Il existe bien des façons de mener l’humain aux limites de
sa patience, voire à les excéder. Pour certains, c’est la vue de tel ou tel
politicien, d’autres sont menés aux rives de l’exaspération par leur
belle-mère, leur conjoint, leurs enfants ou tout autre membre de leur famille
ou de leur entourage. Les animaux
(piéride, taupe, campagnol) peuvent mettre l’équanimité du jardinier en grand
péril. La seule vue d’un écran, même noir, met le téléphobe hors de
lui. Établir une liste exhaustive des causes menant à l’horripilation serait
impossible tant elles sont nombreuses, variées, contradictoires. Je me bornerai à évoquer une de celles qui
affectent le bricoleur de fond.
Je veux parler des
travaux de plomberie et de leur quasi-incontournable corollaire, les
fuites. Car si une chose ne supporte pas
la médiocrité c’est bien les adductions d’eau.
Une installation électrique, à condition de respecter les normes et de
tout connecter correctement, est chose simple : elle fonctionne ou pas.
Trouver les éventuelles causes du dysfonctionnement est chose aisée et
rationnelle. Mais la plomberie est une toute autre affaire. Pour connecter, il
faut d’abord se procurer les éléments adéquats. Il n’est pas toujours évident
de s’y retrouver entre les raccords mâles et femelles mais supposons le
problème résolu. Il ne reste donc plus qu’à tout raccorder. Quoi de plus simple
en théorie ? On coupe l’eau, clé à molette, pince multiprise ou clés plates
entrent en jeu après qu’on a mis en place les joints nécessaires qu’ils soient
de fibre et/ou de téflon. Tout semble
bien en place, convenablement serré. On peut donc rétablir le circuit d’eau. Et
là…
De trois choses l’une : soit tout est parfait, soit des
geysers vous inondent, soit, et c’est là le pire, tout semble bien engagé jusqu’à
ce qu’observant votre réalisation vous aperceviez une goutte se former ou que votre ouïe vous alerte de sa chute. Et là, c’est le drame. Car si un puissant jet
s’échappe, en diagnostiquer la cause est simplissime tandis que l’origine de
cette goutte qui, tombée, se reforme au bout d’une minute voire plus, c’est
rien… Ou presque… Sauf que la moindre goutte peut à la longue occasionner des
dégâts considérables. Négliger le problème serait s’exposer à de
catastrophiques conséquences. Alors on ressort clés, pinces on resserre ici ou
là. Mais l’origine du mal est souvent difficile à déterminer : pour des
raisons évidentes, les arrivées d’eau sont placées dans des rabicoins
difficiles d’accès : au fond d’un placard, sous un escalier ou sous un évier.
Curieusement, on a négligé d’y installer un quelconque éclairage. C’est donc à genoux, dans une position
malcommode, éclairé par une lampe de poche qu’on s’attaque au problème. Et qu’on
passe par des phases d’espoir tôt suivies de désillusions. Le temps s’écoule
de démontage, en remplacement de joints, en remontage avec des impressions
trompeuses de victoire… Comme le canard de Robert Lamoureux, le lendemain la
fuite est toujours là. Voilà où j’en
suis messieurs-dames ! Ce billet
fini, je vais reprendre le chemin du magasin de bricolage y refaire provision
de joint en téflon. Je démonterai tout pour recommencer à zéro avec le fol
espoir que cette fois-ci tout ira bien.
Tout ça pour qu’une adduction d’eau dans le potager dont le
tuyau a été enfoui dans une tranchée lors des récents travaux de terrassement
me permette d’abreuver mes légumes d’une eau pure. Ces derniers me seront-ils
reconnaissants de tous les efforts fournis ?
Exclusif : Les images de la réalisation !
Exclusif : Les images de la réalisation !
La dérivation (qui fuit encore un tout petit peu, mais je vais suivre le conseil d'Al).
Le magnifique robinet qui abreuvera mes sillons
Un proverbe plombiste :
RépondreSupprimer- "Qui plomboie un Dimanche, passera jour et nuit non-étanche" ... en attendant que le magasin de bricolage ouvre après le week-end, si tant est qu'il ne soit pas fermé le Lundi, car évuidement c'est quand on bricole les tuyaux le dimanche que les écrous et autres éléments filetés cèdent sous l'action de l' intraitable corrosion.
Je suis bien d'accord avec vous. C'est pourquoi je ne comprends pas ceux qui sont contre l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche. Peut-être n'ont-ils pas l'eau ?
SupprimerLa plomberie qui fuit est aussi horripilante que le plombier qui ne vient pas.
