mardi 24 janvier 2017

Du mérite

A plusieurs reprise, j'ai entendu des gens de gauche nier l'existence du mérite personnel. Le raisonnement est simple : nul n'étant responsable de l'hérédité ou des circonstances sociales ou culturelles qui amènent telle ou telle personne à posséder tel talent ou telle qualité qui font son succès, sa renommée ou sa fortune, personne n'a de mérite. Au premier abord, ça paraît raisonnable. Il serait difficile de nier que sans être doté de dons innés et/ou de talents acquis au sein d'un environnement favorable ou stimulant (ne serait-ce que parce qu'il vous donne envie de vous en échapper) on puisse exceller en quelque domaine que ce soit.

En fait, avec ce genre de raisonnement, on parviendrait à nier l'existence de n'importe quoi. Puisqu'une personne n'est pas personnellement responsable de ses tares ou de ses avantages, ceux-ci n'existent pas. N'aurait de véritable existence que ce qu'on ne devrait qu'à soi-même, indépendamment de toute hérédité ou de tout environnement. En gros, aucune qualité, aucun défaut, n'existeraient.

Seulement, quelle que soit l'origine de ce qui amène un individu à développer des qualités morales, une conduite estimable ou à surmonter les difficultés, ça ne change rien au résultat : certaines personnes méritent une grande estime, d'autre une bien moindre.

Cette confusion entre l'origine et le résultat permet de tout rendre équivalent et partant de tout accepter et excuser. De renvoyer dos à dos l'abbé Pierre et Landru, l'un comme l'autre n'étant que le résultat de leur équation personnelle.

Ce refus du mérite est fondamental à l'idéologie de gauche : s'il n'existe pas, il n'y a pas non plus de culpabilité. D'où une indulgence de la justice. Allié à la croyance en une prépondérance de l'acquis sur l'inné, la personne, perdant toute valeur, se trouve n'être que le produit mécanique d'un ordre social injuste qu'il faut bouleverser de manière à ce que tous atteignent l'excellence. Tel est le rêve socialiste. Dommage que, basé sur des erreurs, il ne mène dans un premier temps qu'à l'anarchie avant de conduire à la barbarie totalitaire.



9 commentaires:

  1. Et si la vie était comme un grand jeu, où chacun se présenterait avec de bonnes et de mauvaises cartes en main. A chacun donc d'essayer d'optimiser les bonnes cartes, et de rendre les mauvaises le moins nocives possible, pour soi et pour les autres, de manière à ce que le jeu se déroule de la manière la plus agréable possible ?

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  2. C'est vrai que c'est dur à admettre mais nous sommes très peu responsables de ce que nous sommes.L'hérédité, le milieu social,le pays et l'environnement où vous avez grandi font l'essentiel.C'est valable pour Donald Trump, la femme des talibans, le noir brésilien des favelas, vous, moi.
    Ceci dit ce n'est pas une raison pour voter à gauche.

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    1. Nous ne sommes peut-être pas responsables de notre dotation, mais nous somme responsables de ce que nous en faisons, de ce que nous devenons.
      Voir par exemple la parabole des talents !

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    2. @ brindamour : Bien sûr que non.

      @ Charles Monge : Il me semble que la capacité d'exploiter ou non ses dons soit également un don que ceux qui, doués, ratent tout n'ont pas la chance d'avoir reçu.

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  3. Que voulez vous, les Gauchiards sont ainsi faits qu'ils se cherchent toutes le bonnes raisons pour justifier leur insuffisance et celle de leurs pareils. Voilà pourquoi -entre autres- il n'est pas raisonnable de leurs confier les affaires sérieuses.
    Amitiés.

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  4. Les gens de gauche ont tellement l'habitude du copinage qu'ils ne peuvent croire qu'avec le mérite, on puisse s'élever.

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    1. Cépafo. Quoiqu'ils n'aient pas le monopole du copinage...

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