mardi 21 février 2012

Halte aux débordements racistes !

 Lequel de ceux deux magnifiques enfants vous paraît le plus semblable ? 
J'aurais tendance à dire que c'est celui de droite.

Un enfant de sept ans est  renvoyé de son école et a bien du mal à en retrouver une autre, voila ce que nous apprend Causeur. Il faut dire qu’il y était allé fort : il aurait posé à un de ses petits camarades de la race humaine, donc semblable en tout point à lui, la question suivante : « Tu es brun parce que tu viens d’Afrique ? » . Plutôt que de se réjouir du haut degré d’érudition de leur élève , car un enfant de sept ans sachant que l’Afrique existe et que ses habitants ont une tendance à avoir la peau quasi-imperceptiblement plus foncée que celle des gens originaires d’Europe est, par les temps qui se traînent, chose rare, les pédagogue ont préféré y voir un « fait de racisme évident » et, comme il se doit, n’ont pu le tolérer.

Notons au passage que le patronyme du nazi en herbe étant « White », il constituait avant même de poser la question maudite une offense à tous les « Brown » et « Black » de la terre. Réjouissons-nous de la peine qu’on lui inflige et ne nous offusquons que de sa légèreté.

Rétrospectivement, je tremble à l’idée de ce qui aurait pu arriver quand ma fille, intriguée par l’aspect général de la famille qui s’était installée sur la banquette d’en face dans le train  que nous empruntions, m’exprima à haute voix sa perplexité : « Dis Papa, je ne comprends pas pourquoi ces gens-là, qui sont tout noirs ont les dents blanches… » N’ayant pas d’explication logique à ce qui, pour une enfant de 5 ou 6 ans apparaissait comme un manque de cohérence, je ne répondis rien.  Espérons que les vingt et quelques années passées depuis la mettent à l’abri d’éventuelles poursuites…

Cette folie de négation des différences évidentes, j’en ai connu un exemple lorsque celle que devait devenir ma compagne (et accessoirement pourrir mon quotidien trois ans durant) me parla, dans la salle des profs de l’école londonienne où nous sévissions d’un certain Noel, nouveau professeur de Mathématiques. Ne voyant pas de qui elle parlait, je lui demandai de me le décrire. Il était de taille moyenne, de corpulence un peu forte, brun aux yeux bruns… Ça ne me disait toujours rien. Il fallut que quelque temps après elle me le désignât pour que je réalise qu’il était le seul Noir de l’équipe. Mais l’identifier comme tel, aux yeux d’une «  progressiste » eût relevé du crime…

Nous vivons des temps merveilleux !

18 commentaires:

  1. La perfide Albion fait pitié.

    Espérons que les vingt et quelques années passées depuis la mettent à l’abri d’éventuelles poursuites…

    Il y a prescription sur tous les crimes de ces 20 dernières années exepté le fait d'être né blanc avec les dents jaunes.

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    1. Ne pourrait-on pas coller la responsabilité de ce crime inexpiable sur le dos de ses ancêtres ?

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  2. Ce n'est même pas hallucinant puisque répondant à une certaine logique, celle du on-est-tous-pareil, cochon qui s'en dédie !

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    1. Bien sûr, mais il y en a qui sont plus pareils que certains autres...

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  3. Me direz-vous pourquoi cette histoire me fait penser à cette autre histoire.
    Ma tante qui devait recevoir un général à dîner dit à sa fille : "Et surtout ne parle pas du nez du général !"
    Le dîner se passe sans anicroche jusqu'au moment où la petite fille prend la parole : "Mais maman, je ne peux pas parler du nez du général, il n'en a pas."

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    1. Les enfants sont logiques et francs, d'où la nécessité de les entraîner à l'hypocrisie et au n'importe quoi dès le plus jeune âge...

