lundi 30 août 2021

Une fois n'est pas coutume

 


Pour la première fois, je publie ici un texte dont je ne suis pas l’auteur. Je n’ai pas demandé à ce dernier l’autorisation de le faire. Qu’importe, vu qu’étant publié sur le Net, il est loisible à tous d’en prendre connaissance. On me dira que M. Clavé enfonce des portes ouvertes, que tous ne partagent pas sa manière « élitiste » de considérer la langue, que plus que perdre son temps à enseigner les subtilités d’une langue désuète on ferait mieux de la simplifier de manière à ce qu’elle soit directement accessible à tous et toutes sortes d’âneries de cet acabit. 

Le constat qu’il établit me paraît clair et argumenté, c’est pourquoi je vous le propose.

"L’effet de Flynn du nom de son concepteur, a prévalu jusque dans les année 1960. Son principe est que le Quotient Intellectuel (QI) moyen ne cesse d’augmenter dans la population. Or depuis les années 1980, les chercheurs en sciences cognitives semblent partager le constat d’une inversion de l’effet Flynn, et d’une baisse du QI moyen.

La thèse est encore discutée et de nombreuses études sont en cours depuis près de quarante ans sans parvenir à apaiser le débat. Il semble bien que le niveau d’intelligence mesuré par les tests de QI diminue dans les pays les plus développés, et qu’une multitude de facteurs puissent en être la cause.

A cette baisse même contestée du niveau moyen d’intelligence s’ajoute l’appauvrissement du langage. Les études sont nombreuses qui démontrent le rétrécissement du champ lexical et un appauvrissement de la langue. Il ne s’agit pas seulement de la diminution du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités de la langue qui permettent d’élaborer et de formuler une pensée complexe.

La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression. Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.

Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.

Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.

Sans mots pour construire un raisonnement la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.

Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté."

Christophe Clavé

Professeur de stratégie & management INSEEC SBE

jeudi 26 août 2021

Un chef-d’œuvre inégalable ?

Hier soir, j’ai, pour la énième fois, regardé un de mes films préférés. Peut-être le meilleur de tous. Rien n’y manque : une réalisation d’une rigueur impeccable, des acteurs incarnant avec talent et profondeur des personnages magistralement campés, une virtuosité musicale venant à merveille souligner les passages les plus dramatiques d’une action mêlant avec brio la cruauté des drames et les moments de tendresse, une scène de danse, à rétrograder Fred Astaire et Gene Kelly au rang de bateleurs de foire, une cruelle satire des mondanités cinématographiques, des clins d’œils appuyés à la gastronomie française et une manière originale d’exprimer le contentement.


Ce film, comme tous les grands moments du septième art, est bien entendu français. Le public, lors de sa sortie il y a vingt-sept ans déjà (comme le temps passe!), a immédiatement été conquis : près de deux millions trois cent mille spectateurs se sont rués aux guichets des salles obscures de l’Hexagone. Ce film, plus hilarant que les meilleurs opus d’Ingmar Bergman, plus poignant que le plus émouvant sketch de Benny Hill, je ne vous tairai pas plus longtemps son titre, espérant toutefois que nombre d’entre vous, fidèles lecteurs, l’auront deviné (surtout que l’image illustrant cet article aura mis sur la piste les plus attentifs d’entre eux) c’est bien entendu le film sans pareil de les nuls : LA CITÉ DE LA PEUR



Certains, et comment leur en vouloir, m’accuseront de futilité. Les grands films ne sont pas drôles, tout le monde sait ça ! Si on regarde la liste des meilleurs films de tous les temps qu’établit de temps à autre tel ou tel media, force est de constater que si les comédies y tiennent peu de place elles pullulent littéralement de films yankees que je n’ai généralement jamais eu la curiosité de regarder. Quand j’y vois apparaître des films de science-fiction, des films de Tarentino (ceux que j’ai vus m’ont ôté toute envie d’en voir d’autres), bref, des films soit violents, soit ineptes, ça me conforte dans l’idée que mes goûts différent de ceux de la majorité sans que j’en retire la moindre amertume. Loin de moi l’idée de dénier tout mérite à nos amis d’Outre-Atlantique à qui nous devons la liberté, les McDo, la culture woke, les zones commerciales et bien d’autres éléments de notre épanouissement culturel. Pour ce qui est de produire des images qui bougent, y’ a pas à dire : ils savent faire. Il y en a même qui bougent tellement bien que je n’y comprends rien (Matrix, que ma fille m’avait jadis entraîné à voir en sa compagnie en est le meilleur exemple à ce jour).


