jeudi 28 mai 2020

Balkany ou le régal du populiste haineux !


J’ai vu hier, M. Patrick Balkany au sortir d u jugement qui le condamnait à 5 ans de prison ferme et à d’autres menues peines. J’ai vu un homme amaigri, vieilli, brisé qui, jadis si disert n’a pas souhaité dire un mot. Sa femme, condamnée elle aussi, était absente pour cause de santé. Un de leurs avocats a spécifié que cette dernière avait récemment fait un séjour dans un service de réanimation. J’avoue que ce spectacle m’a ému et même un peu attristé.

Le spectacle d’un homme a terre ne m’a jamais réjoui. Celui qu’offre la populace haineuse quand elle se réjouit de la chute d’un puissant me soulève ce que la vie m’a laissé de cœur. Je n’ai lu que quelques uns des commentaires qui accompagnaient l’article consacré au jugement par France Info. Je n’ai pas été déçu. On y parlait de justice à deux vitesses : celle des pauvres, implacable. Celle des puissants bienveillante. Tous réclamaient l’incarcération des deux criminels afin que s’arrête le scandale.

Il n’ont pas vu un couple brisé. Ils n’ont vu que deux comédiens feignant la maladie. A croire que Patrick a perdu trente kilos pour mieux draguer en boite cet été (enfin, si elles rouvrent) et que les hospitalisations de son épouse ne sont dues qu’à la gourmandise vu la haute tenue gastronomique des plats que l’on y sert. Ces mêmes imbéciles qui crient aux inégalités judiciaires sont probablement les même qui s’indignent de voir des multirécidivistes, généralement peu fortunés, continuer impunément à commettre crimes et délits. Où vont-ils chercher la justice implacable qui punit si aveuglement le « pauvre » ?

Cette haine populiste du puissant ne date pas d’hier, hélas ! Il arrive qu’elle donne libre cours à son imbécile cruauté quand les circonstances s’y prêtent. Notre magnifique système républicain est même basé sur une révolution durant laquelle elle atteignit des sommets de barbarie quand des fous illuminés exploitèrent la haine de la racaille envieuse pour mieux perpétrer leurs crimes.

Dire que ces assoiffés d’« égalité » me font peur serait exagéré. Au final, ils sont les éternels cocus de l’histoire : leur révolte est toujours exploitée par des gens qui ont en tête des plans plus nets que la confusion qui règne dans leurs esprits simples et « vertueux ». Une fois utilisés, on les jette comme des kleenex et ils retournent à leur néant…

Seulement, je ressens une gêne croissante à vivre dans un pays où la haine se porte de mieux en mieux.

mardi 26 mai 2020

Vapoter ou ne pas vapoter, zatiz ze kwouaichtieun ?



Un monde éberlué apprit l’incroyable nouvelle voici deux jours : l’auteur d’un des blogs généralistes les plus réputés pour la profondeur de ses analyses s’était vu contraint, suite à une interdiction émanant de la tyrannie bruxelloise, à trouver une solution de remplacement à sa consommation multi-décennale de cigarettes mentholées. Le plan B consistait en un astucieux mix (restons franglais!) de cigarette supposées « fraîches » et de cartouches de vapotage aromatisées au menthol.

Deux jours ont passé et, bien qu’il soit encore trop tôt pour en tirer des leçons définitives, les premiers constats peuvent être dressé concernant cette expérience inédite. Nous allons donc dresser un premier bilan comparatif d’avant et après son début.

Au niveau du goût, cigarette et vapeur sont renvoyées dos à dos : les deux sont infects. Il faut dire que, pour moi, fumer n’est aucunement un plaisir mais une sale manie contractée dans ma prime jeunesse. Si je fume c’est non pas pour atteindre la félicité mais pour mettre fin au manque impérieux que je ressens en ne fumant pas : une banale quoique très forte addiction.

Ce manque, la vapeur y pallie. De même, l’« addiction gestuelle » créée par des décennies passées à tenir un objet entre ses doigts, à le porter à sa bouche et à pratiquer une aspiration à son extrémité est aussi compensée. J’ai depuis longtemps pensé que cet aspect du tabagisme était important et rendait les substituts nicotiniques peu satisfaisants.

Jusqu’ici donc, aucun sentiment de manque ou de gêne. En revanche, j’ai pu constater bien des avantages à cette nouvelle pratique. En voici quelques uns :
  • Plus besoin de briquet ni de cendriers
  • Possibilité de poser l’objet en question n’importe où ou de le glisser dans sa poche sans provoquer le moindre dégât
  • Si on ne s’en sert pas, elle s’arrête quand la cigarette continue de se consumer
  • Si on sent le manque pointer son nez, une ou deux aspirations suffisent pour le supprimer
  • Vue l’absence de goudron dans la vapeur, mes murs blancs tendront moins à se teindre en beige au fil des années.

Et tout ça sans le moindre effort de volonté. N’étant pas partisan du « tout ou rien » qui, selon moi favorise les désespérantes rechutes, je n’ai pas pour autant totalement abandonné la cigarette. Dimanche, j’en ai fumé 9. Hier, 5. Je pense aujourd’hui descendre à 3 (une après chaque repas). Celle du petit déjeuner m’a paru bien infecte et il se pourrait qu’une fois le deuxième paquet acheté samedi terminé, je cesse totalement d’en fumer.

Résumons nous : en presque trois jours : 21 cigarettes fumées contre 60 à 70 normalement. Une cartouche à 3,33 € pas tout à fait terminée. Je suis bien parti pour m’offrir une Ferrari !*

*Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, la blague de la Ferrari :

Un non fumeur sermonne son copain grand fumeur sur ce vice aussi coûteux que grave.
- Tu ne te rends pas compte ! Avec tout l’argent que tu as dépensé en cigarettes depuis toutes ces années, tu aurais pu t’offrir une Ferrari !
- Ah bon ? Et ta Ferrari, elle est où, connard ?

dimanche 24 mai 2020

Il fallait bien que ça arrive...



