refusant carrément à l'exercice. Ses chansons étaient de ces petits bijoux des années vingt ou trente, heureuse période, où, malgré la difficulté des temps, on savait cultiver la fantaisie.

Cette merveille il ne m'en reste qu'un peu plus d'un couplet. J'ai eu beau chercher sur le net, je n'en ai trouvé aucune trace. Et pourtant, elle valait son pesant de choucroute. Jugez plutôt :

J'ai pour voisine une repasseuse
Pour m'amuser quand j'vais la voir
E' m'met la tête dans l'essoreuse,
E'm'pend par les pieds au séchoir,
J'aime ça, j'aime ça,
J'peux pas vous dire pourquoi
Ça m'fait des trucs et des machins
Enfin, ça m'fait du bien.
Quand je sens l'fer qui rentre
Dans la peau d'mon p'tit ventre
Ça m'fait, ça m'fait
J'peux pas dire c'que ça m'fait
Ça m'fait des trucs et des machins
Enfin, ça m'fait du bien.

Eh oui ! Du pur génie. On ne peut que s'incliner devant la créativité burlesque du poète. Existe-t-il en quelque coin de France (ou d'ailleurs) un bien vieux qui se souviendrait du reste ? L'a-t-il transmis à de plus jeunes ? Qu'importe au fond quand plus personne ne chante ?

dimanche 22 janvier 2017

Rions un peu avec le New-York Times

Mr. New-York Times aime à rire. Aime-t-il, à l'image de la Fanchon de la chanson, à boire et à chanter comme nous ? Mystère. Son goût pour la rigolade est cependant indéniable. J'en veux pour preuve ce qu'il écrit dans une pub : « Truth. It’s hard to find. But it’s easier with 1,000+ journalists looking. » (La vérité. Elle est difficile à trouver. Mais ça devient plus facile avec plus de 1000 journalistes qui la recherchent.).

Grâce à ces courtes phrases nous apprenons des choses surprenantes. D'abord que le but d'un journal est d'apporter la vérité. Moi qui croyais innocemment que c'était d'influencer ses lecteurs de façon à ce qu'ils partagent le point de vue défendu par l'équipe rédactionnelle ! J'étais bêta !

Ensuite, que le nombre de chercheurs favorise la trouvaille. Ainsi, si vous envoyez 1000 personnes chercher la clé du champ de tir (ou la corde à virer le vent), il serait étonnant qu'ils ne trouvent pas cette fameuse clé (ou corde). Il se pourrait même qu'en plus ils ramènent quelques dahus de rencontre !

De plus, on pose comme principe que le lectorat d'un journal serait intéressé par rien moins que la Vérité ! Ne chercherait-il pas plutôt dans ses colonnes la confirmation de ses préjugés ?

Enfin, de telles déclarations supposent qu'il existerait UNE vérité. Que celle-ci serait intangible et nullement fonction de convictions toujours sujettes à caution. Que la sélection des événements présentés comme majeurs découlerait uniquement d'un amour de cette Vérité. Que le ton et le contenu des articles traitant de tel ou tel sujet serait dictés par elle. Curieusement, ce n'est pas tout à fait l'impression que me laisse la lecture de sa une d'aujourd'hui.

samedi 21 janvier 2017

Ils sont mignons...

Selon un rapport de l'ONG britannique OXFAM, largement relayé par les media, le patrimoine des 8 hommes les plus riches du monde serait égal à celui de la moitié la plus pauvre de l'humanité. C'est pô bien, pô bien du tout, où sont l'égalité voire la justice ? Et les braves gens de s'offusquer. Comment cela est-il possible ? Dans quel monde vit-on, ma pauv' dame !

Venons-en aux chiffres. Ces 8 accapareurs disposeraient ensemble de 426 milliards de dollars soit une moyenne de 53 milliards par tête de pipe. Les 3,5 milliards de pauvres humains n'auraient, eux, en moyenne que 121 dollars ce qui, reconnaissons-le, n'est pas beaucoup. C'est même 438 millions de fois moins que ces 8 gaziers ! Maintenant, si on confisquait leurs 426 milliards à ces mauvais humains et qu'on les distribuait équitablement aux misérables sus-mentionnés, ils n'auraient que 242 USD, ce qui n'en ferait pas vraiment des riches. Et ils seraient 8 de plus...

Le mode de calcul d'OXFAM est contestable comme le signalent Les Échos. Mais même si ces chiffres étaient justes, ils n'en seraient pas moins sujets à caution. Ce que cette œuvre charitable ne semble pas prendre en compte c'est que les fortunes de ces multimilliardaires sont constituées d'actions dont la valeur est variable. Ce n'est pas comme s'ils disposaient d'espèces sonnantes et trébuchantes en devises stables (devises qui n'ont pas l'avantage d'exister). S'ils se mettaient en tête de tout vendre d'un coup et de redistribuer le produit de ces transactions aux plus pauvres, il est fort probable que les cours baisseraient et qu'en conséquence les pauvres verraient leur part diminuer.

Imaginons que l'on supprime la propriété privée. Avec elle disparaîtraient les bourses. Pas les entreprises, devenues propriétés collectives. Quelle serait alors le moyen d'en évaluer la valeur ? Cela apporterait-il un supplément de richesse aux 3,5 milliards de pauvres ? Les expériences communistes ne semblent pas prouver qu'en manière économique la propriété collective amène un grand bond en avant de la prospérité.

Les gens d'OXFAM font dans le sensationnel. Ils mettent en rapport des chiffres de nature à frapper les esprits, à provoquer l'indignation. Mais quelles solutions proposent-ils ? On peut s'indigner de tout et du reste, trouver scandaleux qu'en France un allocataire célibataire du RSA touche mensuellement 535 € à ne rien faire de ses dix doigts quand un bangladais chargé de famille ne perçoit en moyenne que 70 $ (soit 65,58 € ) pour un mois de dur labeur. Cet écart de 1 à 8 est-il supportable ?

Tout ça n'est pas très sérieux. Si le champ de mon cousin est plus grand que le chapeau de ma tante à quoi mène cet irréfutable constat ? Comparer ce qui n'est pas comparable n'est pas très honnête et surtout stupide.

vendredi 20 janvier 2017

Finlande

Pour le géographe peu scrupuleux, la Finlande est le pays idéal : vu que personne ne le connaît ni ne désire le visiter, il est aisé d'en dire n'importe quoi. On serait donc tenté d'en dire du bien, de vanter son doux climat, ses plages de sable blanc qu'ombragent des palmiers, l'hospitalité de ses habitants, la beauté de ses femmes, le raffinement de sa gastronomie ou la richesse de son patrimoine. Seulement, ce faisant on risquerait d'inciter à le visiter des touristes qui en reviendraient forcément déçus. Vu qu'ici, on ne badine pas avec la science, tout ce qui va suivre est donc tristement exact.

Curieusement, ce pays que l'on nomme Finlande porte pour l'immense majorité de ses habitants le nom de Suomi. Cet apparent paradoxe est dû au fait que les Suédois qui ont des siècles durant régné sur ces terres désolées l'appellent Finland. Si une immense majorité des Finlandais parlent le Finnois, le Suédois est cependant la deuxième langue officielle du pays.

