mardi 26 mai 2020

Vapoter ou ne pas vapoter, zatiz ze kwouaichtieun ?



Un monde éberlué apprit l’incroyable nouvelle voici deux jours : l’auteur d’un des blogs généralistes les plus réputés pour la profondeur de ses analyses s’était vu contraint, suite à une interdiction émanant de la tyrannie bruxelloise, à trouver une solution de remplacement à sa consommation multi-décennale de cigarettes mentholées. Le plan B consistait en un astucieux mix (restons franglais!) de cigarette supposées « fraîches » et de cartouches de vapotage aromatisées au menthol.

Deux jours ont passé et, bien qu’il soit encore trop tôt pour en tirer des leçons définitives, les premiers constats peuvent être dressé concernant cette expérience inédite. Nous allons donc dresser un premier bilan comparatif d’avant et après son début.

Au niveau du goût, cigarette et vapeur sont renvoyées dos à dos : les deux sont infects. Il faut dire que, pour moi, fumer n’est aucunement un plaisir mais une sale manie contractée dans ma prime jeunesse. Si je fume c’est non pas pour atteindre la félicité mais pour mettre fin au manque impérieux que je ressens en ne fumant pas : une banale quoique très forte addiction.

Ce manque, la vapeur y pallie. De même, l’« addiction gestuelle » créée par des décennies passées à tenir un objet entre ses doigts, à le porter à sa bouche et à pratiquer une aspiration à son extrémité est aussi compensée. J’ai depuis longtemps pensé que cet aspect du tabagisme était important et rendait les substituts nicotiniques peu satisfaisants.

Jusqu’ici donc, aucun sentiment de manque ou de gêne. En revanche, j’ai pu constater bien des avantages à cette nouvelle pratique. En voici quelques uns :
  • Plus besoin de briquet ni de cendriers
  • Possibilité de poser l’objet en question n’importe où ou de le glisser dans sa poche sans provoquer le moindre dégât
  • Si on ne s’en sert pas, elle s’arrête quand la cigarette continue de se consumer
  • Si on sent le manque pointer son nez, une ou deux aspirations suffisent pour le supprimer
  • Vue l’absence de goudron dans la vapeur, mes murs blancs tendront moins à se teindre en beige au fil des années.

Et tout ça sans le moindre effort de volonté. N’étant pas partisan du « tout ou rien » qui, selon moi favorise les désespérantes rechutes, je n’ai pas pour autant totalement abandonné la cigarette. Dimanche, j’en ai fumé 9. Hier, 5. Je pense aujourd’hui descendre à 3 (une après chaque repas). Celle du petit déjeuner m’a paru bien infecte et il se pourrait qu’une fois le deuxième paquet acheté samedi terminé, je cesse totalement d’en fumer.

Résumons nous : en presque trois jours : 21 cigarettes fumées contre 60 à 70 normalement. Une cartouche à 3,33 € pas tout à fait terminée. Je suis bien parti pour m’offrir une Ferrari !*

*Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, la blague de la Ferrari :

Un non fumeur sermonne son copain grand fumeur sur ce vice aussi coûteux que grave.
- Tu ne te rends pas compte ! Avec tout l’argent que tu as dépensé en cigarettes depuis toutes ces années, tu aurais pu t’offrir une Ferrari !
- Ah bon ? Et ta Ferrari, elle est où, connard ?

16 commentaires:

  1. Cela dit, insidieusement, le manque commence déjà à vous ronger le cerveau, puisque vous venezde rendre brutalement intransitif ce pauvre verbe "pallier" qui ne vous avait pourtant rien fait.

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    1. Transitif indirect, tout au plus. Vu que vous m'avez naguère signalé la même erreur, je me résigne à être incorrigible et renonce à la corriger.

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  2. Dommage, parce qu'aucune femme ne pourra plus vous chanter :

    https://www.youtube.com/watch?v=m_R6kic-IcA

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    1. Aucune ne me l'avait chantée auparavant ! Elles n'avaient qu'à se décisder quand il était encore temps !

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  3. Une cartouche à 3,33 € à ce prix la passez commande de la Ferrari

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    1. Il s'agit ici d'une recharge pour la cigarette électronique qui est censé équivaloir à 2 paquets de cigarettes.

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  4. Si vous n'aimez pas la fumée elle même pourquoi ne pas utiliser des gommes à la nicotine?
    Et ça vous reviendrait beaucoup moins cher, mais, dame, si vous préférez soutenir le trésor public...

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    1. J'ai essayé une fois mais là, franchement, c'était trop infect !

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  5. Moi, je suis passé complètement à la pipe (silence, dans les rangs !) : un paquet de 40 g d'Amsterdamer, à moins de 12 € me dure neuf jours.

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    1. Vous l'avez commandée de quelle couleur votre Ferrari ?

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    2. Ceux qui en ont une jaune se seraient donc fait arnaquer ?

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  6. Qui vivra verra... Pour l'instant je n'ai pas d'opinion sur laquestion.

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  7. Je suis tout de même étonnée que parmi tous ces adeptes à le religion du tabac, aucun ne fait l'éloge du cigare, cet aristocrate en matière de tabac, s'il en est ?
    Il se trouve que j'avais un mari qui, un jour, avait délaissé la cigarette pour le cigare.
    Nous allions en pèlerinage à Genève, chez Davidoff, acheter les merveilleux Havane - Monte-Christo ou autres - que nous ramenions à la maison, pour qu'ils soient fumés religieusement.
    Cela a duré des années, sur un rite immuable. Mais un soir où toute la famille était réunie pour regarder je ne sais quelle émission de télévision, le père dit, en tournant un de ces merveilleux cigares entre ses doigts : "Vous voyez, ceci est mon dernier cigare !" Tout le monde a gloussé et s'est moqué. Personne n'y a cru une seule seconde, tant il avait passé d'années à enfumer tout le monde avec l'assurance que seule donne la bonne conscience !
    Mais il avait dit vrai : ce fut effectivement son dernier cigare après lequel il n'a plus jamais fumé.

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  8. Il m'est arrivé de fumer des cigares de temps à autres. Surtout du temps où j'aimais siroter du Cognac après le déjeuner du dimanche. Et puis l'envie m'en est passée.

    Avez-vous tenté de sonder les motivations qui ont amené votre mari à cette décision si sereine qu'inattendue ?

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    1. Sans avoir eu l'idée de le sonder car c'était quelqu'un d'insondable, il avait tout simplement, je crois, décidé d'arrêter de fumer !

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  9. J'ai fumé deux paquets pendant quarante-cinq ans. J'avais arrêté une fois en 1989 par volonté : cinq ans après, j'ai eu le malheur d'en prendre une à un repas de famille : le lendemain j'étais revenu à mes deux paquets quotidiens. L'an dernier j'ai essayé la cigarette électronique sans trop y croire : cela va faire un an que je ne fume plus de cigarettes tabac (sauf quelques-unes quand ma fille était là à Noël), sans manque, et je ne crache plus mes poumons le matin... et en faisant d'énormes économies.
    Cordialement.

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