samedi 31 décembre 2016

Importante mise au point

Selon certains, les pièces de Shakespeare auraient été écrites par Marlowe et celles de Molière par Corneille ! Autant dire que les discours de notre (estimé) Président seraient l’œuvre de L. F. Céline !

Tout ça ne tient pas debout, ne serait-ce que parce que selon des témoins dignes de foi, M. Marlowe n'était pas plus capable d'écrire sa liste de courses chez Leclerc que d'escalader l'Everest en tongs en moins de cinq minutes par temps froid.

Quant au pauvre Corneille, médiocre écrivaillon normand, même pas foutu d'orthographier sa boisson régionale correctement*, comment aurait-il pu écrire ces Mémoires d'Outre-tombe dont la représentation à Versailles fit tant rire le Roi-Soleil qu'il se pissa dessus ?

Aussi pénible que ça puisse paraître aux esprits forts d'aujourd'hui, Marlowe n'est pas plus Shakespeare que Molière n'est Corneille (et vice-versa).

Mais alors, me demanderiez vous, qui est l'auteur des chefs-d’œuvre dont s’enorgueillissent ces deux (jadis) grandes nations ?

Des années d'âpres et, reconnaissons le, profondes études m'ont permis de percer ce secret. L'auteur de toutes ces amusettes n'est autre que Jacques-Étienne Le Squirniec, dont le lointain descendant, Robert-Tugdual, devait tant faire pour le renouveau de la philosophie occidentale et l'augmentation du chiffre d'affaire des débits de boissons et autres bobinards du Finistère.

Doué d'une imagination prodigieuse, J E LS, comme le nommaient ses familiers, vous torchait une tragédie ou une comédie débordantes de personnages cocasses et originaux en moins de temps qu'il n'en faut à un lapin pour apprendre l'Hébreu. Cette facilité déconcertante s'accompagnait hélas de certaines lacunes syntaxiques et orthographiques en français et d'une connaissance médiocre de l'idiome pratiqué Outre-Manche. C'est ainsi que s'expliquent les nombreuses fautes que l'on relève en lisant Shakespeare, Marlowe, Corneille ou Molière dans le texte. Personne n'est parfait.

Certains m'objecteront qu'on ne voit pas pourquoi J E L S n'aurait pas publié ses œuvres sous son propre nom. A cela deux raisons : il souffrait d'une modestie quasiment maladive (comme Brassens qui lui emprunta la formule) et, en pieux chrétien, il craignait que la fréquentation des gens de théâtre, dont les mœurs étaient aussi corrompues à l'époque que ne le sont aujourd'hui celles d'un président socialiste, ne l'entraînassent sur les chemins du vice et ne compromissent ses chances de félicité éternelle. Ce qu'on ne peut que saluer. D'autre part, l'écriture théâtrale n'était pour lui qu'un aimable passe-temps qui le reposait des longues heures consacrées à cette passion du bilboquet qui donnait un vrai sens à sa vie.

Cette importante mise point effectuée, chers amis de la véritable érudition, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter avec quelques heures d'avance une

Bonne et Heureuse année 2017.
* Ne déclara-t-il pas que « les pièces de Molière ne val[ai]ent pas un coup de cid » ?

vendredi 30 décembre 2016

Prénom perdu

Du temps de ma lointaine jeunesse, Jacques était un prénom très répandu. Surtout parmi les hommes et les enfants de sexe masculin. La plupart des gens importants le portaient, comme en témoignent en France Jacques Anquetil, Jacques Chirac, Jacques Chaban-Delmas, Jacques Delors, Jacques Pompidou et à l'étranger Jacques Staline, Jacques Mussolini, Jacques-Tsé-Toung ou encore Jacques Hitler.

Et puis, il a disparu. Seuls quelques vieillards cacochymes continuent, faute de choix, de le porter. Sur les centaines d'élèves que j'ai rencontrés au cours des 20 dernières années de ma carrière, j'ai pu, en tout et pour tout , en compter un seul ! Comment expliquer cette quasi-disparition ?

On pourrait arguer de la mode. C'est en effet tentant, cependant, de l'expression « Pierre, Paul, Jacques » censée représenter tout le monde du temps de leur splendeur, seul Jacques ne connaît pas le moindre regain de faveur .

Je crains que la raison véritable ne soit dans la croyance répandue qu'un prénom conditionne l'existence de qui le porte. Nombre de publications décrivent le caractère qui leur correspond. C'est en général très positif. C'est en vain qu'on y rechercherait des portraits du genre « Les Népomucène sont des personnes chez qui la fourberie n'a d'égale que la cruauté, l'avarice et la perversité. D'une lubricité qui les mène aux pires déviances, ils sont généralement ivrognes et toxicomanes. Leur fainéantise naturelle leur font préférer le vol, l'escroquerie et toute forme de crime à un honnête labeur. Obséquieux avec les puissants, orgueilleux avec les faibles, ils ne trompent vraiment personne et font l'objet d'un mépris général. Ils finissent généralement sur le gibet ou massacrés par une foule d'honnêtes citoyens révoltés par leur conduite. Ce n'est que justice. ». Même les Jacques y ont de bons côtés. D'autre part, comme le montre la liste ci-dessus dressée, nombre de personnages éminemment respectables ont porté ce prénom. Seulement, il y a un hic...

« Ne fais pas le Jacques ! » entendait-on souvent. Cette expression signifiait au mieux « Jouer les plaisantins » et au pire « Se comporter en niais ». En langage moderne, l'expression ambivalente la plus proche serait : « Ne fais pas le con ! ». Or les Jacques ne font pas le Jacques, ils le sont ! C'est rédhibitoire. En effet, le temps est loin où un peu de fantaisie voire de niaiserie était socialement acceptable. A notre époque, on ne fait plus le Jacques, on tend à faire, avec plus ou moins de succès, l'intelligent, le sage, le raisonnable. Il n'y a donc plus de place pour les Jacques.

Peut-on espérer les voir refleurir ? Mon optimisme tend à me le faire espérer. Après tout, n'a-t-on pas vu Jules revenir à la mode après des décennies de total ostracisme ? Je me souviens d'un ami de mon père qui se faisait appeler Paul tant il croyait que se nommer Jules aurait fait de lui l'objet d'incessantes moqueries. Seulement pour que la renaissance espérée des Jacques se produise, il faudrait que notre société change. Et grandement...

jeudi 29 décembre 2016

Les platanes sont de sales cons

La mort de tant de célébrités d'un âge souvent canonique a suscité chez beaucoup un sentiment de surprise attristée. Cerné par les oraisons funèbres, j'ai à mon tour été la proie d'un souvenir morbide.

Le bon empereur Napoléon (mort comme chacun sait à Sainte-Hélène peu avant que son fils Léon ne lui crevât le bidon et qu'on ne le retrouvât assis sur une baleine en train de manger des arêtes de poisson), afin d'éviter que ses soldats ne s'épuisassent sous la chaleur des canicules, décida en sa grande sagesse que l'on plantât au long des grandes routes des platanes dont l'ombre éviterait le syndromes de la SDF (Surchauffe Du Fantassin). Mesure prudente dont on ne saurait que le louer.

Il n'empêche qu'un platane, c'est con. Même quand ça reste à ne rien faire au bord des routes. Ça devient beaucoup plus con quand ça croise le chemin d'une automobile ayant quitté la route. D'autant plus con que dans cette automobile se trouvent des jeunes gens qui ont bien d'autres choses à faire que de perdre leur vie. Le summum de la connerie platanière est atteint quand parmi les victimes se trouve un être cher.

Et pourtant... Il y a plus de trente ans, un platane, qui peut-être vit encore, a eu raison, sur la route de Bédarieux, d'un gamin que j'aimais bien . 18 ans, beau comme un astre, il était le frère de ma femme. Tout juste bachelier. Une vie de succès devant lui, car il avait tout. Sauf une résistance suffisante au choc contre un con de platane.

Il avait de l'humour, était intelligent, et curieusement doué pour le sport. Bien que son entraînement consistât à manger des bananes vautré devant la télé, il avait des barres de chocolat sur le ventre et, en dépit que le sport lui eût été interdit suite à je-ne-sais-quel souffle au cœur, il était parvenu, en cachette, à se glisser jusqu'au niveau national en plusieurs disciplines.

Nous nous entendions bien. Il aurait la cinquantaine aujourd'hui. Encore un peu jeune pour faire un mort. Notre amitié aurait-elle résisté au divorce ? Les hasards de la vie nous auraient-ils séparés avant ? Aurions-nous de conserve repeint nos cuisines respectives comme la tradition l'exige des beaux-frères ? Questions vaines. 

Car dans la vie il y a des platanes. Quand j'y pense, je les trouve bien cons.

mercredi 28 décembre 2016

Dix petits quoi ?

