mardi 10 janvier 2017

Deviendrons-nous de la MHI ?


Nous devons à M. Renaud Camus le concept de Matière Humaine Indifférenciée. La MHI est le produit de la mondialisation qui crée des humains hors-sol,aisément interchangeables, et fait des hommes une matière première comme une autre.

Comme bien des réacs, sans aller jusqu'à en pleurer, je regrette l'émergence de ces êtres sans racines, sans identité, de ces soi-disant « citoyens du monde » dont Mme Theresa May a si justement déclaré qu'en croyant en être un on était en fait « citoyen de nulle part ». Encore, si ceux qui acceptent de se considérer comme de la MHI s'en tenaient à leur conviction, ce serait tolérable. Seulement ces malades se voudraient contagieux et via les media et les politiques qui sont des leurs, ils s'attaquent en permanence à ceux qui continuent de revendiquer des traces d'identité culturelle nationale. Enfin, ceux de leurs (non) concitoyens qui le font, car bizarrement, les allogènes bénéficient d'un droit inaliénable à la conservation de leur identité sur notre sol. Sous les coups de boutoir conjugués des « progressistes » adeptes de la MHI et des allogènes revendiquant haut et fort le maintien de leur identité, il est à craindre que notre civilisation ne s'écroule.

Reste à savoir en quoi peut bien consister ladite identité qu'on nous refuse. Je la crois diverse mais fondée sur un amour commun d'un territoire, d'une langue, d'une culture, d'un destin partagé. Pour le ressentir, encore faut-il en avoir une conscience minimum et cette conscience s'est étiolée à mesure que se développait l'urbanisation laquelle connut à partir des années 50 du siècle dernier une expansion spectaculaire faisant passer les ruraux de près de 50% à 18% en 2006. Le développement des populations périurbaines depuis la fin des années 70 n'y change rien dans la mesure où celles-ci ne font que transporter un mode de vie urbain au sein de campagnes situées à une distance raisonnable des centres urbains. Il n'y a pas à proprement parler de ré-enracinement.

Or rien ne ressemble davantage à une ville d'Europe qu'une autre ville d'Europe. Mis à part des centres historiques qui, quand ils existent et présentent un certain intérêt, perdent de plus en plus leur rôle commercial au profit du tourisme, on retrouve dans chaque unité urbaine, les mêmes barres d'immeubles, les mêmes zones pavillonnaires, les mêmes zones commerciales, les mêmes hôtels, les même chaînes de restauration, les mêmes complexes cinématographiques, les mêmes médiathèques, etc. Si, comme c'est le cas en France, on y ajoute la perte progressive des accents locaux effacés par l'influence des media audio-visuels, on obtient de plus en plus d'individus indifférenciés propres à se transformer, en les poussant un peu, en MHI. D'autant plus qu'à la différence du début de l'urbanisation de masse ou les migrants de l'intérieur gardaient des liens très forts avec leur terroir d'origine où demeurait encore une grande partie de leurs proches, les urbains de 2e ou 3e génération n'en conservent que peu ou pas du tout.

A l'aube du XIXe siècle les ruraux représentaient 82% de la population française. Aujourd'hui il n'en constituent plus que 18. Pourtant, c'est dans un XVIIIe siècle essentiellement rural que la France connut l'apogée de son rayonnement linguistique et culturel. L'élite européenne parlait français. Les souverains s'arrachaient nos philosophes, nos arts étaient florissants. Il faut croire qu'une élite citadine restreinte produisait plus de richesse culturelle que les masses urbanisées vaguement instruites d'aujourd'hui.

Mais une culture n'est pas le fait que de l'élite. La France rurale avait ses cultures locales et diverses. Chaque terroir avait sa manière de construire, son parler, variant parfois d'un village à l'autre, ses traditions, ses fêtes, et aussi une certaine stabilité sociale qu'on tendait à entretenir par des mariages entre personnes socialement compatibles. Le XIXe siècle, avec le développement des routes puis du chemin de fer vit s'établir une spécialisation des activités agricoles en fonction des capacités des sols et des reliefs sans que pour autant ne disparaisse la polyculture. Cette France diverse ne se réunissait pas moins autour de ses souverains et plus tard de la république et cultivait le sentiment d'appartenance à une nation.

Le passé est le passé, regrettable ou regretté, il ne reviendra pas. Si on veut éviter de se voir transformé en MHI, il faut définir un nouveau socle à l'identité française. Un début pourrait consister à éradiquer l'esprit de repentance. Admettons que nos ancêtres aient, par le passé commis des erreurs, voire des crimes. Est-ce à nous qui n'y sommes pour rien de nous en excuser auprès de gens qui n'en ont pas été victimes ? Et les leurs d'ancêtres, ils ont toujours été blanc-bleu ? Exigeons-nous des descendants de ceux qui ont bénéficié des progrès apportés par nos pères de nous en vouer une éternelle reconnaissance ? En admettant cette question réglée, on pourrait envisager de rétablir dans notre enseignement l'étude de l'histoire de notre pays et de sa culture (littéraire, musicale, architecturale, etc.) dont nous n'avons aucunement à rougir. Il est au moins aussi important de savoir d'où on vient que où on veut ou peut aller. Il se peut même que la connaissance du passé permette d'envisager plus clairement l'avenir et de l'inscrire dans une continuité plutôt que dans d'insensées ruptures comme certains tendent à le faire aujourd'hui.

