J’ai vu hier, M. Patrick Balkany au
sortir d u jugement qui le condamnait à 5 ans de prison ferme et à
d’autres menues peines. J’ai vu un homme amaigri, vieilli, brisé
qui, jadis si disert n’a pas souhaité dire un mot. Sa femme,
condamnée elle aussi, était absente pour cause de santé. Un de
leurs avocats a spécifié que cette dernière avait récemment fait
un séjour dans un service de réanimation. J’avoue que ce
spectacle m’a ému et même un peu attristé.
Le
spectacle d’un homme a terre ne m’a jamais réjoui. Celui
qu’offre la populace haineuse quand elle se réjouit de la chute
d’un puissant me soulève ce que la vie m’a laissé de cœur. Je
n’ai lu que quelques uns des commentaires qui accompagnaient
l’article consacré au jugement par France Info. Je n’ai pas été
déçu. On y parlait de justice à deux vitesses : celle des
pauvres, implacable. Celle des puissants bienveillante. Tous
réclamaient l’incarcération des deux criminels afin que s’arrête
le scandale.
Il
n’ont pas vu un couple brisé. Ils n’ont vu que deux comédiens
feignant la maladie. A croire que Patrick a perdu trente kilos pour
mieux draguer en boite cet été (enfin, si elles rouvrent) et que
les hospitalisations de son épouse ne sont dues qu’à la
gourmandise vu la haute tenue gastronomique des plats que l’on y
sert. Ces mêmes imbéciles qui crient aux inégalités judiciaires
sont probablement les même qui s’indignent de voir des
multirécidivistes, généralement peu fortunés, continuer
impunément à commettre crimes et délits. Où vont-ils chercher la
justice implacable qui punit si aveuglement le « pauvre » ?
Cette
haine populiste du puissant ne date pas d’hier, hélas ! Il
arrive qu’elle donne libre cours à son imbécile cruauté quand
les circonstances s’y prêtent. Notre magnifique système
républicain est même basé sur une révolution durant laquelle elle
atteignit des sommets de barbarie quand des fous illuminés
exploitèrent la haine de la racaille envieuse pour mieux perpétrer
leurs crimes.
Dire
que ces assoiffés d’« égalité » me font peur serait
exagéré. Au final, ils sont les éternels cocus de l’histoire :
leur révolte est toujours exploitée par des gens qui ont en tête
des plans plus nets que la confusion qui règne dans leurs esprits
simples et « vertueux ». Une fois utilisés, on les
jette comme des kleenex et ils retournent à leur néant…
Seulement,
je ressens une gêne croissante à vivre dans un pays où la haine se
porte de mieux en mieux.