Dans son insondable sagesse, l’Union Européenne, après bien des atermoiements, a pris la sage décision d’interdire toute vente de cigarettes mentholées sur son territoire à compter du 20 mai 2020. Il est difficile d’imaginer mesure plus salutaire ! En effet, en diminuant l’âcreté de la fumée le menthol permettait aux malheureux affligés d’une gorge sensible de pétuner sans trop de désagrément. Hélas, ce faisant, elle encourageait le malheureux fumeur à inhaler plus profondément et à permettre au menthol et à la fumée d’exercer des ravages plus profonds dans ses poumons. Il fallait mettre le holà au génocide mentholé ! C’est chose faite.

Mes rapports avec les cigarettes mentholées sont anciens : pour une raison qui m’échappe, c’est en 1974, alors que je vivais à Londres et qu’il me fallait parcourir des kilomètres pour trouver les Disque Bleu filtre dont j’encrassais jusque là mes poumons, que je me mis à fumer des Dunhill menthol longues. Rentré en France je passai aux Royale menthol longues et enfin aux News (toujours menthol et toujours longues). Quarante-six ans de fidélité ce n’est pas rien. La séparation ne va pas de soi. Mais quand elle est inévitable, à quoi bon pleurer une rupture ?

Or donc, hier, je me rendis pour la première fois chez mon buraliste sans savoir ce que j’allais y acheter. Sans trop y croire, je demandai au commerçant s’il ne lui restait pas des menthol d’une autre marque. La réponse fut négative. Que faire ? Conscient de mon désarroi, le bon commerçant me proposa des Winston Xsphere fresh 100’s qui, sans contenir le menthol maudit, étaient, comme leur nom l’indique, censé produire une fumée rafraîchissante. Pourquoi pas, me dis-je. Je m’enquis également de l’existence de cigarettes électroniques utilisant des capsules au goût mentholé. Il en avait . Je décidai d’essayer également.

Jusqu’ici, ça va : si la menthe intense vapotée tend à me racler la gorge, les Winston passent bien. Depuis ce matin j’alterne vapeur et fumée et les résultats sont alarmants : seulement trois cigarettes en 4 heures en lieu de place des six à huit habituelles pour ce laps de temps ! En quoi cela est-il préoccupant ? Eh bien parce que je suis un bon citoyen. Si la combinaison vapeur-tabac m’amenait à réduire ma consommation de cigarettes de moitié, la perte financière pour l’État serait importante ! Et que dire si je venais à remplacer totalement le tabac par la vapeur ?

Le calcul est simple : L’an dernier, j’ai dépensé environ 3500 Euros en cigarettes. Le montant des taxes représentant 82 % de cette somme, le manque à gagner pour l’État s’élèverait donc à 2870 Euros ! Quand à mon buraliste, la perte pour lui dépasserait les 300 Euros annuels. Bien sûr les capsules de vapotage ne sont pas exemptes de taxes et le buraliste prend sa marge, mais vu qu’une capsule est censée représenter deux paquets de cigarettes et ne coûte que 40 Euros les douze, la perte reste considérable.

La honte m’envahit : en effet, je pense qu’après 55 ans de tabagisme militant, l’essentiel des dégâts est acquis. L’incidence sur ma santé d’un arrêt serait donc minime. Il se peut même qu’en vapotant, je vive un peu plus longtemps avec les coûts de santé et de retraite que cela impliquerait. Je cesserais donc de rapporter tout en continuant de coûter ! Est-ce citoyen ?

Mais rien n’est cependant perdu : il se peut que je revienne en force à la clope. L’avenir le dira. Je l’espère pour l’État, qui prenant un soin jaloux de ma santé, s’est tiré une balle dans le pied.

mercredi 20 mai 2020

Quid de l’amitié dans le monde d’après confinement ?


J’entendis hier au soir l’homélie du révérend Professeur Salomon (dont, rappelons-le, le jugement ne saurait être mis en question). Il fit de son mieux pour maintenir l’angoisse des Français à son apogée, expliquant qu’il ne fallait surtout pas baisser la garde et précisant les précautions dont il faut entourer toute éventuelle visite d’amis ou de proches. Celles-ci étaient très strictes. Il fallait garder ses distances, ne pas s’embrasser, et généralement désinfecter tout ce qu’ils avaient touché.


Je me sens très peu concerné par ce genre de précautions, vu qu’en dehors de ma fille et de quelques rares amis dont les visites sont très espacées peu de gens franchissent le seuil de ma porte. Fut un temps où j’avais une vie sociale plus intense notamment durant mon premier mariage. Comme tout jeune couple qui se respecte, nous avions ce qu’il est convenu d’appeler des « amis » , c’est à dire des gens rencontrés ici où là et qui, pour une raison ou pour une autre, nous avaient trouvés sympathiques à moins que ç’ait été nous qui leur ayons trouvé un certain intérêt. Du coup on les invitait et on rendait les invitations. Dire que ces rencontres étaient de nature à donner un sens à nos vies, serait exagéré. Surtout qu’un couple est constitué de deux personnes d’intérêt parfois inégal. Que la charmante Jocelyne Chombier s’entende comme larronnes en foire avec mon épouse n’empêchait pas son cher Léon de m’ennuyer avec ses blagues encore plus vaseuses que salaces pas plus que l’amitié que m’inspirait Robert ne pouvait compenser le fait que sa Martine de femme était plus conne qu’une valise sans poignée*. De plus, lors de notre divorce, j’ai pu constater à quel point mes réticences étaient partagées.

Mais revenons à nos salomonneries. Si en plus de supporter l’« humour » du Léon et la connerie de la Martine, on se voit, suite à leur visite, contraint de passer meubles, portes, vaisselle, couverts et verres au gel hydroalcoolique, ainsi que de faire bouillir le chien ou le chat qu’ils ont eu le malheur de caresser, on peut se demander si le jeu vaut la chandelle et s’il ne serait pas plus raisonnable de couper les ponts avec tout ce beau monde.