RépondreSupprimerSans compter que pour la modeste modification en question, je doute que le plombier daigne se déplacer ou alors attention à la note !
SupprimerCe qui est étonnant c'est ce besoin d'eau, qui est chère, alors que la bière est si bon marché ?
RépondreSupprimerC. Monge
Et surtout tellement meilleure !
SupprimerJe ne bois que peu d'eau et de bière. Je préfère vin et whisky...
SupprimerLe procrastinateur -dont je connais quelques astuces- vous dirait certainement de ne rien faire des travaux supplémentaires, d'attendre qu'un joint finisse par gonfler ou s'entartrer, et donc remplir enfin efficacement sa mission.
RépondreSupprimerVous méritez que salades, tomates, haricots et muguet s'unissent pour bouter hors de vos collines ces méchantes et néfastes piérides, taupes et mulots.
Je risque de suivre vos conseils après un nouveau démontage et remontage suite auxquels une très légère fuite subsiste...
SupprimerTout cela est normal, la droite est plombée jusqu'au dernier trognon de pomme.
RépondreSupprimerjard
Oh misère !
RépondreSupprimerEh oui...
SupprimerIl faut se méfier du téflon. Ca fait smart et moderne, mais tout d'abord la bonne vieille filasse est considérée comme plus efficace par certains, et puis l'étanchéité ne se fait pas forcément par le filetage.
RépondreSupprimerUn site de fournitures de plomberie professionnel qui, cas rare, pratique des prix honnêtes et vend volontiers aux particuliers :
http://www.plomberie-pro.com
Juste pour rigoler, allez voir le tarif des joints, et comparez avec votre grande surface de bricolage favorite qui "casse les prix".
Un forum pas trop mauvais où l'on trouve des vidéos de formation assez bien faites (bien qu'aucun de ces enfoirés n'ait cru bon de répondre à ma requête) :
http://www.systemed.fr/forum-bricolage
Merci pour ces tuyaux. Je vous réponds plus longuement plus bas.
SupprimerMais voyons, maître Jacques, pourquoi n'avez-vous pas fait appel à notre bon président et à sa célèbre boite à outils?
RépondreSupprimerIl vous aurait inversé votre fuite en moins de deux. Ou peut-être l'aurait retournée. Enfin bref il aurait tout résolu et vous auriez retrouvé une maison apaisée.
La prochaine fois pensez-y.
Et tenez, pour vous distraire de vos ennuis, une petite histoire de tuyaux : https://www.youtube.com/watch?v=m1B7s4W2j8E
S'il est aussi bon plombier que président, je doute que l'idée soit bonne. Merci pour le lien !
SupprimerMagnifique installation. Presque aussi beau que la Daimler.
RépondreSupprimerCependant, couper la manette de la vanne d'arrêt pour que ça tienne... hum hum... Où est-ce que ça fuit, exactement ?
Si vous avez dans ce pataphar un raccord où l'étanchéité se fait par le filetage et non par un joint (peut-être la liaison entre le côté gauche de la vanne d'arrêt et le manchon en T ?), vous pouvez essayer de remplacer le téflon par de la filasse + de la pâte à joints (et n'oubliez pas d'ébrécher le filetage mâle à la scie ou à la pince pour que la filasse accroche).
Si c'est le cas, il vaudrait peut-être mieux intercaler à cet endroit un raccord qui fasse l'étanchéité par un joint et non par le filetage : c'est plus facile, et, je suppose, plus sûr.
Apparemment, il serait déconseillé de faire ceinture et bretelles (joint + filasse), le fonctionnement des deux procédés étant différent.
Je vous dis ça sous toutes réserves, je débute en plomberie. Cependant, le conseil consistant à attendre que du tartre se forme pour assurer l'étanchéité... franchement... non. Pas pour un bricoleur d'élite qui met 1 000 vis dans sa cabane de jardin. Et si jamais ça marchait (sans aucune garantie), vous seriez bien emmerdé le jour où il faudra démonter pour une réparation quelconque (grippage, corrosion). Si ça fuit, c'est qu'un truc est mal calculé, pas compatible ou usé. Ca ne doit pas fuir, point final. Vous avez déjà votre Daimler qui fuit, ça va bien comme ça, non ?
Pour la manette, c'était ça ou ne pas pouvoir ouvrir l'eau. Avouez que c'eût été ballot...
