S'informer pose problème : entre
les media ou sites réacs, gauchistes, de gauche ou de droite
« modérées », difficile de faire son choix car selon
leur tendance ils donnent une idée du monde si différente qu'on se
demande si c'est bien du même qu'ils traitent. Une fois ces portes
ouvertes dûment enfoncées à coups de truismes, il n'en demeure pas
moins que se faire une idée exacte de l'état du monde ou de la
société Française est bien délicat.
Les sites ou media radicaux ont un goût
prononcé pour l'apocalyptique même si les ingrédients qui y
mènent, selon qu'ils sont de droite ou de gauche diffèrent
totalement. On est au bord du gouffre, le monde est à feu et à
sang,c'est de pire en pire, il est urgent d'agir, tous sont d'accord
là-dessus. Seuls varient les coupables et les solutions proposées.
Les sources d'information « modérées »
de quelque bord qu'elles soient se contentent de critiquer leurs
adversaires tout en dépeignant une société dont les imperfections,
criantes ou mineures, seront bien vite corrigées grâce au mesures
qui ont été prises ou le seraient selon qu'ils soutiennent les gens
en place ou leurs opposants. Dans tous les cas, vivre au pays des
Bisounours n'est qu'une question de patience.
Tout ça me laisse un brin pantois :
plus j'avance (en âge et en sagesse) plus je pense que le seul but
des média est de rassurer. Aux optimistes de tout poil, on distille
un apaisant espoir tandis qu'aux désespérés on offre la rassurante
vision d'un monde à l'agonie où les insignes malheurs d'aujourd'hui
ne sont qu'un pâle aperçu de ceux de demain. Aux premiers on parle
« réformes » aux seconds, dans le meilleur des cas, on
propose un bain de sang salvateur.
J'avoue avoir du mal à me reconnaître
dans ce foutoir. Bien que mon progressisme pour le moins modéré
m'éloigne des agités de gauche, il ne me rapproche pas pour autant
des extrémistes droitiers. Avant d'accorder le moindre crédit à
une quelconque info, j'en regarde la source. Si elle vient de sites
notoirement biaisés, qu'elle aille dans le sens de mes opinions ou
qu'elle leur soit contraire, elle ne présente pas grand intérêt.
En fait, les « faits divers »
qu'on nous présente comme majeurs sont sans importance. Leur
multiplication non plus. Que les islamistes décapitent une ou trois
cents personnes ne saurait changer ma totale opposition à tout
fanatisme. Que l' « Islam de France » soit modéré,
virulent ou extrémiste ne change rien au fait que j'ai une certaine
conception de l'identité française dans laquelle il ne saurait
avoir qu'une place marginale tant les bienfaits du multiculturalisme
me paraissent contestables.
Plutôt que de s'attacher à des
détails il me paraît important de bien définir sa vision de la
société que ce soit aux niveaux culturel ou économique. Le reste
n'est qu'anecdotique. Aux « faits » toujours contestés
je préfère les idées directrices, contestable certes, mais qui
évitent qu'on parte dans tous les sens au gré du vent médiatique.