Mais commençons par le commencement. La Finlande se trouve au nord de l'Europe, coincée entre Russie, Suède et Norvège ses côtes, sont baignées par la mer baltique. Le climat y est rigoureux, subarctique au nord où on peut relever jusqu'à – 40 ° (en hiver, quand même) et guère meilleur au sud. En été, on peut atteindre les 30° mais pas tous les jours. Du coup le pays est généralement couvert par la taïga quand ce n'est pas par la toundra. Charmant ! Longtemps recouvert par la banquise, les moraines y sont aussi nombreuses qu'inintéressantes. Le pays compte 187 888 lacs, 179 584 îles et son territoire 338 144 km2. Vu que seulement 5,4 millions de Finlandais (dont quelques lutins éhontément exploités par un vieil ivrogne rigolard qui, lui, ne travaille qu'un jour par an) l'habitent et que ceux-ci, allez savoir pourquoi, habitent les villes du sud, dans la plupart des endroits on n'y est pas trop emmerdé par les voisin.

La faune y est diverse. Notons la présence de rennes en grand nombre. Certains sont semi-domestiqués par les lapons et d'autres utilisés comme animaux de trait par le père Noël. L'ours y pullule et le loup y est également présent. Comme si ça ne suffisait pas, on y trouve aussi des gloutons (ou wolverène) et des chiens viverrins, deux animaux aussi stupides que méchants. Notons la présence de polatouches de Sibérie, sorte d'écureuil volant, et du phoque annelé un trouillard qui préfère vivre en eau douce qu'affronter les vagues. 430 espèces d'oiseaux y font un vacarme du diable.

L'histoire de ce pays est sans relief : il fut rattaché à la Suède jusqu'en 1809 date à laquelle il devint russe. Ayant obtenu son indépendance en 1917, il se battit contre les Russes qui l'avaient un peu envahi lors du dernier conflit mondial. Depuis: rien. Vous voyez, pas de quoi faire un fromage.

Aujourd'hui, c'est un pays riche mais la crise ne l'épargne pas. On y fabrique des ascenseurs, des téléphones et plein d'autres trucs. Le système scolaire y est très performant : à 16 ans, les enfants sortiraient de l'école en sachant lire ! Dommage qu'ils n'aient à lire que quelques livres en finnois totalement dénués d'intérêt.

Cuisine : RAS. Littérature : Pas grand chose. Musique: Sibelius. Si on s'intéresse aux sports mécaniques, on y trouve des champions de Formule 1 et de rallye dont le nom se termine généralement en « -nen ».

Voilà, vous savez tout ou presque. Pas besoin d'y aller

jeudi 19 janvier 2017

Ils sont forts chez EDF !

Je reçois ce matin un mail d'EDF qui m'annonce un changement de mes mensualités pour ma maison de Corrèze et me conseille d'aller sur mon espace client voir mon nouvel échéancier. Ce que je fais. Et voici ce que j'y trouve :


Vu qu'au lieu des 4475 kWh prévus, ils estiment ma consommation à 4264kWh, soit 211 kWh de moins, ils augmentent mes prélèvements de 15,06 € par mois.

Je pourrais leur écrire mon indignation, protester, geindre, tonner, supplier, menacer... Mais je n'en ferai rien car il se trouve que ma consommation a réellement augmenté du fait que cette année, j'ai laissé le chauffage en position hors-gel et que ces derniers temps il a pas mal gelé.

On se demande tout de même qui (ou quoi) peut bien saisir les données et permettre que soient envoyés des messages aussi paradoxaux....

mercredi 18 janvier 2017

Retour de vacances (2)

L'équipe de nuit ! Une fille un peu ronde et un garçon à l'air sérieux. Comment aurais-je pu me méfier ? Ça commença, à vingt heures par le rituel du brassard gonflable. La routine quoi. Il me fut répété que je ne devais sous aucun prétexte plier la jambe. Je parvins à sortir quelques blagounettes qui firent rire la fille (Eh oui, j'ai toujours eu le don de faire rire les dames, parfois même volontairement). Quand ils furent partis, je tentai de m'endormir, à plat sur le dos, les jambes bien droites. Ce ne fut pas une mince affaire, pour moi qui dors en chien de fusil. J'y parvenais à peine lorsque, vers 22 heures, de nouveau la porte s'ouvrit sur mes tortionnaires. Non, ce n'était pas une hallucination : ils étaient bien là et leur petit manège recommença : brassard, reconnexion des électrodes dont mon torse était équipé. En partant, la tourmenteuse m'annonça un prochain retour vers minuit. Je grommelai les vagues protestations que mon état de quasi-prostration me permirent de proférer. Avec bien du mal je retrouvai un sommeil agité. Vers minuit et demie, me réveillant, j'aperçus, dans la pénombre, une forme humaine traverser la chambre pour se diriger vers la porte et sortir. C'était le tortionnaire. Avait-il profité de ce que je dormais pour se livrer à mon insu au jeu du brassard gonflable ? Pris d'un sursaut d'humanité m'avait-il épargné l'épreuve ? Je n'en saurai jamais rien.

Ce que je sais c'est qu'après cette discrète visite je ne parvins pas à me rendormir. La position inaccoutumée avait provoqué une sévère lombalgie. De plus j'avais froid. Ne parvenant pas à convaincre Morphée de me prendre dans ses bras, je me résignai à allumer la lumière et à continuer ma lecture d'Apocalypso de Robert Rankin, bien que mes yeux brûlants aient eu du mal à suivre les lignes. A deux heures et demie, la porte grinça de nouveau et la fine équipe reparut, s'étonnant de me trouver réveillé. Je leur expliquai que la position qu'on m'avait imposée engendrait des douleurs qui nuisaient à mon sommeil. Je n'osai pas leur signaler que leurs multiples visites me perturbaient, de crainte qu'ils ne les multipliassent. La jeune femme me dit que j'aurais dû m'asseoir sur mon lit ou relever sa tête. Ah oui, et comment faire cela sans que ma jambe pliât, lui demandai-je, ironique ? A quoi elle me répondit que tenir la jambe droite était bon pour la veille au soir mais que maintenant je n'y étais plus obligé. Enfin une bonne nouvelle ! Re-brassard, re-connexion d'électrodes, re-départ. Me mettant sur le côté, jambe repliée, je sentis qu'une électrode se détachait. Je tentai de la fixer, mais mes mains gourdes et lasses n'y parvinrent pas. Et ça ne manqua pas : une demie-heure plus tard mon tortionnaire revint m'annoncer qu'une électrode s'était déconnectée. Il la remit en place. Je lui suggérai de les fixer à la superglue et qu'on n'en parle plus. Je finis par me rendormir et il semble qu'aucune nouvelle perturbation ne vint nuire à mon sommeil en pointillés.