Sans compter qu’une cohabitation forcée avec l’être aimé pour cause de confinement et de télé-travail n’aura pas toujours renforcé les liens conjugaux et par conséquent nui à l’enthousiasme relatif que provoquaient les visites des copains ou copines du conjoint. C’est pourquoi je me demande si les relations amicales ne s’avéreront pas des victimes collatérales de la Covid-19.

*Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite.

mardi 19 mai 2020

Une très longue patience...


Une de mes caractéristiques psychologiques principales est ma capacité à minimiser la difficulté et le  temps qu’il faudra pour mener à bien un projet. C’est un atout qui ne va pas sans de menus désagréments. Atout parce que ça me permet de me lancer le cœur léger dans des entreprises auxquelles une meilleure appréciation de leur difficulté m’aurait peut-être fait renoncer ou aborder avec circonspection. Désagrément car il arrive que les difficultés rencontrées et le temps passé à leur réalisation provoquent en moi une lassitude certaine que seul parvient à surmonter le caractère obstiné que m’ont légué mes ancêtres bretons.

C’est ce qui s’est produit depuis la fin janvier quand l’idée de mettre, autant que faire se pouvait, mon tableau électrique aux normes. Il en avait bien besoin le pauvre ! L’installation était vétuste et les circuits, au mépris des règles de l’art les plus élémentaires, mêlaient circuits de prises et d’éclairage en utilisant des câbles sous-dimensionnés. Il n’y avait aucun dispositif de sécurité générale, d’obsolètes plombs tenaient lieu de disjoncteurs, bref il fallait tout revoir. Je revis : 

Aux normes, citoyens ! 

Je commençai par installer de nouveaux circuits de prises au rez-de-chaussée. L’affaire fut rondement menée. Restait l’étage et son installation où la fantaisie usurpait la place qu’aurait dû occuper la rationalité. Pour cela, il fallait amener un circuit du tableau à une boite de dérivation qui desservirait les pièces. Rien de plus simple : une bonne quarantaine de mètres de goulottes et cent-vingt mètres de câbles à poser et l’affaire serait faite. Seulement, il y avait un hic. Les goulottes devaient passer par la cage d’escalier laquelle se trouvait alors tapissée jusqu’à un mètre de haut d’un lino bleu du meilleur effet et que surmontait un joli papier orange qui recouvrait également le plafond. Avant d’attaquer la pose des goulottes, il fallait donc arracher ces revêtements muraux, ce qui ne fut pas une mince affaire et qui me contraignit à acheter une sorte de béquille qui, en compensant leur différence de hauteur permettrait à mon échelle de reposer sur sur les marches.


Les revêtements supprimés, je pus poser mes goulottes. L’installation des prises dans trois pièces ne se passa pas trop mal. Restait à poser 11 rouleaux de papier peint blanc, car cage et palier laissaient à désirer :



Ce ne fut pas une mince affaire : le plafond, à 2 mètres 80 des marches, rendit la chose malaisée et parfois risquée. Ce fut fait. Restait à décorer le palier.

Je décidai, suivant mon code couleur habituel de peindre les baguettes et boiseries en gris-pâle, ressortant légèrement sur le papier blanc :
Je sais, Fredi, c'était mieux avant...

Quid du sol ? Celui-ci était recouvert d’un lino imitant maladroitement un parquet. Je l’arrachai et me souvins qu’ayant remplacé les moquettes des chambres par un parquet flottant, et ayant par négligence omis d’apporter la moquette rouge d’une d’entre elle à la déchetterie, je pourrais peut-être, vu son bon état, tenter de la poser sur le palier. Ce que je fis. Le résultat me satisfit, surtout après que j’eus remplacé les vieilles barres des seuil en inox par de nouvelles en laiton :


Restaient à changer les poignées de portes. Elles m’arrivèrent hier. Je m’empressai de les installer ce qui prit pas mal de temps car il fallait recouper les carrés de serrure à la bonne dimension et placer les fourreaux au bon endroit dans le trou des poignées afin qu’il n’y ait aucun jeu. Et voilà le travail :
Avant

Après

Avant

Après

Affaire classée, après près de quatre mois d’efforts plus ou moins soutenus ? Que nenni : reste à rénover le plafond, installer de nouveaux luminaires et un minimum de gravures pour habiller les murs. Cela fait, je pourrai attaquer l’électricité de l’extension et de la cave et ensuite les pièces d’eau dont la rénovation s’impose : une salle de bain à refaire à neuf, une salle d’eau et des WC à redécorer. Ça sera vite fait ! 




lundi 18 mai 2020

Terribles séquelles




Tous ceux qui ont à un moment ou à un autre eu recours aux services de M. Colissimo ont pu, au fil des années, apprécier son côté facétieux. Seulement, ces derniers temps il a souffert de la Covid-19. Et il semble qu’après avoir repris le boulot il souffre de graves séquelles.



J’en veux pour preuve la « livraison » des poignées de portes achetées sur e-bay le 6 mai. Le lendemain, M. e-bay, m’annonce que ma commande a été expédiée, qu’elle devrait m’arriver entre le 11 et le 14 de ce mois et me communique un numéro de suivi. Je m’empresse d’aller voir où se trouvent mes jolies poignées et il m’est répondu que mon numéro ne correspond à aucun colis. Bah, me dis-je, attendons demain… Le lendemain, idem. Le jour d’après aussi. Je contacte mon vendeur et lui signale l’anomalie, lui demandant de vérifier si, suite à une erreur de saisie, le numéro qui me fut communiqué ne serait pas erroné. Consciencieux, il me répondit que vérification faite, le numéro était le bon mais que la même réponse lui était faite par le site. Il me dit qu’il se rendrait à la poste le lundi.



