Ils sont partout : à la radio, à la télé, dans la
presse écrite, à l’école (de la maternelle à l’Université), au cinéma, dans la
chanson et accessoirement dans les partis de gauche. Ils confisquent la parole et balancent à tout vent leur catéchisme.
Les thèmes qui leur déplaisent sont interdits par la loi puisque tout propos
contraire à leur doxa est bientôt taxé de raciste, trucophobe et pour tout dire
antirépublicain.
Et avec tout ça, on obtient Villeneuve-sur-Lot.
Je serais prêcheur de gauche (ou de « droite modérée »),
je finirais par me poser de menues questions sur l’efficacité de mes sermons.
Prêcherais-je dans le désert ? Ne m’adresserais-je qu’à des convertis dont
le nombre fond comme neige au soleil ? Serais-je lassant ? Comme
Guillot ne me croirait-on plus quand je crie au loup ?
Alors, bien sûr, il y a la crise, le chômage, le repli sur
soi, la peur et le recours aux « extrémismes »
que cela engendre. Mouais… Seulement, du populisme, de l’ « extrémisme »,
il y en a aussi à gauche et ce n’est pas vers lui que le mauvais peuple se tourne.
A croire que le discours de gauche ne séduit plus et qu’il serait grand temps d’en
changer.
Au lieu de cela, les prêcheurs s’enferrent dans un discours
qu’ils tendent à radicaliser suivant le vieil adage qu’on ne change pas une
équipe qui perd, certains que leurs idées sont largement partagées. Et pour
cela, ils s’appuient sur des sondages qui semblent les conforter. Ce qu’ils ne
réalisent pas, c’est que leur terrorisme intellectuel pousse les braves gens à
mentir. Si le clergé juge telle ou telle opinion quasi-criminelle et trucophobe, les plus
timorés ne vont pas prendre le risque de se prononcer pour. Ils affectent de
partager ce qui est « acceptable ». Tout le monde est amusé quand les
Français disent que leur chaine préférée est « Arte » alors qu’ils
regardent plutôt « Secret Story » ou « Fous-la moi toute ».
En revanche, on prend au sérieux les enquêtes sur les thèmes sociétaux, on y adapte son discours et on s’étonne quand
les votes démentent les « opinions »…
Les épouvantails ne font plus peur à personne. Seulement,
quand, depuis des décennies on a rabâché les mêmes antiennes, en changer
risquerait de choquer et d’éloigner ceux qu’elles ont su séduire.
Prêcheur n’est pas un métier facile…
En prime : quelques mots de l'ami Peillon, qui font
regretter qu’on n’accorde pas plus de publicité aux propos de ce prêcheur tant
avec lui les choses sont claires.