..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 8 juillet 2015

Du bafouillage et de l’Europe



Le hasard ou un destin cruel a voulu que, désireux de savoir s’il était sorti quelque chose de concret du sommet de l’Eurogroupe, j’allume le téléviseur au moment ou M. Hollande adressait urbi et orbi une de ses causeries bafouillantes qui ont tant fait contre l’insomnie. Cet homme est extraordinaire. A croire qu’il a été multi-lauréat au championnat Pan-Normand de Pt’êt’-ben-qu’oui-ptêt-ben-qu’non. Se répétant sans fin, il nous a appris que soit on trouverait un accord pour que la  Grèce puisse rester dans l’Euro, solution qui recueillait ses faveurs, soit on n’en trouverait pas et dans ce cas ce serait la sortie, ce qui serait bien triste. Quel merveilleux esprit de synthèse !  Il a oublié la troisième possibilité, celle qui consiste à ne pas trouver d’accord mais à continuer comme avant parce qu’on est infoutu de prendre la moindre décision. Dernière solution que l’on pourrait qualifier d’ « A l’Européenne ».

J’ai été en mon temps un fervent partisan de l’Union Européenne. J’avais pu a deux reprises bénéficier des avantages offerts par l’Europe : en 1974-1975 par le biais d’un échange culturel, j’ai passé une année en Angleterre. Quinze ans plus tard, la reconnaissance de l’équivalence des diplômes m’a permis d’exercer ma profession dans ce même pays plus de trois ans durant.

Accessoirement, l’adoption de l’Euro nous a débarrassés de la corvée des changes et des frais ainsi induits.

Malheureusement, il y a le reste…


L’Europe, en s’élargissant a pratiqué une sorte de poly-mariage de la carpe et du lapin. Vingt-huit pays d’histoires et de cultures différentes se sont retrouvés artificiellement unis, le but avoué de ce conglomérat hétérogène étant de former un ensemble économique et politique susceptible de rivaliser avec les autres grandes puissances de ce monde. Conscients de leur incapacité de continuer de jouer le rôle prépondérant qu’elles tinrent individuellement un temps fut, certaines nations s’imaginèrent pouvoir ainsi continuer à tenir leur rang perdu en assurant au sein de cette union un rôle majeur. C’eût été possible si au lieu de politiciens démagogues les pays avaient eu à leur tête de véritables hommes d’État capables de décisions et partageant les mêmes ambitions. Il n’en est rien.

 Nos gouvernants semblent n’avoir pour horizon que leur réélection. Les aspirations et les situations économiques locales étant très différentes, cela rend impossible toute volonté unanime. C’est pourquoi en dehors d’imposer des normes et réglementations communes, rien n’est réellement fait pour amener cet ensemble hétéroclite au niveau de ses compétiteurs. Pas de politique étrangère commune, pas d’armée commune, pas d’interlocuteur à proposer aux leaders mondiaux.

D’ailleurs, est-il vraiment souhaitable ou simplement possible que cette union politique se fasse ? Avons-nous vraiment à y gagner ? Ne pourrait-on pas se contenter de former une zone de libre échange facilitant les coopérations économiques, les échanges culturels et une circulation encadrée des personnes et des biens tout en permettant à chaque état de conserver sa souveraineté ?  

En l’état actuel des choses et vue l’hétérogénéité des pays, se contenter d’un minimum d’union me semble réaliste. On m’objectera qu’à l’origine, bien des États européens étaient composés d’unités disparates qu’on a bien réussi à rassembler au sein d’une communauté plus ou moins homogène. Certes, mais ça ne s’est pas toujours fait de manière douce et démocratique pas plus que dans l’absolu respect des particularismes locaux et des revendications minoritaires. Ne pas attendre l’homogénéisation pour créer l’union requiert un pouvoir fort. En l’absence de ce dernier, ça revient à mettre la charrue devant les bœufs, avec les merveilleux résultats que nous pouvons constater.

mardi 7 juillet 2015

Réflexions potagères



Le temps des récoltes est venu : pois, fèves, pommes de terre, tomates. Suivront les haricots verts. Autant dire que je vais être très pris.

En arrachant les patates, j’entends agneaux et brebis bêler. On ne peut que reconnaître les nombreuses et éminentes qualités de l’agneau : gigot, épaule, côtelettes, voire ragout. Seulement on ne saurait ignorer son gros défaut : il manque cruellement de conversation.