Hier soir je regardai Dix petits nègres mini-série tirée du célébrissime roman de Mme Agatha Christie. Bonne mise en scène, bons acteurs, bon rythme, belles images, du beau travail, comme savent faire nos voisins d'Outre-Manche. Seulement, quelque chose clochait. Les dix figurines disparaissant une à une à mesure que mouraient ceux qu'elles étaient censés représenter ne représentaient pas des nègres et dans la comptine qui accompagnait l'histoire on parlait de « petits soldats ». Curieux, non ?

Le spectacle terminé, perplexe, je me rendis sur Internet pour voir comment pouvait s'expliquer la métamorphoses de Niggers  en  Soldiers  ( Notons au passage que Nigger est défini soit comme une manière familière de désigner un nègre, soit comme un « terme raciste désignant un Noir », par l'Harrap's Unabridged Edition.).

Ce fut instructif. Le chef-d’œuvre de Mme Christie ou du moins son titre comme la comptine qui l'inspira connurent des métamorphoses : jugé raciste, il se transforma un temps en Dix petits Indiens avant de devenir And Then There Were None (Et alors il n'en resta aucun), dernier vers de la chanson éponyme. Ce dernier titre reprit celui utilisé aux États-Unis ( où le terme Nigger était déjà considéré comme injurieux) dès la parution du livre. Il fallut bien changer quelque peu le texte et y remplacer Nigger boys par ce Soldier boys qui provoqua ma perplexité.

En France on garda le titre d'origine. Probablement pour des raisons commerciales. Car notre moderne repentance n'a rien à envier à celle de nos amis britanniques ou Étasuniens. Toutefois ces derniers ont pris l'habitude de remplacer ce mot par d'autres comme en témoigne la comptine :

Eeny, meena, mina, mo,
Catch a tiger by the toe;
If he hollers let him go,
Eena, meena, mina, mo.

(Eeny, meena, mina, mo,
Attrape un tigre par l'orteil;
S'il braille, laisse-le partir,
Eeny, meena, mina, mo, )

Texte intéressant certes, mais où le tigre est venu remplacer le Nègre de l'ancienne version :

Eeny, meena, mina, mo,
Catch a nigger by the toe;
If he hollers let him go,
Eena, meena, mina, mo.

S'il est raciste d'attraper un nègre par l'orteil, est-il bien raisonnable d'encourager un enfant à saisir un tigre de cette manière ?  Dieu merci, il existe d'autres variantes où c'est un poulet, une araignée, un prof ou ce qu'on voudra qu'on saisit par l'orteil.

Nous connaissons les gravissimes problèmes que soulève Tintin au Congo mais, en y regardant bien, nombre de passages ou de personnages seraient à revisiter jusque dans les chefs-d’œuvre de la littérature mondiale ou dans certains textes sacrés. Par exemple, ne serait-il pas souhaitable de faire du Juif Fagin d'Oliver Twist un Français, tout lecteur du Sun sachant que nos compatriotes sont par nature mauvais ? De même, ne devrait-on pas dans le Coran remplacer les termes Chrétiens et Juifs par canaillous, sauvageons ou taquins ?

1984 prévoyait la réécriture de l'histoire. Voici venu le temps de réécrire les chansons, la littérature et les textes religieux.


samedi 24 décembre 2016

Joyeux Noël !

Bien que n'étant pas moi-même un grand fanatique des fêtes, je souhaite à tous mes amis lecteurs et à leurs proches un


mercredi 21 décembre 2016

Facebook

Depuis 7 ou 8 ans, je hante ce lieu que bien des gens de sens rassis et de jugement fiable jugent de perdition. Ça m'a permis de retrouver de vieilles connaissances internautiques croisées ça et là au gré des trois lustres que j'ai passé en divers endroits du Web. D'autres appartiennent à « ma vraie vie »: amis ou parents. D'autres encore, amis d'amis dont les interventions m'ont plu ou pour que les âneries que j'y diffuse ont eu l'heur de séduire sont devenus des amis au moins virtuels quand je ne les ai pas rencontrés pour de bon. A propos de ces rencontres, je dirai qu'elles ne furent JAMAIS décevantes.

Malheureusement, comme en tout autre domaine ou lieu, on y rencontre de vilains cons pour qui l'important est d'y faire miroiter les multiples aspects chatoyants d'une personnalité hors-normes (du moins selon eux). Il arrive qu'à l'occasion d'une remarque amusante ou sensée sur un statut ami on leur demande de devenir ami ou que ce soit le contraire. Et là, les choses se corsent. J'en voudrais pour preuve le drame insigne qui hier soir m'a frappé.

Sur un statut d'une « amie » de ce type un brin envahissante par le nombre de ses interventions, était évoquée la cruelle disparition de Mme Michèle Morgan. Perte dont peu se remettront avant qu'un(e) autre nonagénaire ou centenaire ne referme son parapluie. Le pathos y était de mise, on se souvenait, larmes aux yeux de cette scène qui depuis quatre-vingts ans émeut les foules, celle ou Gabin lui trouve de belles oreilles, de belles narines, de beaux mollets ou de beaux yeux et à quoi elle répond : « Embrassez-moi ! ». Tout le monde étalait un insondable chagrin jusqu'à ce que, pour ne pas être en reste, je me joigne au cœur des pleureuse en écrivant quelque chose comme « Fauchée à la fleur de l'âge ! Quelle injustice ! »

Que n'avais-je pas fait là ! S'ensuivit l'échange caviardé qui suit :



Par charité j'ai dissimulé le visage comme le nom de mon interlocutrice. Je pris le premier assaut avec humour, lui faisant remarquer que plutôt que le « que vous y passiez d'accord » qu'elle avait écrit « que vous y passiez d'abord » eût mieux reflété sa pensée. Elle corrigea (sans supprimer mon observation, ce qui est ridicule), puis se mit à me tancer vertement : « moche, con, cracheur de blédine, casse-couilles ». Devant tant d'urbanité, je lui répliquai : « Je vous soupçonnais bavarde, je vous constate stupide ». Cette intervention dûment supprimée, j'eus droit à une nouvelle finesse «  A l'hospice les vieux gogoles ! » et fus bien entendu bloqué comme il sied de le faire à des personnes que l'on a prié ou acceptés comme amis et qui en profitent pour « dire des conneries sur le mur des autres » !

Admirons l'élégance des formules et la profondeur du propos de cette doctorante en trucmachinlogie. Ne passons pas sous silence un sens de l'humour ravageur. Cependant, ce genre de personne représente une catégorie d' « amis » peu fréquentables : ceux qui collectionnent un maximum d'amis (en l'occurence plus de 2000) afin de se créer un public suffisamment vaste pour que, même si une infime fraction d'entre  eux y réagit,une petite pluie de « j'aime » et de commentaires vienne saluer leurs bavardages et rassurer leur fragile ego.

En attendant l'asile, je continuerai cependant à fréquenter Facebook que je remercie de me permettre de m'amuser en bonne compagnie.

mardi 20 décembre 2016

Recyclage

Je m'aperçois à mon grand dam (il faudra que je le fasse mesurer par un expert pour connaître son étendue exacte) que parmi mes lecteurs certains ne sont pas inscrits sur facebook. C'est d'autant plus regrettable qu'ainsi une grande partie des messages de sagesse que j'adresse au monde leur est celée.

J'ai donc décidé, dans ma grande générosité de palier ce manque en publiant ici mes « Statuts » de ce matin. Ne me remerciez pas, vous les méritez.

Afin d'apaiser les tensions entre les deux pays, le président turc autorise les Russes à abattre son ambassadeur à Moscou.

L'hypothèse de l'attentat terroriste privilégiée à Berlin. Celle d'une morsure de vipère est abandonnée.

Ich bin tout ce qu'on voudra ! (je prends un peu d'avance)

Ces attentats au camion, ça finira par fausser les statistiques de la Sécurité Routière.

A l'instant sur France Inter :"ce serait un réfugié, en tout cas quelqu'un qui serait entré en Allemagne en tant que réfugié"
La nuance est d'importance ! Quand je me tue à dire que F I est une Radio de Service Comique !



Il fait souvent plus froid en hiver qu'en été.
Qui aura le courage de partager ce statut sur son mur ?
Si tu approuves, clique sur j'aime et partage !



Voilà !

lundi 19 décembre 2016

Les humoristes de France Inter

Alain Finkielkraut voici un peu plus de deux mois s'en était pris avec mesure aux « humoristes » de France Inter ainsi qu'à certain chroniqueurs de cette même station. En dehors d'un nom difficile à orthographier, il est difficile de trouver des défauts à ce brave Alain. Toutefois, je lui adresserais un léger reproche : celui de faire la différence entre humoristes, chroniqueurs et animateurs de France Inter, Radio de Service (essentiellement) Comique car tous n'ont qu'un but : amuser. Il est même à noter qu'avec leur grossièreté, leurs outrances, leur vulgarité, ce sont souvent les « humoristes » maison qui y parviennent le plus difficilement.