Lundi matin m’arriva un message de M.Colissimo m’apprenant qu’il avait pris mon colis en charge et qu’il me parviendrait au plus tôt. J’en prévins mon vendeur. Et puis plus rien, jusqu’à ce qu’un nouveau message, identique au premier me parvienne le vendredi 15, soit huit jours après son dépôt. Samedi, RAS. Et ce matin, allant aux nouvelles, j’apprends que le suivi de mon colis est momentanément indisponible et que je devrais réessayer ultérieurement.



Décidément, les séquelles neurologiques de la Covid-19 sont terribles ! Ainsi, ce pauvre monsieur Collisimo prend 4 jours avant de reconnaître qu’un colis lui a été remis. Quatre jours plus tard, le gâtisme le fait m’annoncer à nouveau la même information. Hélas, trois jours passent encore avant qu’il ne m’annonce qu’il ne sait plus ce qu’il en a fait… On a beau avoir déjà pu constater les nombreuse lacunes de Colissimo, force est de constater que, suite à la maladie, il a complètement perdu les pédales. C’est triste et, surtout, inquiétant : recevrai-je jamais ces poignées qui on déjà mis 11 jours pour ne pas me parvenir ?

jeudi 14 mai 2020

Irréductibles !

M. Onoda lors de sa reddition. Son air martial contraste avec celui, rigolard, de l'officier qui reçoit son sabre ! 

En 2014, à l’âge canonique de 91 ans, mourait à Tokyo M. Hiroo Onoda, sujet japonais qui avait vécu une expérience pour le moins extraordinaire. Officier de l’armée impériale, il fut envoyé en mission avec quelques subordonnés sur l’île philippine de Lubang. C’était en 1944. Les ordres étaient clairs : il lui fallait résister jusqu’à ce qu’arrivent des renforts. Toute reddition, quoi qu’il arrive, était hors de question. M. Onoda était un militaire discipliné et un patriote incapable de concevoir que l’Empire du Soleil Levant pût être vaincu. Il respecta les ordres reçus…

...jusqu’en 1974 ! Car il était de ces hommes à qui on ne la fait pas. Trente ans durant, il continua le combat. Avec un groupe qui se réduisit avec le temps, il continua d’affronter les troupes philippines ennemies, leur infligeant de lourdes pertes et ce jusqu’en 1972 où, lors d’un engagement il perdit son dernier compagnon d’armes. Bien des efforts furent déployés pour le traquer ou le convaincre de se rendre : rien n’y fit. Les tracts largués, il n’y croyait pas. Les recherches engagées furent vaines. Durant la guerre du Vietnam, la vue des bombardiers américains survolant son île, renforça sa conviction que le conflit faisait toujours rage. Il ne consentit à se rendre après trente ans de résistance acharnée que lorsque son ex-commandant, s’étant engagé dans la jungle et l’ayant retrouvé lui donnât l’ordre de le faire. Discipliné, vous dis-je !

Pourquoi évoquer aujourd’hui quand un soleil radieux darde ses rayons sur mon coin de Normandie vertement en voie de déconfinement ? C’est parce que je crains que la guerre menée par notre valeureux peuple contre le Covid-19 n’engendre des émules de M. Onoda. Lorsque le gouvernement, dans sa grande inconscience selon eux, décida d’esquisser l’amorce d’un déconfinement très progressif, nombre de nos concitoyens jugèrent la mesure prématurée. Pour eux, la guerre continuait. Il fallait rester chez soi, le tueur invisible n’ayant aucunement perdu de sa virulence. Sans oser tenter de l’imposer, certaines hautes autorités invitèrent cependant les personnes à risques à rester chez elles.

Dans ces conditions, ne pourrait-on pas envisager que, traumatisés par la terrible menaces, certains, du genre à qui on ne la fait pas, décident, quoi qu’il en coûte de poursuivre le combat en utilisant les armes qui avaient permis aux valeureux guerriers de maîtriser la progression du virus ? Ils continueraient donc de se signer une autorisation de sortie, ne quitteraient pas, dûment munis d’un masque fait-maison, leur domicile plus d’une heure et cela sans outrepasser un rayon d’un kilomètre, se maintiendraient à un mètre au moins de leurs semblables, porteraient des gants, tousseraient et éternueraient dans leur coude, se laveraient les mains sans cesse, désinfecteraient tout objet susceptible d’avoir d’une manière ou d’une autre été contaminé, ne recevraient personne et refuseraient toute invitation et limiteraient leurs motifs de sorties à la liste édictée par le gouvernement.

Il est certain qu’au fil des décennies, le nombre de ces irréductibles irait s’amenuisant du fait des décès et des campagnes de désensibilisation. Peut-être que le dernier d’entre eux, convaincu par un de ces nombreux professeurs jadis alarmistes que tout danger était écarté, finira par rendre les masques en 2050 avant de mourir de vieillesse en 2090. Espérons que comme pour M. Onoda, un article de Libé viendra saluer son souvenir.

mercredi 13 mai 2020

Déconfiné !




Pour ceux qui s'interrogeraient sur la nature exacte de mes achats chez M. Bricomarché, une illustration

Bien entendu, ce déconfinement n’est pour moi comme pour tous les Français que très partiel : les cafés où je n’allais jamais demeurent fermés, les restaurants que l’attente entre les plats et l’interdiction d’y fumer me rendent difficilement supportables n’ont pas rouvert, les théâtres, où l’on s’ennuie si bien, les cinéma, où le navet prospère, les spectacles divers non plus, les matches de foot, de bilboquet ou de rugby sont au point mort. Et, si cela n’avait aucune conséquence dramatique pour personne je m’en foutrais à un point que les adeptes de toutes ces sources de joies ne peuvent concevoir.

Vivant en anachorète sans foi ni règle, le confinement ne m’a pas particulièrement pesé. Sans pouvoir l’affirmer, il me semble même que durant cette période d’isolement il m’est arrivé de sortir plus qu’à l’accoutumée. Deux choses cependant m’ennuyaient : avoir à me signer une autorisation de sortie et devoir faire mes courses au plus près.