Bien entendu, à 6 heures ils revinrent pratiquer leur routine. J'avais connu presque trois heures de paix relative. Sans le moindre rictus sardonique, on me demanda si j'avais bien dormi ! J'émis des réserves. J'évoquai même de menus dérangements peu favorables au sommeil du juste. Ils en convinrent, les bougres mais, que, venant de subir une intervention, cette surveillance était indispensable. Mouais. En fait, je pense que ces épreuves constituent un test. Si on ne meurt pas d'épuisement, si le cœur ne lâche pas, c'est qu'on est guéri.

Le bon Docteur Citerne* (qui, sans être brillant ne me semblait pas mériter ce nom) passa me confirmer que tout s'était bien passé, que mon cœur battait désormais comme il convient et que mon séjour prendrait fin ce midi-même. Ouf ! Je passai la matinée à alterner mots croisés, lecture et voyages vers la zone où l'on fume. Plus de brassard, plus d'électrodes, une tenue décente : j'avais recouvré ma dignité. Mon chauffeur vint me quérir et je retrouvai mes chères collines dans l'état où je les avais laissées.

En résumé, je déconseille fortement l'établissement pour qui ne se trouve pas dans l'absolue nécessité de recourir à ses services. A moins, bien entendu d'aimer les épreuves inutiles. Il en est bien qui courent le Marathon sans avoir aucune victoire à annoncer...

*Tel était le nom de celui qui m'avait opéré.

mardi 17 janvier 2017

Retour de vacances

Autant l'avouer tout de suite, ces vacances ne furent pas à la hauteur de mes attentes. Disons plutôt qu'après un début médiocre elles connurent une triste fin. D'emblée, je fus déçu par ma chambre : s'il y avait bien une salle d'eau privative, la télé et le wifi, pas plus de mini-bar que de beurre au tribunal. Quand je pense à ce que, pour un prix moindre, j'aurais pu avoir dans la plupart des villes de province, franchement, c'était plus que limite. La seule chose positive, c'était le personnel : nombreux aimable et serviable. Quoique un peu bizarre. Ainsi, celle qui me conduisit à ma chambre m'annonça qu'à son prochain retour elle me raserait. Curieux rite de bienvenue ! D'autant plus curieux que j'étais déjà rasé. Mais bon, comme disent les Anglais « When in Roma, do as the Romans do ». Je suppose que cela s'applique également à Caen. S'ils ont pour coutume de raser leurs clients, laissons-nous raser...

Seulement quand elle revint munie d'une petite tondeuse, elle me demanda de me déshabiller. J'eus beau lui signaler que nous ne nous connaissions qu'à peine, elle insista et, en garçon poli, je finis par céder. Elle se mit en devoir de me raser d'abord le torse puis des parties que je n'oserais nommer. Avouez que c'est curieux. Ayant perdu ma toison, elle me conseilla d'aller prendre une douche et me donna un flacon pour ce faire. Je vis plus tard qu'il contenait un liquide jaune-brun. Ne voulant pas trop montrer mon peu de connaissance des mœurs caennaises, je m'exécutai tout en me demandant où elle voulait en venir... Quand je sortis de la douche, l'oiseau s'était envolé. « Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie » disait le bon roi François...

Elle revint un peu plus tard, chargée d'un plateau-repas. Puis, toujours mystérieuse, disparut comme elle était venue, me disant à demain. Le repas fut médiocre. J'eus ensuite la visite d'un jeune homme qui se présenta comme étant médecin. Très gentil et pas excentrique pour un sou dans son comportement. Il le fut ensuite par de curieuses exigences : mes soins auraient lieu le lendemain en début d'après-midi et il faudrait, mis à part un frugal petit déjeuner pris avant sept heures, que je sois à jeun et que je n'aie pas fumé depuis la veille à minuit. Ces Caennais, que ne vont-ils pas chercher ? Fatigué, je me couchai quand deux jeunes femmes firent irruption dans ma chambre et me mirent au bras une sorte de bracelet qu'elles s'amusèrent à gonfler puis à dégonfler avant que l'une ne dicte à l'autre des chiffres que cette dernière enregistra sur un ordinateur.

Je dormis plutôt bien, sauf que vers 6 heures, les deux espiègles de la veille revinrent et me firent à nouveau le coup du bracelet gonflable. On s'amuse d'un rien dans le Calvados ! La matinée passa comme elle put. Après une douche au jaune-brun et ayant revêtu la tenue que ma blonde (car elle était blonde) amie m'avait offerte en vue de ce que je pensais devoir être nos ébats, vers une heure, vêtu d'une sorte de pyjama vert et toqué de la même teinte, un homme vint me chercher et, m'ayant demandé de monter sur une sorte de lit muni de roues, m'emmena à travers de froids couloirs vers une salle où un autre toqué me dit qu'il allait m'anesthésier. Je m'attendais à quelque chose de léger qui me permettrait de suivre les soins mais il n'en fut rien. Je perdis immédiatement conscience pour ne la retrouver que plus d'une heure plus tard dans une salle remplie de brancards à roulettes semblables au mien occupés de gens léthargiques. On me ramena à ma chambre dans un état semi-comateux. Ma raseuse de la veille, passant par là, me demanda où était passée ma bonne humeur. Que répondre ? Ce qui restait d'après-midi consista à lutter contre le sommeil en vue d'une nuit reposante. Le temps me semblait comme figé. J'attendis la visite du médecin mais point de visite il n'y eut.

Suivit enfin un repas moins mauvais que celui de la veille, sans pousser l'audace jusqu'à être bon. C'est ensuite que les choses se gâtèrent. Car tandis que je m'apprêtais à m'endormir bien qu'il ne fût que vingt heures, un couple de sadiques vint m'importuner, se déclarant être l'ÉQUIPE DE NUIT.
La torture allait commencer...

Mise en garde : Il est fortement déconseillé aux âmes sensibles de lire ce qui suivra.

samedi 14 janvier 2017

Pluriel

La gauche fut un temps plurielle. Ces derniers temps, elle l'est un peu moins mais elle en a gardé une certaine aversion pour le singulier. C'est pourquoi, le ministère de la famille, vu qu'il y a plusieurs types de familles (homoparentales, monoparentales, tuyau de poêle (celles où tout le monde s'emmanche), régnantes, recomposées, décomposées, surcomposées, traditionnelles, etc.) est devenu Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes. Curieusement, enfance est demeuré au singulier alors qu'il est indéniable qu'existent diverses enfances (heureuses, malheureuses, de Charlemagne (clin d’œil!), où l'on retombe, etc.).

Mais ne boudons pas notre plaisir : un gouvernement qui reconnaît la multiplicité des composantes regroupées sous un terme générique ne peut qu'être loué. Seulement, ses méritoires efforts ne vont pas jusqu'au bout de leur logique.

Par exemple, il existe un Ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Comme s'il n'existait qu'une sorte de travail, d'emploi, de formation professionnelle et de dialogue social ! Le travail peut être pénible, enrichissant, forcé, manuel, intellectuel, à domicile, de romain, sur soi, de deuil, à temps partiel... Quand aux emplois qu'il soient du temps, fictifs, précaires, stables ou autres, nier leur variété est un peu léger. La formation professionnelle peut être initiale, continue, qualifiante, uniquement-destinée-à-donner-l'impression-d'une-inversion-de-la-courbe-du-chomage-en-transférant-des-chomeurs-de-la-catégorie-A-à-la-catégorie-D... Le dialogue social connaît lui aussi des variantes : traiter des problèmes autour d'une table n'est pas comme le faire en poursuivant des cadres dont on arrache les chemises.

