Il y a de cela
une quinzaine de jours, je me rendis faire des courses au Leclerc de
Vire. Au moment de déverrouiller les portes de ma voiture, et après
la fouille répétée de toutes mes poches, impossible de retrouver
ma clé. J'en suis assez ennuyé mais je me dis que si je l'ai
perdue dans le magasin, il se peut que quelqu'un l'ait ramenée à
l'accueil. Je m'y rends donc, demande si par hasard on n'avait pas
trouvé une clé de voiture Peugeot. L'employée ouvre un tiroir et
en sort ma clé. Je me confonds en remerciements et demande s'ils
savent qui l'a trouvée que je puisse remercier cette personne. Il
n'en savent rien et je m'en vais tout content.
Hier matin, je
retourne au même supermarché, y trouve mon bonheur et, au guidon
d'un caddie bien rempli, me dirige vers la voiture et commence à
fouiller mes poches en vue d'en ouvrir les portes. Et là, rebelote.
Impossible de mettre la main sur ma clé. Une telle répétition me
paraît incroyable autant qu'inquiétante. Je m'aperçois cependant
que les rétroviseurs non rabattus indiquent que les portes sont
ouvertes. Triste andouille (n'oublions pas que nous sommes à Vire)
me dis-je in-petto (patois du bocage), tu auras dû laisser ta clé
sur le tableau de bord. Malheureusement, je m'aperçois qu'il n'en
est rien. Je me mets à fouiller frénétiquement le véhicule, des
fois qu'elle m'aurait échappé des mains : rien. Un peu penaud
craignant au cas où j'aurais affaire à la même personne d'être
pris pour un pauvre vieux yoyottant de la touffe dont l'innocente
manie serait d'égarer ses clés, je me rends à l'accueil, exprime
ma demande, le tiroir idoine est ouvert mais il ne contient qu'une
clé de verrou.
La gentille dame
me conseille de regarder dans mes sacs, mais vu que ceux-ci étaient
pliés dans le caddie avant que je n'y place mes achats, ça me
paraît impossible. Toujours aimable, elle me conseille de faire le
tour des endroits où je me suis rendu dans le magasin. Je n'y crois
pas trop, mais je fais un rapide tour, des fois qu'entre temps...
Mais non.
Aux grands mots
les grands remèdes : je demande à la dame si elle peut
m'appeler un taxi. Elle le peut et le fait. Malheureusement, le taxi
ne pourra venir que dans deux heures et est la seule entreprise de ce
genre de la ville. Le cauchemar s'installe.
Histoire de
m'occuper, je décide d'aller inspecter de nouveau ma voiture et d'y
entreposer mes achats. L'inspection approfondie ne donne rien. Je
décide de vider mes sacs. Rien, sauf que je remarque, une fois vidé,
que le caddie contient un paquet de rasoirs jetables que je ne me
souviens pas avoir vus passer à la caisse. Je vérifie sur mon
ticket et constate en effet que j'ai volé M. Leclerc. Je pense
d'abord aller signaler cette erreur à l'accueil puis je me dis que
je me suis suffisamment ridiculisé pour la journée. Je le mets donc
dans un sac et aperçois alors que les rasoirs dissimulaient...
...cette foutue clé ! Suite à quelle distraction l'y avais-je
laissé tomber ? Mystère mais soulagement. J'allai annoncer la
bonne nouvelle à mon amie de l'accueil et la remercier de son
extrême obligeance.
Cette
passionnante anecdote s'inscrit dans une série de minimes
désappointements qui me conduisent à penser que, décidément, ce
n'est pas ma semaine. Le premier fut, lundi, une panne de batterie,
le mardi, « perte » de clé, aujourd'hui à l'extraction
d'une molaire et à une panne d'Internet est venue s'ajouter une
panne de chauffage. Les ennuis allant croissant, je me demande de
quoi demain sera fait.