Le déconfinement, pour moi, ce fut deux choses primordiales. Dès lundi je suis allé me débarrasser de deux mois d’emballages divers dans les bacs de tri. Hier, je suis sorti pour la première fois de ma commune pour me rendre à Vire. J’ai ainsi pu constater que je savais encore conduire !

Vire, l’unique objet de mes désirs fous : revoir « mon » Leclerc ! Revoir « mon » Bricomarché ! Que le temps fut long sans eux ! Car, contrairement à bien des Français je n’ai eu, n’ai ni n’aurai (sauf cas de force majeure) aucune intention de changer quoi que ce soit à ma vie d’avant. Libre à qui voudra de penser qu’un nouveau monde d’après-Covid va émerger. Il émergera sans moi. Ce n’est pas parce qu’on aura, quelques semaines durant, imposé des modifications à mon style de vie qu’ensuite je vais me sentir obligé de continuer de m’y tenir.

Donc, hier, masque en poche, je pris le volant. Pas grand monde sur la route. Vire étant toujours à la même place, j’y parvins sans encombre et me rendis d’abord à Bricomarché car le changement de mes poignées de porte à l’étage nécessitait l’achat de carrés de 6mm et de fourreaux de 7mm pour adapter les poignées aux serrures. Indispensables accessoires que j’aurais été en peine de me procurer dans mon bled. Trouver l’entrée fut un peu difficile mais sinon, mis à part le fait que les caissières étaient bunkérisées rien n’avait changé et je fis vite mes emplettes, retirai le masque que j’avais mis et mis le cap sur Leclerc. 

Le parking n’était pas bondé, loin de là. Pas de file d’attente pour entrer. Parmi la clientèle clairsemée, beaucoup ne portaient pas de masque. J’avais remis le mien, histoire d’embrumer mes lunettes et de bien profiter des diverses gènes que cet accessoire entraîne. C’est néanmoins avec plaisir que je parcourus les rayons, chargeai mon caddie de victuailles et boissons variées, débarrassant mon compte de nombre d’Euros qui l’encombraient et rentrai.

Congélateur et frigo s’en trouvèrent pleins à ras-bord, comme il convient. De quoi tenir un bon mois. Pourtant, il est probable que je retournerai à Vire avant, histoire de m’y procurer des matériaux, de combler certains manques ou de pallier quelques oublis.

Mon après-Covid ressemblera à s’y méprendre à son avant, toujours aussi fascinant.

dimanche 10 mai 2020

Tour de jardin

L'un des nombreux avantages que présente la vie à la campagne est que l'on peut à vil prix s'offrir une maison dotée d'un jardin. Le printemps venu, il est bien agréable, le matin, d'aller y faire un tour, de voir l'évolution des semis et des plantations. Ça prend quelques minutes, le temps de cueillir une fraise, une poignée de haricots pour midi, un artichaut, quelques pommes-de-terre nouvelles au gré de leur maturation et aussi d'admirer l'éclosion des fleurs tout en déplorant la vitesse à laquelle elles se fanent. Toute une série de petits bonheurs dérisoires, certes, mais qui récompensent généreusement des efforts fournis pour préparer et entretenir son lopin de terre. 

Je vous propose de partager ma promenade matinale  : 


Coquelicots jaunes

Artichauts violets

Floraison prometteuse des fraisiers. Les cloportes en ont l'eau à la bouche !

Plant de courgette

Bientôt des radis

Ancolies sur le déclin

Thym fleuri

Roses jaunes qui, comme disait Malherbe,  ne vivent que l'espace d'un matin

Persil plat (le meilleur) :il  pousse en abondance partout

Pommes de terres, rattes et bintje

Tomates sous leur abri

Rhododendron et fleur précoce d'hortensia

Les haricots verts n'ont pas encore levé, les poireaux demeurent si petits qu'une photo ne saurait les montrer,  jonquilles et clochettes ne sont plus qu'un souvenir mais d'autres roses s'apprêtent à éclore...




vendredi 8 mai 2020

Laissons faire la nature !


Tous les gens qui n’y connaissent rien vous le diront : la nature est bonne, il faut qu’elle reprenne ses droits et c’est ce qu’elle est censée faire en ce moment, la garce. Maintenant, en quoi consistent au juste ces fameux droits ? Existe-t-il un ouvrage où ils serait possible d’en consulter la liste ? Contrairement à ce que semblent penser certains ravis de la crèche, ce n’est pas parce qu’on a aperçu un pangolin avenue Montaigne ou un capybara sur la Canebière que ces droits sacrés se trouvent restaurés. Je crains qu’ils présentent le défaut majeur de ne pas exister, du moins au sens où de braves bobos les imaginent. Si loi de la nature il existe, c’est celle de la jungle où le plus fort, que ce soit par le nombre ou par la capacité des individus à tuer leurs proies, détruit le plus faible.

On me dira que les choses s’équilibrent : proies et prédateurs s’auto-régulent : un équilibre s’instaure naturellement entre eux. C’est faux. Pour des raisons climatiques ou autres, il arrive que certaines espèces se mettent à proliférer causant de graves dommage à l’environnement en général et à d’autres espèces en particulier. C’est ainsi que des espèces apparaissent ou se développent tandis que d’autres périclitent ou disparaissent. Je suis bien conscient que l’espèce humaine, par son développement entraîne l’extinction de nombreuses autres. Je suis désolé pour elles (enfin, pas tant que ça) mais vu que j’appartiens à cette espèce, je me sens plus concerné par son maintien que par celui des autres. Si les « tigres à dents de sabre » étaient parvenus à boulotter tous les premiers humains, je ne serais pas à mon clavier. Hélas (ou pas) le dernier représentant des nombreuses espèces que recouvre ce terme vernaculaire, le smilodon populator, s’est éteint en Amérique du sud voici 10 000 ans déjà. Ainsi vont la vie et la mort.