SupprimerÇa fuit à gauche de la vanne qui est relié au tuyau par un élément mâle/mâle. Avant, ça fuyait des deux côtes de la vanne et bien plus. Maintenant, une malheureuse goutte met bien du temps à se former. Ça n'en reste pas moins ennuyeux. Lors d'un prochain tour en ville, j'irai voir s'ils ont une solution avec joint. Sinon restera la solution de la filasse. Le joint en Téflon m'a toujours paru suspect : je sais maintenant pourquoi. Deux précautions valant mieux qu'une, filasse plus joint serait peut-être la meilleure.solution.
" Si ça fuit, c'est qu'un truc est mal calculé, pas compatible ou usé" Je reconnais bien là l'optimisme du néophyte ! l'eau est un ennemi sournois : j'avais déjà monté trois cabines de douche en kit et deux baignoires sans problème quand une quatrième cabine a failli me rendre fou...
Deux précautions valant mieux qu'une, filasse plus joint serait peut-être la meilleure solution.
SupprimerNaaan ! Malheureux !
Voilà ce que j'ai compris pour l'instant :
Quand vous avez un raccord par joint, l'étanchéité se fait par compression de ce dernier entre deux parties métalliques (je prends l'hypothèse d'une tuyauterie en cuivre) : par exemple, les lèvres du raccord d'un côté, et le collet battu du tuyau de l'autre.
Pour que ce soit étanche, il faut et il suffit que les trois éléments soient aux mêmes cotes, et que le serrage soit suffisant (mais pas excessif). Evidemment, il faut aussi que les éléments soient en bon état.
Quand vous avez un raccord par téflon, ou filasse + pâte à joints, ce sont ces derniers éléments qui font l'étanchéité, convenablement comprimés entre les spires du filetage. C'est le filetage garni qui fait l'étanchéité, et non l'extrémité du tube.
Mais dans le second cas, la position finale et respective des filetages mâle et femelle est aléatoire : il faut mettre suffisamment de téflon ou de filasse (et les disposer correctement) pour qu'au bout d'un certain serrage, non déterminable à l'avance, l'ensemble atteigne une situation de blocage étanche. (Et il ne faut pas en mettre trop non plus, afin que les filetages puissent s'emboîter sur une longueur suffisante.)
En revanche, dans le cas d'un raccord par joint, les filetages doivent jouer librement l'un sur l'autre, afin de pouvoir atteindre le point précis, théoriquement déterminable au dixième de millimètre, où le joint est assez comprimé pour assurer l'étanchéité, mais pas trop pour être détruit ou usé prématurément.
Si, dans ce type d'assemblage, vous ajoutez du téflon, ou de la filasse liée à la pâte à joints, soit il n'y en pas assez pour gêner le serrage, et alors ça ne sert à rien, soit cela freine vraiment le serrage, mais alors vous risquez de bloquer l'assemblage avant que la compression nécessaire du joint ne soit atteinte.
Et dans les deux éventualités, vous courez le risque que des brins de téflon, de filasse ou des particules de pâte ne viennent s'interposer entre le joint et la lèvre métallique, ce qui peut compromettre l'étanchéité.
Le téflon et la filasse peuvent être utilisés dans des situations inorthodoxes pour interrompre ou atténuer une fuite, lorsqu'on n'a pas la bonne pièce sous la main. On bourre et on serre, et, ma foi, sur un malentendu, ça peut marcher. Mais cela doit rester provisoire.
Je vous donne un exemple. Je viens de venir à bout d'une robinetterie entartrée depuis des siècles. Bonne came allemande, mais mal entretenue : à la jonction entre le mousseur et l'extrémité du bec, le tartre s'était accumulé, signe d'un goutte à goutte prolongé dans le passé.
Le tartre avait fini par bloquer la fuite, mais le problème c'est qu'il avait aussi bloqué le filetage, donc impossible de dévisser le mousseur pour le détartrer... Ce type de mousseur est muni de méplats pour accueillir une clé anglaise, mais ils sont imperceptibles, et donc la force qui peut être exercée en dévissage doit être limitée, sous peine de riper sur le métal.
A force d'application de détartrants, j'ai réussi le dévissage. C'est là que j'ai découvert que le joint d'étanchéité du mousseur était manquant, et que cela avait été "compensé" par du téflon sur le filetage. Evidemment ce filetage n'est pas fait pour assurer l'étanchéité, d'où fuite à la longue, entartrage et grippage.
J'ai un autre robinet dans la même situation que je n'ai pu ravoir au détartrant, et que j'ai pratiquement détruit à la clé à prise multiple. Il est bon à jeter.