Disons que ce que j’attends d’un film c’est qu’il me distraie. Le drame, c’est bon pour la vie de certains. Personnellement, plus j’avance en âge et plus j’en perds le goût et ne m’en porte que mieux. Balzac a regroupé son œuvre sous le titre « La Comédie humaine ». Bien que ce soit en vain que l’on y rechercherait des passages hilarants, utiliser le terme de « comédie » peut être interprété (à tort puisque ce faisant l’auteur se référait plutôt à Dante, écrivain auquel les qualificatifs de « tordant » ou « bidonnant » sont rarement attribués) comme le constat que l’étude qu’il mena de l’humaine condition en son temps prêtait plus à rire qu’à pleurer.

A tort ou à raison, c’est la leçon que je tire d’une vie dont j’ai, selon toute vraisemblance, vécu l’essentiel de la durée. Ce qui m’avait, sur le moment, paru des drames, avec le recul ne me semblent que des épisodes anecdotiques de ma petite existence. Je les considère avec plus d’amusement que de tristesse, comme autant d’étapes d’un long chemin d’apprentissage menant à une sérénité plutôt joyeuse.

Que voulez-vous, je préfère le « juste un doigt » de Chantal Lauby et la réplique de Darmon qui suit, la supplication des clapiottes, la publicité pour « une voiture qu’elle est bien pour la conduire », la difficulté d’Émile à citer le président Lincoln, le restaurant où l’on sert « les meilleures gencives de porc ce la Côte », le rythme envoûtant de « la Carioca » qui fait qu’ « il faut dire aux autres danses au revoir », les passages répétés sur les marches du palais du festival de la sous-préfète et de son jeune amant, Chabat étalant Chantal Lauby d’un direct suite à une soirée bien arrosée et je ne sais combien d’autres scènes hilarantes aux plus profondes méditations sur le côté tragique de l’existence. Je n’y peux rien.


mardi 24 août 2021

États des lieux

 


Ma fille et son mari devant déménager suite à la mutation de ce dernier, ils se trouvent confrontés à la rude épreuve dite de « l’état des lieux ». Comme la plupart d’entre vous l’ont vécue, inutile de souligner les affres par lesquels elle vous fait passer surtout quand la personne à qui on le confie se montre particulièrement tatillonne. J’en ai vu qui comptaient les petits trous qui pouvaient être dus à l’accrochage de sous-verres ou autres tableaux et gravures et les comparer au nombre constaté lors de l’entrée ! Sachant que ces trous d’un demi millimètre de diamètre étaient quasi-invisibles ce constat prit du temps…


Loin d’être un saccageur de logement, j’ai toujours eu tendance à améliorer un peu les choses et ma caution me fut toujours restituée dans son intégralité. Curieusement, si la moindre détérioration est dûment facturée, il ne vient à l’idée d’aucun propriétaire d’offrir à son locataire une somme en compensation des améliorations effectuées quelle que soit la valeur de celles-ci. Il est même possible, si celles-ci ne sont pas à son goût que le locataire se voie condamner à remettre le logement dans son état original à ses frais. Pour être indemnisé, le locataire devra prouver que les modifications effectuées apportent une plus-value au bien et encore sous certaines conditions, ce qui n’est pas toujours évident.

Tout ça est bien triste mais ainsi va la vie…

Ce sombre constat m’a donné une idée : et si on appliquait le principe de l’état des lieux aux locataires de l’Élysée et des différents ministères ? Bien entendu, il ne s’agirait pas de limiter ce constat au seul logement de fonction occupé par le président ou les ministres concernés mais au domaine dont ils ont été chargés. A leur entrée en fonction, on établirait un état des lieux et un autre lorsqu’ ils quitteraient leur poste.

