...mais certains Français sont cons.
TRÈS. J'en veux pour preuve l'irrésistible ascension du petit
Macron. Voilà un gamin qui n'a jamais été élu que par son ex-prof
de français, qui conseilla M. Hollande qui grâce à lui, peut-être,
connut les insignes succès que l'on sait, qui ne fut ministre que
deux ans, qui a est aussi doué en art oratoire que je puis l'être
en danse classique, qui se dit à la fois à droite et à gauche
mais quand même un peu plus à gauche, qui n'a pas de programme, pas
de parti et que nos tristes concitoyens envisageraient, selon des
sondage de placer dans le peloton de tête des candidats à la
présidentielle !
Je critique, je critique mais il doit
bien avoir quelque chose pour lui, ce petit jeunot ! D'abord, il
est jeune, propre sur lui, bien peigné et de physique agréable ce
qui est capital pour celles et ceux qui aiment que l'on soit bien
peigné, propre sur soi et de physique agréable. Ensuite, comme ceux
qui n'ont jamais fait grand chose, rares sont les griefs qu'on peut
avoir à son égard. De plus, en grenouillant entre la haute
administration, la politique et la banque d'affaires il est parvenu
à bien se garnir les poches, chose qu'on adore quand on ne la
déteste pas.
Mais est-ce bien suffisant pour qu'on
envisage de le faire présider au destin de la nation ? Je
suppose qu'en cherchant bien des les allées des divers pouvoirs, des
Macron, des Macronets ou des SuperMacron, on doit en trouver à la
pelle. Plus que tout, il a l'attrait de la nouveauté.
La nouveauté, c'est un atout majeur.
Quand on dit nouveau, on a tout dit ! C'est nouveau, c'est bon.
Regardez les téléphones de M. Apple : certains sont prêts à
coucher dehors pour avoir le nouveau. Regardez les nouveaux gadgets
dont on équipe les voitures : des essuie-glaces qui démarrent
quand il pleut, des phares qui s'allument quand il fait sombre, des
caméras qui vous aident à vous garer (quand la voiture ne se gare
pas toute seule!), un système d'aide au démarrage en côte, bref toutes sortes de nouvelles sources de pannes
potentielles et d'équipements qui n'ont de réelle utilité que pour
des gâteux profonds. Mais c'est nouveau et donc ça plaît. Ça peut
même aller jusqu'à sembler indispensable, comme la nouvelle
lessive, la nouvelle couche-culotte, le nouveau rasoir, le nouveau
fixe-chaussettes, la nouvelle purée, les nouveaux pauvres et toutes
les autres nouvelles nouveautés.
En fait, M. Macron est un produit du
marketing mediatico-politique, lancé comme un produit de grande
consommation. Seulement, comme le disait le bon Président Pompidou,
« dans la politique il y a des cactus » et pas que
des cactus : des boules puantes, des peaux de banane, des
chausses-trappes, des anguilles qui ne demandent qu'à sortir de sous
leur roche, bref, toutes sortes d'obstacles susceptibles de faire
éclater les bulles. Celle de M. Macron éclatera-t-elle ? Le
proche avenir nous le dira.
Quoi qu'il se passe une chose demeurera
qui est à déplorer : certains Français sont cons. TRÈS.