..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 12 février 2015

Errances immobilières 2



Je m’en doutais déjà un peu : ce monde est cruel ! Mon billet d’hier m’a valu une avalanche de commentaires et, plutôt que de répondre à chacun, j’ai décidé de le faire par le biais de ce billet. A de rares exceptions près, et je les remercie, l’accueil que rencontra l’objet de mes désirs fut, disons, mitigé quand il ne fut pas franchement critique. Certain(e)s mirent en doute mes goûts esthétiques en se retenant avec peine d'étendre leur scepticisme à l’intégrité de mes facultés mentales. D’autres se bornèrent à des observations pratiques concernant les escaliers, la beauté du couloir ou de la cuisine, la présence d’une route, la nécessité de raser l’annexe…

Je note au passage qu’au moins trois ont été capables de retrouver l’annonce du bien, vu qu’ils ont commenté des éléments que n’auraient su leur révéler la simple vision des photos jointes. Je me demande comment ils y sont parvenus et je m’en trouve inquiet : leurs capacités d’espions me fait redouter qu’un jour me soit reproché la manière dont je dispose ma vaisselle dans la machine…

Pendant ce temps, inconscient du déluge de critiques que j’avais suscité, je visitais la belle propriété. Certains défauts de l’annexe (fuites de la toiture et absolue nécessité d’en abattre une partie) n’étaient pas de nature à provoquer l’enthousiasme. Leur suppression pouvait cependant justifier une "petite" négociation du prix… Bien sûr, la présence d’une route assez passante et les multiples niveaux (le jardin est en contrebas et on y accède par un escalier) n’ajoutaient rien à son agrément mais mon enthousiasme de bricoleur se trouva titillé par la perspective d’avoir à rénover l’appartement au-dessus de l’annexe et d’aménager en son rez-de-chaussée un spacieux garage-atelier…

Ce n’est que rentré de Saint-lô en mes vertes collines que je me souvins d’un détail : alors que nous inspections la façade un rien lépreuse de l’annexe ma compagne m’avait fait remarquer que sous le crépi apparaissaient une structure faite de plaques. Du fibrociment. Et qui dit fibrociment dit amiante. Et qui parle amiante suggère coûteux désamiantage, réticences entrepreuneuriales, etc. Du coup, j’en devins sceptique. Ensuite toute l’inutilité de la réfection d’un appartement dont je n’avais que faire m’apparut dans sa cruelle évidence. Ainsi prit fin le rêve.

Mais quand une idée m’envahit l’esprit, elle tend à y demeurer. C’est ainsi qu’aujourd’hui de nouvelles recherches me firent découvrir cette merveille : 



Je m’attends aux pires critiques… Et aussi, peut-être, à d'amères désillusions lors de ma prochaine visite...

mercredi 11 février 2015

Errance immobilières



Le problème, avec les nomades, c’est qu’il faut qu’ils bougent. Ils n’y peuvent rien. Qu’ils aient ça dans le sang ou la tête, qu’importe ? Bien que mon nomadisme se soit bien calmé ces dernières années, il n’est pas encore éteint. Tour récemment m’avait pris un rêve lusitanien. Moins de froidure durant l’interminable hiver, ça fait rêver… Seulement, cela impliquait de longs et coûteux voyages en automobile (j’ai la phobie de l’avion) et puis il était hors de question que je quitte la France pour de bon. De plus, cela eût impliqué doubles impôts et abonnements divers. Ayant des années durant connu les problèmes que posent  l’entretien de deux maisons, je finis par abandonner le projet.

Toujours est-il que ces spéculations portugaises avaient amené à ma conscience le fait que les collines commençaient à perdre un peu de leur charme à mes yeux. La maison étant finie d’aménager, le jardin étant au top, que me restait-il à faire ? A part les joints du garage, pas grand-chose… De plus, l’entretien d’avril à octobre des pelouses, des haies et du potager prenait des airs de corvées. Aussi me mis-je à rêver d’une petite maison avec un petit terrain.  Et j’ai trouvé ça :




Je vais la visiter aujourd’hui.

Cerise sur le gâteau (ou épine dans le talon) la maison s’accompagne d’une magnifique dépendance :





Seulement, ma décision dépendra justement du constat que je ferai de l’état de cette bâtisse : y verrai-je le prétexte à quelques années de bricolage intense afin d’en faire Dieu sait quoi ? Mériterait-elle plutôt une destruction partielle voire totale ? Un simple remaniement de la toiture ?  Seul un examen attentif me le dira…

En cas de concrétisation, je risque de me faire rare. Quel dommage pour l’expertise géographique, éthologique et politique réunies !

lundi 9 février 2015

Lendemain d’élection



La quasi-victoire du Front National dans le Doubs provoque l’inquiétude du monde politico-médiatique et cela parce qu’il révèle un fait de nature à glacer le sang de tout démocrate sincère : les ruraux votent mal. Très mal même. S’il n’y avait qu’eux où en serait-on ?