S’ils laissaient leur domaine de compétence dans un état égal ou meilleur qu’à leur arrivée on considérerait qu’ils n’ont fait que leur boulot tant il est rare qu’un politicien ait pour programme la dégradation du domaine qu’il souhaite prendre en charge.

Dans le cas contraire, il devrait indemniser l’État des tristes résultats de son impéritie. Il est évident que le calcul du montant de ces indemnités ne serait pas chose facile mais on peut, vues leurs infinies capacités, espérer que nos bons technocrates de Bercy y parviendraient. Il faudrait, bien entendu, tenir compte de la conjoncture internationale. Aussi, en cas de crise économique, sanitaire ou sociale généralisée, le président et ses ministres ne pourraient être évalués que par rapport aux résultats obtenus par des pays comparables. Si, par rapport à la moyenne de ces derniers, ils n’ont pas fait pire, on leur donnerait quitus.

Dans le cas contraire, selon un barème à fixer, ils devraient réparer. On peut penser que dans certains domaines la note pourrait se monter à des sommes faramineuses. Mais, comme c’est le cas pour les autres particuliers, on leur laisserait, leurs biens une fois confisqués, l’équivalent du RSA : on saurait se montrer humain !

Il va sans dire que ce système aurait pour conséquence une raréfaction des candidats aux hautes fonctions voire leur totale disparition et que les chances de le voir jamais appliqué sont inexistantes. Si j’ai envisagé cette mesure démagogique, c’est simplement pour souligner une évidence : ceux qui se proclament « responsables politiques » sont en fait totalement irresponsables. On me dira que le vote les sanctionne, chose qui reste à prouver vu qu’on peut très bien être réélu par un peuple mécontent malgré un bilan catastrophique, faute de mieux et/ou par crainte d’autre chose. Et quand bien même seraient-ils battu aux élections, du moment que ça n’affecte pas leur confort matériel, ils s’en tirent bien.

mercredi 18 août 2021

Pour la disparition des micro-trottoirs


S’il vous arrive comme moi de regarder « Venez bavasser avec nous, si ça fait pas de bien, ça fait pas de mal » sur Télé Blabla, vous aurez noté qu’afin de mettre un peu de « vraie vie » entre deux chamailleries, on interrompt les débats pour soi-disant savoir ce que pensent les Français sur telle ou telle question. Vu qu’un sondage ça coûte des sous, on a recours au micro-trottoir, c’est à dire qu’au « hasard des rues » on demande leur avis à quelques clampins censés représenter les Français. Leurs opinions divergent, histoire de représenter les divers courants de pensée qui parcourent l’opinion, de faire plus vrai et de permettre à une majorité de chers-téléspectateurs de s’y reconnaître. On apprend ainsi que sur le passe sanitaire il y en a qui sont pour, d’autres contre ou d’autres encore qui y trouvent du bon et du moins bon. On a bien progressé et on peut donc recommencer à se bouffer le nez en toute hostilité.

Seulement, la valeur de ces opinions est très discutable pour plusieurs raisons. Pour avoir une réelle vision de ce que celui (ou celle) qu’on appelait jadis« l’homme (ou la femme) de la rue »* pensent vraiment, il faudrait que ces prises d’opinion soient faites en direct et sans filtrage faute de quoi elles n’ont aucune valeur et ne reflètent que ce que la rédaction considère comme des opinions acceptables.

