Voici le deuxième article que j’avais écrit lors du « Printemps
arabe ». Mes suggestions n’ont pas été suivies. C’est dommage. Me sachant désormais lu par la plupart des leaders internationaux,
je les réitère.
Si j'ai bien suivi les événements récents
d'Afrique du Nord, il semblerait essentiel, aux yeux de la communauté
internationale, que tout autocrate (ou dictateur sanguinaire et corrompu)
quitte le pouvoir et prenne le chemin de l'exil après qu'on lui aura confisqué
ses avoirs et ceci dès que son régime se trouve contesté.
PARFAIT, sauf que quelques questions se posent :
1) Comment mesurer le niveau de
contestation nécessaire à l'éviction du tyran?
En effet, si une seule personne, dans un pays
comme, disons, la Chine conteste le gouvernant et que les 1 milliard 300
millions d'autres qui constituent la population le soutiennent avec ferveur,
il semble abusif de lui demander de partir.
Partant, faut-il qu'une majorité des
"citoyens" déclarent contester la tyrannie?
Intéressante et paradoxale question. Pour
commencer, un dictateur qui se soumettrait à l'opinion de la majorité de son
peuple serait un démocrate, non?
D'autre part comment organiser cette évaluation ?
Plus un régime est dictatorial, moins les citoyens osent énoncer leur
opposition voire leurs réserves. Au contraire plus il est démocratique, plus
on peut le taxer de dictature.
2) S'il est impossible d'évaluer le
niveau de contestation, que faire en cas de manifestations ?
a) Pacifiques
Les gens se regroupent sur la place principale de
la capitale (et, allons, ne soyons pas chien, sur les places des principales
villes du pays) pour réclamer gentiment, au cri de "Allahou akbar
(casse-toi, connard) le départ du tyran.
Le tyran doit-il partir immédiatement ? Afin
d'éviter certains abus et une instabilité politique gênante ne serait-il pas
souhaitable que son départ soit subordonné à la réunion sur lesdites places
d'un quota de population ?
La communauté internationale pourrait
décider, par exemple, que compte tenu que la plupart des gens ont
généralement autre chose à faire que manifester, si 5 % de la population de
ladite ville et de son agglomération se trouvaient réunis les carottes seraient
cuites. Ainsi au Caire dès que sur la place Tahrir on aurait eu 880
000 manifestants: good bye Moubarak. Si on n'atteint pas les 880 000, tout le
monde rentre gentiment chez soi et ne fait plus chier. D'un autre côté les
tyrans risqueraient en ce cas de réduire la taille des places...
b) Pas pacifiques
Les contestataires se répandent dans la ville,
pendent quelques policiers, s'emparent d'armes, emportés par leur enthousiasme
en passent d'autres par lesdites armes, brûlent les bâtiments officiels, les
commissariats etc. Dans ce cas, on pourrait comprendre que les policiers,
du moins ceux qui restent, soient, tentés de tirer sur la foule menaçante
qui s'avance vers eux. S'ils le font spontanément, ça pourrait s'assimiler à de
la légitime défense . S'ils en ont reçu l'ordre, on peut alors dire que le
tyran massacre son peuple. Les questions suivantes se posent : pour éviter de
passer pour le boucher de son peuple, le tyran doit-il laisser impunément
massacrer ses partisans? Sinon comment déterminer à partir de quel point une
riposte musclée quitte le domaine du sévère pour rejoindre l'abusif?
La communauté internationale
pourrait, par exemple, décider que si le nombre des victimes parmi les
émeutiers ne dépasse pas 300% des victimes des émeutes on ne peut pas
parler de boucherie.
Ce ne sont là que des suggestions qui auraient le
mérite d'éviter certains excès de langage et de bien distinguer le dictateur
sanguinaire du dictateur parfaitement fréquentable avec qui on peut commercer
voire marier sa fille.
Ne dirait-on pas que ce "Printemps arabe" a tendance à se transformer en "Automne européen" ?
RépondreSupprimerDéjà des milliers d'espagnols sont descendus dans les rues de leurs villes hier. La police a tiré sur la foule, avec des balles en caoutchouc, d'accord, mais tout de même, sur le plan du symbole, c'est pas cool !
Alors là, on fait quoi ?
On interpelle l'ONU pour qu'elle vote une motion, contre qui ?
Ça sa complique, non ?
Même motif, même punition. Si certains critères son remplis, les dirigeants espagnols doivent partir après confiscation de leurs avoirs.
SupprimerToujours la faute à ces opposants qui ne sont jamais contents.
RépondreSupprimerPrintemps arabe = Été islamique= Hiver européen et surtout en France avec l' aval des socialistes et serons nous nombreux à manifester notre mécontentement.
Je me rappelle des espagnols qui descendirent dans la rue lors des attentats de Madrid quand on soupçonnait l' E.T.A. Quand les véritables coupables furent découverts, plus personnes.
Terrible constat.
En effet, c'est troublant !
SupprimerAprès lecture attentive de vos deux billets édifiants, je ne vois qu'une chose à ajouter : "Allahou akbar" (merde alors, y'a plus d'saisons).
RépondreSupprimerJe vois que vous avez suivi avec succès mon cours d'Arabe facile (http://je280950-vudescollines.blogspot.fr/2012/04/larabe-facile.html) !
SupprimerJe le découvre à l'instant, et j'ai encore quelques hoquets après cette magnifique tranche de rigolade.
SupprimerMerci !
SupprimerTout à fait judicieux. Il conviendrait de mettre un peu d'ordre et de méthode dans tout cela.
RépondreSupprimerAmitiés.
Oui, sinon on irait à l'anarchie.
Supprimer