Peut-on parler d'une Éducation Nationale comme si celle qu'on reçoit dans un lycée de quartier sensible était semblable à celle que dispense Henri IV ? Pour refléter les disparités du système ne pourrait-on pas supprimer le terme « Nationale » et parler d' « Éducations » ?

Parmi les ministères susceptibles de connaître une salutaire pluralisation, je citerai, pour des raisons que vous devinerez aisément, ceux de la justice, de l'Économie, de la ville, de la fonction publique, de la culture et de la communication, de l'agriculture, du logement et de l'aménagement du territoire. Pour l'Outremer, c'est fait.

Dépêchons-nous de pluraliser car une telle réforme, aussi fondamentale qu'urgente, permettrait à notre révéré Président d'occuper dans les mémoires de la France, de l'Europe, du Monde et de l'Univers une place encore plus prestigieuse que celle qu'il y a déjà obtenue par ses insignes mérites.

vendredi 13 janvier 2017

Vivement les vacances !

Dans deux jours et quelques heures, je partirai en vacances. Mon chauffeur (en fait, une chauffeuse) viendra me chercher à la maison en berline blanche. J'aurais préféré que ce fût en limousine mais ils n'en avaient pas de disponible. Une heure de route et j'arriverai à destination. Hébergement de luxe pour 95 € la nuit, soins compris : une affaire ! Ç'aurait même pu être gratuit si j'avais consenti à partager ma chambre !

Dimanche, donc, à 15 heures je serai à la réception et pourrai aller profiter de ma chambre sans retard (ces voyages, ça fatigue). Bien vite arrivera l'heure du dîner, car on dîne tôt à l'hôtel Saint-Martin : entre 18h et 18 h 30 ! C'est bien, ça vous laisse libre pour la soirée. Il se peut qu'il y ait un petit supplément pour bénéficier de la télévision, mais vu la modicité des tarifs...

Suivra une nuit de rêve dans un lit non seulement confortable mais équipé d'un sommier électrique. S'il n'y a pas grand chose à la télé, on peut toujours s'amuser à se lever les pieds ou la tête : rigolade assurée. Ce qu'il y a de bien dans ce genre d'hébergement, c'est qu'on y passe voir si vous dormez bien. C'est un service que même les plus onéreux palaces n'offrent pas. J'espère que les visiteuses n'oublieront pas de bien faire claquer les portes !

Le matin, entre 7 h 30 et 8 h, ne me sera servi AUCUN petit déjeuner car il ne faut pas que j'arrive ballonné à la séance de soins. La séance peut durer jusqu'à une heure, parfois un peu plus. Ça a l'air super-cool. On commence, même si on n'est pas junkie, par vous faire une petite piquouze. C'est dire si on vous chouchoute ! Personnellement, c'est pas vraiment mon truc mais si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal. Ensuite on vous colle un cathéter dans l'artère fémorale et on remonte jusqu'au cœur. Une fois arrivé, on repère la zone à soigner puis on la traite par radiofréquence. Si ça fait un peu mal : un coup de sédatif et on n'en parle plus. Cocooné qu'on est ! Reste à savoir s'ils ont prévu des distractions. Une heure, c'est long à ne rien faire. J'apporterai un jeu de carte. Si les infirmières ne sont pas trop occupées, on pourra faire une petite belote. Sinon, j'ai des mots croisés.

Ensuite, si tout s'est bien passé, on doit retourner à la chambre et se taper un bon repas. Une petite cigarette par là-dessus, un après-midi de farniente et re-gueuleton, re-nuit de rêve, petit dèje, visite de courtoisie de l'équipe soignante et retour à la maison en berline avec chauffeur.

Vous me direz que des vacances de deux jours c'est un peu court. Certes, mais vue la qualité des prestations proposées ça vaut bien quinze jours de camping. Surtout avec le temps qu'on a en ce moment ! Vous comprendrez l'impatience que j'ai de les voir commencer !

jeudi 12 janvier 2017

Eurêka !

Je voudrais, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, évoquer aujourd'hui un des problèmes majeurs qui se posent à tout homme et à toute femme (quels que soient leur couleur, leurs convictions, leur orientation sexuelle, le prénom de leur belle-mère, la couleur de leur voiture, le montant de leur loyer, leur série américaine préférée, leur degré de dépendance aux drogues dures, leur consommation annuelle de charcuterie, leurs gains au loto, leurs talents culinaires, le temps qu'ils passent à regarder du porno sur leur ordi au bureau, etc.), à savoir celui de déterminer quelle est la boisson qui comble le mieux leurs attentes.

Je vois déjà s'élever vos protestations : une boisson doit être adaptée au moment de la journée où on la consomme ou aux plats qu'elle accompagne. Loin de moi l'idée de nier qu'il convient au réveil de tremper ses croissants dans un bol de whisky et que rien ne se marie mieux avec les sardines grillées qu'un chocolat bien sucré. Mais là n'est pas mon propos. Je parlais de LA boisson, capable de procurer à qui la boit une parfaite satisfaction après qu'il a eu soif.

N'étant pas soiffard de nature (je ne bois normalement qu'à l'apéro et durant les repas, souvent par pur vice), il faut que la température s'élève singulièrement pour que je ressente le besoin de consommer du liquide. C'est donc, logiquement, lors de mon séjour prolongé au Sénégal, voici plus de quarante ans que je me suis, en vain, mis en quête du breuvage susceptible non seulement d'étancher ma soif mais aussi, ce faisant, de m'en trouver comblé. Aussi est-ce avec conscience et méthode que je m'attaquai au problème. La bière fut rejetée pour son amertume et l'état où sa consommation en quantité vous laisse ; le vin rosé bien frais se montra méritant mis à part qu'il endort et vous laisse la bouche pâteuse ; le Coca, les sodas, la limonade offrent une sensation de satiété qui s'avère bien fugace. Restait l'eau. Quoique ma compagne d'alors l'eût déclarée être LA boisson, je ne retirai de ce liquide inodore, insipide et incolore qu'insatisfaction : tout au plus un pis-aller.

Depuis, les rares fois où je ressentais le besoin d'absorber force liquide (en temps de canicule) je me résignais à l'eau. Jusque voici un peu plus d'un mois. Sortant de l’hôpital de Tulle, dûment muni d'une longue ordonnance, je me mis à ressentir une soif quasi-permanente. C'était dû à un diurétique qui comptait au nombre des jolis bonbons qu'on m'avait prescrits. Matin, midi, après-midi, soir et même nuit j'avais une soif de rat. Allez savoir pourquoi, un jour où j'arpentais les allées du Super U de Seilhac (viande limousine ultra-coriace et choix réduit ), me vint l'idée d'acheter un flacon d'un litre et demi d'un breuvage oublié : le cidre puisqu'il faut l'appeler par son nom !

