mardi 14 août 2012

Tranquilles pour quatre ans !





Il paraît que les Français sont souvent pessimistes. Parce que la crise et tout ça. Et puis il y a les  nouvelles, généralement  mauvaises : guerres, paix, racisme, antiracisme, pédophilie, pédophobie, grèves, reprise du travail, licenciements, embauches, délocalisations, relocalisations, montée du FN, élection de Hollande etc. Ma liste des mauvaises nouvelles est loin d’être exhaustive. J’ai simplement pris soin d’y respecter la diversité des points de vue. Il ne faudrait pas oublier que ce qui apparaît catastrophique à l’un paraît salutaire à l’autre.

Lorsque, avant hier, se sont terminés les jeux olympiques, pour moi, ce fut une excellente nouvelle : depuis quinze jours on nous tannait avec  la victoire de Trucmuche ou celle de Machin. Eh bien, c’est fini. Et pour quatre ans. Vous vous rendez compte ? Quatre années de trêve ! Si tous les sujets qui me gonflent  offraient ce genre de répit, ce serait le rêve. 

Je dois vous l’avouer : j’ai une sainte horreur du sport. Depuis toujours. Question de nature. Déjà tout petit je préférais aux jeux bruyants la tranquillité de la lecture. J’étais plus heureux seul dans mon  coin avec un bouquin qu’à courir derrière une baballe. Et en plus je n’étais pas doué pour ça. J’étais carrément nul dans tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un exercice sportif.  Oh, j’ai bien fait, de temps à autres un peu de natation ou de marche dans le cadre d’une remise en forme mais qui n’a pas ses faiblesses ? Ça n’a d’ailleurs jamais duré longtemps.

Le sport me paraît parmi la multiplicité des activités plus ou moins futiles qui occupent l’humain celle qui décroche le pompon. Courir quand on n’a rien d’urgent à faire, personne à attraper et que personne ne vous poursuit me paraît ridicule. Monter des côtes à vélo pour avoir le plaisir de les redescendre n’est guère mieux. Sauter en l’air quand il n’y a rien à saisir, nager à toute vitesse dans une sorte de bocal oblong quand on n’est tombé d’aucun bateau et qu’aucun requin ne s’annonce, jeter au loin un javelot quand aucun ennemi ne vous menace, courir en zigzags derrière une baballe qu’on n’aurait aucun mal à mettre dans le filet que l’on vise si en face d’autres  abrutis ne tentaient (allez savoir pourquoi ?) de vous en empêcher, essayer d’envoyer au tapis à coups de poing un adversaire à l’heure où on peut se procurer une  kalachnikov  pour une poignée de cerises, tout cela et le reste me paraît bien vain.

Admettons que cela distraie. Après tout, en période de paix, il faut bien que les agités s’occupent. Mais il y a pire : les spectateurs ou supporters. Des voyeurs généralement braillards qui ressentent les « victoires » de ceux qu’ils observent comme si elles étaient les leurs. Ils en crient, ils en pleurent, ils en exultent. Alors qu’ils n’y sont pour rien. Parce qu’en plus, les agités sportifs n’ont qu’une idée : gagner. Quand ils y parviennent, ils sautent en l’air, pleurent de joie, se mettent à hurler ou font des gestes  bizarres.  Imaginez un physicien  apprenant qu’on lui a attribué le prix Nobel et qui se comporterait de la sorte !  On le penserait digne du cabanon plus que de la récompense !

Même quand il n’y a pas compétition le sport m’ennuie en ce qu’il ne sert à rien sinon à se maintenir en forme du moins à doses raisonnables. Je ne conçois l’effort physique que lié à un résultat tangible. Je bêche le jardin en vue de récoltes futures. Je marche à grands pas derrière ma tondeuse afin que la pelouse ne se transforme pas en jungle. Je soulève des plaques de plâtre pour en habiller les murs. Faire l’équivalent pour rien ? Non merci.

On me dira dépassement de soi (faut-il pour ce faire mettre préalablement son clignotant en action ?), beauté du geste, gratuité, sens de l’effort, que sais-je encore… On pourra me dire tout ce qu’on voudra, ça ne changera rien : le sport continuera de m’emmerder.


