samedi 21 septembre 2013

Des Afro-Américains et autres foutaises langagières



Nous étions dans la salle des profs de mon école londonienne et avec  A, que je ne savais pas encore destinée à  devenir ma compagne durant  trois longues (et souvent pénibles) années, nous parlions littérature. Bien qu’ayant atteint la quarantaine, allez savoir pourquoi, j’avais conservé une nette tendance à accorder grand crédit aux goûts littéraires des jeunes femmes d’une vingtaine d’années  à forte poitrine.  C’est alors que le terme Afro-Américain  résonna pour la première fois à mes oreilles dans sa version anglaise. Les Afro-Américains avaient, selon A, produit  une littérature des plus passionnantes.  J’en fus ravi pour eux tout en me demandant quel  pouvait bien être ce peuple bi-continental dont j’ignorais jusque là l’existence et encore plus le talent littéraire. Obligeante, A, qui devait sentir poindre en elle un certain intérêt pour le Français entre deux âges, me proposa de me fournir une liste d’ouvrages appartenant à ce courant fertile. J’acceptais volontiers, tant il est agréable et utile de s’instruire auprès de certaines personnes. Le lendemain, femme de parole, elle me remit la liste convoitée et je me rendis compte qu’y figuraient des titres et des auteurs que j’avais déjà lus, mais que ma grande ignorance des modes langagières anglo-saxonnes, m’avaient fait considérer comme des ouvrages écrits par des Noirs américains. Je fis celui qui découvrait tout afin de ne pas passer pour un gros bof aux yeux d’une relation prometteuse.

J’ai remarqué depuis que depuis quelque temps, cette lexie avait été traduite en français. Ce qui est bien étrange. S’il y a des Afro-Américains, pourquoi ne parle-t-on pas d’Euro-Américains, d’Asiato-Américains, d’Océano-Américains, de Sud-Améro-Américains et,  dans le cas des Amérindiens d’Améro-Américains ?

Il est probable que le terme Afro-Américain est utilisé en France par de braves gens qu’une référence à la couleur noire dérangerait. Pourtant, en accolant un adjectif rappelant le continent d’origine à celui de la nationalité il me semble que l’on introduit comme une sorte de doute sur l’appartenance réelle et totale des individus concernés à la nation en question. A l’idée de qui viendrait-il d’appeler nos compatriotes antillais des Afro-Français ?  Ce serait probablement  jugé discriminatoire par ceux-là même qui par snobisme et croyant se montrer délicats utilisent sans vergogne le terme importé des USA.  Ceux qui parlent de Néo-Français sont très mal vus des antiracistes : dès qu’on est Français, on l’est à part entière sans distinction de race, d’origine ou de préférences en matière de poitrine féminine, non mais !

22 commentaires:

  1. En France, on a un mot pour ça: diversité visible. Il désigne tous ceux dont la couleur de peau laisse supposer que leurs origines ne sont pas hexagonales. (cf "délit de faciès")

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  2. Passionnant votre texte, mais vous ne précisez pas son tour de poitrine ni pourquoi les trois années furent pénibles. La poitrine était-elle trop volumineuse pour vos petites mains délichates?
    Jard

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    1. Vous êtes bien curieux, Jard ! Curieusement, je n'ai pas pensé à en prendre la mesure. Pour ce qui est de la pénibilité, elle venait du caractère de la jeune personne que je qualifierais volontiers, si nous n'étions entre gentlemen, d'emmerdeuse.

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  3. Les Euro-Américains sont appelés caucasiens par les Américains, terme très moche qui commence à arriver en France via les éries américaines abominablement traduites

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    1. Caucasien, oui. Ils employaient également ce terme en Angleterre.

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    2. Trois ans pour découvrir que c'était une dame au caractère pénible? Ou vous étiez amoureux et il vous a fallu ce temps pour vous en détacher?
      Cela m'intéresse, en partie parce que j'ai vécu à peu près la même expérience et parce que l'on devient amoureux ou est attiré par quelqu'un que l'on ne connaît pas et cela me bloque aujourd'hui.
      Jard

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    3. Votre commentaire est à côté de la plaque. Vous savez, il y a beaucoup de gens qui passent leur vie avec des emmerdeuses. Il faut croire qu'elle ont d'autres qualités...

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  4. "A l’idée de qui viendrait-il d’appeler nos compatriotes antillais des Afro-Français ?" Ce sont les beurs que l'on devrait plutôt appeler Afro-Francais, si je suis votre raisonnement -enfin, celui que vous dénoncez.

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  5. J'irais même jusqu'à dire "affreux-français" n'était l'opprobre éternel que je risquerais de jeter à un blog qui ne mériterait en aucun cas pareille mésaventure.
    Amitiés.

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  6. Je m'en fous de vos histoires de cul,je veux savoir ce qu'est devenu Mr+ de chez bahlsen

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    1. Il ne s'agit pas d'histoires de cul mais de considérations linguistiques, soyez plus attentif !

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  7. La petite anglaise, est elle afro-américaine?

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  8. La petite anglaise, est elle afro-américaine?

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  9. @ Grandpas et Michel : Non, tout à fait Anglo-Anglaise !

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  10. Personnellement, je pense que les Blancs sont discriminés chaque fois qu'on ose dire que le président Obama est Noir, alors que sa mère est une White Anglo Saxon Protestant et que d'autre part chacun sait bien qu'une blanche vaut deux noires.

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    1. C'est vrai... Dès qu'on a une goutte de sang noir on le devient. Un métis n'est jamais blanc.

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    2. et quand on a des millions de gouttes d'alcool dans le sang on est complètement noir.

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  11. Je crois que la jeune A. venait originellement d'un grand continent aujourd'hui disparu nommé Disiaque.
    Elle était donc Afro-...
    D'où les 3 ans, malgré son caractère d'emmerdeuse

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