Le cidre, j'en avais fait l'expérience, durant mon enfance quand nous allions en Bretagne. Expérience peu convaincante. Dans les fermes où nous allions en visite, on en offrait aux enfants un petit bol. C'était du fait maison : souvent huileux et d'un goût bien âpre. Infect pour tout dire. Un peu plus tard, quand, mercenaire, j'aidai le Père Petit dans ses travaux maraîchers, j'obtenais, en sus de mon maigre salaire, une bouteille de cidre. On se serait cru en Bretagne ! En conséquence, je développai une certaine méfiance vis à vis de cette boisson. Mais revenons à notre Corrèze.

Donc, je fis l'emplette de cidre. Et ce fut la révélation. J'avais enfin trouvé MA boisson, LA boisson. Légère en alcool, douce sans excès, agréablement parfumée, faiblement pétillante, peu coûteuse : parfaite ! Depuis, je ne bois plus que ça (sauf à l'apéro) ! J'en suis à me demander si la gourmandise ne motive pas autant ma consommation que la soif permanente qui fut à son origine. Sans compter qu'une moindre consommation d'alcool favorise les chances qu'a mon foie de survivre à mon cœur ou à mes poumons (tous organes que, selon ma fille, la médecine se dispenserait de prélever sur moi si je lui léguai mon corps ) : que des avantages, je vous le dis.

VIVE LE CIDRE !

mardi 10 janvier 2017

Deviendrons-nous de la MHI ?


Nous devons à M. Renaud Camus le concept de Matière Humaine Indifférenciée. La MHI est le produit de la mondialisation qui crée des humains hors-sol,aisément interchangeables, et fait des hommes une matière première comme une autre.

Comme bien des réacs, sans aller jusqu'à en pleurer, je regrette l'émergence de ces êtres sans racines, sans identité, de ces soi-disant « citoyens du monde » dont Mme Theresa May a si justement déclaré qu'en croyant en être un on était en fait « citoyen de nulle part ». Encore, si ceux qui acceptent de se considérer comme de la MHI s'en tenaient à leur conviction, ce serait tolérable. Seulement ces malades se voudraient contagieux et via les media et les politiques qui sont des leurs, ils s'attaquent en permanence à ceux qui continuent de revendiquer des traces d'identité culturelle nationale. Enfin, ceux de leurs (non) concitoyens qui le font, car bizarrement, les allogènes bénéficient d'un droit inaliénable à la conservation de leur identité sur notre sol. Sous les coups de boutoir conjugués des « progressistes » adeptes de la MHI et des allogènes revendiquant haut et fort le maintien de leur identité, il est à craindre que notre civilisation ne s'écroule.

Reste à savoir en quoi peut bien consister ladite identité qu'on nous refuse. Je la crois diverse mais fondée sur un amour commun d'un territoire, d'une langue, d'une culture, d'un destin partagé. Pour le ressentir, encore faut-il en avoir une conscience minimum et cette conscience s'est étiolée à mesure que se développait l'urbanisation laquelle connut à partir des années 50 du siècle dernier une expansion spectaculaire faisant passer les ruraux de près de 50% à 18% en 2006. Le développement des populations périurbaines depuis la fin des années 70 n'y change rien dans la mesure où celles-ci ne font que transporter un mode de vie urbain au sein de campagnes situées à une distance raisonnable des centres urbains. Il n'y a pas à proprement parler de ré-enracinement.

Or rien ne ressemble davantage à une ville d'Europe qu'une autre ville d'Europe. Mis à part des centres historiques qui, quand ils existent et présentent un certain intérêt, perdent de plus en plus leur rôle commercial au profit du tourisme, on retrouve dans chaque unité urbaine, les mêmes barres d'immeubles, les mêmes zones pavillonnaires, les mêmes zones commerciales, les mêmes hôtels, les même chaînes de restauration, les mêmes complexes cinématographiques, les mêmes médiathèques, etc. Si, comme c'est le cas en France, on y ajoute la perte progressive des accents locaux effacés par l'influence des media audio-visuels, on obtient de plus en plus d'individus indifférenciés propres à se transformer, en les poussant un peu, en MHI. D'autant plus qu'à la différence du début de l'urbanisation de masse ou les migrants de l'intérieur gardaient des liens très forts avec leur terroir d'origine où demeurait encore une grande partie de leurs proches, les urbains de 2e ou 3e génération n'en conservent que peu ou pas du tout.

A l'aube du XIXe siècle les ruraux représentaient 82% de la population française. Aujourd'hui il n'en constituent plus que 18. Pourtant, c'est dans un XVIIIe siècle essentiellement rural que la France connut l'apogée de son rayonnement linguistique et culturel. L'élite européenne parlait français. Les souverains s'arrachaient nos philosophes, nos arts étaient florissants. Il faut croire qu'une élite citadine restreinte produisait plus de richesse culturelle que les masses urbanisées vaguement instruites d'aujourd'hui.

Mais une culture n'est pas le fait que de l'élite. La France rurale avait ses cultures locales et diverses. Chaque terroir avait sa manière de construire, son parler, variant parfois d'un village à l'autre, ses traditions, ses fêtes, et aussi une certaine stabilité sociale qu'on tendait à entretenir par des mariages entre personnes socialement compatibles. Le XIXe siècle, avec le développement des routes puis du chemin de fer vit s'établir une spécialisation des activités agricoles en fonction des capacités des sols et des reliefs sans que pour autant ne disparaisse la polyculture. Cette France diverse ne se réunissait pas moins autour de ses souverains et plus tard de la république et cultivait le sentiment d'appartenance à une nation.

Le passé est le passé, regrettable ou regretté, il ne reviendra pas. Si on veut éviter de se voir transformé en MHI, il faut définir un nouveau socle à l'identité française. Un début pourrait consister à éradiquer l'esprit de repentance. Admettons que nos ancêtres aient, par le passé commis des erreurs, voire des crimes. Est-ce à nous qui n'y sommes pour rien de nous en excuser auprès de gens qui n'en ont pas été victimes ? Et les leurs d'ancêtres, ils ont toujours été blanc-bleu ? Exigeons-nous des descendants de ceux qui ont bénéficié des progrès apportés par nos pères de nous en vouer une éternelle reconnaissance ? En admettant cette question réglée, on pourrait envisager de rétablir dans notre enseignement l'étude de l'histoire de notre pays et de sa culture (littéraire, musicale, architecturale, etc.) dont nous n'avons aucunement à rougir. Il est au moins aussi important de savoir d'où on vient que où on veut ou peut aller. Il se peut même que la connaissance du passé permette d'envisager plus clairement l'avenir et de l'inscrire dans une continuité plutôt que dans d'insensées ruptures comme certains tendent à le faire aujourd'hui.

Sans une profonde régénération des mentalités, nous ne pourrons que sombrer dans le multiculturalisme, le communautarisme et les graves troubles qu'ils ne manquent d'engendrer. Une nation ne peut survivre et prospérer qu'en assimilant les allogènes qui la rejoignent tout en limitant leur nombre. Comment pourrait-on espérer assimiler qui que ce soit à une culture et une histoire qui ne serait qu'un long chapelet d'aberrations, d'erreurs et de crimes commis précisément contre ceux qu'on dit vouloir accueillir ? A une nation présentée aujourd'hui même comme porteuse de haine à leur égard ? On s'assimile à ce qui est riche, sain, conquérant et prometteur. Jamais à ce qui apparaît comme décadent, moribond et confit de remords. Une nation en proie à de tels vices ne saurait inspirer au mieux que le mépris, au pire que la haine. Je crains que nous n'en soyons là.

