J’ai retrouvé ce
texte dans un coin bizarre du net : le Forum psychologie de Doctissimo.
Quelqu’un s était permis de l’y publier il y a 5 ans alors que je l’avais
écrit sur un site dédié à mon cher Romain Gary et qui a depuis disparu. S’il pouvait donner l’envie à quelqu’un de
lire un de mes romans préférés…
Jean, un jeune autodidacte qui biberonne au dictionnaire,
taxi et bricoleur de ses états, nous conte l'histoire de Salomon Rubinstein,
quatre-vingt-quatre ans, enfant prodige raté reconverti dans le prêt-à-porter
et amoureux d'une jeune écervelée de soixante-cinq ans, Cora Lamenaire
ci-devant chanteuse réaliste, de son plus-en-état.
Ils ont tous deux connu les aléas de la guerre : lui, caché
dans une cave pour persécution, elle au bras d'un voyou gestapiste par amour.
Avant, ils étaient ensemble. Elle l'a « oublié » pendant quatre ans.
Lui non plus. D'où rancune. Et ça fait trente cinq ans que ça dure ! Une sacrée
histoire d'orgueil .
Pour sortir de là, il faudra l'habileté démoniaque
d'Ary-Gajar. Salomon va se servir du gars Jeannot comme d'un appât-révélateur
qu'il tend à la Cora. En quoi ça consiste au juste ? Comptez pas sur moi pour
vous l'expliquer. Allez-y voir vous-même. Parce que le dénouement de l'intrigue
n'est pas ce qui importe. La midinette en vous sera comblée, ça je peux vous le
dire. Ce qui compte, c'est que l'auteur fait montre tout au long de l'ouvrage
d'un parfait équilibrisme.
Le sujet, c'est la
vieillesse. La décrépitude. La mort. Qui rendent tout le reste vain. Qui créent
l'angoisse (ou pétoche). Inévitables. Irrémédiables. Et face à ça, un Don
Quichotte octogénaire en costume prince-de-Galles qui ne veut rien savoir, rien
comprendre, rien abandonner. Un réac de la vie qui s'accroche à son privilège
avec toute l'énergie de l'espoir. Le jeune Jean en est parfois malade ! Il y a
de quoi. Mais que ça lui plaise ou non, c'est l'espérance qui l'emportera.
Deux ans avant de nous tirer sa révérence, Roman Kacew nous
avait fait ce cadeau. A mon sens le plus beau de tous : un cocktail détonnant
où se mêlent subtilement la profondeur de la réflexion, l'inventivité
langagière d'un Ajar à son meilleur et tout l'humour du monde. Un livre triste
à pleurer de rire. Un vrai livre de vie.
Il est beau votre texte, je comprends qu'on vous l'ait chouravé. Vous donnez envie de lire le bouquin, je vais m'y employer vu que je l'avais loupé... dans le cas contraire, je m'en souviendrais.
RépondreSupprimerAmitiés.
Cela ne vous surprendra pas que je n'aie pas lu ce livre.
RépondreSupprimerPourtant j'ai un souvenir très vivace de Romain Gary à côté de qui nous étions assis, mon mari et moi, sur cette terrasse d'un petit café de Venise.
C'était la fin de l'après-midi, il était en compagnie d'une très jeune femme, et ils discutaient du concert auquel ils pourraient éventuellement se rendre dans la soirée.
Il portait un costume clair et un Panama qui lui donnaient cet air d'élégance qui l'aurait fait reconnaître entre mille.
Il ne s'est pas douté que nous l'avions reconnu.
Bonjour Monsieur,
RépondreSupprimerVotre souhait est exaucé, puisque je viens à l'instant de finir ce merveilleux roman . Je me permets d'en extraire une phrase prononcée par le personnage central dans les toutes dernières pages :" car il y a de la flamme dans l'oeil des jeunes gens , mais dans celui du vieillard il y a de la lumière "... Probablement du genre de celle, si rare, que des blogs tels que le vôtre entretiennent. N'y voyez aucune allusion à votre âge que j'ignore totalement -:) Avec tous mes remerciements pour ce conseil de lecture ! Lionel GENTY