Sur une radio normale, on vous propose des infos avec les biais d'usage, des talk show, des chroniques, des variétés. France Inter y ajoute un plus : quel que soit le sujet, chroniqueurs, présentateurs ou journalistes parviennent à insérer un grain de ce sel qui relève leur soupe : une prise de position politique. Cela tient du running gag : plus que le contenu du commentaire, c'est sa répétition et sa prédictibilité qui déclenchent le rire.


M. Guetta, plutôt que de nous ennuyer avec des analyses de politique étrangère qui ennuient tout le monde comme il est censé être payé pour le faire, préfère n'évoquer que ses têtes de turcs auxquels il parvient à trouver chaque matin, un nouveau vice, un dessein plus noir que le précédent. Avec pour seul stock Poutine, Erdogan, Trump, Assad et quelques autres malfaisants, il parvient à tenir, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois ! Une année pousse l'autre et il tient bon. Moi je dis chapeau l'artiste !


Le chroniqueur de politique intérieure, M. Legrand, est impayable dans son numéro de pourfendeur de la droite et du FN. Depuis Don Quichotte et ses moulins, on n'a pas fait mieux.Il lui arrive bien parfois de critiquer un tout petit peu la gauche, mais on le sent triste de s'y voir contraint.


Le patron du 7/9, M. Cohen, est ordinairement inénarrable, seulement c'est quand ses invités sont du FN ou de ce qu'on appelle, à gauche, la droite dure, qu'il donne toute sa mesure. On regrette de n'avoir pas l'image ! J'imagine son visage tordu de (F) haine, la bave rabique qui noie les commissures de ses lèvres. Un pur moment de rigolade !


Mais les véritables sommets du comique sont atteints par M. Nagui et son équipe de bras cassés. Normalement, un présentateur de variétés, ça se contente de servir la soupe à ceux qui viennent à l'émission histoire de vendre quelque chose. Ce qu'il peut bien penser de la Syrie ou du Botswana, on s'en tamponne. Et c'est là que M. Fam (puisqu'il faut l'appeler par son nom) se détache du lot : non seulement il nous confie ses émois mais il pousse les invités à déclarer qu'ils les partagent. Les pauvres obéissent généralement, mettez vous à leur place... Il faut bien satisfaire le client !


Dans pratiquement toute émission, on sent le biais, le parti-pris, la haine de la droite. La manœuvre est habile car ainsi, en plus des bobos qui gobent leurs bobards, ils attirent les rieurs que tant d'âneries ravissent. Personnellement, je crains que sans ma dose quotidienne de délire convenu, la vie ne me semble bien triste. On s'en veut toujours un peu de rire à tant de connerie, on se demande si ça n'a pas un côté indigne, voire cruel. Mais qu'est-ce que ça fait du bien !

vendredi 16 décembre 2016

Amer constat

« Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
[Le socialisme] (puisqu'il faut l'appeler par son nom) » continue de faire rage en Doulce France et dans tout l'Occident. L'État nous doit tout et peut tout pensent nos Doulx François qu'ils se situent aux extrêmes, au centre ou près des bords.

Oh, bien sûr, il y a bien des désaccords de détail, de préférence sur des questions sociétales, mais on est bien d'accord sur un point : c'est à l'État, par le biais de nouvelles législations, de régler ces problèmes.

J'entends sur ma radio de référence (France Inter (Radio de Service Comique) puisqu'il faut l'appeler par son nom), le chœur de nos vierges de gauche pleurer la remise en question marginale de leur hégémonie idéologique. Comme tous les intégristes, la moindre entorse au respect de la doctrine leur est insupportable. Un brin d'herbe leur cache la forêt et déclenche une peine infinie qui se mue bien vite en colère rabique et en désir de sanglante vengeance.

Ils ont tort. Leurs affaires marchent. Très bien même. Rien ne les menace vraiment, tant le mal s'est insinué jusqu'aux tréfonds de nos êtres. Sauf pour quelques fous, la question n'est plus que de savoir s'il faut plus ou moins d'État ici ou là, qui l'on doit assister en priorité, quelles « avancées » sociétales il conviendrait de renforcer ou de contenir... Rien de fondamental : du détail !

Par exemple, M. Fillon se dit contre l'avortement, mais à titre personnel, hein ? Pas question de toucher à la loi ! Voilà nos hommes de conviction : des gens convaincus qu'un fleuve ne remonte pas à sa source et que le courant emporte comme fétus de paille. Oh, on se dit bien prêt à l'action, on joue les Matamore, flamberge au vent, mais on se sait hâbleur et ne le serait-on pas de quelles troupes disposerait-on pour vaincre ? Qui soutiendrait un gouvernement VRAIMENT réformateur ? De Thatcher ou de Poutine en carton-pâte nous ne manquons point. Ce qui manque cruellement, c'est un peuple résolu au changement, conscient que ce dernier viendra de lui et non des pantins qu'il élit.

Peut-être ne sommes-nous pas descendus assez bas ? Peut-être avons-nous dépassé le point de non-retour ?

Voilà où j'en suis. Alors, m'enflammer sur telle ou telle question, soutenir telle ou telle option me tente de moins en moins.

Ma façon de changer le monde consiste à retaper des maisons. Sans aide gouvernementale et sans me plaindre de cette carence. C'est joli une cuisine (en partie) rénovée, non ?


jeudi 8 décembre 2016

Une rénovation peut en entraîner une autre !

Une cuisine sans plan de travail peut être comparée à une belle à qui il manque un œil, un repas sans fromage, un gauchiste sans haine, une valise sans poignée ou une victoire sans péril. Et pas à son avantage. C'est ce que je me suis dit en constatant le peu d'espace qu'offrait ma cuisine corrézienne pour qu'on y préparât le moindre plat. Sans compter qu'on y manquait de rangements. Me vint l'idée de palier ces menus défauts par l'installation d'un îlot central. Seulement, un rapide coup d’œil aux prix pratiqués par les bienfaiteurs de l'humanité qui tendent à résoudre au mieux les problèmes que leurs semblables rencontrent quand il s'agit d'aménager l'endroit où se concoctent leurs repas m'amena à penser que j'aurais intérêt à concevoir et réaliser la chose par moi-même.

Ce que je fis. Je trouvai les éléments nécessaires à sa réalisation chez M. Leroy Merlin et voici ce que j'obtins :



Seulement, ces jolis meubles blanc-brillant ne s'accordaient pas avec les placards existants, lesquels réalisés sur mesure dans les années soixante-dix étaient de style « rustique » et en chêne sombre :


La solution était simple : repeindre tout ça en blanc brillant et en changer la quincaillerie afin d'en moderniser l'aspect. Je fis un essai de peinture sur les montants des meubles qui me parut concluant.



Le temps étant venu de revoir ma Normandie (c'est le pays qui ne m'a pas donné le jour), j'emportai avec moi les portes des meubles que je me mis en devoir de poncer, de peindre et d'équiper de nouvelles poignées semblables à celles des meubles de l'îlot :


Je trouvai le résultat si réussi qu'à coté, la cuisine que j'avais aménagée en janvier 2009 me parut insupportablement lugubre aussi, envisageant de la rafraîchir un peu et vu qu'il me restait des poignées décidai-je de faire un test. Du fait de sa blancheur, deux couches suffirent et en moins d'un jour voici ce que j'obtins :


Satisfait du résultat, je décidai donc de rénover l'ensemble. Ce qui aura probablement pour conséquence de souligner le vieillissement des papiers et peintures et la nécessité de remédier à ce triste constat. Me voilà sainement occupé pour quelque temps...

mardi 6 décembre 2016

Un anglicisme au cœur

Les choses se sont précisées. Je suis allé voir le gentil cardiologue et il m'a tout expliqué. Mon cœur souffre d'un « flutter ». Craignant qu'un objet destiné à favoriser la flottaison d'un autre se soit, on ne sait comment, introduit dans mon muscle cardiaque pour y provoquer la pagaille, je le priai d'épeler. Ainsi je reconnus un mot anglais utilisée dans l'expression « I'm all in a flutter »* qui signifie « je suis dans tous mes états ». Avouez que ça n'a rien de rassurant...

Rentré à la maison, je m'enquis de ce qu'il fallait entendre par là en bon français. Vu le faible niveau de mes connaissances médicales et mon total manque d'envie d'y remédier, j'ai retiré de mes lectures qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement de l'oreillette droite se transmettant au reste du cœur. Le bon docteur me confirma, comme l'avait esquissé son confrère tulliste, que par l'introduction d'un cathéter via l'artère fémorale jusqu'au cœur, on parvenait à résoudre ce problème par ablation.

Petite opération ne nécessitant qu'une anesthésie locale (ouf !) accompagnée d'une sédation car l'intervention peut parfois provoquer d'intenses douleurs. On est hospitalisé pour deux jours, l'équipe chirurgicale n'en a que pour entre un quart d'heure et deux heures, le taux de réussite y est de 95% et les complications rares . Bref, le genre d'intervention qu'on ne rechignerait pas à subir même quand on n'en a pas besoin.