Sans un profond et majeur sursaut culturel, il me semble que la France, pays magnifique, construit et maintenu au fil de nombreux siècles et d'inénarrables vicissitudes ne sera bientôt plus qu'un territoire où viendront de plus en plus s'entasser des gens venus d'ailleurs pour qui elle ne sera qu'un lieu de vie, qui en ignoreront tout, y introduiront des cultures antagonistes et qui bien vite sombrera dans la pauvreté, la violence et finalement l'oubli.

Ce n'est pas le destin que je lui souhaite.

lundi 9 janvier 2017

L'eunecte



Si vous disposez d'un vaste logement équipé d'un fleuve et accueillant une faune et une flore tropicales abondantes et variées, ce qui, j'en conviens, est rarement le cas à Paris intra-muros, l'eunecte pourrait constituer pour vous un NAC (Nouvel Animal de Compagnie et, dans ce cas précis, de PAS TRÈS BONNE compagnie). J'en vois déjà certains se gratter la tête en se demandant ce que peut bien être un eunecte, et parfois même envisager de recourir au dictionnaire. Je leur éviterai ce tracas en leur précisant que l'eunecte est mieux, quoique souvent trop mal, connu sous le nom d'anaconda. Appartenant à la famille des Boidae, une famille généralement respectable et respectée et dont il est la honte (cf.infra), il a pour cousin le boa constricteur que seuls les lecteurs distraits confondent avec un maçon.

C'est une belle bête qui peut dépasser les 200 kg. La femelle, plus grande que le mâle, atteint une longueur de six à huit mètres tandis que son partenaire se contente de n'en mesurer que de quatre à six. Notons toutefois qu'un grand mâle, de la même taille qu'une petite femelle, n'aurait pas l'air ridicule sur les photos de mariage à condition que son élue ne porte pas de talons hauts. S'il y avait mariage. Car, et ça arrive dans les meilleures familles hélas, la dame eunecte est une fieffée salope. Il n'y a pas d'autre mot. Figurez-vous qu 'en émettant des phéromones, cette dévergondée attire jusqu'à douze partenaires qu'elle entraîne dans un « ballet nuptial » (Ah qu'en termes galants ces choses-là sont mises)  ! Une honte ! Même une ministre de la République ne fait pas ça ! Enfin, pas régulièrement. De ces partouzes naissent jusqu'à cinquante petits mesurant entre 60 et 90 cm. Leur mère indigne les laisse se débrouiller seuls dès leur naissance ce qui a pour heureuse conséquence une forte mortalité périnatale. A ce propos, je ne saurais trop mettre en garde mes lecteurs contre les pratiques malhonnêtes de certaines animaleries qui tentent de faire passer des bébés anacondas pour des couleuvres adultes. Ceux qui les achètent et s'y attachent se voient vite contraints d'agrandir leur baignoire, voire de déménager avant de se résigner, la mort dans l'âme, à les vendre à quelque restaurant chinois. C'est bien triste.

Vous vous en doutiez déjà un peu, l'anaconda, aime l'eau. Il vit quasi continuellement dans les fleuves ou les marécages des zones subtropicale d'Amérique du sud. Et là, ne laissant apparaître que ses yeux, il attend ses proies. Celles-ci vont des gros rongeurs au tapir en passant par le capybara, les poissons, les tortues, les caïmans et, horresco referens, jusqu'aux chiens. Que les espèces soient en voies d'extinction, il s'en tamponne ; de la peine qu'il occasionne aux maîtres de braves toutous, pour reprendre ses termes, il se « contrefout ». Ayant mordu ses proies, il les entraîne sous l'eau où il les noie à moins qu'il ne les étouffe avant de les avaler. Vu qu'il ne les mâche pas, il laisse à ses puissants sucs digestifs le soin de les digérer. Cette digestion peut durer de quelques jours à plusieurs semaines selon la taille de la proie (pour une belle-mère, compter un bon mois).

Les conditions requises pour que ce compagnon ne souffre pas trop de sa captivité le rendent difficile à héberger. Sans compter que si vous possédez un chien ou une frêle grand-mère auxquels vous tenez mieux vaudrait éviter qu'ils ne s'en approchassent trop. Un des rares aspects positif de l'animal est qu'il peut rester jusqu'à deux ans sans manger. Chose que vous ne pourriez raisonnablement attendre du chien qui vous ruine en croquettes. Maintenant que vous savez tout, à vous de décider si ce NAC vous convient et si vous êtes en mesure de l'accueillir dignement.

Pour finir, je mentionnerai deux expressions courantes relative à cet animal :
« Trop poli pour être eunecte » souligne les côtés grossiers de la bête.
« L'eunecte plus ultra » signale ses tendances politiques souvent extrémistes.

dimanche 8 janvier 2017

Les minarets appelleront-ils dès demain ?




Je viens de terminer la lecture du dernier ouvrage de Philippe de Villiers Les Cloches sonneront-elles encore demain ? . Livre intéressant en ce qu'il analyse et décrit avec force détails et références les lents mais inexorables progrès de l'Islam en France, les compromissions, voire les collusions, des politiques avec le salafisme et d'autres courants fondamentalistes de l'Islam, la vanité d'un projet d'islam à la française, la disparition du « roman national »au profit d'une culpabilisation systématique, et bien d'autres aspects du changement d'identité en cours dans notre pays.

S'il n'apporte pas grand chose de nouveau à qui est déjà contaminé par « l'idéologie moisie du renfermement sur soi et du rejet de l'autre », ce livre a le mérite d'en proposer une synthèse bien écrite et souvent véhémente. Seulement, si le constat de la maladie est complet, au niveau de la thérapeutique, l'ouvrage laisse à désirer. Bien sûr, il est bien question ici ou là de s'opposer à l'islamisation, la remigration est évoquée, le livre se termine sur de ferventes et parfois lyriques déclarations d'amour à la France, sa langue, sa culture. Tout ça est bel et bon. Seulement que fait-on concrètement ? L'idée de faire renaître l'amour du pays dans le cœur des Français est excellente seulement, qui s'en chargera ? Des parents plus préoccupés de leur bien être matériel que du devenir culturel de leur pays ? Une Éducation Nationale gérée par des pédagogues élevés hors-sol et son corps enseignant généralement acquis aux âneries de l'auto-flagellation, préférant souvent des mièvreries modernes aux magnifiques œuvres classiques ?

