samedi 13 novembre 2021

Bouleversifié !

 

Son malheur laisse indifférent...

Voilà ce que je suis. Et pas qu’un peu ! Il faut dire qu’il y a de quoi, même si la nouvelle n’a trouvé que peu d’écho dans les media. J’ose à peine vous l’annoncer. Elon Musk, le sympathique PDG de Space X, directeur général de Tesla mais aussi fondateur de la Boring Company* a perdu, en l’espace de deux jours, les 8 et 9 de ce mois, la plus que coquette somme de 50 milliards (50 000 000 000) de dollars US !

A quoi est due cette colossale perte ? Eh bien, à un simple Tweet. Comme quoi, avant de balancer une connerie sur les réseaux sociaux, mieux vaut réfléchir aux possibles conséquences qu’elle pourrait entraîner. En quoi consistait ce Tweet ? Elon est un anxieux et semble avoir du mal à prendre des décisions. C’est pourquoi il consulta ses followers sur l’opportunité de vendre 10 % de ses actions afin de payer ses impôts. Ces braves gens l’incitèrent à le faire et, dès le lendemain ses actions plongèrent de 7 % et le jour suivant de 12.

Résultat des courses, M. Musk ( à ne pas confondre avec M. Muscle) voit sa fortune réduite à 323 milliards (323 000 000 000) de dollars US. Il demeure ainsi l’homme le plus riche du monde, bien devant Jeff Besos (Amazon) et (Cocorico!) Bernard Arnaud (LVMH). Il n’empêche que 50 milliards de moins n’est pas rien.

Cette anecdote montre à quel point les coquettes fortunes industrielles sont volatiles. Pour mémoire, ce n’est qu’en septembre de cette année que l’entreprenant Elon avait relégué le non moins entreprenant Jeff à la seconde marche du podium. C’est dire si ces « fortunes » sont fluctuantes et soumises à la spéculation boursière.

Curieusement, cette moins-value ne semble avoir provoqué que peu d’apitoiement chez le bon peuple pourtant si prompt à s’indigner des colossales plus-values (justifiées ou non) soi-disant « encaissées » par ces titans de l’économie. C’est que les braves gens ont du mal à comprendre que ces fortunes sont largement virtuelles et qu’il ne s’agit pas, pour reprendre l’expression des Inconnus de « soussous dans la popoche » et que, comme ont pu le démontrer par le passé M. Boussac (un temps l’homme le plus riche d’Europe mort ruiné) et à un moindre degré M. Tapie, la Roche Tarpéienne du capitalisme est proche du Capitole boursier.

*Ne pas traduire hâtivement par « La société où on s’emmerde » ! Il s’agit en fait d’une société de construction de tunnels, le verbe anglais « Bore » ayant deux sens : « ennuyer » et « percer ».

9 commentaires:

  1. Il faut tout de même essayer de se mettre à leur place, à ces multi-multi-trillionnaires !
    Ils ne payaient pas un sou d'impôts et voilà que brutalement, cruellement, ils doivent en payer, rubis sur l'ongle, comme le dernier des derniers citoyen de la plus basse extraction !
    Je pense que cela relève des tribunaux internationaux, ceux qui s'occupent des droits de l'homme richissime, et que ce pauvre - ben oui ! - plus que pauvre même, car humilié par un État cupide, ne manquera pas de faire appel à eux, s'il reste encore un peu de morale en ce bas monde !

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    1. Ayant longuement répondu à Fredi, j'éviterai donc de radoter. Je ne plains ni envie ces braves gens. Comme tout un chacun, ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont et sont affrontés à des problèmes qui ne sont pas les miens.

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  2. 75% ? Vous jouez petit bras ! En confisquant 99 % de ces fortunes estimées ces super-riches seraient encore milliardaires et continueraient d'attiser la haine des envieux. Vous me direz, que l'année suivante on pourrait recommencer. Il ne seraient alors plus que multimillionnaires et continueraient de révolter le prolétaire.


    Mais tout cela est utopique : une telle confiscation les mettrait dans l'impossibilité de régler leur dette au fisc. En annonçant la possibilité de vente de 10 % de ses actions leur cours a baissé de 16 %. Imaginez ce que donnerait la vente de 75 % ! Car la prétendue "fortune" de ces industriels est calculée en fonction de la valeur en bourse de leurs actions et non de leurs biens propres (immobiliers, financiers, etc.). De plus, elle ne tient pas compte des dettes qu'ils pourraient avoir contractées.

    Pour prendre un exemple de la volatilité de ces "avoirs", le PDG de Pierre et vacances, a, l'an dernier, à cause de la crise sanitaire vu sa fortune se réduire de 70 % du fait du dévissage de ses actions. En adoptant votre proposition, il lui serait donc impossible de payer cette année sa "dette" au fisc.

    Je conçois que, comme vous, sous prétexte d'égalitarisme on puisse rêver de mesures crypto-communistes. Cela suppose que l'égalité financière soit atteignable et surtout que l'on croit que l'État ferait un bon usage de l'argent ainsi récolté. Personnellement, je ne crois ni à l'une ni à l'autre. D'autre part, n'étant pas de tempérament envieux l'existence de petits, moyens, gros ou super riches ne me gène aucunement et j'ai d'autres intérêts dans la vie que son côté financier. Je suis de ceux qui se satisfont de leur situation.

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  3. J’avoue bien que l’argent ne fait pas le bonheur; mais il faut avouer aussi qu’il le facilite beaucoup.

    Les Liaisons dangereuses (1782)
    Pierre Choderlos de Laclos

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    1. C'est plutôt son absence qui peut nuire au bonheur, non ?

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    2. Plaie d'argent n'est pas mortelle, dit-on. Mais elle peut être très douloureuse.

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    3. J'en sais quelque chose ! A quarante ans, je me suis retrouvé ruiné, couvert de dettes, sans travail, sans logement, en instance de divorce : La totale. Ce fut le point de départ d'une longue remontée. Trente ans plus tard, la douleur s'est effacée pour faire place à la sérénité, à la gène a succédé une relative aisance. Il n'empêche que sur le coup, j'avais du mal à supporter cette situation et à envisager un avenir qui s'avéra meilleur que je ne pensais. Même extrêmes, les épreuves présentent l'avantage d'éprouver sa résilience et au bout du compte nous renforcent.

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  4. Vous êtes mal informé : Musk en vendant une partie de ses actions a fait au contraire un coup de génie : il a gagné sur le plan fiscal (utilisation pertinente de la législation)et la chute du cours de ses actions a été très transitoire : il a regagné les jours suivants ce qu'il avait pu perdre car annonçant la vente, il évitait les interrogations des fonds d'investissements et donc une défiance boursière. Coup de génie d'un génie.

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    1. Ce que vous dites ne fait que confirmer la volatilité des fortunes boursières.

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