Ce long préambule m’a un peu éloigné de mon sujet. Ce matin, j’avais décidé d’aller cueillir la première fraise à avoir mûri dans mon jardin. Ce que je fis. La voici :


Une jolie gariguette, bien rouge, mûre à point. Sauf qu’en la soulevant, je pus constater que nombre de ces petits cloportes qui infestent littéralement mon terrain avaient devancé ma gourmandise. En voici la face cachée :


Vous pouvez voir que ces charmants animaux avaient commencé à la dévorer. La tache sombre que l’on aperçoit au fond du trou est l’un d’eux qui, inconscient du danger, au contraire des autres participants au banquet avait négligé de s’enfuir à la faible vitesse de ses petites pattes.

Que faire ? Traiter mes planches de fraisiers à l’insecticide ? Je ne me donne pas la peine de cultiver un jardinet pour manger des produits traités. La solution, c’est de cueillir les fruits dès qu’ils montrent des signes de maturation et de les laisser mûrir à l’intérieur. Le résultat est moins bon, mais c’est ça ou pas de fraises. J’avais le même problème dans mon ancien jardin des collines, sauf que les prédateurs de fraises y étaient différents : il s’agissait de fourmis lesquelles y pullulaient. Les oiseaux, ne sont pas un problème : je tends un filet au-dessus de la planche. Seulement, il n’arrête pas les insectes...

Je jardine pour mon plaisir. Sans être écologiste pour un sou, j’évite au maximum les traitements. L’autre jour, j’ai constaté que des escargots avaient commencé à se repaître de mes artichauts. Je me suis résigné à répandre de l’anti-limaces autour du pied. Ça les a calmés. Oublieux de cette précaution, quelques jours plus tard, je posai sur un banc de pierre les 6 plans de chou-fleur que je venais d’acheter. Le lendemain, je pus constater que quatre d’entre eux avaient été dévorés par ces gastéropodes et que les deux restants étaient bien abîmés : la nature avait exercé ses « droits ».

Dieu merci, je ne compte pas sur mon jardin pour me nourrir. C’est un passe-temps parmi d’autres. Seulement, ceux qui tirent leur moyens d’existence des produits de la terre et ceux avec lesquels ils les nourrissent ne peuvent pas avoir mon souverain détachement. Sans traitements, c’est la ruine pour les premiers et le retour aux bonnes vieilles famines qui assuraient naguère encore la prospérité des fossoyeurs. Et les produits « bios », qu’en faites-vous ? Je n’en nierai pas l’existence, mais il n’empêche que l’agriculture « Bio » n’exclut pas le recours à des produits chimiques, loin de là. Ainsi autorise-t-elle, quoi que puissent en penser les escargots, l’anti-limace que j’ai utilisé…

Laissons faire la nature… ...et nous crèverons !


mardi 5 mai 2020

Des avantages de la modération

La modération est une compagne de beuverie recommandée par les autorités sanitaires. Ne la connaissant pas, je ne vois aucune raison de partager mes libation avec elle. Ce n’est pas de cette personne que j’aimerais vous entretenir mais d’une autre modération, celle des commentaires de blogs.

Depuis que je l’ai instaurée afin d’éviter qu’une personne qui ne comprend pas que si on supprime systématiquement ses interventions c’est peut-être que celles-ci ne sont pas jugées les bienvenues, un e-mail me prévient de l’arrivée de tout commentaire. C’est ainsi que ce matin j’en reçus un qui retint mon attention. Le fait qu’il n’entretienne aucun rapport avec l’article d’hier, pas plus qu’avec aucun article paru ici, sans m’étonner piqua ma curiosité. Je vis qu’il répondait ou était censé répondre à un billet nommé « Vacances » paru le 20 février 2019.  n’en gardant aucun souvenir, j’allai voir de quoi il retournait et je vis que depuis le 4 mars 2019 une vingtaine de commentaires, tous signés de nom improbables et racontant, dans un langage difficilement intelligible, de poignantes histoires d’infidélités conjugales ayant trouvé une  heureuse solution grâce aux interventions de divers docteurs (spécialistes de la cocuthérapie) qu’on pouvait joindre grâce à un numéro de téléphone au Nigéria.

En dehors des drames humains qui, bien que relatés dans un mauvais français probablement traduit d’un mauvais anglais par une machine, ne sauraient manquer d’émouvoir tout homme ou toute femme de cœur, on pouvait penser que  des préoccupations mercantiles n’étaient pas totalement exemptes de ces messages. Et c’est là qu’on touche au sublime. Je suis conscient que de nombreux cocus prennent plaisir à lire mes badineries mais de là à ce qu’ils relisent des billets vieux de plus d’un an et y découvrent avec bonheur un remède à leurs afflictions, je me permets d’en douter fortement. Ces messages font donc preuve d’un manque de réalisme total au point qu’on peut se demander dans quel espoir ceux qui les rédigent le font. Acte gratuit ? Bêtise profonde ? Va savoir…

Celui de ce matin étant, comparé à bien d’autres, plutôt concis, je ne résiste pas à vous en révéler la teneur et à le commenter, car j’avoue qu’il m’a bien fait rire.