Les Grecs m’emmerdent. Je dois être un des seuls Européens à ne pas avoir de solution au problème qu’ils posent. Ayant connu les joies (et aussi les menus désagréments) de la cessation de paiement, je m’étonne de voir le débiteur vouloir imposer ses conditions.

La dérive gauchiste du FN me rend songeur. Il se nomme National et devient socialiste. S’agit-il encore d’un parti de droite ?

Proclamation des résultats du bac. C'est l'occasion de cris de joie, de peine, de pleurs. Je ne me souviens pas qu'en mon temps un examen ait déclenché tant de passion. Les Français seraient-il soudain devenus hystériques ?

Bonne journée à tous ! 

dimanche 5 juillet 2015

Le ver du pois, cet Attila du potager



Mise en garde : ce billet contient une image susceptible de choquer les enfants et les personnes sensibles.

Comme votre serviteur et tous les honnêtes gens de ce pays, vous consacrez une grande partie de vos loisirs à la culture d’un potager et vous réservez une planche à cette délicieuse légumineuse que l’on nomme petit pois (curieusement, il n’existe pas plus de grand pois que de pois de taille moyenne). Et pourquoi vous imposez-vous cette rude tâche ? Eh bien pour vous régaler de ces petites boules vertes dont le goût n’a rien à voir avec ce que des commerçants sans scrupules tentent de vous faire passer pour elles. Frais, congelés, en boîte, ces produits n’ont du point de vue gustatif rien à voir avec le pois du jardin qui est une source de régal sans pareille.

Seulement, le créateur, dont je me vois une fois de plus contraint de dénoncer l’imperfection de l’œuvre, a semé des embûches sur le chemin du jardinier. D’abord, suite à une erreur de conception que je signalai jadis au sujet du haricot il a fait la cosse du pois verte de manière à rendre sa capture malaisée et de plus il a créé la mouche du petit pois qui vient pondre sur la fleur de manière à ce que son asticot naisse à l’intérieur de la future cosse. Plutôt que de remercier la plante qui l’abrita de la froidure des nuits printanières et lui permit de ne pas être trempé les jours de pluie, ce petit saligaud (je sais, le terme est fort mais il mérite qu’on l’en fustige) avant de sortir de son enveloppe verte et d’aller se gaver d’herbe évitant ainsi l’acquisition et le renouvellement de couteuses tondeuses à gazon au jardinier, il y reste et se met en devoir de dévorer son protecteur !  C’est une honte !

D’abord minuscule, il grossit à mesure qu’il dévore grain à grain son bienfaiteur. Et voici à quoi peut mener son entreprise de destruction : 


Insoutenable spectacle (je vous avais prévenu) ! Et si vous saisissez cette immonde larve devenue grasse par ses crimes entre le pouce et l’index et que vous plongez votre regard dans le sien, c’est en vain que vous y chercherez l’expression du moindre remords, pas plus que vous ne l’entendrez balbutier de piteuses excuses. Non, cet être est exempt de tout embryon de conscience. De plus, il souille la gousse de ses immondes déjections !

Que faire en pareil cas ? Recourir à un traitement chimique ? Utiliser de faillibles procédés « écologiques » ? Plutôt que de souiller la planète de produits nocifs ou de me lancer dans l'aléatoire élevage du glapion-bouffe-mouches (insecte supposé détruire ce prédateur), j’ai choisi de me montrer vigilant et d’inspecter chaque gousse après ouverture et d’en éliminer les grains attaqués. Cela rend encore plus pénible la corvée de l’écossage. C’est à ce prix qu’après avoir maudit le ciel je me régale. Chienne de vie, saloperie de création bâclée !

samedi 4 juillet 2015

Daimler, Daimler outragée ! Daimler brisée ! Daimler martyrisée ! mais Daimler vendu(é)e (pour la rime) !



Eh oui, toute épreuve a une fin. Hier midi, après trois semaines d’une nombreuse et détaillée correspondance, une calamiteuse rencontre  ici narrée et quelques entretiens téléphoniques qui provoquèrent ma lassitude,  l’affaire s’est conclue. Je n’en ai peut-être pas obtenu  tout à fait le prix escompté mais l’important était de me défaire de ce qui fut un rêve et qui comme bien des rêves, une fois réalisé, perdit de ses attraits.

