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jeudi 6 octobre 2011
De Badinter, du bonneteau et d'autres escroqueries.
"Choisirez-vous de couper un homme en deux ?" demanda le gentil Maître Badinter aux jurés du procès de Patrik Henry, à Troyes, en 1976. Il avait au préalable convoqué quelques experts afin qu'ils leur expliquassent le fonctionnement de la guillotine. Les braves membre du jury, émus, condamnèrent le coupable à la réclusion criminelle à perpétuité.
Couper un homme en deux ! Ce n'est vraiment pas "cool". Un mauvais esprit dirait que c'est plus "sympa" que de le couper en mille morceaux en commençant par les orteils. Ou encore que de le rouer vif avant de l'écarteler à quatre chevaux comme on fit au bon Ravaillac.
N'empêche qu'il fut 'achement habile, le vieux Robert. Il défendait l'indéfendable : un meurtrier d'enfant, indubitablement coupable, et qui avait lui même, avant qu'on ne le confonde, déclaré que le meurtrier mériterait la mort ! Pas évident... Un des principaux arguments des opposants à la peine capitale est son irréversibilité en cas d'innocence. Dans ce cas, plaider l'innocence eût été hasardeux, vu qu'on avait trouvé le cadavre du petit Philippe Bertrand sous le lit du ravisseur et suivant ses indications... Il fallait donc trouver autre chose.
Et Badinter trouva la faille : puisqu'en l'état de la législation la raison aurait voulu que l'on infligeât à M. Henry la peine de mort, il fallait faire appel à l'irrationnel, à l'émotion. Insister sur l'horreur du châtiment, la hisser au même niveau que celle du crime qui l'eût justifié. Avec en plus l'avantage qu'ainsi ce seraient de braves gens, d'honnêtes citoyens et non un criminel endurci qui se trouveraient responsables d'un acte de barbarie.
On peut penser ce qu'on veut de la peine de mort. Personnellement, dans le cas où aucun doute n'est possible et du moment que le crime jugé est particulièrement odieux, je suis pour. Mais là n'est pas la question. Ce qui me choque, dans ce cas, c'est la méthode utilisée pour éviter qu'elle ne s'applique.
Transformer le bourreau en victime, faire naître chez ceux qui sont chargés de le juger un sentiment de culpabilité, susciter leur pitié est une vieille ficelle. Le pire est que, comme les plus anciennes arnaques, elle marche à tous les coups. Prenez le bonneteau, par exemple. Ça remonte au moins au Moyen Age. Il faut être d''une innocence et d'une ignorance insondables pour ne pas savoir que le jeu est truqué. Eh bien, tous les matins, se lèvent des pigeon qui s'y font piéger
Les escamoteurs "moraux", eux aussi, gagnent souvent. Il leur suffit de faire virevolter les idées comme au bonneteau on jongle avec les cartes. Le chaland finit par penser que le rouge se trouve là où est le noir, que le châtiment est pire que la faute.
Prenons le cas de la "double peine". Un étranger, proxénète avéré ou trafiquant de drogue, se voit condamné à la prison. Avant la suppression de la "double peine", à sa sortie, on l'envoyait méditer sur ses erreurs dans son pays d'origine et s'y refaire une santé morale. Parce qu'on pouvait juger que la France avait peu d'avantage à conserver sur son sol cet hôte discutable. Eh bien, on avait tort : on oubliait que ce brave homme avait quitté bien jeune son pays d'origine, qu'il avait, à grand peine, développé dans notre sol généreux de profondes racines. Que le "renvoyer" dans un pays qu'il connaît si mal ou si peu serait d'une cruauté inouïe. Que deviendraient, sans lui, sa tendre épouse, ses malheureux enfants ? Sans parler de la peine qu'en auraient ses "protégées" ou ses "clients"... Inadmissible, on vous dit...
Autre exemple. M. X est entré en France sans autorisation. Il y vit sans papiers (on se demande comment c'est possible) depuis dix ans, quinze ans, plus parfois. Et voilà qu'à la suite d'on ne sait quel malheureux concours de circonstances il se fait arrêter et on s'apprête à l'expulser. C'est honteux ! Vous vous rendez compte, un gars qui avait quitté bien jeune son pays d'origine, qui avait développé dans notre sol généreux...etc. Régularisons bien vite M. X ! L'ancienneté de son délit lui donne des droits ! Un peu comme si se livrer impunément depuis dix ans ou plus au vol à l'étalage était un argument en faveur du pardon.
On pourrait multiplier les exemples.
Bonneteau, je vous dis ! Ne vous laissez pas abuser par les bonimenteurs de foire, qu'ils soient ancien garde des sceaux ou pas : ils ne veulent pas nécessairement votre bien ni celui de la société où vous vivez.
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Très vrai, tout ça.
RépondreSupprimerJe suis contre la peine de mort, pour la juste double peine, et pour que les Toyota soient fabriquées au Japon par des Marocains.
RépondreSupprimerVive le Roy, vive la République, vive la Ligue et vive la France !
RépondreSupprimerfredi, que l'on soit pour ou contre, l'argument de Badinter me paraît spécieux. Quant aux japonais : pas si fous !