Une fiche explicative assez bien faite sur les différentes méthodes pour réaliser l'étanchéité des raccords :
Supprimerhttp://comptoir.bricozor.com/fiche-de-pose-plomberie-realiser-etancheite-raccord-visser.html
Une fiche très claire sur les différents types de raccords sans soudure (et sans téflon ni filasse !) :
http://www.systemed.fr/conseils-bricolage/plomberie-sanitaires/quels-raccords-sans-soudure-pour-plomberie-cuivre,1950.html
Des choses intéressantes à piocher dans ces discussions :
http://www.systemed.fr/resultatRechercher.html?recherche=t%C3%A9flon+filasse+joints&segment=
Deux vidéos qui ont l'air fiables, par un type qui semble être plombier, sur la façon de faire de bons joints filasse ou téflon. Notez que les pièces ainsi garnies sont dépourvues de joints (au sens d'anneau en fibre ou en caoutchouc) :
http://www.youtube.com/watch?v=G1aAbVHAzRE
http://www.youtube.com/watch?v=k7dSRkEUg2g
Expliqué comme ça, ça a l'air simple, mais on voit qu'il y a quelques erreurs à ne pas commettre.
Il manque une fiche qui montrerait la correspondance entre les schémas des principaux assemblages et leur méthode d'étanchéité : joint (fibre ou caoutchouc) ou téflon/filasse.
Donc, pour être bien clair : le choix entre une étanchéité par joint (un anneau de fibre ou de caoutchouc, parfois un tore) et une étanchéité par filasse ou téflon (méthodes interchangeables, chacune avec ses avantages et ses inconvénients) dépend du type de pièces qu'on choisit d'assembler.
SupprimerCe sont les pièces qui imposent la méthode d'étanchéité. Le choix n'est pas libre.
Et c'est fromage ou dessert, pas ceinture et bretelles (sauf exception justifiée et temporaire, susceptible de vous conduire au purgatoire des bricoleurs).
"Donc, pour être bien clair : le choix entre une étanchéité par joint (un anneau de fibre ou de caoutchouc, parfois un tore) et une étanchéité par filasse ou téflon (méthodes interchangeables, chacune avec ses avantages et ses inconvénients) dépend du type de pièces qu'on choisit d'assembler."
SupprimerTout à fait d'accord. J'ai pourtant vu mon plombier allier téflon et joint de fibre. Et pourtant, il ne s'agit pas d'un branquignol malgré son (pas très) léger penchant pour la bouteille...
Merci pour les très utiles vidéos. Il semblerait que je n'aie pas lis suffisamment de téflon. Et pourtant j'en ai fait avant des joints de ce genre. A croire que j'ai eu de la chance. Si malgré tout le téfon continue de se monter inefficace, je tenterai la filasse car vous avez raison : l'à peu près est indigne du bricoleur.
SupprimerCe travail vaut bien une histoire de Fernand Raynaud, le plombier:
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=7QDpFNnDKac
Merci pour cette histoire qui a bercé ma tendre jeunesse !
SupprimerC'est tout simplement magnifique. Si je pouvais installer ne serait-ce que le robinet destiner à abreuver vos plantations, dans ma salle de bains, je serais le plus heureux -et le plus fier- des hommes !
RépondreSupprimerSerait-il esthétiquement adapté ? Installer un robinet est la plus simple des choses quand tout vabien et la pire quand ça ne veut pas !
SupprimerCha fait tchrès loft !
Supprimer[...] destiné, bien sûr (quelle cloche !)
RépondreSupprimerVos légume vous le rendront au centuple, c'est sûr. Et la foi plombière qui vous anime ne saurait faillir
RépondreSupprimerdevant une vulgaire petite fuite récalcitrante, demain vous lui ferez la peau, si ce n'est déjà réalisé.
Amitiés.
Vous me surestimez : j'ai (provisoirement peut-être) jeté l'éponge après avoir considérablement réduit le problème. Si ça continue à fuir, je m'y remettrai en tenant compte des conseils avisés de M. Marchenoir.
Supprimermon dieu quel bonheur, mon Dieu quel bonheur d'avoir un mari qui bricoleeuh
RépondreSupprimermon Dieu quel bonheur d'avoir un mari bricoleur
boite à outils pom pom
N'est-ce pas ?
SupprimerUne seule femme pour venir commenter ce billet "spécial fuites et tuyauterie" (et encore, il a fallu attendre 23h28).
RépondreSupprimerTrès étonnant.
Je me suis risqué sur l'électricité pour un agrandissement (aménagement d'un grenier) Les plombs n'ont pas sauté, ne sautent pas et j'ai de l'électricité dans le dortoir tout nouvellement aménagé. Fil rouge sur bouton rouge, bleu sur bleu, etc...Pas de fuite goutte à goutte possible. Cela me semblait à portée de mes compétences actuelles.