Seulement, une fois le problème du flutter réglé, point ne sera question de me lancer à corps perdu dans le marathon ou l’haltérophilie comme, innocemment, je le croyais. Car mon arythmie cardiaque déjà bien installée ne disparaîtra pas pour autant, pas plus que je ne retrouverai un souffle de jeune homme, vu la légère bronchite chronique qui m'affecte depuis quelque temps. Le bon cardiologue n'a pas jugé utile de me conseiller d'arrêter de fumer. Je dois lui sembler sans espoir. Il a probablement raison.

Donc, dans un avenir plus ou moins proche, je devrais être contacté par une clinique de Caen qui me proposera une date d'hospitalisation. Avant, après les fêtes ? Nous verrons. Il va sans dire que me retrouver de nouveau incarcéré en milieu médical me ravit à l'avance mais cette fois ça ne se produira pas par surprise, ce qui est déjà ça !

* Notons que le verbe « flutter » a également le sens de « voltiger », « battre des ailes », comme le fait un oiseau ou... ...un papillon. Les fantômes des piérides détruites seraient-ils venus par esprit de vengeance s'installer en mon cœur ?

dimanche 4 décembre 2016

Un sommet de la littérature brute !


Comme chaque année à pareille époque, j'ai reçu hier la visite d'un homme dont la tenue laissait présager son appartenance au glorieux corps des sapeurs-pompiers du canton. Impression confirmée par le magnifique calendrier qu'il tenait en sa main calleuse. Le soldat du feu m'annonça que j'étais le dernier de sa tournée vu que j'étais absent lors d'un précédent passage. On n'échappe pas au calendrier comme ça !

Ce matin, ne sachant trop que faire je feuilletai ce magnifique opuscule et y découvris un petit bijou littéraire dont il serait coupable de ne pas vous faire profiter. L'auteur en est le maire d'un village que j'appellerai Mont-Saint-Frusquin. Ce brave homme, que je prénommerai Marcel, cédant à l'amicale pression des pompiers du cru, avait entrepris de brosser un rapide historique de son village. On peut supposer que de longues heures d'efforts intenses furent nécessaires pour que s'érigeât ce monument de littérature brute.

Marcel attaque fort. «  Mont-Saint-Frusquin, point culminant du canton de Saint-bidule, village attachant par son histoire très marquée, sa richesse patrimoniale, sa diversité bocagère, sa vie culturelle et festive dynamisée par 8 associations... Une commune qui vaut le détour et voit défiler, chaque année, pas loin de 50 000 visiteurs. »

Comment expliquer une telle fréquentation ? C'est bien simple : « Notre commune est attractive grâce à ses sites des plus renommés tels que le Cimetière Américain invitant les touristes à s'abandonner à la plénitude dans un silence religieux ». Et ce n'est pas tout : « A proximité de l'église, la table d'orientation offrant une imprenable vue panoramique où les passagers sont béants d'admiration devant les courbes lointaines du Mont-Saint-Michel perceptibles par temps clair ». Par temps couvert, j'espère qu'on a quand même quelque chose sur quoi béer d'admiration !

Et ce n'est qu'un début : « On peut aussi se recueillir en passant près du carré Marocain où reposent des soldats de la 2e division blindée du Général Leclerc mort pour la France » (A ne pas confondre avec un autre Général Leclerc mort sans motivation précise à moins que, malgré l'absence de « s » ce soient des Marocains qu'on parle.).

Une simple mention de la chapelle restaurée et nous en venons au clou de la fête touristique : « Le Manoir du bois Léon, , seule ferme à cour carrée du canton de Saint-Bidule vieille de … Ans (Là l'érudition de Marcel cale un peu et l'imprimeur ne sait la palier) où se dresse l'entrée austère d'une propriété privée cachant derrière elle des aménagements rapiécés fidèlement à la trame de l'ancien bâti encerclé d'une douve aux douelles empierrées où les graines ont trouvé refuge pour laisser se ramifier toutes sortes de plantes herbacées à tissu végétal verdoyant et vivace, du coriace qui s'accroche au passé solidifiant les vestiges tout en dévoilant d'autres perspectives jusqu'à susciter l'émerveillement ! ». Visiblement, après un tour de chauffe, la verve poétique de Marcel vient de passer la surmultipliée !

Tout ça donne soif : « Enfin, dernière halte au Bar du Paradis pour siroter un rafraîchissement en échangeant des impressions ou tout simplement en se laissant bercer par le flux de nouveaux touristes arrivant ». Après avoir connu les ineffables joies de la plénitude, de la béance, de l'admiration et de l'émerveillement, voilà qu'on berce le touriste ! Il est gâté-pourri à Mont-Saint-Frusquin !

Mince, on allait oublier un truc important : « Mont-Saint-Frusquin, ce bourg fleuri, quasi exempt de réminiscences guerrières (si on excepte le Cimetière Américain et le Carré Marocain) malgré la charge de son histoire, est un bourg accueillant qui aspire à la tranquillité (dommage que tant de touristes viennent la perturber!). En plein cœur, l'habit du château d'eau érigé vers le ciel sera prochainement revêtu d'une fresque pour égayer notre village."Est-ce vraiment nécessaire ?

Et puisqu'il faut conclure : « Les touristes, au gré de leurs parcours itinérants où cohabitent généreusement fleurs et douceur de vivre, partiront de ce pays Montais, nostalgiques, avec une seule envie : celle d'y revenir... » (Comme on les comprend!).

mercredi 30 novembre 2016

Justice en marche !




Voilà ce qui arrive aux mulots outrecuidants. Après s'être pris un coup de Lucifer qui ne l'a pas retenu, il est allé mourir à un pas de là. Curieusement, et malgré l'ampleur des dégâts, il ne semble pas que ses pareils pullulent comme ce fut le cas lors de leur raid de 2011 sur mes patates. Chaque jour apportait son lot de victimes. Celui-ci est la première mais je ne peux croire qu'à lui seul il ait pu engendrer telle catastrophe. J'attends donc la suite et, parodiant Horace, j'adresserai à ses semblables qui ont une teinture de latin l'avertissement suivant :

« Sic eat quicumque apodemus sylvaticus edet mala mea. »*

Ainsi meure tout mulot qui mangera mes pommes.

lundi 28 novembre 2016

On est bien mal hantés !

Ma maison normande est hantée. La nuit d'avant, j'ai entendu des bruits bizarres provenant du toit ou de l'espace compris entre l'isolation et la toiture. Rongeur ? Oiseau ? Revenant ? Comme toute personne raisonnable j'opte pour la troisième hypothèse et par conséquent je m'interroge sur les fantômes.

C'est un fait, bien des maisons sont hantées. Le problème est qu'elles le sont par des cons, des êtres bas du front qui pensent que c'est en emmerdant les braves gens qu'ils se verront délivrés de leur triste condition. Que dirait-on d'un détenu qui foutrait le bazar dans sa prison afin d'obtenir une remise de peine ?

Surtout que traîner des chaînes en criant de puérils « Hou ! Hou ! » vêtu de draps blancs ne présente qu'un intérêt bien limité. Quant à produire des bruits de grattements dans les combles comme fait le mien, la pitié veut qu'on ne s’appesantisse pas trop sur le côté pathétique d'une telle action.

Plutôt que de se contenter d'ennuyer les braves gens, il me semble que les fantômes feraient mieux de se rendre utiles et cela, de manière discrète. La colocation, qui est leur statut de fait, exige un minimum d'éducation. Vu qu'ils n'ont pas grand chose à faire de leur peau, pourquoi ne s'occuperaient-ils pas à rendre de menus services ? Il y a bien des choses que l'on peut faire la nuit sans trop déranger : mettre la table du petit déjeuner, préparer le café, faire les poussières, nettoyer les vitres, passer la serpillière, éplucher des légumes, faire mitonner daubes, pots-au-feu ou potées, etc.

Eh bien non. Ils préfèrent déranger ! Ne se rendent-ils pas compte que, plutôt que d'inspirer l'horreur et de rebuter les éventuels acheteurs, les maisons qu'ils hantent, grâces aux services qu'ils rendraient, prendraient de la valeur et qu'ils seraient ainsi assurés de bénéficier de présences constantes qui allégeraient leur sentiment de solitude. Reconnaissants, les propriétaires des lieux ne manqueraient pas de leur offrir des barres chocolatées ou tout autre présent susceptible de créer un sentiment de plaisir chez l'ectoplasme.

Si vous me lisez, chers revenants, tenez compte de mes conseils : vous aurez tout à y gagner et nous aussi.

dimanche 27 novembre 2016

Insoutenable !