RépondreSupprimerVotre billet est tout simplement malhonnête car, sans doute avez-vous des gages de droitisme à donner à la réacosphère depuis votre échange musclé avec Crétinux chez Didier Goux, toujours est-il que vous omettez soigneusement de mentionner dans le billet susdit qu'il était certes question, en 1977, de couper Patrick Henry en deux, mais dans le sens de la longueur, depuis le sommet du crâne jusqu'à la... (euh... là, vous comprendrez que la décence m'empêche d'aller plus avant, par égard aux enfants qui pourraient se rendre sur ce blogue), ce qui, vous l'admettrez, fait toute la différence.
RépondreSupprimerEn résumé, je ne vous félicite pas.
"que le châtiment est pire que la faute."
RépondreSupprimerIl est au minimum égal.
Chieuvrou, vous m'ouvrez les yeux. J'ignorais qu'il se fût agi d'une coupure longitudinale et non latérale. Ça change tout !
RépondreSupprimerNon, fredi ! Dire , comme vous l'insinuez, que le châtiment serait pire que la faute, revient à dire que le coupable (en deux) devient une victime. Je ne puis l'accepter. La société, en exécutant un coupable, répond fermement à un acte qu'elle ne peut tolérer. Le criminel, lui, agit...
"La société, en exécutant un coupable, répond fermement à un acte qu'elle ne peut tolérer"
RépondreSupprimerContradiction J.E.
Aucune contradiction, fredi ! La société ne peut tolérer que ses membres se livrent au meurtre ou à l'assassinat. Lorsqu'elle exécute un meurtrier ou un assassin, elle le fait pour protéger l'ordre social et non par appât du gain ou suite à je ne sais quelle passion. Si on suit votre raisonnement, le tribunal qui inflige une amende à un voleur serait aussi voleur que celui qu'il punit ?
RépondreSupprimerCoupé en 2 et tout en long, si le meurtre est abominable pourquoi pas.Notamment pour les assassins d'enfants, je tiendrais moi même la scie de préférence ne bambou.
RépondreSupprimerA la façon d'Émile Buisson qui lorsqu'on lui donna le nom de l' homme qui l'avait trahi, dit ceci: " Je l’enterrais jusqu'au cou et je lui couperais le cou avec un scie égoïne et je m' arrêterais entre chaque pour l'entendre gueuler."; un gars qui savait causer et sans fioriture.
Un autre homme avait dit aussi cette phrase: "Je suis contre la peine de mort mais que messieurs las assassins commencent"; il n' a pas été entendu par ces derniers.
Badinter lui disait: " Ce n'est parcqu' un homme a tué une fois qu'il recommencera."; il a du oublié les récidivistes.
Hors sujet:
Pour la tireuse de vin, je me pense qu'il y avait 6 robinets si ma mémoire est bonne.C'était l'époque où les gens consommaient du rouge à table et pas encore de soda.
Manger du Livarot et boire un Coca-Cola pour le faire descendre, un crime qui mérite la peine de mort.
Confucius disait: " On peu tout pardonner sua une erreur dans le thé"; comme quoi chacun à ses limites culturelles.
Excellent billet, que je commente avec un retard coupable (en deux, mais dans quel sens ?). L'arnaque aux sentiments est bien le fait des abolitionnistes, très éloignés de la raison. Je ne me lasse jamais de rappeler que la plupart des philosophes jusqu'à une date avancée dans le XXe siècle étaient de farouches partisans de la peine de mort, et même des poètes (Baudelaire). Ce qui n'est pas une preuve en soi, mais pousse à ne pas prendre trop au sérieux le bonimenteur Badinter (que l'on n'a pas beaucoup entendu quand le Patrick Henri est sorti de prison, avec sa tête sur les épaules, alors que tout le monde a oublié le gamin de huit ans qu'il avait étranglé).
RépondreSupprimerque c'est triste d'avoir la vue aussi courte pour quelqu'un qui se prend pour un intellectuel...bah oui, c'est vrai, c'est criminiel de tout quitter chez soi parce qu'on est tellement pauvre que même une vie entière dans la clandestinité semble plus douce, renvoyons les chez eux ces sales profiteurs... On a tellement plus envie de vivre avec les haimeux et les aigris, surtout qu'eux ils méritent de vivre bien puisqu'ils ont fait l'effort de naitre au bon endroit...
RépondreSupprimerCher Anonyme, je ne me prends pas pour un intellectuel. Pas plus que je ne suis aigri ni haineux. On ne fait pas l'effort de naître au bon endroit : on naît au bon endroit parce ce que nos parents et souvent nos ancêtres y étaient nés et que, par leur travail et leur persévérance, ils ont fini par en faire un bon endroit.
RépondreSupprimerAaaah, c'est donc ça, tous ces étranger n'ont pas de mérite puisque leurs ancêtres ne sont que des feignasses... C'est vrai, c'est loin d'être haineux ou aigris, pardon donc!
RépondreSupprimerJe ne vois pas, cher Anonyme, ce qu'il y a d'aigri et de haineux à constater que la richesse de notre pays provient de siècles d'efforts produits par les générations de français qui nous ont précédé. Je ne dis pas que les étrangers n'ont pas de mérite, je trouve simplement stupide de penser qu'ils ont je ne sais quel droit à s'installer illégalement dans mon pays. De même que je n'en ai aucun à aller m'installer illégalement chez eux. Il me semble que vous attribuez à autrui la haine que provoque chez vous ceux qui ne pensent pas comme vous aimeriez que tout le monde pense.
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