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mercredi 29 mars 2017

Grande tristesse des media

La détresse d'autrui m'émeut toujours. Celle des media est poignante et sa raison noble : alors qu'on devrait parler des vrais problèmes, on ne parle que d'affaires ! Du coup, la campagne perd de son intérêt. Alors qu'elle devrait être le lieu d'affrontements idéologiques (la droite généreuse contre la gauche rancie (à moins que ce ne soit le contraire)), qu'on devrait y traiter du chômage, du niveau de vie, de la vie sexuelle des lombrics et, totalement accessoirement, des problèmes de sécurité intérieure et d'immigration, on parle du prix des chaussettes offertes à M. Fillon et de la jugeophobie de Mme Le Pen ! C'est attristant, voire désolant !

Seulement, de mauvais esprits ne manqueraient de rétorquer face à ce lamento de pleureuses stipendiées ou volontaires (d'après ces malfaisants) de quoi vous plaignez-vous ? Qui sinon vous a choisi de nous entretenir de sujets sans importance ? Qui, sinon vous, lorsque M. Fillon prononce un discours fort et sensé devant des milliers de partisans enthousiastes, décide de ne parler que de quelques guignols venus faire des bruits de casseroles ou jeter des œufs pourris sur son passage et des deux phrases prononcées sur les « affaires ? Qui, sinon vous, décide de ne parler que de l'anecdotique aux dépends du fondamental ? Qui, sinon vous, tente de donner à un personnage falot des allures de sauveur de la France ? Qui, sinon vous, sabote la campagne ? Qui, sinon vous, allume les incendies dont vous prétendez déplorer leurs ravages ?

Ces mêmes tristes sires, au risque de saper les fondements de la démocratie, iraient jusqu'à soupçonner les media de partialité, de mauvaise foi voire d'être ouverts à tout ce qui peut nuire à un (accessoirement deux) candidat (s). Bref, de ne pas être les scrupuleux défenseurs de la liberté d'expression qu'ils se targuent d'être mais les dévoués et volontaires esclaves d'une idéologie.

Je ne saurais accepter ces suspicions : les media, comme la justice, sont sacrés. Ceux qui les animent, dégagés, comme les juges, de ces a priori, de ces préjugés et de ces biais qui sont le lot commun des hommes et femmes ordinaires : ce sont des anges, en mieux.

vendredi 24 mars 2017

Le « roman national »

Hier soir, Mme Laurence de Cock, une historienne censée représenter les Français, lors de l'émission « Traquenard politique » sur France 2 a demandé au supplicié s'il était pour qu'on évoque l'image de Saint Louis rendant la justice sous son chêne. Question intéressante, s'il en est.

Tout ce qui me reste de l'enseignement de l'histoire en primaire ce sont les images des personnages du « roman national ». Nos ancêtres les Gaulois obsédés par les chutes de ciels, Vercingétorix se rendant à César, Clovis et le vase de Soissons, Charlemagne récompensant les bons élèves de son école, Rollon et ses Normands pillards, Godefroy de Bouillon conquérant Jérusalem, Saint Louis sous son chêne à Vincennes, la bataille de Crécy, les vicissitudes de Jeanne d'Arc à Chinon, Orléans et Rouen, Colomb découvrant des emplumés en Amérique, François 1er et le chevalier Bayard, Bernard Palissy détruisant ses meubles avec ardeur, la Saint-Barthélémy, le bon roi Henri et sa poule (au pot), Louis XIII et Richelieu au siège de la Rochelle, Louis XIV et Versailles, la prise de la Bastille, Napoléon et sa retraite (de Russie), Les révolutions de l'an 30 et de l'an 48, Napoléon III et Ferdinand de Lesseps, la guerre Franco-Prussienne, les poilus dans leurs tranchées, la débâcle de 1940... Je dois en oublier quelques unes.

Autour des murs se déroulait la frise illustrée où hauts faits et grands personnages se succédaient chronologiquement. Élève distrait, je la contemplais souvent plutôt que d'écouter les discours probablement passionnants de mes enseignants. Je ne dirai pas que cet enseignement, qu'il fut oral ou mural m'ait doté d'une profonde culture historique. Était-ce d'ailleurs son but ? Ne s'agissait-il pas simplement de créer dans les jeunes esprits une certaine notion de la chronologie ? De leur faire prendre conscience de l'ancienneté de la nation française, de ses heurs et malheurs ?