Sans une profonde régénération des mentalités, nous ne pourrons que sombrer dans le multiculturalisme, le communautarisme et les graves troubles qu'ils ne manquent d'engendrer. Une nation ne peut survivre et prospérer qu'en assimilant les allogènes qui la rejoignent tout en limitant leur nombre. Comment pourrait-on espérer assimiler qui que ce soit à une culture et une histoire qui ne serait qu'un long chapelet d'aberrations, d'erreurs et de crimes commis précisément contre ceux qu'on dit vouloir accueillir ? A une nation présentée aujourd'hui même comme porteuse de haine à leur égard ? On s'assimile à ce qui est riche, sain, conquérant et prometteur. Jamais à ce qui apparaît comme décadent, moribond et confit de remords. Une nation en proie à de tels vices ne saurait inspirer au mieux que le mépris, au pire que la haine. Je crains que nous n'en soyons là.

Sans un profond et majeur sursaut culturel, il me semble que la France, pays magnifique, construit et maintenu au fil de nombreux siècles et d'inénarrables vicissitudes ne sera bientôt plus qu'un territoire où viendront de plus en plus s'entasser des gens venus d'ailleurs pour qui elle ne sera qu'un lieu de vie, qui en ignoreront tout, y introduiront des cultures antagonistes et qui bien vite sombrera dans la pauvreté, la violence et finalement l'oubli.

Ce n'est pas le destin que je lui souhaite.

6 commentaires:

  1. "A l'aube du XIXe siècle les ruraux représentaient 82% de la population française", mais c'est à l'aube du XXe siècle que ces ruraux ont été transformés en MHI sur les champs de bataille et dans les tranchées de la Grande Guerre où une génération d'hommes a disparu, sans que cela ne gène trop ceux de l'arrière.
    Depuis, je crains que notre avenir soit bel et bien scellé !

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    1. @ Mildred, je pense comme vous que la Grande Guerre a été le commencement de la fin des haricots européens mais elle ne s'est pas faite à l'aide de MHI, bien au contraire. Les gens de l'époque avaient des identités bien marquées qu'on a promues puis utilisées pour transformer les hommes en chair à canon.

      @ Fredi : J'ai l'impression que plus un article se veut sérieux, moins il entraîne de réactions. Pour être eunecte, j'avouerai que je n'en suis plus étonné.

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    2. "Vous n'avez plus rien à dire les blogueurs ? C'est fini ? On se résigne ?"

      On est tous sur Facebook, enfin !

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  2. Des guerres où plusieurs pays s'affrontèrent sur plusieurs continents se déroulèrent avant celle de 14/18 comme la guère de 7 ans où français,anglais, prussiens, russes se massacrèrent en Europe , aux Amériques par indiens interposés et même en Inde.
    La grande guerre introduit de nouvelles technologies comme l'aviation.
    Ce conflit fut un désastre pour le continent européen, une sorte de guerre civile européenne.

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  3. La fin de la culture de la repentance est évidemment le début. Le retour d'une instruction publique digne de ce nom, au lieu de la machine idéologique qui en tient lieu est le plus grand moyen d'en finir avec la bêtise ambiante des demis-instruits ou des techniciens sans coeur. Quant à redorer le blason de notre nation, cela ne passe pas forcément par l'Education Nationale, mais on peut imaginer aussi, que celle-ci remette l'accent sur notre art, notre pensée, sur les auteurs classiques, etc.
    En fait, on se rend assez vite compte de l'amour des français pour leur histoire et histoire locale, pour leur culture. Il me semble vraiment que la perturbation vient de l'idéologie triomphante, qui distille toujours l'idée que le passé ne pouvait pas être si merveilleux que cela, "progressisme oblige". Et malheureusement, ça marche. Je me suis rendu compte qu'au lieu de parler de politique, souvent, il vaut mieux parler d'histoire : de telle ou telle coutume, de telle institutions politiques, pour faire changer quelques idées idiotes et nuisibles. Plus fondamental que des théories : non le présent radieux fait de démocratie représentative (tu parles !) d'égalité hommes-femmes, et de boulots du tertiaire n'est pas forcément le meilleur mode de vie, non nos ancêtres n'étaient pas des pauvres gens à plaindre.
    Comme vous le faites remarquer, le passé rural ne reviendra pas. Mais je ne crois pas que cela nous empêche de retrouver nos traditions, de nous re-connecter à notre passé, chacun dans sa région, etc. Il y a encore de l'authenticité dans les campagnes françaises.

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  4. ça ne se voit pas du tout.

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