« Je m'appelle Hidago Daniel. J'ai promis de raconter aux autres le merveilleux travail de celui qui m'a ramené mon ex petite amie. Il est DR.WEALTHY qui est un orthophoniste et a pu ramener mon ex. Mon ex m'a quitté le jour même où elle a rencontré son amie à ma place, dont, sans le savoir, je n'avais rien à voir avec elle. Elle est devenue furieuse à la vue même de son amie et j'étais confus si elle était initialement folle d'elle. Des jours en semaines et des semaines en mois, mon ex-petite amie ne m'a pas dit un mot en s'éloignant. Que devais-je faire? C'est ainsi que j'ai contacté DR.WEALTHY sur Internet qui, après quelques procédures et progrès, a ramené mon ex. Les mots ne suffisent pas à exprimer mes sentiments et ce que DR.WEALTHY a fait pour moi. Il a vraiment soulevé une lourde charge sur ma poitrine. À tous ceux qui sont là-bas, ne pensez pas que votre situation est trop primitive ou trop difficile et compliquée à comprendre. Contactez DR.WEALTHY et retrouvez la joie, contactez-le; wealthylovespell@gmail.com vous lui parlez également au +2348105150446 »

Le Dr Wealthy (en français « riche ») est le bien nommé : Dieu comble de ses bienfaits les grandes âmes. De plus, qui, mieux qu’un orthophoniste saurait ramener l’harmonie dans un couple qui ne s’entend plus ? Ceci précisé, il semblerait que la petite amie du pauvre HD soit lesbienne et qu’elle ait rencontré sa moitié d’orange à sa place (dans son lit, sur le canapé?) alors que sans le savoir il n’avait rien à voir avec elle (???!!!).  La phrase suivante laisse entendre que cette infidélité a pour origine une colère intense du coup notre ami s’en trouve aussi confus que la manière dont il s’exprime. Nous apprenons que le temps passait sans que ses départs soient accompagné du moindre au revoir. C’est vexant. D’où son désarroi. Heureusement, il contacte sur le net le Dr W. dont les procédures et les progrès (qu’on espère constants) ramènent fissa au bercail la brebis égarée. Bien que fin rhéteur, HD, n’en trouve plus ses mots. Il semblerait cependant qu’entre autres procédures le bon Dr ait utilisé l’haltérophilie en soulevant une lourde charge juché sur la cage thoracique de son patient. HD est altruiste, au moins envers ceux qui sont là-bas (sans préciser où exactement : ils se reconnaîtront). Il les rassure : leur situation ne saurait être trop primitive, difficile ou compliqué pour le Dr W.  Suit une adresse Mail, laquelle précise que W pratique les sorts amoureux. On peut aussi téléphoner.

J’espère que peu d’entre-vous auront besoin des progrès et procédures du Dr W.  Si malheureusement c’était votre cas, n’hésitez pas à le contacter en vous recommandant du brave HD : au cas où sa petite amie rechuterait dans le gazon maudit, il lui fera peut-être un prix...

dimanche 3 mai 2020

Le masque de la peur


J’apprends que dans une longue interview le ministre de la santé déclare qu’il n’est pas certain que le déconfinement débute le 11 mai (de cette année). Tout ne serait pas prêt… Sera-t-on vraiment prêt un jour ? On peut se le demander…

Mais venons-en à l’arme absolue(-ment pas suffisante) : le masque. On a confiné parce qu’on manquait de masques, de places en réanimation et de tests. On aurait des masques, on a augmenté les services de réa mais on manque de tests dont certains mettent d’ailleurs en en doute l’efficacité. C’est bizarre car si les allemands ont résisté avec brio au Covid-19, c’est parce qu’ils avaient masques, lits de réanimation et tests. On peut donc supposer que leurs tests étaient efficaces. Pourquoi n’utiliserions-nous pas les mêmes ?

J’ai comme l’impression qu’après avoir inoculé le virus de la pétoche aux Français, le gouvernement s’en trouve lui même infecté et n’ose plus prendre le moindre risque de crainte de se retrouver traîné devant les tribunaux par les paranoïaques qu’il a si bien suscités.

Revenons à nos masques. Étant de nature curieuse, je me suis posé la question : pourquoi faudrait-il laver son (ou ses) masques ? J’ai fait part de mes interrogations à M. Google, qui m’a indiqué moult sites traitant du sujet. Et ce que j’ai découvert est très inquiétant : le lavage du masque est ABSOLUMENT nécessaire, comme il est indispensable d’ensuite faire sécher celui-ci rapidement car non seulement votre masque lavable peut se trouver infecté par le coronavirus mais en plus il constitue un véritable bouillon de culture : votre haleine le rend vite humide et permet que s’y développent des champignons et des bactéries susceptibles d’affecter gravement votre santé. Seul un lavage de trente minutes à 60°C permet de le débarrasser non seulement du virus mais de toutes les cochonneries qu’il contient. De plus, si vous ne le séchez pas très vite, de nouveaux germes peuvent s’y développer.

Ceux qui préconisent d’autres moyens de « stériliser » ledit masque se trompent : l’exposer quelque temps à la vapeur d’eau (100°C) ne traiterait que la surface et non les épaisseurs du tissus ; l’eau de javel et l’alcool le détérioreraient et vous exposeraient à de grands risques. Le faire bouillir dans de l’eau additionnée de lessive endommagerait bien des tissus et surtout les élastiques et n’entraînerait pas l’indispensable brassage. Hors de la lessive d’une demie heure à 60°C et au séchage rapide, point de salut !

Seulement, pour ce faire, il faut disposer d’une machine à laver et d’un sèche-linge , ce qui n’est pas le cas de bien des célibataires parisiens ou urbains auxquels l’exiguïté de leur logement ne permet pas de tels équipements. Devraient-ils se rendre à la laverie ? En admettant de le faire, encore faudrait-il qu’ils aient en plus de leurs masques d’autres articles résistant aux 60°C à laver pour les accompagner afin qu’ils soient salutairement brassés.

J’ai comme qui dirait l’impression que le masque lavable pose à beaucoup plus de problèmes qu’il n’en résout et que du point de vue financier il n’est pas forcément rentable. Restent les masques jetables. Seulement, à raison de 3 par jour et par personne, est-on certain d’en disposer en quantités suffisantes et le coût n’en serait-il pas élevé lui aussi ?