Le but de l'enseignement primaire était alors de doter ses élèves des bases qui leur permettraient éventuellement d'acquérir d'autres connaissances. Lire, écrire, compter, se repérer dans le temps. Il ne s'agissait aucunement d'en faire des Pic de la Mirandole ou de fins analystes des réalités historiques. Il faut croire que les enfants d'aujourd'hui sont bien plus intelligents que nous l'étions et que les images d'Épinal du roman national ne leur suffisent plus, qu'il ont besoin de plus de profondeur, de « questionner le monde* » pour reprendre un terme des nouveaux programmes. Ils apprennent des langues, s'initient aux arts plastiques avant d'étudier l'histoire de l'art, sont dotés d'une éducation musicale et grâce à cela ils sont 20% à quitter l'école élémentaire sans savoir ni lire ni compter ni écrire correctement. Combien seraient à même de relever les erreurs et allusions de l'immortel « Lycée Papillon » de Ray Ventura et ses collégiens où il est dit que « Vercingétorix, né sous Louis-Philippe, battit les Chinois un soir à Roncevaux, c'est lui qui lança la mode des slips et pour ça mourut sur un échafaud » ?

A force de vouloir des têtes bien faites plus que des têtes bien pleines, on se retrouve sans tête ni savoir. Alors, je répondrai à Mme Laurence de Cock que Louis IX sous son chêne et les autres permettaient l'établissement d'une chronologie et faute de « questionner le monde » rendaient les  enfants capables de se repérer dans le temps. Ce qui est mieux que le rien actuel.


* L'emmerder leur vient naturellement !

jeudi 23 mars 2017

J'ai touché le (pla)fond !

A deux tiers de siècle, le temps est venu des bilans, d'évaluer en son for intérieur le poids respectif de ses succès, ses échecs, ses mérites, ses défauts, ses désirs, ses réalisations... A soixante-six ans et des broquilles, j'en suis là. Si le bilan est globalement positif (on fait c'qu'on peut avec c'qu'on a !) il n'en demeure pas moins qu'en un domaine au moins l'échec aura été total : celui de la peinture de plafonds.

Combien de fois, le rouleau à la main, me suis-je lancé le défi de couvrir de blanc immaculé un plafond ? Je n'ose les compter car ce serait du même coup récapituler nombre de cuisantes désillusions. Têtu comme mes ancêtres bretons, je ne suis pas homme à me résigner ou capituler au moindre revers. Pourtant, à l'automne de ma vie, je me vois contraint d'accepter l'inéluctable conclusion que j'emporterai dans la tombe le regret amer de n'avoir JAMAIS réussi à peindre un plafond correctement.

Et pourtant, j'ai tout essayé : les meilleures peintures, les rouleaux les mieux adaptés, rien n'y a fait, au lieu d'un blanc uni je finis avec des inégalités de teinte que toute lumière met cruellement en évidence. Comme si j'avais omis de passer une deuxième couche ici ou là, comme si je n'avais pas désespérément tenté d'égaliser le résultat en croisant les passages de rouleau ! Rien n'y a fait.

Un jour, n'y tenant plus, je me suis ouvert de ce tourment à un professionnel dans l'espoir ultime qu'il me révèle le secret du plafond immaculé qu'il venait de peindre chez sa belle mère, compagne de feu mon père. L'homme commença par me dire que la réussite d'un plafond était ce qu'il y avait de plus difficile dans la peinture en bâtiment. Je m'en doutais déjà un peu. Il m'expliqua qu'il fallait que l'opération fût menée sans trêve. Pas question de s'arrêter pour fumer une cigarette ! Comme si une telle idée me serait venue ! Qu'il fallait partir du fond de la pièce pour aller vers la lumière. Que les coups de rouleaux devaient, se dirigeant vers la fenêtre, venir mourir comme une caresse... Je mis tous ces conseils en œuvre et terminai avec un plafond aussi raté que les précédents. Celui de ma cuisine corrézienne que je viens de louper n'est pas moins pitoyable que celui du séjour de la même maison.

Lors d'une conversation avec mon ex-directrice et son époux qui connaissait en ce domaine les mêmes déconvenues, cette brave femme tenta de nous consoler en disant qu'il était rare que des invités passent leur temps à examiner le plafond afin d'y déceler d'éventuels défauts. C'est juste. Je dois reconnaître ne l'avoir fait chez personne. Il n'empêche que chez moi, je ne peux m'empêcher de lever vers les plafonds un regard qui en revient navré.

lundi 20 mars 2017

Des effets désastreux du cocktail alcool-stupéfiants

Prenez un gars comme vous et moi (bien sous tous rapports). Bon, il a fait un peu de prison, des juges un brin taquins ont fait inscrire des broutilles sur son casier judiciaire histoire de passer le temps, on est même, à tort, allé jusqu'à le soupçonner de radicalisation islamique mais grosso-modo un brave type, bien Français comme on n'a pas manqué de le signaler.