Me voici depuis hier soir de retour en Normandie. Ma fidèle compagne m'avait devançé pour réchauffer la maison. Tout semblait bien aller... Et puis,ce midi, je lui ai demandé si une pomme saurait satisfaire son désir de dessert. La réponse étant positive, je me hâtai vers la cabane afin d'en ramener le goûteux fruit. Et là... Les mots me manquant, laissons place à l'image :



Vision insoutenable ! Voilà ce qu'il reste d'un plateau d'Elstar du jardin ! De certaines ne restent que des lambeaux de peau décomposés. D'autre sont rongées jusqu'au cœur. Toutes sont souillés par les excréments des barbares. Car aucun doute ne subsiste quant à l'identité des coupables : le crime est signé. Des centaines de crottes jonchent le fond de la cagette.

Souris ou mulots, les petits rongeurs vont payer leur forfait ! Pas de rémission ! Je les exterminerai jusqu'au dernier. Comme j'avais exterminé leurs devanciers bouffeurs de patates en décembre 2011. Pas de quartier ! Tant qu'une seule de ces créatures diaboliques osera s'aventurer chez moi, elle y trouvera sa juste récompense : une croûte de Pavé Corrézien l'attirera vers le piège qui d'un coup sec l'enverra voir si les pommes sont bonnes en enfer.

Je préfère prévenir les âmes sensibles que le spectacle d'une mort, même amplement méritée, choque que, tant que je n'en serai pas venu à bout, chaque matin me verra relever les cinq pièges que je viens de disposer. Leurs cadavres feront le bonheur des chats de passage. Vis-à-vis de ceux d'entre eux qui me liraient, je me montrerai loyal : voici le sort qui les attend. Leurs éventuelles invectives n'y changeront rien car je vais incessamment mettre dahlias et glaïeuls à l'abri du froid et de leurs incisives.


lundi 21 novembre 2016

Billevesées

Ainsi, M. Fillon bat ses compétiteurs à plate couture. Et le tout-media de tenter d'expliquer doctement ce qu'il n'avait pas prévu. Le grand vaincu, c'est bien entendu M. Sarkozy : son élimination rend la déculottée magistrale du favori des média moins apte à faire le buzz. En gros ce qui a provoqué la perte de l'ex-président, ce sont ses excès de langage : horrifié fut l'électeur de droite au sujet de la double ration de frites ! Avouez qu'il y avait de quoi !

Me trouvant en Limousin, je n'étais pas en mesure de voter. Y serais-je allé si j'avais pu ? Je n'en sais rien. Tout ce que je peux dire c'est qu'en aucun cas je n'aurais apporté mon suffrage à M. Juppé, candidat de la gauche. N'étant pas amnésique, je n'aurais pas non plus voté pour M. Sarkozy tant il s'était efficacement appliqué à décevoir les espoirs qu'il avait suscités lors de sa campagne de 2007. Restait M. Fillon dont un passage sur France Inter m'avait permis de découvrir qu'il était, ou du moins se déclarait, VRAIMENT de droite.

Reste un deuxième tour. On nous promet de voir ce qu'on va voir. Chacun va nettoyer qui sa loupe , qui ses lunettes et te va éplucher les programmes des deux concurrents au plus près. Les Juppéistes déclarent que, ce faisant, on se rendra compte que celui de leur champion est réalisable, porteur de progrès et de prospérité (youplaboumité!), bref que les yeux se dessilleront, tandis que la marmotte continuera d'envelopper le chocolat dans le papier d'alu. J'ai un peu de peine à y croire.

Ces merveilleuses « analyses » sont basées sur ce qui, à mes yeux, est une illusion à savoir que la France rêve d'être gouvernée au centre et même au centre-gauche et ce jusqu'au tréfonds de ce qui se croit être à droite. Dans ce cas on se demande pourquoi M. Juppé, malgré le soutien actif d'électeurs de gauche, n'est pas arrivé en tête. Parce que, voyez-vous, pour nos chroniqueurs politiques, ON NE PEUT PAS ÊTRE DE DROITE. c''est comme ça. Il peut arriver que, suite à une erreur de jugement ou à quelque rouerie, on s'égare à voter pour un homme ou une femme de cette tendance mais aux tréfonds de son être on ne saurait être que de gauche (plus ou moins modérée).

Admettons le second tour de la primaire de droite (et du centre) gagnée par M. Fillon. Que se passera-t-il alors ? Assisterons-nous à une tentative de récupération des épaves du juppéisme par un François Bahirohu faisant son dernier tour de piste ? Mme Le Pen verra-t-elle la partie droitière de son électorat, lassé par son populo-gauchisme, la déserter au profit de Fillon ? M. Macron finira-t-il par rassembler autour de lui autre chose que les media ? M. Hollande se représentera-t-il ? M. Mélenchon fédérera-t-il autour de sa personne suffisamment de nostalgiques de l'URSS pour arriver en 3e ou 4e position ? La magie médiatique nous sortira-t-elle un nouveau lapin de son chapeau à malices ? Autant de questions auxquelles je me garderai bien de répondre, surtout que, ces derniers temps, ma boule de cristal à tendance à s'opacifier.

vendredi 18 novembre 2016

Rapt (2)

Or donc me voici installé dans une chambre double où je fais le point : bien que l'après-midi se transforme en soirée, je n'ai rien mangé ni bu depuis bien avant l'aube, je n'ai pas plus de vêtements de rechange que de pyjama ni d'affaires de toilette et personne pour m'en apporter. Je ne sais pas combien de temps durera ma captivité. Verrai-je un médecin qui me renseignera sur ce point avant la nuit ? La suite prouvera que non. On se croirait chez Kafka. On me propose un goûter histoire de calmer ma faim : un problème résolu ! Pour tuer le temps, je regarde un peu la télé, et voilà que la porte s'ouvre et que, sur un fauteuil roulant, paraît mon codétenu, homme d'un âge certain.

Il n'est pas content, mais alors pas du tout. Il commence par dire que ce n'est pas sa chambre, que je ne suis pas son compagnon de chaîne, que n'importe comment on lui a promis une chambre individuelle, se plaint de ce que sa nuit précédente a été perturbée par le sale bonhomme qui lui tenait lieu de compagnie... Tout ça est bien encourageant... En fait, une fois calmé il s’avérera un bien brave homme et nous nous entendrons comme larrons en détention. Le temps passe annihilant tout espoir d'une visite médicale. Vient le temps du repas. J'avais beau m'attendre au pire, les plats servis dépassèrent de loin mes craintes. Je ne crois pas de ma vie avoir si mal mangé. Vers 8 heures mon compagnon éteint la télé et s'endort bien vite.

La nuit passera, tant bien que mal. Enfin, plutôt tant mal que bien. Au matin j'attaque ma énième grille de mots croisés (craignant un peu d'attente chez le généraliste j'avais apporté ma revue). Mon voisin, rasséréné par une longue nuit de repos, chante mes louanges aux gens qui lui téléphonent. Je reçois plusieurs appels (famille, amis facebook alertés par ma compagne) et se produit le miracle : entouré d'un interne, d'une infirmière et d'une secrétaire apparaît le chef de service.

Ses propos sont rassurants : en faisant parvenir jusqu'au ventricule défaillant, via veines ou artères, le bidule idoine qui par un petit choc électrique ramènera ledit ventricule à de meilleurs sentiments, je retrouvera bien vite un cœur de jeune homme et à moi les joies du marathon et de l’haltérophilie combinées. Toutefois, il me signale que ce genre de crises, avant que la médecine ne progresse, avait pour conséquence fréquente des hémiplégies. Il envisage de m'expédier à Limoges pour l'intervention ci-devant décrite mais je préfère attendre d'être rentré en Normandie pour ce faire. Il indique à l'interne qu'une échographie serait nécessaire et qu'une fois celle-ci faite, je pourrai sortir le lendemain !

Alléluia ! Sans être bons, les repas se font comestibles toutefois les éloges qu'en fait mon voisin me paraissent immérités.C'est à se demander ce que Madame son épouse peut bien lui servir ! L'après-midi passe, la soirée aussi. La nuit est agitée car mon voisin est pris de quintes de toux qui me réveillent puis me laissent en veille. Au matin, il se plaint d'avoir pas ou peu dormi. Sans doute qu'entre deux accès de toux il ronflait, histoire de donner le change... Mais passons. La matinée passe avec son électrocardiogramme, ses prise de tension et de pouls (lequel s'améliore) mais sans échographie. Le personnel interrogé se déclare ignorant du moment où elle aura lieu. Nouveau repas tout juste mangeable ponctué par les exclamations admiratives qu'il arrache à mon codétenu.