Si le mal est bien décrit, où se trouve le remède ? J'avoue sortir de cette lecture plus abattu que revigoré. Sans compter que ceux qui achèteront et liront ce livre seront, sauf accident, des convertis, que les artisans de la démolition l'ignoreront et que si, par aventure ils s'informaient de son contenu, ils continueraient d'en nier le fondement.

samedi 7 janvier 2017

Parlons chasse (2)

Les mêmes qui sont contre la chasse aux zanimaux, aiment loups, ours et à un moindre degré, lynx. Si on s'est ingénié tant de siècles durant à les éradiquer, c'est probablement qu'ils causaient de menus dégâts aux élevages. A moins que ce ne soit dû à la méconnaissance que les âges obscurs avaient des véritables mœurs de ces inoffensifs végétariens ? Curieusement ces mêmes personnes n'aiment pas les rats. Quoi de plus joli et attachant pourtant que cet aimable rongeur ? Cependant, quand ils prolifèrent jusqu'à s'enhardir à paraître en plein jour dans les cours d'immeubles, on s'en plaint, parle d'insalubrité et on dératise. Comme quoi, la vie, hein ?


En vérité, il semble que l'homme n'ait de tout temps prospéré qu'en s'opposant à la nature y compris en éradiquant les espèces qui portaient tort à ses activités, voire à sa subsistance. Dans le meilleur des cas on contenait ces espèces dans des lieux peu fréquentés car inhospitaliers ou impropres à la culture. L'idée de vivre en accord avec ce qui reste de nature (car, je me tue à le répéter, dans nos pays de vieille civilisation il y a beau temps que parler de nature vierge ou d'écosystème naturel n'a plus aucun sens) est une idée nouvelle, liée me semble-t-il à la décadence générale qui frappe le monde occidental. Tel ou telle qui va jusqu'à refuser le « vivre ensemble » avec des hommes d'autres cultures ou d'autres couleurs l'acceptent volontiers ou plutôt acceptent volontiers que les gens des campagnes l'adoptent avec des animaux dangereux. On frise la contradiction.


Pour ce qui est des lâchers de faisans, de perdrix ou de lièvres, ayant vécu nombre d'années en Eure-et-Loir, j'ai pu en voir en quantité. Il y avait une saison où le lièvre de route (également nommé lièvre plat statique ou lièvre écrabouillé) pullulait et des endroits où il fallait s'arrêter pour laisser passer des faisans visiblement peu enclins à s'envoler. J'ai même vu, jadis, dans certains coins reculés de l'Essonne, les champs se recouvrir de ces mêmes volatiles en vue d'une prochaine « chasse » après laquelle les émules de Nemrod pouvaient poser fièrement derrière les centaines de volatiles qu'on étalait dans la cour du château organisateur. Eh bien figurez vous que je ne trouve pas ça choquant car on peut imaginer que de ces bêtes d'élevage lâchées quelques-unes éviteront le plomb des chasseurs, s'ensauvageront et maintiendront, vaille que vaille, un semblant de vie sauvage. Car figurez-vous que cailles, faisans, lièvres font parfois mauvais ménage avec les moissonneuses-batteuses et autres engins de l'agriculture intensive qui ont une fâcheuse tendance à les ratatiner. Sans ces lâchers, bien des espèces ne seraient plus que des souvenirs.

Bien sûr on pourrait interdire l'agriculture intensive et ainsi renouer avec famines et disettes comme en connut, par exemple, la France de 1789. Ce qui nous ramène à la chasse car en cette année bénie (par ceux qui la bénissent) les cahiers de doléances du tiers-état rural de bien des provinces récriminaient contre les ravages provoqués par lapins de garenne et pigeons et demandaient le droit de les tuer ainsi que tous les autres animaux nuisibles aux cultures. Le lapin, Dieu merci, ne ravage plus les cultures car en bien des endroits la myxomatose et d'autres maladies virales en sont quasiment venues à bout, contraignant les sociétés de chasse à effectuer des repopulations. Quant au pigeon biset, suivant l'exemple de bien des campagnards il a connu l'exode rural et pourrit aujourd'hui la vie des citadins notamment par ses profuses déjections.


Si on veut vraiment protéger loups et autres ours, je proposerais qu'on leur aménage de vastes espaces boisés et bien clos où ils pourraient s'ébattre en compagnie des cerfs, de chevreuils et de sangliers dont ils réguleraient la prolifération. Les zamis des zanimaux pourraient envoyer leurs enfants y jouer en leur compagnie, vu qu'ils sont totalement inoffensifs. Le seul problème est que ces braves carnivores n'ayant, en dehors de l'homme, aucun prédateur naturel, ils risqueraient de proliférer et d'entraîner la disparition de leurs proies. Dans ce cas, on se verrait dans l'obligation d'organiser des battues afin d'abattre, la mort dans l'âme, les effectifs surnuméraires et/ou d'élever (ou de capturer ailleurs) cervidés et suidés afin de les lâcher dans ces grands parcs.


La vie n'est décidément pas simple...



vendredi 6 janvier 2017

Parlons chasse (1)

Disons-le tout de suite, je trouve la chasse ennuyeuse. Je n'y suis allé qu'une fois, un matin, en compagnie d'un oncle de mon ex-épouse et ça m'a suffi pour en être dégoûté à vie. En effet, j'ai eu du mal à percevoir l'intérêt que présentaient de longues promenades en compagnie d'un chien qui renifle un peu partout à travers les sillons fangeux dont la boue, collant à vos bottes finit par affecter votre démarche. Mais bon, il doit y en avoir que ça amuse ou passionne. Après tout certains font bien du vélo...

Seulement, ne pas apprécier ne signifie pas être contre. Un des arguments des anti-chasse est que cette activité ne représente plus aucun intérêt pour la survie de l'espèce, vu qu'il existe d'autres façon de se procurer de la chair d'animaux morts. D'une part, cette possibilité est très ancienne et d'autre part, si on supprimait toutes les activités dont l'utilité est peu ou pas du tout justifiée par un besoin vital, il ne resterait plus grand chose de celles qui occupent nos contemporains.

Un autre axe d'attaque est le fait que tuer des zanimaux, c'est pas bien. Malheureusement, cette sensibilité ne concerne au mieux que les vertébrés. J'ai rarement vu des gens faire un écart en voiture pour éviter moustiques ou moucherons. Pas plus que je n'ai rencontré de personnes pleurant à chaudes larmes sur le triste sort des insectes écrasés, parfois par milliers, sur le pare-brise de leur auto. Anthropomorphisme, quand tu nous tiens !

Une charmante amie, affichait avant-hier sur Facebook un article accompagné de photos dénonçant les lâchers d'animaux opérés par les sociétés de chasse. Dont des lâchers de... ...sangliers ou plutôt de cochongliers. Les arguments utilisés par ces gens que l'on peut soupçonner braves autant que stupides prouvent leur complète ignorance des réalités. Selon eux, «  Ces sangliers ou "cochongliers" (Croisement avec des cochons) sont élevés par les hommes, habitués aux hommes, ils se rapprochent donc des cultures, des habitations, ils ont perdu leur côté sauvage, de plus les chasseurs les nourrissent hors période de chasse, pour mieux les retrouver dès l'ouverture, et cela près des habitations humaines......
Il faut savoir aussi que souvent on voit des sangliers sur les routes quand une horde de chasseurs les poursuit et qu'ils ne savent plus où aller pour sauver leur vie (Source ONCFS) ». Quel ramassis de conneries !


