Contrairement à ce que je pensais, le calendrier des mayas
est naze. Inutile qu’ils passent chez moi l’an prochain : je ne le
prendrai pas.
Donc c’était pas pour ce coup-ci. Faudra patienter. En
attendant ce beau jour, ne serait-il pas utile de préciser ce qu’on entend par
la fin du monde ? Ce n’est pas du tout évident quand on pense que certains
envisageaient d’y survivre. Qu’il y
aurait des coins épargnés. En fait de fin du monde, ils s’attendaient à une disparition
quasi-totale de l’humanité. Ce qui n’est pas mais pas du tout la même chose.
De plus pessimistes allaient jusqu’à envisager la
disparition de la Terre. C’est déjà mieux. Car dans ce cas pas de survivants à
part peut-être les quelques zozos qui auraient à ce moment été placés sur orbite
dans une station spatiale. Vu que les provisions ne sont pas éternelles et qu’ils
n’auraient eu nulle part où retourner ni personne pour venir les chercher, ça n’aurait
pas duré bien longtemps.
Peut-on cependant
considérer que la disparition de notre planète serait la fin du monde ?
La lune, le soleil, les étoiles n’en feraient-elles pas partie ? Pourtant,
sans eux notre monde, en plus d’être invivable serait incomplet. Il me paraît
donc indispensable qu’une fin du monde digne de ce nom inclue la disparition de
l’ensemble des astres visibles et
invisibles c'est-à-dire de l’Univers.
Et c’est là que le problème se corse : comment détruire
l’Univers ? C’est pas un météore qui risque de le faire ! Si on en
croit les spécialistes – et pourquoi ne les croirait-on pas vu qu’ils ne sont
pas mayas ? –, l’Univers proviendrait de l’explosion, avec grand bang et
tout (je ne vous dis pas la tête des voisins si ça s’est produit pendant leur
sommeil vu qu’il n’y avait pas de voisins), il y aurait une quinzaine de
milliards d’années, ce qui n’est pas rien. Sans compter que pour qu’une masse de matière dense explose, il
fallait bien que cette dernière préexiste à ladite explosion.
En admettant que le phénomène s’inverse pour une raison ou
pour une autre, il faudrait autant de temps pour en revenir à l’état de départ
qui, comme je l’évoquais n’est forcément qu’un état précédent. Autant dire qu’il
nous faudrait attendre quelques milliards d’années entre le début de la fin et
la fin du monde proprement dite. Ce qui userait la patience des plus calmes d’entre
nous.
Décidément, la véritable fin du monde ne semble pas pour
demain. Pas plus que la fin de la pluie en Basse-Normandie.