Selon certains, les pièces de
Shakespeare auraient été écrites par Marlowe et celles de Molière
par Corneille ! Autant dire que les discours de notre (estimé)
Président seraient l’œuvre de L. F. Céline !
Tout ça ne tient pas debout, ne
serait-ce que parce que selon des témoins dignes de foi, M. Marlowe
n'était pas plus capable d'écrire sa liste de courses chez Leclerc
que d'escalader l'Everest en tongs en moins de cinq minutes par temps
froid.
Quant au pauvre Corneille, médiocre
écrivaillon normand, même pas foutu d'orthographier sa boisson
régionale correctement*, comment aurait-il pu écrire ces Mémoires
d'Outre-tombe dont la
représentation à Versailles fit tant rire le Roi-Soleil qu'il se
pissa dessus ?
Aussi
pénible que ça puisse paraître aux esprits
forts d'aujourd'hui, Marlowe n'est pas plus Shakespeare que Molière
n'est Corneille (et vice-versa).
Mais
alors, me demanderiez vous, qui est l'auteur des chefs-d’œuvre
dont s’enorgueillissent ces deux (jadis) grandes nations ?
Des
années d'âpres et, reconnaissons le, profondes études m'ont permis
de percer ce secret. L'auteur de toutes ces amusettes n'est autre que
Jacques-Étienne Le Squirniec, dont le lointain descendant,
Robert-Tugdual,
devait tant faire pour le renouveau de la philosophie occidentale et
l'augmentation du chiffre d'affaire des débits de boissons et autres
bobinards du Finistère.
Doué
d'une imagination prodigieuse, J E LS, comme le nommaient ses
familiers, vous torchait une tragédie ou une comédie débordantes
de personnages cocasses et originaux en moins de temps qu'il n'en
faut à un lapin pour apprendre l'Hébreu. Cette facilité
déconcertante s'accompagnait hélas de certaines lacunes syntaxiques
et orthographiques en français et d'une connaissance médiocre de
l'idiome pratiqué Outre-Manche. C'est ainsi que s'expliquent les
nombreuses fautes que l'on relève en lisant Shakespeare, Marlowe,
Corneille ou Molière dans le texte. Personne n'est parfait.
Certains
m'objecteront qu'on ne voit pas pourquoi J E L S n'aurait pas publié
ses œuvres sous son propre nom. A cela deux raisons : il
souffrait d'une modestie quasiment maladive (comme Brassens qui lui
emprunta la formule) et, en pieux chrétien, il craignait que la
fréquentation des gens de théâtre, dont les mœurs étaient aussi
corrompues à l'époque que ne le sont aujourd'hui celles d'un
président socialiste, ne l'entraînassent sur les chemins du vice et
ne compromissent ses chances de félicité éternelle. Ce qu'on ne
peut que saluer. D'autre part, l'écriture théâtrale n'était pour
lui qu'un aimable passe-temps qui le reposait des longues heures
consacrées à cette passion du bilboquet qui donnait un vrai sens à
sa vie.
Cette
importante mise point effectuée, chers amis de la véritable
érudition, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter avec quelques
heures d'avance une
Bonne
et Heureuse année 2017.
*
Ne déclara-t-il pas que
«
les
pièces de Molière ne val[ai]ent pas un coup de cid » ?