J'écoutais ce matin un débat intéressant sur l'urbanisme. C'était sur France Inter, radio de service comique.
Parmi les choses intéressantes qui furent dites, deux m'ont paru dignes d'être relevées.
La plus édifiante fut l'intervention d'une participante déclarant qu'ayant demandé à un maire d'une commune de gauche particulièrement défavorisée pourquoi il ne tentait pas d'y implanter une zone résidentielle, il lui fit répondu que cela amènerait une population qui ne voterait pas pour lui et risquerait de lui faire perdre les élections. Ce n'est pas un scoop, mais c'est toujours amusant d'entendre des gens qui parlent sans cesse de mixité sociale se montrer sincères. La gauche prospèrant sur le fumier de la misère, il est bien naturel qu'elle l'entretienne...
L'autre fut la tendance à construire des résidences sécurisées et à voir de plus en plus d'urbains fuir la ville pour s'installer dans de paisibles villages. Cela fut attribué à une société de la peur. Peur de quoi ? Va savoir... Paranoïa, probablement. Vu qu'évidemment, il n'y a aucune raison de fuir, quand on le peut, nos riantes et paisibles banlieues. Il paraîtrait même que certains promoteurs sécuriseraient les résidences qu'ils construisent afin de faire des profits supplémentaires alors que les acheteurs potentiels n'auraient aucun désir de sécurisation. On suppose que ces mêmes promoteurs, s'ils travaillaient en Afrique équatoriale, équiperaient les logements de puissants et coûteux calorifères. Les clients renâcleraient un peu sur le prix mais finiraient par se résigner...
En fait, pour redresser le pays il y a un créneau évident : exploiter les peurs irraisonnées des français. Puisqu'on est parvenu à leur faire croire que pouvait exister de l'insécurité dans les grandes métropoles, ne pourrait-on pas leur faire craindre la submersion dans les hautes montagnes, l'installation d'un climat tropical en Normandie ou la pénurie de céréales en Beauce ? Il n'y aurait plus qu'à produire les moyens permettant de lutter contre ces périls et à nous le sextuple A (celui grâce auquel c'est le prêteur qui vous verse des intérêts) !