Ce constat est bel et bon mais comment s’explique-t-il ? Certains esprits profonds se demandent au nom de quoi des gens à la fois épargnés par l’immigration et la violence peuvent voter pour un parti anti-immigration et sécuritaire. Ce sont probablement les mêmes qui attendent qu’il y ait le feu dans leur maison pour envisager qu’on puisse, même à tort,  ne point apprécier l’incendie. En tant que néo-rural (enfin, pas si néo que ça, vu qu’il y a des lustres que je me suis installé quand faire se pouvait dans des villages perdus), j’y vois plusieurs explications.

A la campagne on a une impression de sécurité comme en ville on éprouve un sentiment d’insécurité. Cette illusion fait qu’on peut s’éloigner de chez soi sans fermer sa porte à clé ou que si par malheur il vous arrive de perdre votre portefeuille on le ramène à votre banque (ça m’est arrivé). On y vit paisiblement à la française (et ici, souvent, à l’anglaise) sans trop souffrir du manque d’enrichissement culturel que cela implique. Le chômage y est rare (seuls restent ceux qui y trouvent un emploi), si le revenu est souvent médiocre, on se débrouille, on bricole, on est généralement propriétaire. Du coup, l’assisté n’y court pas les chemins. Le manque d’équipements, la pauvreté de l’offre culturelle en éloigne le Bobo. Avec pour conséquence que la coalition assistés-bobos qui, s’ajoutant à ses électeurs traditionnels (fonctionnaires, envieux de tout poil), assure la victoire de la gauche dans les centres urbains ne peut s’y former.

Le plouc regarde la télé. Et qu’y voit-il ? Des horreurs ! Des foules bigarrées, des zones de non-droit, de la violence gratuite ou payante, du vandalisme, etc. Et son cerveau fruste en conclut qu’importer de telles réalités chez lui ne serait pas souhaitable. Les plus exaltés finissent même par penser que ce n’est souhaitable pour personne, même pas pour les citadins. Faut-il qu’il soit sot, le bougre !

Et s’il n’était que sot ! Mais il est couard, en plus ! Le genre de personne à préférer la santé à la maladie, la paix à la guerre, l’abondance à la disette, peut-être même la vie à la mort ! Face à ce qu’il faut bien nommer une peur irrationnelle, que peut-on faire ?

Pourquoi n epas envisager de créer une télé spéciale pour lui, où la vie en ville serait parée de tous les charmes, d’où toute incivilité (meurtres divers, actes terroristes, trafics de drogue, etc.) serait bannie ?  De lui interdire l’accès aux cités afin qu’il ne découvre pas la supercherie ? De prohiber tout contact entre lui et les urbains ? Ça ressemblerait un tout petit peu à de l’apartheid mais si le salut de la république était à ce prix…

A moins qu’on ne lui retire tout simplement le droit de vote ?

samedi 7 février 2015

Rêve lusitanien



Hier matin, j’écoutais la RSC™ tandis qu’un froid glacial retardait la fonte de la fine couche de neige recouvrant les douces pentes des collines. Les gens du poste causaient de ces retraités qui allaient passer leurs vieux jours au soleil : Maroc, Portugal, Tunisie furent évoqués. J’appris ainsi que ceux qui choisissaient d’installer leurs pénates en terre lusitanienne se voyaient exemptés d’impôt sur le revenu, à condition d’y passer au minimum 183 jours par an et cela pendant dix ans. Une brave dame exprima son indignation face à l’attitude peu citoyenne de ces sales vieux qui se refusaient à banquer et revenaient ensuite se faire soigner en France. Ce genre de personnes n’est en revanche nullement choquée du fait que d’autre bénéficient de la CMU ou de l’AME sans bourse avoir jamais déliée…

Bref, lassé que je me sentais par l’interminable automne-hiver normand (qui, les plus belles années ne s’étend que de septembre à mai) je me pris à rêver d’endroits moins frais ou passer la mauvaise saison. Peu tenté par les terres d’Islam, le Portugal me parut s’imposer.