Or donc hier, vers 9 h et demie je pris la route de Vire sous le chaud soleil normand. Arrivé à la gare où devait arriver de Paris mon potentiel acheteur, je constatai que son train avait, comme il se doit, pris le retard minimum de 10 minutes, qui, probablement suite à une ancienne charte ou à un édit royal de Saint Louis ou de Dagobert, caractérise les convois ferroviaires circulant entre Paris et Granville. Tout était donc en ordre.

Mon client arriva puis commença un examen minutieux de l’auto. Contrairement aux deux zozos de l’autre fois, les critiques qu’il fit n’avaient rien d’agaçant. Elles étaient motivées, reposaient sur une solide connaissance du véhicule en question et de ses vices habituels.  Il est vrai que, possédant depuis vingt ans un modèle similaire il avait appris à en connaître les multiples tendances à la facétie. Ayant pris note des défauts constatés, nous partîmes pour un essai sur route. En dépit des recommandations de mon assureur et des lourdes sanctions financières dont s’assortirait tout événement malencontreux  survenu lors de la conduite par un tiers, je lui confiai le volant. Il est des gens en qui l’on croit. L’essai se passa bien et nous poursuivîmes notre entretien dans un café près de la gare. Ayant téléphoné à l’ancien propriétaire pour en obtenir quelques précisions supplémentaires, alors que je ne savais pas s’il se déciderait ou me ferait une proposition inacceptable, il m’offrit un montant égal à celui que m’avait fait un autre client potentiel et que j’avais acceptée mais qui s’assortissait d’une visite d’expert. Le marché fut conclu, un accompte fut versé, un reçu signé, des photocopies établies et nous convînmes que j’irais la lui livrer à Paris dans deux semaines.

Je retirai de cette transaction un soulagement certain et des enseignements rassurants. Il existe encore des gens courtois, agréables et raisonnables, qui savent de quoi ils parlent et pour qui une voiture de 24 ans ne saurait être neuve. Ça change des « spécialistes » autoproclamés, des gens qui après vous avoir demandé une profusion de renseignement disparaissent à jamais sans explication, et des emmerdeurs de tout poil.  Cette nouvelle expérience confirme cependant le peu de goût que j’avais déjà pour la noble activité de vendeur de voiture.

jeudi 2 juillet 2015

Ouf !






La pluie est revenue. Au lointain gronde l’orage. Pause bienvenue.

Hier, le thermomètre a dépassé les trente degrés. Certains riront. « Mais mon pauvre ami, chez nous il faisait des 35, 39, 40 et des bananes (cela dit sans vouloir insulter personne) ». Avec mes 31 degrés, je fais petit bras. Surtout que soufflait sur les collines une agréable brise. Seulement, si j’ai choisi de vivre en cet endroit c’est justement parce qu’il n’y fait jamais très chaud. Je suppose qu’hier à l’instar de bien des lieux normands, on a frôlé voire battu des records. La température n’ayant cessé de monter les jours précédents, la chaleur s’installait dans les murs de la maison et au rez-de-chaussée (ou plutôt de jardin) on dépassait les vingt-cinq degrés, température à laquelle je commence à me liquéfier. Je ne parle pas de l’étage où je passe l’essentiel de mon temps où malgré 20 cm de laine de verre le thermomètre s’affole. Des orages s’étant annoncés dans la boule de cristal de M. Météo France, je redoutais une nuit pénible dans l’impossibilité où je me trouvais de laisser les fenêtres ouvertes en quête de fraîcheur.

Ma journée fut pourtant supportable surtout que j’en passai une partie dans l’air climatisé du break, allant quérir ma nouvelle tondeuse. Aiguillonné par le désir  de voir comment elle fonctionnait, je pus, baigné de sueur,  la monter, faire le plein d’huile et d’essence et l’essayer sans que l’épreuve se révélât insupportable. Le résultat dépassa mes attentes : elle tondit parfaitement l’herbe dont l’ombre des arbres avait encouragé la pousse et maintenu la verdeur.




Et puis ce matin, me levant avant six heures, j’entendis, frappant les Velux, le rassurant bruit de quelques gouttes d’eau. Depuis, ça s’est amélioré : après une première ondée sans grande intensité, les orages se sont rapprochés et une bienfaisante pluie drue arrose les collines tandis que le thermomètre affiche 16 ° et des broquilles. De pâles éclairs précèdent de loin le tonnerre qu’ils engendrent. Bref, tout s’arrange : plus d’abondantes suées, finie la corvée d’arrosage, sauvée la pelouse !

Ce n’est peut-être qu’un bref répit avant qu’il ne canicule à nouveau mais il est bon à prendre.