Et voilà que ce citoyen, après avoir un peu bu et pris quelques substances, se fait arrêter, lors d'un contrôle de cette police dont on ne dénoncera jamais assez la violence, sous le prétexte futile qu'il roulait tous feux éteints. Qu'eussiez-vous fait à sa place, sinon ouvrir le feu sur ces brutes ? Car comme tout citoyen prudent, vous auriez sur vous un pistolet à grenaille : les rues sont peu sures ! Suite à cet incident, vous prenez, au volant d'une voiture volée, la route d'Orly, car comme tout fan de Gilbert Bécaud, vous aimez y voir « s'envoler des avions pour tous les pays ». Quoi de plus apaisant ?

Et c'est là qu'à votre arrivée les effets désastreux du cocktail alcool-stupéfiants se font sentir. Allez savoir pourquoi,le paisible citoyen, l'agnostique invétéré, se transforme soudain en un crypto-jihadiste : muni d'un bidon d'essence, vous quittez le parking et avant de tenter de vous emparer de force de l'arme d'une militaire vous vous écriez :  "Posez vos armes! Mains sur la tête! Je suis là pour mourir par Allah. De toute façon, il va y avoir des morts" ! Bref, vous n'êtes plus vous-même !

Pourrait-on sérieusement penser qu'un endoctrinement radical puisse être à l'origine de votre comportement ? Que vous auriez, commis une sorte d'espèce de genre d'attentat islamiste ? Eh bien non : pour cela il aurait fallu que vous ayez planifié votre action et fait allégeance à Daech. Vous avez dit «  Je suis là pour mourir par Allah » comme vous auriez dit « Putain, ça va chier des bulles ! » ou « Y'en a marre des contrôles routiers ! ». Toute personne qui verrait dans la conduite de M. Ziyed Ben Belkacem autre chose que le résultat des effets combinés de la prise d'alcool et de cocaïne ne saurait être animé que par un désir de stigmatiser les Français. Et ce n'est pas bien. Pas bien du tout.

dimanche 19 mars 2017

Pour en finir avec les individus

Tous les crimes qui nous indignent sont le fait d'individus. Ils pillent, violent, saccagent, tuent, incendient, posent des bombes et commettent toutes sortes d'actions répréhensibles. Ce qui n'est pas bien, mais alors pas bien du tout ! Il semble cependant que la société soit désarmée face à ces nuisibles. Et pourquoi, s'il vous plaît ? Parce que l'individu n'est identifié comme tel qu'après qu'il a commis son forfait ! Comme si avant il n'en était pas un. Comme si c'était le crime qui faisait l'individu et non l'inverse. Il faut que ça cesse ! Il faut neutraliser l'individu avant qu'il ne nuise.

Facile à dire me rétorqueront les sceptiques. Je n'ai pas de temps à perdre avec de tristes sires qui ne savent que douter. Il y a toujours une solution. Je préconiserais que l'on examine sous toutes les coutures les individus que l'on capture et que de ces observations on isole le ou les points qu'ils ont en commun. Partagent-ils une odeur spécifique, des traits physique, une façon de marcher, une propension à se promener avec une Kalachnikov en bandoulière, à retenir leur pantalon par des ceintures explosives ? L'étude scientifique nous le fera connaître. 

Une fois déterminé le ou les aspects spécifiques à l'individu, ne restera plus qu'à former des individuologues capables de les identifier sans coup férir. Si l'odeur fait partie des caractéristiques de ces tristes personnages, on pourrait dresser des chiens à les repérer comme on le fait dans la lutte contre le trafic de drogue. Une fois l'individu détecté, les forces de l'ordre l'arrêtent, le conduisent dans un centre de détention où il finira ses jours en cellule individuelle afin d'éviter qu'il ne nuise aux autres détenus.

Débarrassée de ces éléments perturbateurs la société deviendra ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un havre de paix et d'harmonie. Des esprits chagrins diront qu'il est inadmissible de priver de liberté une personne qui n'a rien fait de mal. Peut-être pensent-ils que mieux vaut tenter de guérir (avec un succès souvent relatif) plutôt que prévenir ?