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  4. Une « mésaventure » semblable est arrivé à ma fille de 15 ans l’an dernier dans son collège. Elle discutait avec des copines de classe d’un garçon du collège qui devait les rejoindre ; l’une d’elle ne le connaissant pas demanda de qui il s’agissait. Ma fille, ayant épuisé toutes les descriptions possibles de ce garçon et l’autre ne voyant toujours pas, fini par dire : « Mais si tu sais bien c’est celui qui est noir ! ». L’horrible gros mot lui valut un « Mais t’es raciste ! ». Et ce scénario se reproduisit une autre fois encore. Heureusement que ce fut loin d’oreilles sensibles…
    Et récemment à mon travail nous discutions avec trois jeunes collègues de la personne de service avec qui nous devions bosser l’après-midi. S’agissant d’une intérimaire l’une d’elle ne la connaissait pas et demanda qui c’était. Et là grand silence… et grande gène palpable. Je ne disais rien pour voir comment allait se dépatouiller ces jeunettes « tu sais elle est déjà venue la semaine dernière,… » « elle prépare son diplôme d’aide-soignante… » …et toujours cette gène compacte. Les descriptions ne convenant toujours pas une de mes collègues prononça à mi-voix et les yeux baissés : « mais si c’est la black .. ».
    Ouf ! Sauvées par l’anglais !
    Quant à moi j’ai failli pouffer de rire !
    On est pas sorti de l’auberge.

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    1. Je ne croyais pas que nous en étions descendu jusque là en France. je dois vivre bien dangereusement vu que je ne prends jamais ce genre de précautions. Je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de mal à appeler noir un noir...

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  5. Je suis marié avec une femme noire et elle est très fière de sa couleur et moi aussi.

    Le plus amusant, c'est souvent les "aspirines" qui sont souvent le plus gênés, dorénavant nous ne dirons plus un corbeau de couleur noire mais un oiseau de couleur mais une question me brûle le clavier, le blanc ne serait il plus une couleur ?

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  6. Nous vivons dans un asile à ciel ouvert...

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  7. Il n'y a aucune raison de ne pas être fier de sa couleur. Quelle qu'elle soit. Ces "scrupules" m'étonnent et m'inquiètent.

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  8. Petite histoire,

    Lors d'une formation, je parlais de mes collègues noirs (à la Poste, il y en a beaucoup)avec une charmante camarade de travail qui sur un ton outré me répondit que ces derniers étaient antillais, non mais!

    Je ne connais pas beaucoup d' antillais blancs , ou alors ils ne travaillent pas à la Poste.

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  9. Est ce que la question " tu es noir parce que tu viens de Paris ?" aurait été considérée comme raciste ?

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    1. Le racisme anti-français est tout à fait autorisé au Royaume-Uni...

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  10. « Tu es brun parce que tu viens d’Afrique ? »

    Il est juste victime de ces salauds de publicitaires qui n'arrêtent pas de lui montrer le puzzle du frigo, avec le Bostwana en vedette.
    A force, ça l'interpelle. Savoir où est le Bostwana, c'est bien. Mais c'est encore mieux de savoir à quoi ressemblent ses habitants.
    Et voilà qu'on le vire pour avoir demandé.
    C'est pas juste.

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  11. "Je ne connais pas beaucoup d' antillais blancs , ou alors ils ne travaillent pas à la Poste."
    Mais si, il y a des Antillais blancs ! Et les békés ? Et Philippe Lavil ? Et les Matignons, ces aristocrates qui ont fui la France ? Et tous les Blancs des Hauts, à la Réunion (hors Antilles lol) ?

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  12. « … comment allaient se dépatouiller ces jeunettes » - 2 points dans une dictée..

    Et bien oui, nous sommes tombés à un niveau de c……. abyssale en France.

    Une autre anecdote : une dame entre à l’ehpad ( nouvelle appellation de la maison de retraite..) et cette dame est originaire de Martinique c’est à dire qu’elle est noire. Une autre pensionnaire, qui est « simple » de naissance, la regarde et lui dit : « Toi t’es pas d’ici ».

    Panique dans le personnel, tout le monde est choqué et rapporte ces propos à qui mieux mieux : « Elle a tenu des propos racistes, on était gêné ». Procès d’intention.

    Il m’a fallu leur expliquer que non cette dame n’est pas raciste, qu’elle se contente de décrire ce qu’elle voit ; elle n’est jamais sortie de ses montagnes et les personnes de son pays sont blanches de peau, elle sait que les personnes d’une autre couleur de peau proviennent d’autres pays. C’est simple, comme elle.

    Et d’ailleurs cette personne a souvent un discours clair et précis sur ce qui l’entoure et n’a pas la malice des gens « normaux » ; elle est directe et sans fard.

    Mes collègues ont fini par en convenir mais sans se départir de leur gêne d’avoir entendu une telle chose ; leur réaction montre qu’elles sont formatées à la nouvelle manière de « penser ».

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