RépondreSupprimerMa chère et tendre me suggère maintenant de changer tous les joints accessibles, suite à un récent dégât des eaux que nous infligeâmes à nos voisins du dessous. Intuitivement, je sens cette opération beaucoup moins bien. Tant que ça ne fuit pas de manière incontrôlable, je n'ai aucune envie de mettre ma pince multi prise à dévisser de vieux vieux raccords, et à créer ainsi des fuites totalement incontrôlables. Je vais lu faire lire ce post : elle comprendra mieux mes t-réticences...
Popeye
S'ils peuvent vous éviter une corvée (et les risques qu'elle implique) mes efforts n'auront pas été vains !
SupprimerPopeye,
SupprimerD'où venait votre dégât des eaux ? La plupart du temps, il y a deux causes possibles : la machine à laver qui "déborde" (beaucoup d'eau évacuée en force en peu de temps, donc si la machine ou l'installation ne sont pas fiables, danger), et une fuite minime mais prolongée qui crée des dégâts parce qu'elle est cachée. Si vous avez un joint de silicone abîmé entre un bac de douche ou une baignoire et un mur, là encore la flotte peut arriver très vite chez le voisin. Mais ça, ça se voit à l'oeil nu.
Changer tous les joints d'une installation à titre préventif me paraît (du haut de ma fort modeste expérience plombière) tout à fait superflu. Si une fuite doit survenir sur un joint, ce n'est pas explosif : ça commence à goutter doucement. Le tout est de s'en apercevoir à temps.
Donc :
a) s'assurer que les machines à pompe (lessive, vaisselle) possèdent de bonnes sécurités internes anti-débordement, et que leur alimentation comme leur évacuation sont correctement faites et ne risquent pas de se déloger. Si la machine fait sa vidange sur le sol de la cuisine, ça peut passer très vite chez le voisin.
b) s'assurer que tous les endroits de l'installation où il y a des joints sont librement accessibles, et tant qu'à faire prendre l'habitude de les observer de temps à autre pour vérifier que ça ne goutte pas. Il y a des cas où ce n'est pas forcément possible (exemple : bac de douche).
c) se méfier des coffrages, derrière lesquels peuvent se passer de drôles de choses. Si vous avez des colonnes d'évacuation anciennes en fonte, sachez que la rouille finit par les percer au bout de très longtemps... par exemple un siècle... ça tombe bien, un certain nombre d'entre elles sont en place depuis un siècle... et comme elles sont souvent derrière des coffrages... et qu'en plus elles peuvent fuir entre deux étages, là où on ne voit rien... Théoriquement, on devrait mettre une grille d'aération sur un coffrage, pour éviter la condensation et donc la corrosion ; mais commme ce n'est pas très joli...
d) méfiez-vous aussi des groupes de sécurité des chauffe-eau électriques : normalement, ils sont faits pour évacuer de l'eau automatiquement (un peu ou beaucoup), mais il faut tenir compte du fait que ça peut déborder.
e) quand on desserre un raccord à joint pour une réparation, en profiter pour remplacer le joint, surtout s'il est en fibre.
Après, s'il y a des raccords encastrés... par exemple avec de la tuyauterie plastique... là je ne m'y connais pas, et je n'ai aucune idée de la longévité de ces trucs-là. Récemment, il y eu un accident important je ne sais où : une canalisation en plastique avait explosé. Je ne crois pas que des canalisations en plomb ou en cuivre aient jamais explosé.
De façon générale, essayer de ne pas cacher la merde au chat. Par exemple, je suis dubitatif envers la mode relativement récente consistant à encastrer les chasse d'eau derrière une cloison, bien que n'étant pas capable de vous dire si, statistiquement, cela génère davantage de dégâts des eaux. C'est probablement plus fiable si c'est made in Switzerland et installé par un plombier allemand, et moins fiable si c'est un WC breton installé par un plombier franchouille (par exemple, le pote à Jacques Etienne qui colle du téflon derrière un joint pendant qu'il fait glisser avec du pastis).
Notez que je ne dis pas ça au hasard, puisqu'il existe un fabricant de chiottes breton qui fait faire sa came par des invalides et par des gogols (voir page 2) ; combinaison assez extrême qui personnellement ne me rassurerait pas, mais comme ils ont l'air de s'en vanter, je transmets le message. (Font-ils les finitions au chouchen, sous haschish, ou les deux ? la question est académique mais intéressante.)
Je vous remercie d'avoir partagé avec nous cette expérience. C'est intéressant de savoir quelques astuces afin de bricoler depuis chez nous et réduire les charges en économisant les tarifs des interventions. Merci encore une fois.
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