vendredi 24 janvier 2020

Guédelon


S’il est des choses qui m’ennuient un peu comme la destruction systématique de notre identité et des bases de notre société par des apprentis-sorciers fous que suit le troupeau bêlant des imbéciles consensuels, il en existent d’autres qui me réjouissent. Et l’un dans l’autre, la joie l’emporte sur l’ennui car je vis une vie qui me convient dans un cadre qui me sied et je ne vois pas comment mes lamentations pourraient de manière quelconque empêcher que, comme tout cours d’eau coule du haut vers le bas, notre société ne suive sa pente naturelle tant de tout côté on en chérit la décadence.

Loin du problème des retraites, loin des gilets jaunes, loin des anti-macronistes rabiques qui seraient bien en peine de lui choisir un remplaçant pire ou meilleur, certains se lancent dans des aventures insensées avec un enthousiasme doublé d’une ténacité remarquables, vertus si rares aujourd’hui qu’il est rassurant de constater que, même de manière résiduelle elles perdurent.

Au tout début des années 2000, ma compagne d’alors donnait des cours de je-ne-sais-trop-quoi à des potiers au centre de formation de Saint-Amand-en-Puisaye dans l’Yonne. Toujours prêt à rendre service, il arriva que je l’y conduise et, histoire de m’occuper tandis qu’elle enseignait, je décidai d’aller faire un tour au village voisin de Saint-Sauveur (toujours en Puisaye) que je savais être le lieu de naissance de l’écrivain Colette. Elle y avait grandi et sa maison natale servit de cadre à nombre de ses romans dont je fus un temps l’enthousiaste lecteur. A l’époque, cette belle demeure bourgeoise n’était pas ouverte au public et mon pèlerinage se borna à la lecture de la plaque apposée sur sa façade. Toutefois, cette excursion me permit de découvrir le site de Guédelon qui se trouve à proximité de la route reliant les deux villages sus-mentionnés. J’avais vaguement entendu parler de ce projet de construction d’un château fort selon les techniques médiévales. L’idée m’avait parue excellente, mais le chantier, lancé en 1997 n’en était qu’à son début et l’avancement des travaux n’offrait alors rien de bien spectaculaire. J’en fus un peu déçu.

Seulement, comme je l’évoquais plus haut, cette idée folle était née dans des esprits tenaces et, vingt-trois ans après son lancement, le projet continue d’avancer et connaît un succès touristique croissant. Par hasard, je suis récemment tombé sur une vidéo produite par Arte (chaîne qui n’a pas que des défauts) en 2015 et qui donne sur les différents aspects de cette entreprise originale de précieuses et passionnantes information. Si vous disposez d’une heure trente, je vous propose de la regarder en espérant que vous y prendrez autant plaisir que moi :



6 commentaires:

  1. J'allais régulièrement, chaque année pendant longtemps, sur ce site observer l'avancée lente des travaux et admirer la maîtrise des cordiers, des forgerons et des tailleurs de pierre, respirer l'odeur des feux et celle des animaux...
    Un des premiers "vrais" articles de mon blog lui était consacré (sans grand succès...) avec quelques photos (de 2000 à 2016) et une -courte- vidéo de 2016...
    ...faudrait que j'y retourne, la transformation des lieux semble spectaculaire, réouverture le 2 avril...!

    (pour info: taper guédelon dans la fenêtre de recherche)

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  2. Nous avons habité durant quatre ans (de 1992 à 1996) tout près de Saint-Sauveur : un hameau entre Beaulieu et Châtillon-sur-Loire.

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  3. Ça faisait beaucoup de route pour aller au boulot !

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  4. Pas pu le voir en entier mais j'y reviendrai, c'est prodigieusement intéressant. C'est bien la télé quand ça oublie de travailler pour abrutir encore plus les abrutis.
    Amitiés.

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