Notre héros n’a pas hésité à courir le risque de froisser son beau costume pour contempler les fesses d’une combattante que son probable éloignement du front didpense de porter un casque.. |
M. BHL (ne pas confondre avec M. BHV qui, lui, tient un autre genre de commerce) est revenu indemne d’Ukraine* avec sa chemise d’un blanc immaculé et ce brushing qui ont tant fait pour le progrès intellectuel et moral de l’humanité toute entière et du botulisme militant. Ce matin, il était l’invité du « Grand rendez-vous » sur Cnews, chaîne qui semble parfois refuser de laisser à France Inter le monopole de la galéjade politique et de l’humour débridé. Avant de couper le son, j’ai pu l’entendre déblatérer à tout va sur le triste avenir qui attend la Russie en général et son monstrueux dirigeant en particulier : une ruine durable pour la première et une fessée cul nu pour le deuxième.
Ensuite, il a dénoncé avec toute la fougue qui le caractérise la folie que commettrait le peuple italien si par malheur son inconscience l’amenait à élire une majorité d’esstrême drouète (comme dirait M. Bock-Côté). Les menaces envers l’Italie proférées par sa collègue humoriste Mme von der Leyen qui préside avec le talent que l’on sait la Commission Européenne, il les approuve. Interrogé sur le côté peu respectueux de la démocratie de ce que de mauvais esprits qualifieraient d’ingérence, Nanard répliqua que la démocratie, ce n’était pas simplement le vote mais surtout des idées merveilleuses qui lui sont infiniment supérieures ! Fallait le faire ! Si je le suis bien, le gouvernement devrait donc logiquement être confié à des idées au service desquelles se mettraient de zélés serviteurs. Comment, par qui, ces idées seraient-elles sélectionnées ? Mystère ! Par lui, peut-être ?
J’ai rétabli le son pour écouter le débat qui devait opposer notre Nanard planétaire à M. Régis Le Sommier, , de retour, lui, de Russie et personnage pour le moins suspect, vu qu’il travaillait naguère pour RT France, une chaîne à la botte de l’Infâme Poutine que l’on a démocratiquement interdite d’antenne . Ce fut un grand moment. Nanard, comme il convient, lui coupa sans cesse la parole pour se lancer dans de longs panégyriques des merveilleux Ukrainiens ou souligner la défaite imminente autant qu’inéluctable des russes, de manière à réduire les intervention de son contradicteur à quasi-néant.
Puisque l’heure est aux louanges, je dois dire que je suis sorti de ces échanges fortement impressionné par le talent de Nanard. A aucun moment on ne le vit, alors qu’il s’écoutait pourtant parler, esquisser le moindre fou-rire. J’en étais à me demander s’il n’était pas sincère, s’il ne se rendait pas compte d’à quel point son numéro baroudeur de la démocratie était ridicule et ne pouvait qu’entraîner rire, pitié ou agacement chez les rares gens sensés qui avaient perdu leur temps à l’écouter. J’admire également les intervenants de l’émission pour leur capacité à garder leur sérieux face à sa logorrhée. Je tiens enfin à saluer le mérite qu’a la chaîne de continuer à l’inviter
*Un des rares pays où il peut se rendre sans trop redouter de se voir entarté.