jeudi 23 février 2012

De platti fundis, clamaui ad te Domine !



Je suis  maudit ! Tout autre mot serait euphémisme. Je suis incapable, malgré toutes mes expériences, de réaliser le moindre plafond qui ressemble à quelque chose. Je les rate avec constance et application.

J’ai tout essayé : les meilleures peintures, les meilleurs rouleaux, les meilleurs conseils. Rien n’y fait : la déconvenue est toujours au rendez-vous. Mes plafonds étaient, sont et seront ratés. C’est comme ça.  En dehors du gros œuvre, je suis avec le temps parvenu à dominer à peu près toutes les techniques nécessaires à la rénovation d’une maison : isolation, pose de placo, électricité, plomberie, peinture, carrelage, papier-peint, pose d’insert, installation de cuisine, de salle de bains, clôture d’un terrain, installation d’un portail, etc.,  je sais pratiquement tout faire avec succès. Sauf peindre correctement un plafond.

Le dernier en date, je l’ai peint hier. Comme il était recouvert d’un papier collé directement sur le placo sans peinture d’apprêt, il était pratiquement indécollable. Je décidai donc de le recouvrir de toile de verre. Je m’appliquai à étaler la colle spéciale régulièrement mais une fois que j’eus passé la première couche de peinture la toile laissa voir de nombreuses et importantes bulles ou cloques, enfin  des trucs pas beau qui me démoralisèrent. Je trouvai quand même le sommeil, mais vers quatre heures du matin je me réveillai et me mis à penser à mon plafond. A tel point qu’au bout d’un moment, incapable de retrouver le sommeil, je me levai et passai à l’action.

Muni  d’un cutter, j’incisai lesdites bulles et à l’aide d’un pinceau fin j’introduisis à l’intérieur un peu de colle.  Le résultat finit par me satisfaire et je retournai me coucher. Cet après-midi, c’est avec confiance que je me lançai dans le passage de la deuxième couche de peinture. De nouvelles bulles apparurent immédiatement. Elles se sont en partie résorbées, mais le résultat n'en demeure pas moins que mon plafond est moche.

Une âme charitable à qui j’exprimai  jadis mes déboires plafonesques me dit que les gens qu’on invitait ne passaient généralement  pas leur temps à scruter le plafond à la recherche d’éventuels défauts.  C’est possible… Seulement partant de là, on pourrait arriver à la conclusion que tout ce qu’on fait dans une maison peut être bâclé et ne ressembler à rien…

 Je ne cherche ni soutien ni consolation. Encore moins de conseils. Je n’attends  plus rien.  Ma seule espérance est que, comme ça a toujours été le cas jusqu’ici, avec le temps je finirai par ne plus regarder sans cesse le plafond et que l’aspect général de la pièce me satisfera.

12 commentaires:

  1. Si cela peut vous consoler, sachez que vous m'avez fait baver d'envie à la lecture de toutes ces techniques variées dans lesquelles vous êtes passé maître !
    Alors, à moins d'avoir une araignée dans le plafond, oubliez vos plafonds moches ou appelez votre merveilleux entrepreneur anglais : il vous règlera le problème en deux coups de cuiller à pot !

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    1. Ben je ne vais pas le déranger tout les cinq minutes, déjà qu'il vient samedi m'aider à poser le lino... N'importe comment, je suis résigné : plafond raté j'ai, j'ai eu et j'aurai. C'est mon destin.

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  2. A t-on idée de vivre les yeux au plafond !
    Sont très bien vos plafonds. Là où il faut et tout.
    Allez, un grand mur autour du jardin maintenant.

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  3. Mildred, je vous vois venir avec vos "deux coups de cul hier à Pau" et vos gros sabots pour finir par asséner qu'il s'agit du sabre de marine, pas Lepen mais on fera comme si parce qu'on est bas de plafond.
    Ah oui, les cloques. Eh bien je suis pour la pilule du lendemain afin de régler ça avant que ça empire(du mâle bien sûr). Et maintenant, en route pour de nouvelles aventures !

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    1. Ne dirait-on pas que vous déplafonnez à plein tube ?

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    2. Oui, ou alors c'est bien imité.

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  4. Un chapeau a très large bord,genre capeline,vous empêchera d'avoir la vue offusquée par ce plafond.
    PS Evitez de lever les yeux au ciel en lisant ce pauvre commentaire...

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    1. Excellente idée Nachu. Quoique je me voie mal en capeline, mais un large sombrero pourrait faire l'affaire...

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  5. Je compatis. Je viens de poser du papier de verre dans notre chambre et vous me donnez des angoisses, là ! La première couche n'est pas prête d'être donnée, je me suis fait un lumbago en peignant les plinthes. À votre tour de compatir…

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    1. Si vous ne la fixez pas au plafond,la toile de verre pose moins de problèmes. J'espère donc ne pas avoir à compatir et je vous souhaite un prompt rétablissement.

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  6. Et quand est-ce que vous vous attaquez à ce fameux plafond de verre dont parlent certaines femelles ?

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  7. Suggestion : vous peignez le sol. Une fois que tout est bien sec, vous remplacez votre plafond par ce sol et peignez votre ancien plafond devenu nouveau sol. C'est diabolique, je sais.

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