Je vais traîner dans le coin où l'on échographie : visiblement nul n'y officie. J'interroge la secrétaire qui me dit que le praticien devrait revenir vers 14 heures. Lassé de tourner comme un lion en cage depuis le matin et bien qu'on me l'eût interdit, je décide d'aller acheter des clopes en attendant ce retour. A 14 heures 10, la secrétaire m'annonce que dans 20 minutes on viendra me chercher. En fait l'attente durera presque deux heures durant laquelle on nous demandera de libérer la chambre (à la grande surprise de mon voisin qui, probablement effrayé à l'idée de retrouver la cuisine de madame, serait bien resté encore quelques jours), on me demandera d'y retourner, puis de la quitter à nouveau. Une brave dame finira par venir me chercher pour m'installer sur une table. Après une demie heure d'attente paraît le médecin, il m'échographie, trouve mon cœur fatigué, proscrit tout recours au tabac ou à l'alcool, avec pour effet de faire passer mon moral au niveau des chaussettes sans pour autant me donner la moindre envie de suivre ses avis.

Je récupère mon dossier, préviens ma compagne de de ma libération et, le cœur lourd, dans la nuit tombante, regagne Le Lonzac, me rends à la pharmacie récupérer les 8 médicaments prescrits. La puce de ma carte vitale est arrachée par la machine : décidément, ce n'est pas mon jour ! Seule joie : les dizaines de commentaires amicaux sur mon mur facebook.

Deux jours ont passé. Le moral est revenu. Je bricole à nouveau. Rendez-vous est pris avec mon cardiologue virois. On verra bien de quoi sera faite la suite...

jeudi 17 novembre 2016

Rapt (1)

On ne se doute de rien. Tout juste se sent-on très vite las, s'essouffle-t-on pour un rien, a-t-on le cœur qui bat la chamade en permanence. Alors on se dit comme ça « Et si on allait voir le bon docteur du village voisin ? On se ferait renouveler son ordonnance et comme ça, mine de rien, au cours de nos bavardages, on mentionnerait le problème, il vous ausculterait et il donnerait son avis sur la question... » On a parfois d'utiles conversations avec soi-même.

Donc, on compose le numéro du praticien, il vous répond et vous fixe rendez-vous dans l'heure qui suit. C'est rapide, net, efficace et pour tout dire Limousin. Le bon docteur renouvelle, ausculte et en conséquence vous conseille instamment de vous rendre directement au service des urgences de l'hôpital de Tulle, sans passer par la case départ ni toucher la moindre prime. Il rédige même un courrier à l'attention du cardiologue de garde. Inquiet, vous vous enquérez de la possibilité de vous voir retenu par son destinataire. On vous rassure. Quand bien même vous retiendrait-on ce ne serait que pour quelques heures, le temps de vous prescrire les drogues nécessaires à ramener votre cœur à la raison (laquelle est ignorée de la raison comme Blaise Pascal l'a écrit dans ses désopilantes Pensées). Confiant, vous prenez la route de Tulle, repérez l’hôpital, dont le parking est plein, finissez par trouver une place payante libre, en prenez pour 2 heures, et vous présentez aux urgences.

Et là, clac ! Le piège se referme. On vous fait patienter avant de vous mener à une chambrette où on vous prie de vous défaire de vos vêtements qu'on échange contre une chemise de nuit boutonnée à l'arrière et la série des épreuves commence. Au bout de quelque temps, un jeune homme vient vous voir et vous et vous fixe des électrodes tout partout afin de jouer à l' « Électrocardiogramme ». Mon score est excellent : 130 battements minute ! On m'annonce la prochaine visite du spécialiste qui sait. Une ou deux heures plus tard, il arrive, me pose quelques questions, et me dit qu'il va voir avec son service. Voir quoi, Dieu seul le sait .Deux heures plus tard, tel la sœur qui ne voyait rien venir (en fait, elle avait quand même l'avantage sur moi, Anne la veinarde, de voir le soleil poudroyer et l'herbe verdoyer tandis que moi,à part le plafond, je n'apercevais rien), je m'enquiers auprès d'une soignante de passage sur mon devenir. Je ne vais pas rester là, quelqu'un viendra me chercher pour m'amener au service de cardiologie. Je pense, fou que je suis, que c'est pour qu'on me donne une nouvelle prescription. Que nenni ! On m'installe dans un fauteuil, me roule jusqu'à l'ascenseur et m'installe dans une chambre dont l'autre occupant est momentanément absent. Vont suivre deux jours d'incarcération...

vendredi 11 novembre 2016

So long Leonard !


Leonard Cohen est mort. Dire que j'en éprouve une douleur intense serait faux. Je ne suis pas doué pour le deuil. Et puis quand vous avez 82 ans, que vous êtes très malade et que, dans une lettre poignante, vous l'avez annoncée prochaine, comment votre mort pourrait-elle surprendre ?

J'ai un temps été un fan, un inconditionnel. J'écoutais ses disques en boucle, attendais le nouveau avec impatience, apprenais ses chants par cœur. J'étais jeune. Ça m'est passé. La jeunesse comme le goût de la mélancolie. Que reste-t-il de nos vingt ans ? Pas grand chose ! Vu qu'on n'est pas amnésique, on se souvient mais ces remembrances sont des cadavres. Un peu comme à ces femmes qu'on croyait aimer à jamais, le temps fait qu'on se demande ce qu'on pouvait bien trouver à ses idoles de jeunesse. Brel m'emmerde, Barbara me laisse froid. Seul surnage le bon Brassens dont ma perception s'est transformée avec l'âge sans perdre en intensité.

La fascination qu'opéraient le mélancolique Leonard, le tonitruant Jacques, l'étrange Monique s'est muée en indifférence à mesure que s'éloignaient mon goût de la délectation morose, de la véhémence et du mystère. Le vieil homme d'aujourd'hui a du mal à se reconnaître dans le jeune qu'il fut sans pourtant le renier. D'ailleurs, hormis les « very best » d'Elton John et de Cat Stevens (et encore, tous les trente-six du mois), il n'écoute plus de disques, il en entend à la radio.

Leonard Cohen a physiquement disparu longtemps après qu'il eut quitté mon univers affectif. Restent présentes à ma mémoire certaines paroles de ses chansons. « I have tried in my way to be free* », moi aussi. Et j'y suis plus ou moins parvenu. Ce qui implique que se rompent des liens. Comme ceux qui m'attachaient aux chanteurs de ma jeunesse. Ma mémoire est peuplée de spectres. Un vrai cimetière. Ce n'est ni triste ni gai. C'est comme ça.

So long Leonard !

* « J'ai tenté, à ma manière, d'être libre »

jeudi 10 novembre 2016

Qui a bien pu élire Trump ?

Certains avancent que ce sont les petits blancs déclassés. D'autres qu'une majorité de gens des catégories supérieures lui ont apporté leur suffrage. Certains évoquent le vote des « ploucs » (un peu court dans un pays où la population est urbaine à plus de 80%). Ce qui est étonnant, c'est que l'on se pose la question et qu'on y réponde de manière à faire passer l'électorat « populiste » (ou de droite traditionnelle) comme forcément composé de tristes abrutis bas du front.

Pourquoi se poser la question de la pertinence d'une telle interrogation ? Eh bien parce que les réponses qu'on y apporte ont pour effet de dessiner en creux le portrait de l'électeur de gauche : un homme ou une femme parfaitement à leur aise dans la société, d'une finesse d'esprit remarquable, urbains, supérieurement instruits, etc. Moi je veux bien. Seulement, réunir une majorité de suffrages à partir de tels critères me paraît difficile, voire impossible. L'électorat de gauche est largement aussi bigarré que celui du camp adverse. S'il comprend , bien sûr, les bobos, ceux-ci ne constituent que la partie émergée de l'iceberg du vote « progressiste », celle qu'on voit, qui prend la parole. Le reste, je crains qu'il ne compte en ses rangs pas mal de déclassés, de bas du front, de ploucs, d'assistés qui savent de quel côté leur tartine est beurrée, de médiocres qui tirent de leur adhésion moutonnière à la doxa naguère en vogue un sentiment de supériorité, etc.

Pour en revenir à l'élection étasunienne, on nous présente d'un côté un ramassis de déclassés imbéciles autant que haineux et de l'autre des gens biens sous tout rapport. Partant, la quasi-totalité des « Afro-américains » (terme curieux vu qu'on ne saurait l'opposer aux Euro-américans ou à toute autre combinaison continentale) qui a voté Clinton ne saurait compter parmi ses rangs que des individus d'élite dont il serait inutile de scruter les motivations.

Une autre question se pose : avant qu'une vague populiste ne déferle sur les nations occidentales, pour qui votaient les abrutis sinon pour les partis « honorables » ? A moins que la « crise » ne les ait soudainement transformés ? En ce cas comment expliquer que tous n'aient pas été touchés ?

Il me semble que la réponse n'est pas à chercher dans les frustrations créées par les difficultés matérielles mais plutôt dans le refus d'un système idéologique qu'à tort ou à raison de plus en plus de gens affichent quels que soient leur niveau de réussite sociale ou d'éducation. Si les idées de droite progressent c'est que celles de gauche reculent, que leur pouvoir de conviction s'émousse, que ses grands prêtres voient fondre le nombre de leurs fidèles. Plutôt que d'invectiver les renégats, la gauche ne devrait-elle pas revoir les fondamentaux de son discours, réaliser que son statu quo idéologique finira par l'amener à prêcher dans le désert ?