Si pour mettre fin au confinement il faut attendre que nous ayons atteint le risque zéro, je crains que celui-ci ne se termine jamais. Or son maintien serait bien plus catastrophique que la pandémie. Plutôt que des mesures radicales que de plus en plus de gens auront du mal à respecter, ne pourrait-on pas se contenter de précautions élémentaires, miser sur le civisme plus que sur la contrainte et accepter l’évidence qu’une épidémie provoque forcément des morts ?



samedi 2 mai 2020

Miracle !




Hier, cynique inconscient que j’étais, j’exprimai des doutes quant à la probabilité que la petite fée bleue vienne m’approvisionner en masques ! J’avais tort. En fin de matinée, j’entendis le bruit caractéristique que fait ma boîte aux lettres quand on y dépose quelque chose. Cela me parut curieux car vu que nous étions le premier mai, une distribution de courrier était pour le moins improbable. J’allai voir et trouvai une enveloppe de papier kraft avec une étiquette à mon nom et, inscrit dans un coin « 1 adulte ». Je m’empressai de l’ouvrir et qu’y trouvai-je ? UN MASQUE !

La curiosité me poussa à regarder qui pouvait être à l’origine de cette distribution providentielle. J’aperçus, un peu plus bas dans l’avenue, une personne d’un certain âge qui d’un carton extrayait des enveloppes qu’elle déposait dans chaque boîte aux lettres. Elle ne semblait pas munie des ailes réglementaires, mais peut-être que celles-ci étaient cachées par son manteau. Par ailleurs, même de loin, sa ressemblance avec la photo ci-dessus apposée n’était pas frappante. Maintenant, vu qu’il faisait un peu frisquet, on comprend qu’elle ait choisi une tenue plus appropriée. Et puis on ne va pas ergoter : l’important, avec les fées, c’est qu’elles fassent leur boulot, pas vrai ?

Une inspection plus approfondie du contenu de mon enveloppe me permit de constater qu’une lettre accompagnait le précieux présent. C‘est ainsi que j’appris que ce mirifique don provenait non pas de quelque créature féminine dotée de pouvoirs magiques mais de notre chère municipalité, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Il nous était expliqué que ce masque avait été confectionné par une entreprise textile sourdevalaise dont j’ignorais l’existence. Ainsi chaque habitant âgé d’au moins 6 ans s’en voyait attribué un. Que demande le peuple ? DES MASQUES ! Il était donc comblé, du moins en partie !

Une lettre signée du maire et de son équipe suivait les consignes de prudence habituelles, expliquant toutes les bonnes actions entreprises par la municipalité et des bénévoles afin de venir en aide aux personnes isolées : appels téléphoniques, port de colis de ravitaillement, etc. De même était lancé un appel au maintien de la solidarité au-delà de la pandémie.

Dire que tout cela soit totalement exempt d’arrière-pensées électorales serait se montrer bien naïf car bien que le maire ne se représente pas, il existe une liste menée par des membres de son équipe. Toutefois, il est probable que ce genre d’action sera apprécié et qu’on s’en souviendra...



vendredi 1 mai 2020

L’atelier de couture est en fête…



Vue la manière dont semble s’organiser la mise à disposition de masques, j’ai dans un premier temps cherché à m’en procurer sur le Net. Pour ce qui est de masques, on ne peut pas dire que les offres manquent. On en trouve de toutes sortes et destinations : contre le froid, la poussière ou avec des palmes et un tuba, on a l’embarras du choix. Seulement, peu sont adaptés au problème qui nous occupe. Il en est à des prix élevés mais ils sont souvent en rupture de stock. Il y en a qui seraient convenables sauf qu’ils ne seront livrés que fin mai ou début juin.

Par ailleurs, en admettant que certains commerces (pharmacies, bureaux de tabac, marchands de sabots ou de vélos) en reçoivent vite et en quantité, je fais entièrement confiance à certains de mes contemporains pour se ruer dessus, en acheter partout et ainsi en organiser la pénurie.

Une menace plane donc sur leur disponibilité et ce serait d’autant plus grave que la panique ambiante poussera probablement bien des clients à exiger des commerçants qu’ils l’imposent à tous. Donc, si je voulais un jour revoir mon cher centre Leclerc et son choix de denrées*, il me fallait m’équiper.

Plutôt que d’attendre que la petite fée bleue vienne m’en apporter je décidai donc de me débrouiller seul. Les tutoriels expliquant la manière de fabriquer son masque abondant sur le net, je décidai de me mettre au travail. Il me fallait du tissus, du fil, une aiguille et de l’élastique : J’avais tout cela. Pour le tissus, je me résignai à sacrifier une taie d’oreiller dont le tissus de coton me sembla approprié et j’y découpai de quoi fabriquer deux masques en triple épaisseur. Du fil, des aiguilles j’en avais récupéré dans le nécessaire de couture de ma défunte mère. Pour l’élastique, j’en avais acheté il y a quelque temps. Restait à coudre tout ça . Dire que ce fut l’affaire de quelques minutes et que mes points furent parfaits serait inexact. Pour réaliser le premier, il me fallut cinq heures en tout. Le deuxième m’en prit la moitié.

Me voici donc l’heureux propriétaire de deux magnifiques masques (un pour la semaine, un pour le dimanche) dont, à condition de respecter les distances de sécurité, on ne verra pas l’irrégularité des points. J’aurai donc l’aspect d’un citoyen responsable même si, au fond de moi-même, je demeure très sceptique quant à l’efficacité prophylactique de ce genre de dispositif. Hier, j’en ai étrenné un pour me rendre à la supérette. Cela a confirmé mon peu de goût pour la gêne qu’occasionne le port de tout masque et qui fait que, même pour poncer ou pulvériser un quelconque produit je n’en porte jamais. N’empêche que son port donne fière allure :


Vous noterez l'air grave, voire sévère, du citoyen conscient du sérieux de la situation que traverse la France. 

*Reste à savoir si ce sera possible car, si la Manche est un département vert, Vire se trouve dans le Calvados qui lui est orange (au moins pour l’instant). Pourra-t-on passer de l’un à l’autre en cas de non-passage au vert ?