Et écrire des conneries sur un blog, comme vous le faites, ça sert à quelque chose, peut-être ? La réponse est bien évidemment non. A part m’offrir l’occasion de trouver une formule, de tenter la phrase élégante ou amusante et éventuellement de faire partager le plaisir que j’en retire  à quelques lecteurs ça ne sert strictement à rien. Même pas comme l’insinuent certains à pousser des abrutis à passer à l’acte à force de répandre des idées malsaines (comme si ce qu’ils écrivaient convertissaient d’autres abrutis à pratiquer l’imbécilité militante et la haine de soi). C’est mon genre de futilité. Ça se pratique dans le calme, loin du bruit, de la foule, en toute sérénité. Chacun ses marottes…

17 commentaires:

  1. Oh oui!
    Les jeux sont finis! Vive les jeux!
    Quoique ça en parle encore pas mal.
    Encore une petite semaine d'enfumage, et retour à la réalité pour le gouvernement.
    Je trouve qu'il est moins ennuyeux de le pratiquer que de le regarder.

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    1. N'étant ni pratiquant ni spectateur, je ne saurais dire...

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  2. Attendez Pierre, nous allons avoir droit à un grand moment : Molle Glande veut assister aux jeux paralympique. Dans le genre ton sur ton, ça promet de beaux moments de tv.

    Sinon concernant le sport, pas mieux que notre hôte. J'ai faite mienne la recette de longévité de Winston Churchill : "cigars, whisky and no sport".

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    1. Dans le genre ton sur ton [...] : joli !

      Sinon, d'accord avec Pangloss, ci-dessous.

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    2. Très bonne blague qui m'a inspirée un détournement.

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    3. Sir Winston était un grand homme.

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  3. Tranquille pour quatre ans! Pauvres naïfs! Et les Jeux d'hiver?

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    1. Les jeux d'hiver auront bien lieu mais pour ceux d'été : 4 ans de répit quand même.

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    2. Et la coupe du monde de foot ?
      Le pire de tout.

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  4. Il faut ajouter:

    1) la coupe du monde de foot

    2)les championnats du monde d' athlétisme , de judo, de natation.

    3) le tour de France, d'Espagne,d' Italie.

    4) la coupe d'Europe des clubs de foot.

    5) le Paris-Dakar

    6) l' América Cup

    7) Roland-Garros, etc....

    8) ajouter selon affinités.

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  5. J'ai bien ri (d'un rire vengeur) quand j'ai appris que le Wall Street Journal avait fait un classement des pays perdants.
    D'après ce classement le plus grand perdant des JO est la Grande Bretagne !
    C'est elle qui a obtenu le plus de médailles de derniers, avant-derniers et antépénultièmes !
    Pour ceux que cela intéresse, la France elle, ne figure pas à ce classement.

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  6. Vous êtes certainement dans le vrai, en tout cas, ce n'est pas moi qui vous donnerai tort. Cependant, on peut trouver du plaisir à pratiquer le sport. Quant à ceux que l'on voit sur nos écrans, on peut leur reprocher ce qu'on veut mais pas la gratuité. Leurs activités à caractère ludique leur rapportent bien plus que des légumes. Ce n'est pas, toutefois, une raison pour qu'on nous bassine à ce point avec.
    Amitiés.

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    1. On nous bassine avec car ça apaise les gens dans leur colère.
      Voir du sport à la télé, c'est un peu comme l'instantanéité du plaisir d'une drogue. Dès lors que le chrono se met en marche, il y a une passion qui commence à envahir le spectateur, qui lui fait oublier tous ses soucis.
      De plus, le sport permet aux gens de communier. On peut comparer le sport à un opium du peuple, et nombreux trouvent ça "beau".
      Les gens se réunissent, ne forment plus qu'un, vous voyez à quoi je fais illusion. Le grand TOUT. L'illusion de ne faire qu'un.

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    2. Ce que vous décrivez, Pierre, fait partie de ce qui m'agace !

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    3. @ Nouratin : Même si ça rapporte beaucoup, il n'en reste pas moins que ces efforts sont gratuits autant qu'inutiles. On ne peut que constater qu'en montant des parpaings, même très vite, on ne vous proposera pas des millions...

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