Hélas pour elle, elle semble préférer le déni de réalité à la moindre remise en question. Son politiquement correct lasse-t-il ? Elle le renforce. Des millions de Français sont-ils au chômage ? Elle ouvre les frontières. Ses réformes sociétales ou sociales exaspèrent-elles de plus en plus de monde ? Elle en concocte de plus hardies. Etc.

Pour répondre à ma question-titre, il me semble que la réponse est simple : une partie suffisante du peuple américain.

mercredi 9 novembre 2016

Surprise, surprise !

Soyons sérieux. Depuis des semaines on ne cessait de nous répéter que le résultat de l'élection Étasunienne serait serré. Moi, quand on me dit serré, je comprends qu'on est en situation de voir l'un ou l'autre candidat être élu, que rien n'est certain. Eh bien j'avais tort. En fait, serré, ça veut dire que Mme Clinton va gagner haut la main. Du coup, quand le résultat semble indiquer qu'elle ne serait pas élue (un commentateur de France Inter, avec cet humour involontaire qui fait tout le sel de cette merveilleuse station, déclare que « La victoire de Donald Trump n'est pas encore acquise mais on ne voit pas comment Hilary Clinton pourrait combler son retard »), on parle de « coup de tonnerre », de « tremblement de terre » ! . Rien moins ! De qui se moque-t-on ?

Radio bolcho (alias RSC, alias France Inter) en est toute chamboulée. On avait prévu une nuit de liesse, convoqué le ban et l'arrière-ban des anti-Trump, le champagne démocratique s'apprêtait à couler dans les flûtes citoyennes et patatras ! Ces anti-capitalistes rabiques ont l’œil rivé sur les cours des bourses dont la baisse souligne les effets désastreux de cette élection-non-acquise. Ils interrogent des démocrates en pleurs, soulignent qu'au Texas on aurait moins voté Trump que Bush, bref, on tente de se consoler d'un cataclysme non-encore-confirmé.

Ainsi, le fameux scrutin serré n'était qu'un attrape-couillons. C'était joué d'avance. Non seulement on faisait de la propagande en faveur de Mme Clinton mais on y croyait ! « Spécialistes », « experts », boursicoteurs, journalistes, politiques, tout ce qui s’autoproclame l'« élite » s'est foutu le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Avec force trémolos dans la voix, ils constatent le rejet dont ils font l'objet tout en gratifiant au passage ceux qui ne les suivent pas des qualificatifs de « haineux », « aigris », « revanchards », « racistes », « déclassés », « laissés pour compte », etc. Bref, on fait dans le fair-play...

Je ne peux que rire à l'avance de ce que pourra être le message de félicitations que notre estimé président devra bien adresser à M. Trump quand il n'a pas hésité à proclamer publiquement le dégoût que ce dernier lui inspirait. Ce pauvre M. Hollande a beau ne pas être à un ridicule près, ce devrait être croquignolet. Vous me direz que ce que peut bien penser et dire un discrédité président français, ne doit pas réveiller un président américain la nuit...

Après le Brexit et l'élection Étasunienne, on se demande quelle sera la prochaine surprise qui viendra bouleversifier nos « élites »...

J'ai supprimé ma "dernière minute" vu que Mme Clinton a reconnu sa défaite.

mercredi 2 novembre 2016

La chasse à la châtaigne

Un des grands plaisirs de l'automne consiste à faire griller des châtaignes, Que ce soit dans l'âtre ou sur votre gazinière, bien vite votre logis s'emplit d'une douce odeur de châtaignes grillées (ou de gaz en cas de piezo défectueux). Le mieux est d'organiser une soirée châtaignes avec de bons amis. Ainsi,on renoue avec ces veillées de jadis où les vieux racontaient pour la énième fois des anecdotes auxquelles la répétition ne retirait rien de leur intérêt vu qu'elles en étaient totalement dénuées au départ. Mais bon, en ces temps d'avant Hanouna, on meublait avec ce qu'on avait.

Hélas, comme bien des activités humaines, il faut pour pouvoir s'y livrer remplir certaines conditions : bénéficier d'un appareil de cuisson au gaz ou d'un âtre, posséder une poêle spéciale et se procurer des châtaignes. La poêle à châtaigne présente la particularité d'être percée de trous, ce qui la rend inadaptée à bien d'autres cuissons comme, par exemple, celle de l'omelette. Faire construire un âtre rien que pour quelques soirées par an, n'est peut-être pas très rentable. Contentez-vous alors de saloper votre plaque de cuisson au gaz.

Pour ce qui est des châtaignes, la saison venue, vous en trouverez dans le commerce. Seulement vous vous priveriez des ineffables joies que procure leur chasse. Bien qu'elle se fasse au péril de votre vie quand pour vous rendre sur son lieu vous utilisez un véhicule quelconque ou que vous y allez à pied (les victimes de la route sont en augmentation!), c'est une fois arrivé que les véritables difficultés commencent. Il vous faut avant tout savoir identifier l'arbre à châtaignes. En effet, si vous cherchez ce fruit sous un chêne vous ne récolterez que des glands, fruit dont le goût est très différent. Une fois l'arbre repéré, évitez de marcher sur les mains ou de quitter vos chaussures car pour une raison qui m'échappe, le Créateur a jugé utile de l'entourer d'une bogue hérissée de piquants fort désagréables pour les paumes et les plantes de pied sensibles. Selon certains, la bogue protégerait la châtaigne des agressions sexuelles de hérissons pédophiles, daltoniens, myopes et libidineux. Seulement, ça ne tient pas, car sans la bogue même le plus abruti des hérissons ne saurait confondre ce fruit avec un de ses jeunes semblables.

Donc, il faut sortir le fruit de la bogue sans trop se piquer les doigts. Ou se contenter de châtaignes bien mures sorties de leur enveloppe. Dans cette dernière, on trouve 2 ou trois châtaignes. S'il n'y en à qu'une, vous êtes en présence d'un marron. A ne pas confondre avec le marron d'Inde qui est au marron ce que le cochon du même nom est au porc et la dinde à rien du tout.

La châtaigne se récoltant à l'époque de la chasse, évitez de trop vous enfoncer dans les bois à sa recherche. Si la nature vous a doté d'un corps trapu, d'un visage hirsute et que vous portiez des vêtements sombres, quelque chasseur pourrait vous prendre pour un sanglier dans la pénombre des frondaisons sans qu'on puisse vraiment lui en faire reproche. Restez donc à l'orée, on n'a qu'une vie.

Si vous suivez mes conseils, vous pourrez comme moi en une petite heure ramener un sac garni de 5 kilos de châtaignes :



Et comme moi, vous vous demanderez : « Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toutes ces châtaignes ? »

vendredi 28 octobre 2016

Tailler un tilleul n'est pas qu'une allitération !

Me voici de retour en belle Corrèze depuis deux jours bientôt. Il y fait beau bien qu'un peu frais. Ça change des brumes normandes ! Profitant des quelques jours de grand beau temps prévus, j'ai décidé de commencer cette nouvelle campagne de travaux par ceux du jardin. La première corvée que je me suis imposée fut la taille du tilleul. Pour plusieurs raisons je l'abordais avec un enthousiasme mitigé. La principale étant l'agrément qu'on trouve en été à profiter de son ombre. Accessoirement, j'appréciais également sa majesté. Seulement, il assombrissait la maison et surtout à l'automne ses feuilles avaient tendance à boucher les gouttières. M'étant vu assurer que bien vite les branches repousseraient sans atteindre trop rapidement le gigantisme où trente ans de négligence les avaient amenées, je passais à l'action. Me saisissant de ma fidèle tronçonneuse et à l'aide d'une échelle et de deux escabeau, je m'y attelai donc.

Le principe est simple : il s'agit de couper l'ensemble des branches près de leur base afin que de nouvelles viennent les remplacer. La mise en œuvre est plus complexe, car les branches maîtresses du vieil arbre forment un embrouillamini rendant difficile l'accès aux branches secondaires et la coupe d'icelles parfois bien malaisée. De plus, il n'est pas toujours évident de déterminer leur point de chute. J'en reçus une sur la tête et m'en trouvai tout chamboulé, pas dans mon assiette. Je ne tardai pas à réaliser l'origine de mon trouble : lors de sa chute la branche avait emporté mes lunettes. Chercher celles-ci dans l'amas de feuilles qui couvre la terrasse n'était pas évident et je ne tenais pas à les piétiner. Heureusement, dans ma grande prévoyance, j'avais pensé à me munir d'une autre paire qui me permit de les retrouver. Le plus pénible fut de trouver le moyen de s'approcher suffisamment de certaines branches afin de s'y attaquer sans trop de risques. La tronçonneuse est certes un bel outil, mais elle est gourmande de viande... Une autre corvée fut d'évacuer les ramures . Entre tenir un outil pesant à bout de bras juché sur une échelle ou un escabeau dont un espère, malgré les inégalités du terrain, qu'ils s’avéreront stables et débarder de longues branches parfois relativement pesantes, on fatigue vite.