Je me renseignai sur le climat de différents secteurs du septentrion au  l’extrême midi. Je me pris à chercher une humble demeure avec du terrain. Mes moyens étant bien réduits, ça rendait Algarve et grandes cités inenvisageables. Ce qui tombait on ne peut mieux vu que plages et villes ne sont pas à mon goût. Restaient des coins perdus du nord et de l’Alentejo. Pour quelques dizaines de milliers d’Euros on y trouve de petites maisons entourées de vergers où poussent oliviers, citronniers ou orangers toutes choses assez rares dans le Mortainais (je parle des arbres pas des maisons). Je m’imaginai transformant ma masure en nid douillet, parcourant mes hectares en 4x4 pour y cueillir des fruits, apprenant le portugais… Perspectives exaltantes…

Mais il y a la réalité :
 « Les campagnes de l’Alentejo                                                                                                                                       
 sont loin  du centre-ville de Saint-Lô »,
comme dit (ou devrait dire) le proverbe. Et ma compagne s’y morfondrait loin de ses Lares. Si un changement de cieux attire toujours mon âme vagabonde, ça ne saurait se faire au prix d’un lâche abandon. Du coup, je vis s’éloigner comme elles étaient venues exemptions fiscales, olives oranges et citrons…

vendredi 6 février 2015

Aveu



Je dois le reconnaître, je suis atteint d’américanophobie. Entendons-nous bien, ce ne sont pas tous les habitants du continent américain (nord et sud) qui provoquent en moi cette crainte excessive, maladive et irraisonnée. D’ailleurs ne s’agirait-il pas davantage d’une répulsion que d’une peur ? Non, ma phobie ne concerne que les Étasuniens. L’Amérique latine ou le Canada ne provoquent en moi aucun rejet spécial. Entendre parler un Québécois, lire les romans de Garcia Marquez de Vargas Llosa ne provoque chez moi aucune éruption cutanée. J’y prends même un certain plaisir.  

Dans un sens, j’ai de la chance : à la différence de bien d’autres, cette aversion est socialement acceptable et même largement partagée au sein des milieux gauchistes les plus vigilants. En l’avouant, je risque de froisser quelques lecteurs dont je connais les tristes penchants mais mes chances de me retrouver au banc d’infamie  sont faibles voire inexistantes. Pouvoir se vautrer impunément dans un quelconque rejet est une joie rare par les temps qui se traînent.

En quoi consiste au juste mon américanophobie ? Le plus visible de ses symptômes est mon refus de regarder tout film ou série provenant des USA. Ce qui ne va pas sans inconvénients car nos petits écrans en sont littéralement envahis. Du coup, je me vois réduit à ne voir que des longs métrages français, anglais ou italiens que j’ai souvent déjà regardés à maintes reprises. De plus, en admettant que j’en ai le désir et l’occasion, il me serait difficile de suivre une conversation concernant les stars hollywoodiennes actuelles dont je suis incapable de rapprocher les noms, parfois entendus ou lus de ci-de là, du moindre visage. Je fais de temps en temps des tentatives de vaincre ma répulsion première mais ça ne fait que la confirmer : soit je n’y comprends rien (Matrix) soit je trouve qu’il s’agit là des productions d’un grand malade (Tarantino).  

Pour la littérature, c’est pareil. Contrairement à la nôtre (si tant est que nous en ayons une aujourd’hui) qui sentirait le renfermé et souffrirait de nombrilisme, elle est censée être parcourue par le vent des plaines soufflant sur de grands espaces. A mon dam tout à fait mesuré, je la trouve ennuyeuse. J’ai pourtant beaucoup aimé les deux romans de Steve Tesich (Price et Karoo) mais ça ne compte pas, vu qu’arrivé aux USA de sa Serbie natale à 15 ans, cet auteur me semble plus Européen qu’autre chose.

Ce qui m’agace le plus dans le message subliminal que transmettent les « œuvres »  Étasuniennes, c’est son côté niaisement optimiste et lourdement moralisateur quand elles ne font pas dans la provocation gratuite. Parce qu’à mes yeux les USA tendent à exporter les ferments de la désintégration de nos sociétés européennes : multiculturalisme, communautarisme, junk food, repentance, angélisme, sensiblerie, matérialisme exacerbé, consumérisme débridé, etc.  

On me taxera d’antiaméricanisme primaire, on me donnera mille exemples des merveilles que ce pays a développées, on pointera les contradictions qu’il y a à fréquenter certain réseau social à commercer grâce à certains sites, à passer tant de temps sur le Net, invention américaine, etc. Rien n’y fera. C’est une influence culturelle largement nocive que je refuse. Avec mauvaise foi (peut-être) mais vigueur.