Une bonne surprise
Quand je pense que certains osent dire
que le monde est mal fait ! Peut-être ne sont-ils pas abonnés
à EDF ? Car quand on l'est on a d'heureuses surprises.
Certains diront qu'ils en ont de mauvaises en recevant leur facture.
C'est qu'ils ne surveillent pas leur consommation. Or donc, en ce
début de mois je reçus un e-mail de M. Enedis m'annonçant que,
pour pallier les désagréments occasionnés par la longue coupure
d'électricité qu'a connu mon village corrézien, je bénéficierai
d'une indemnité de 84 € hors taxes sur ma prochaine facture. Or il
se trouve que mes désagréments ont été très faibles pour ne pas
dire inexistants vu que je me trouvais en Normandie et que durant mon
absence je coupe carrément l'électricité. Si j'étais moins bon
que Dieu ne m'a fait, j'en viendrais à souhaiter qu'une coupure
salutaire survienne et dure tout l'hiver car à ce tarif, à la fin
de l'année, c'est eux qui me devraient de l'argent. Mais ça
risquerait de déranger les habitants permanents du village.
Sur-représentation
Vous avez dû le remarquer, nos pubs
montrent font de plus en plus appel à des gens de couleur auxquels
on attribue souvent un rôle positif . Parallèlement, dans les
campagnes contre tel ou tel fléau (resquillage dans les transports,
incivilités, harcèlement, les mauvais rôles sont réservés aux
blancs. Tout ça part de bonnes intentions. Il s'agit soit
d'encourager le métissage, soit d'offrir aux élément allogènes la
place qui leur revient dans un pays où leur nombre s’accroît,
soit d'éviter de les stigmatiser. Seulement je crains qu'on n'arrive
comme dans la pub d'Auchan à sur-représentation (sur 6 enfants
cités 2 portent des prénoms « exotiques ») laquelle
risquerait d'être contre-productive en ce qu'elle renforcerait le
sentiment d'invasion que ressent déjà une large partie de la
population. Ces bonnes intentions pourraient donc s'apparenter
à celles qu'on disait paver le chemin de l'enfer.
Des tours et des tours
Si l'on m'offrait le choix entre un
tour de manège et un tour de reins (ou lumbago), je pense que,
malgré le peu d'attraits qu'offre à mes yeux l'idée de tourner,
juché sur un cochon en tentant d'attraper la queue du mickey, je
choisirais le premier. C'est du moins la conclusion à laquelle je
suis parvenu récemment. En effet, alors que je m'adonnais aux
ineffables joies de la pose de parquet flottant, suite à je ne sais
quel faux mouvement, je sentis poindre dans ma région lombaire une
douleur qui quand je me relevai se monta aiguë. Étant de nature
cabocharde, je décidai de continuer ma tâche jusqu'à ce que la
pose fut terminée. Cela n'alla pas sans mal. Je dus m'allonger pour
des pauses afin de pouvoir compléter mon ouvrage. Le lendemain,
l'intensité de la douleur fut telle que descendre l'escalier
s’avéra un long calvaire. Je renonçai à attaquer la pose du
parquet dans une autre chambre. Après un jour de repos plus ou moins
complet et une bonne nuit, je m'en fus acheter la surface de lattes
nécessaire avec cependant la crainte qu'en chargeant mon caddie le
mal ne s'intensifiât. Il n'en fut rien. Le lendemain, je me remis à
l'ouvrage. Je remarquai que si le matin je continuais d'avoir de vifs
élancements dans la région lombaire, au fur et à mesure que je
m'activais,celles-ci tendaient à s'atténuer jusqu'à presque
disparaître. Je pus ainsi parqueter mon autre chambre. Il n'empêche
que je ne saurais conseiller le lumbago aux amateurs de franche rigolade.
Indifférence
La disparition de Charles Aznavour m'a
beaucoup affecté. Non pas qu'il eût à aucun moment tenu la moindre
place dans mon panthéon mais parce que plusieurs jours durant il a
pratiquement monopolisé l'attention des media. Les dithyrambes qui
accompagnèrent son trépas me laissèrent de marbre. Un peu comme si
l'essentiel de l'actualité s'était trouvé consacré aux déboires
conjugaux d'un charcutier castelroussin. Romain Gary avait bien
raison d'écrire que « la pire des choses qui puisse arriver
à un malheur, c'est d'être sans importance » (du moins
aux yeux de certains).
Décadence
La tyrannie des minorités m'agace de
plus en plus. La place que l'on donne aux végans m'exaspère. Plus
que porteurs de progrès, je les considère comme de décadentes
chochottes. En leur offrant des tribunes, on exacerbe la sensiblerie
d'urbains ayant perdu tout contact avec la nature et qui tendent à
accorder à l'animal une place autre qu'utilitaire. Hormis les
animaux de compagnie (et je n'en possède pas), leur élevage n'a
qu'un but alimentaire (ou vestimentaire). Bien que né et ayant
grandi en Île-de-France, je n'ai jamais perdu le lien avec la
ruralité. Tout petit j'allais, à Plounévez-Moëdec voir le boucher
abattre porcs ou bœufs. Je voyais mon père, ou d'autres, arracher
pour le saigner l’œil d'un lapin préalablement assommé. Plus
tard, en toute illégalité, dans la famille ou par le biais d'amis,
je participais ou assistais à l'abattage du cochon au petit matin
dans la cour d'une ferme. Cela ne m'a jamais choqué ni fait de moi
un être sanguinaire, loin de là. L'animal ne naît et n'est soigné
qu'en vue de la fin qu'on lui assigne : nous nourrir. Sans
abattage, point de rillettes ni de poulet rôti. Libre à ceux qui
souhaitent se nourrir comme des canaris ou des bovins de le faire
(« Tous les goûts sont dans la nature », comme
disait Lao-Tseu en pissant dans sa soupe) mais de là à argumenter
avec des malades qui se voudraient contagieux...