Mais trêve de jérémiades, voyons le résultat d'un jour et demi d'efforts entrecoupés de pauses : L'arbre est taillé,



Les branches sont rangées en l'attente de se voir transformées en fagots et rondins au printemps prochain.


Cet après-midi, je débiterai les troncs d'arbres précédemment coupés, après une sieste bien méritée. Elle est pas belle, la vie ?

mardi 25 octobre 2016

Rions avec Mme Hidalgo !

Pas plus tard que ce matin, France Inter m'apprend qu'à Paris existe une brigade spéciale chargée de réprimer les incivilités. Ferait-on enfin quelque chose ? Les sauvageons devraient-ils payer leurs gamineries ? Que nenni !

En fait, les agents en question seraient chargés de verbaliser des incivilités bien plus graves comme le jet de papiers ou de mégots sur la voie publique. Les contrevenants se verraient infliger une amende dissuasive de plusieurs dizaines d'Euros. Certains membres de la brigade seraient en civil pour mieux surprendre les mal élevés. Moyennant quoi, Paris sera toujours Paris, la plus belle (et la plus propre) ville du monde (comme le chantait si bien M. Chevalier). Je comprends ce souci et même je l'approuve. Seulement, il faudrait un peu de cohérence.

Je regardais tout à l'heure une vidéo montrant la Place de Stalingrad et l'avenue de Flandres où se sont installés des camps sauvages de « migrants ». Sans vouloir critiquer ces braves gens, au vu des images, il semblerait qu'il arrive, exceptionnellement bien sûr, qu'ils se montrent quelque peu incivils et souillent les abords de leur résidence ce qui constituerait une source non négligeable de profit pour la ville en cas de verbalisation.

Et pourtant il semble que ces lieux ne figurent pas dans les priorités de la brigade. Se pourrait-il, mais je n'ose y penser, que comme dans le cas de la circulation, on ne harcèle le citoyen (plus ou moins ) normal tout en fermant les yeux sur les exactions d'allogènes aux comportements totalement inadaptés à la société et à l'ordre qu'on est censé défendre ? Démarche qui s'inscrirait alors dans le droit fil de ces politiques socialistes qui nous font tant rire (jaune).

lundi 24 octobre 2016

Vers un nouveau mode de désignation des élus ?

J'apprends avec horreur que M. Coppé s'est lourdement trompé sur le prix du pain au chocolat lors d'une émission de radio ce matin ! Il l'évaluait à 10 ou 15 cents ! Vous vous rendez compte ? Comment un homme qui ne connaît pas une chose aussi fondamentale pourrait-il aspirer à une fonction politique quelconque ? Ne doit-on pas voir là la preuve que nos élites sont complètement déconnectées de la VIE RÉELLE ? N'y a-t-il pas là matière à émouvoir nos media ?

Curieusement, en y réfléchissant, je me suis rendu compte que moi non plus je n'avais pas la moindre idée du prix de cette viennoiserie. Il faut dire que j'en achète rarement et que quand il m'est arrivé d'en acheter, ça n'a pas fait pas partie des événements marquants de ma vie, de ceux qui m'ont laissé un souvenir impérissable. Poussant plus loin la réflexion, je me suis aperçu, alors que je fais souvent l'emplette de nouilles, de plaquettes de beurre, de steaks, ou de pommes de terre, je serais bien en mal d'en préciser le prix. Non que je sois indifférent au coût des choses mais parce que je fais toujours mes courses dans le même supermarché et qu'entre les produits qu'il propose je choisis celui qui me paraît le plus intéressant en fonction de mes critères. Je suis donc moi aussi déconnecté de la VIE RÉELLE. J'en conclus que le scandale de ce matin ne suffirait pas à me détourner d'un vote Coppé si d'autres raisons m'y incitaient.

Toutefois, si ce genre de connaissances est d'un tel intérêt, ne devrait-on pas remplacer les élections par des quiz sur le prix de divers produits et services ? Au lieu d'interroger les politiques sur des questions budgétaires et autres « réalités » économiques ou sociétales, on leur demanderait le prix moyen du kilo de poireaux, celui d'un paquet de lessive, du remplacement de la courroie de distribution sur une Clio III ou d'un train de pneus sur une Bentley Continental GT, voire d'une turlute dans la forêt de Sénart par temps pluvieux. Celui qui s'en tirerait le mieux serait élu après examen de ses réponses par un collège d'experts indépendants. Bien entendu, les gros candidats seraient avantagés car des équipes de conseillers leur prépareraient des fiches et certains crânes d’œuf éblouiraient le populo en lui assénant une liste exhaustive des prix du dos de cabillaud dans plusieurs centaines de localités. « Voilà un gars qui connaît son boulot ! » s'extasierait-on dans les chaumières...

Tout cela n'est-il pas grotesque ? Seulement, vu que de plus en plus on demande à tout candidat à la présidence d'être capable de répondre, chiffres à l'appui, à toute question portant sur des sujets souvent secondaires comme si cette fonction devait être tenue par un homme orchestre connaissant le détail du moindre dossier, il me semble que nous sommes déjà bien engagés sur la route du n'importe quoi pseudo-technocratique.

A mon sens, un candidat à la présidence digne de ce nom ne devrait se soucier que des grandes orientations qu'il entend donner à la politique du pays, laisser à ses futurs ministres le souci de leur mise en œuvres et aux techniciens et autres comptables le soin des détails. Évidemment, cela supposerait qu'ils aient des idées et des projets (autres que celui de se faire élire) et qu'ils s'adressent à un peuple un peu moins abruti. On n'a que les dirigeants que l'on mérite et, vus ceux qu'on se donne, on ne doit pas mériter grand chose.

dimanche 23 octobre 2016

Pompéi

Je souhaiterais aujourd'hui vous entretenir de Pompéi. Curieuse destinée que celle de cette ville disparue sous plusieurs mètres de sédiments volcaniques au premier siècle de notre ère et redécouverte par hasard lors du creusement d'un canal plus de 15 siècles plus tard. Retracer l'histoire de la ville, de sa découverte et des fouilles qui la suivirent serait fastidieux et par cette grise journée d'octobre, je m'en garderai bien, ne serait-ce que parce que mes lecteurs sont tous d'insondables puits de science que d'inutiles rappels lasseraient. Ce dont j'aimerais traiter c'est de l'empreinte que cette ville a laissée dans la chanson.

L'irremplaçable Joséphine Baker, dans un inoubliable succès, ne déclara-t-elle pas n'avoir que « deux amours, Pompéi et Paris » ?

Plus près de nous, Enrico Macias, barde pataouète, chanta avec des trémolos dans la voix «  Ah qu'elles sont jolies les filles de Pompéi (Laï laï laï laï laï laï laï laï laï laï) ».

Dans une autre chanson, plus pathétique cette fois, ne déclara-t-il pas :

« J'ai quitté Pompéi
J'ai quitté ma maison
Ma vie, ma triste vie
Se traîne sans raison

J'ai quitté mon soleil
J'ai quitté ma mer bleue
Leurs souvenirs se réveillent
Bien après mon adieu

Soleil! Soleil de Pompéi perdu
Des villes blanches que j'aimais*
Des filles que j'ai jadis connues »

Certaines mauvaises langues ont insinué que le bel Enrico aurait éhontément pompé (sans i) ces paroles chez Pline l'Ancien, lequel, comme chacun sait, fréquentait avec assiduité les boxons pompéiens dont il apprécia la grâce des pensionnaires jusqu'au jour de sa tragique disparition. En fait il n'en est rien car c'est en vain que l'on chercherait dans les écrits des Pline des passages qu'une traduction, même inspirée, pourrait rapprocher de ces trésors de notre répertoire. Au passage, je m'interroge au sujet d'une incohérence dans la dénomination des Pline. A « l'Ancien » on aurait pu opposer « le Nouveau » ou au « Jeune » « le Vieux ». Mais ne nous perdons pas en vaines ratiocinations...

Nos cousins d'Outre-Atlantique ne sont pas en reste, quoiqu'on constate parfois une certaine confusion entre Campanie et Québec comme en témoigne ces paroles de Gilles Vigneault : « Pompéi, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver, etc. »

On pourrait multiplier à l'infini les mentions de cette ville et ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Il se peut même qu'un jour je m’attelle à la rédaction d'un docte ouvrage sur la question. Je m'abstiendrai donc d'en trop dévoiler la teneur.

* i.e. : Herculanum et Stabies