Si les sociétés de chasse répandent de la nourriture dans les bois, c'est justement pour éviter qu'ils n'aillent ravager les cultures. Quand aux sangliers sur les routes, il arrive que ce soit suite à des battues diurnes mais c'est surtout la nuit que, nocturnes comme les chevreuils, ils provoquent ensemble entre 400 et 500 accidents dans le seul département du Gers. Il est vrai qu'il est rare de voir un suidé ou un cervidé venir se jeter contre votre voiture en milieu urbain, là ou vivent les VRAIS amateurs de nature sauvage. Moi qui vis par goût dans des trous perdus, je peux vous assurer que l'expérience peut être stressante. La prolifération des sangliers comme des cervidés, est due à la disparition de leurs prédateurs naturels (loups, ours, lynx). Elle est endiguée par les prélèvements des chasseurs (2800 sangliers par an en Corrèze et entre 6 et 7000 dans le Lot). Imaginez le nombre de loups, d'ours et de lynx qu'il faudrait pour en éliminer autant. Surtout s'ils préfèrent s'attaquer à des animaux moins agiles comme les brebis.



jeudi 5 janvier 2017

Diabolisation

Ma mère me disait que je mettrais de l'eau dans mon vin (jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vin). Je ne sais pas si cette critique d'un caractère affirmé s'est avérée mais il y a une chose dont je suis certain : elle s'applique aux mouvement politiques.

Je n'en veux pour preuve que l'évolution récente du FN. A force de se « dédiaboliser » on peut se demander ce qu'il peut apporter par rapport à un autre parti populiste comme, à des degrés divers, LR, le PS ou le Front de Gauche. Si je qualifie ces partis de populistes c'est qu'avec plus ou moins de ferveur tous flattent les sentiments d'envie et les aspirations égalitaires du peuple. Ledit peuple se trouvant être de plus en plus « divers » suite à une irresponsable politique d'immigration de masse, on se voit amené à flatter le loup, la chèvre et le chou par des discours vagues permettant à chacun d'y trouver son compte.

Tout parti, tout mouvement politique, se déclare porteur de changement et aussi, quand il est en forme, pourquoi pas, d'"Idéal". Malheureusement, l'époque n'est plus aux idées. Pour séduire des masses abouliques refusant de choisir entre le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière, il faut lui servir non pas un axe ferme, clair et en rupture avec les pratiques ordinaires de la démagogie populiste, mais une pâtée pseudo-politique aux composants méconnaissables quand ils ne sont pas totalement inconciliables. Ainsi peut-on promettre à la fois une baisse des prélèvements, une augmentation des aides sociales, une économie dynamique, une multiplication des contraintes imposées aux entreprises, la maîtrise des flux migratoires et des frontières largement ouvertes.

Dans ces conditions, tout parti ou mouvement politique adoptant une ligne claire se verra taxer d’extrémisme et diabolisé. Car ce n'est pas leur ligne, quelle qu'elle soit, qui en fait des suppôts de Satan mais leurs adversaires politiques. Et cette diabolisation ne vise pas que les tenants d'une ligne claire...

Prenons le cas du gentil M. Fillon. Je crains qu'il ne faille un peu de mauvaise foi pour voir en lui un révolutionnaire prêt à mettre notre merveilleux système cul par dessus tête. Et pourtant, n'entend-on pas tous les chiens de garde de la "pensée" de gauche aboyer à son passage ? Inutile de rappeler les invectives que lui valent la moindre de ses déclaration. Fillon, c'est le diable (en pire) !

Or donc, dans l'espoir d'arriver au pouvoir, Mme Le Pen s'est mis en tête (ou s'est laissée persuader) que la seule manière de parvenir au pouvoir serait de présenter une image lisse, neutre, systémo-compatible et d'éliminer de son entourage tous ceux dont les « dérapages » pourraient nuire à son image. Selon moi, c'est un tort car qui qualifie de « dérapage » la plus anodine phrase, qui fait semblant de ne pas comprendre certains propos pour leur donner une gravité qu'ils n'ont pas, sinon des ennemis qui vous attaqueraient si vous repreniez leurs propres déclarations ?

La politique est de plus en plus devenue une question d'occupation de postes or, que ce soit à la tête de l'État ou pour un poste de député ou d'élu local, une seule personne sera désignée. Il faut donc que le concurrent soit porteur d'apocalypse. Tant que ce dernier fait partie du cénacle il ne s'agit que d'une apocalypse douce, acceptable. Si un troisième larron vient troubler le jeu du 50/50 où l'on se tient mutuellement par la barbichette, ça devient diabolique. Il faut l'abattre, quoi qu'il défende.

C'est pourquoi il n'y aura de véritable changement que le jour où, diabolisé ou non, un (e) dirigeant (e) aura le courage d'affirmer des positions tranchées et d’œuvrer afin que s'y rallie une majorité de suffrages. Le reste, c'est un jeu où des cyniques entraînent, de compromis en compromissions, des gogos souvent sincères dans une lente glissade vers les abîmes. 

Je ne vois personne de cette trempe,capable de rassembler de nombreux électeurs en notre France d'aujourd'hui.

lundi 2 janvier 2017

Résolutions


A l'occasion du nouvel an, il est dans la tradition de prendre de « BONNES » résolutions. Lesquelles seraient susceptibles de conduire à une vie plus saine et par conséquent au bonheur. On se promet de cesser de fumer, de boire moins, de faire du sport, de divorcer, bref, on se planifie une autre vie.

C'est une erreur. Profonde ! Tout ça ne saurait mener qu'à un échec avec pour corollaire le constat qu'on est un (ou une) être velléitaire, incapable de se réformer, en résumé un bien triste personnage, une sous-merde que seule sa lâcheté préserve du suicide.

Si on était fait pour ne pas fumer, être tempérant, faire du sport ou quitter un conjoint désagréable, ça nous viendrait naturellement. Est-ce que, pour ne prendre qu'un exemple, Teddy Riner se dit chaque premier de l'an qu'il devrait se mettre au judo ? En fait, les peccadilles qu'on se reproche sont moins de véritables défauts que de naturelles tendances. En tentant de lutter contre elles, on ne fait que démontrer que la moindre d'entre elle n'est pas une tendance à la culpabilisation (en général doublée d'un manque chronique de volonté).

La solution n'est donc pas là. Si vous tenez vraiment à prendre des résolutions, prenez-en de « MAUVAISES ». « Cette année, je continuerai de boire, fumer, de pratiquer pour tout sport la télé-sur-canapé, de m'écraser devant ceux que je crains (conjoint, chefaillon, etc.) » pourrez-vous écrire en lettres d'or sur un parchemin joliment encadré . Chaque fois que vous passerez devant, vous vous sentirez homme ou femme de parole !

Assumez vous, que diable ! A quoi bon tenter d'être un (e) autre ? Faites avec ce que vous êtes. Surtout qu'à bien y réfléchir, il y a peu de chances que les quelques jours que tiendraient vos « BONNES » résolutions parviennent à compenser des années et encore moins des décennies de mauvaise hygiène de vie.