jeudi 11 novembre 2021

"Coupable" maladresse !


Dire qu’entretenir de bons rapports avec sa pharmacienne peut être le but de toute vie serait abusif. En même temps, pourquoi le refuserait-on ? Ce fut mon cas jusqu’à ce que j’aille, hier soir,comme tout bon vieillard cacochyme qui se respecte, chercher mon vaccin antigrippal à l’officine de mon village. En fait, parler d’officine laisserait imaginer une surface modeste . Alors que, voici déjà quelques années les deux pharmaciens de la commune se sont associés, ont acheté un ancien commerce de meubles dont la superficie leur permit d’ouvrir un établissement conséquent entièrement robotisé et comptant cinq ou six comptoirs derrière lesquels s’affairent pharmaciens et préparateurs. Bien qu’ayant apparemment atteint avant de le dépasser un âge raisonnable pour faire valoir leurs droits à une retraite bien méritée, M. X et Mme Y en firent probablement le commerce le plus prospère de notre grosse bourgade leur permettant d’engranger encore plus de pognon en vue d’on ne sait quoi. Il faut dire que l’âge moyen de la population communale facilita leur succès.

Mes rapports cordiaux avec la pharmacienne dataient de bientôt 5 ans. Du jour où, me rendant à la primaire des Républicains et du Centre j’allai voter pour M. Fillon dont la campagne très droitière m’avait séduit. Vu que jusqu’à nouvel ordre, l’ex-premier ministre n’avait pas été exclu par son parti, je n’eus aucun scrupule à me déclarer en accord avec les « valeurs républicaines » dont il était censé se réclamer. La présidente du bureau se trouvait être la pharmacienne. Y était-elle la représentante des centristes ou de LR ? Va savoir… Toujours est-il que m’assimilant à son camp, elle se montra plus joviale et causante lors de mes visites.

Or donc, hier soir après avoir longtemps patienté dans la file d’attente que provoquait la fermeture du lendemain, je fus servi par la maîtresse des lieux. Elle me remit le précieux vaccin. Je lui demandai de me confirmer que je pouvais me le faire inoculer par les infirmières sans rendez-vous. Ce qu’elle fit. Je lui dis donc, que ce serait chose faite le premier jour où je me lèverais avant la fermeture de la permanence. La brave dame me rétorqua que je pourrais me rendre à celle du soir. M’enquérant de son horaire, elle me dit : « Entre 19 h et 19 h 30. » . Déçu je lui expliquai que c’était impossible vu qu’à cette heure-là j’avais rendez-vous avec Christine, pour sa belle émission. « Bravo ? » s’enquit-elle, « Non, la BELLE Christine, Christine Kelly », lui répondis-je. « Je ne connais pas, me dit-elle, je travaille encore à cette heure-là*. C’est sur qu’elle chaîne ? » « Sur Cnews, la chaîne maudite, précisai-je avec un sourire. ». Son air se fit moins jovial et elle ajouta : « Alors je ne regarderai pas ! » J’eus la sensation d’avoir commis comme un dérapage et que désormais, si je continuais à avoir les médocs tout en gardant l’argent des médocs, le sourire de la pharmacienne serait moins affable.

Je pense que je m’en remettrai.

*C’est incroyable ce que leur âpreté au gain impose à certaines personnes âgées ! 

7 commentaires:

  1. Oui, Oncle Jacques, vous vous en remettrez, je n'ai aucun doute là-dessus. Et d'autant plus facilement que certains d'entre nous, dont moi, ont non pas leur apothicaire, mais des proches qui viennent leur crier dans les oreilles à domicile, tout le mal qu'ils pensent de ce media "pourri" que eux, ne regarderaient jamais - qu'ils ne connaissent donc que par ouï-dire - mais sur lequel ils déversent sans aucune retenue toute la haine dont ils sont capables.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je trouve tout à fait étonnant que l'on puisse détester des gens ou des media que l'on n'a jamais écoutés. Si j'en suis venu à ne plus écouter France Inter, c'est après qu'elle eut été ma station préférée des décennies durant. Il a fallu qu'y apparaissent des "humoristes" vulgaires et sans talent mais bourrés de préjugés imbéciles que je me suis résigné à ne plus écouter occasionnellement que France Culture où, si les a priori politiques sont également présent, on évite la grossièreté.

      Avant de rejeter, j'écoute. Si ça ne me convient pas, je rejette mais sans haine aucune, simplement parce qu'entendre des discours selon moi stupides est une perte de temps.

      Supprimer
  2. Le visionnage quotidien de cette émission est-il pour vous si important qu'il vous faille annuler des rendez-vous? Est-ce que ça marche aussi pour le jeu des mille euros à 12h00?

    RépondreSupprimer
  3. A la première question : oui et ceci pour deux raisons. D'abord je trouve les participants brillants et intéressants. Ensuite, selon une habitude prise en Angleterre, 19 h est le moment où, ayant terminé ce que je devais faire dans la journée je me relaxe en alternant un jour sur deux whisky et punch.

    A la deuxième : non. Je n'écoute plus France Inter et, bien qu'ayant gagné le banco il y a une vingtaine d'années, le jeu des mille Euros a cessé de m'intéresser (comme d'ailleurs "Questions pour un champion").

    RépondreSupprimer
  4. Il ne s'agissait nullement de provocation, juste d'une conversation banale. J'aurais pu évoquer au lieu de Mme Kelly l'excuse de l'apéro. Le terme de "confort intellectuel" ne me semble pas adapté quand on parle de personne chez qui l'activité cérébrale se borne à ruminer éternellement des "idées" reçues.

    RépondreSupprimer
  5. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Anonyme, si vous tenez absolument à vous retrouver en prison pour tenue de propos complotistes antisémites, libre à vous mais faîtes-le chez vous et non sur un blog qui ne défend aucunement vos thèses.

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.