Le direct apporterait probablement un total renouveau à l’exercice. Par exemple, on s’apercevrait que bien des gens refuseraient de répondre parce qu’ils n’ont pas le temps, pas envie de répondre aux questions des crypto-fachos de Télé Blabla, ou aucune opinion sur le sujet. Parmi ceux qui accepteraient de répondre, il y aurait forcément des gens qui pour cause de surdité ou atteints de malcomprenite aiguë répondraient complètement à côté de la question. Il y en aurait qui se lanceraient dans des discours aussi échevelés qu’interminables que la courtoisie et le désir de vérité interdiraient d’interrompre. D’autres encore, pleins de bonne volonté mais dépourvus d’un minimum de connaissance de notre langue se lanceraient dans des logorrhées incompréhensibles. Cela finirait par renvoyer aux chers-téléspectateurs une bien piètre image d’eux-mêmes !

On comprend donc que Télé Blabla préfère nous donner une version totalement bidonnée de ce que sont censés penser les Français et ne nous montrer que des passants triés sur le volet qui ne représentent qu’eux-mêmes.

Une autre pratique médiatique consiste, dans des contrées exotiques, à n’interroger, faute d’interprète, sur des questions parfois très complexes que les rares personnes parlant plus ou moins bien notre langue et à les faire passer pour les porte-parole d’un peuple entier. C’est alors une sorte de micro-trottoir linguistiquement sélectif, tout aussi inutile et trompeur que sa version courante.

Ne serait-il donc pas sage de mettre fin à cette pratique et de laisser la parole à des gens capables ou supposés tels afin que le vulgum pecus puisse se forger une opinion ? Bien sûr ça irait à rebours de la mode actuelle qui veut que l’on donne la parole à tous et à chacun mais le silence n’est-il pas préférable à l’audition de perroquets qui ne font généralement que répéter ce que leur dictent les media ?

*Pratique qui, enfant, me paraissait un peu curieuse car, suite à ma mauvaise interprétation de l’expression, je ne voyais pas pourquoi on n’interrogeait que des clochards sur les questions politiques. De même, les fréquentes interventions du « garde d’Esso » que je prenais pour un pompiste me surprenaient : pourquoi n’interrogeait-on jamais de gardes-champêtres ou de gardes-barrières ? Contrairement aux enfants d’aujourd’hui, j’étais un peu niais. 

lundi 16 août 2021

Ils n'ont pas un métier facile !

 

Quel rapport entre cette photo et le sujet de mon article ? Aucun si ce n’est qu’au lieu de regarder des débats insipides, on peut confectionner de jolis bouquets avec les fleurs de son jardin.

En notre époque troublée*, il est des professions dont l’exercice n’est pas des plus aisés. Par exemple, être animateur de débat sur une chaîne d’information en ce mois d’août de l’an deux de l’Ère Covidienne n’est pas de la tarte. Et cela pour diverses raisons.

Imaginez un instant que vous soyez Gédéon Machin, remplaçant du présentateur vedette de l’émission « Tapons la discute » de Télé-Blabla. La plupart des intervenants qui ont leur rond de serviette à la cantine de la chaîne sont en vacances. Il faut donc en trouver de nouveaux, de préférence non-bègues et si possible pas trop ennuyeux non plus. Et ça ne court pas les rues désertes de la capitale au mois d’août ! D’autre part, les autre émissions de débat de Télé-Blabla (« Bavassons ensemble ! », « Midi papotage », « Les radoteurs du soir », etc.) sont dans la même position avec pour conséquence qu’elles sont dans l’obligation de faire appel aux mêmes seconds couteaux qui, en conséquence, passent la journée ensemble à échanger les mêmes arguments sur les mêmes sujets. Étonnant qu’aucun ne craque et dise « Mais ferme-la, Ducon, tu me l’as déjà dit cent fois ! »avant de quitter le plateau en claquant la porte (si tant est que le studio ait une porte claquable).

Il y a également le question des sujets. Bien sûr, il y en a un tout trouvé et qui ne lasse pas trop : le Covid, puisqu’il faut l’appeler par son nom. Sur ce thème majeur est venu se greffer un autre, annexe : les manifestations anti-pass. C’est un bon sujet. Il est porteur d’espérance à savoir du retour des Gilets Jaunes**. 200 et quelques milliers de marcheurs du samedi incarnent les attentes du peuple à savoir le rétablissement de leurs libertés chéries. C’est curieux, vu que, si j’étais joueur, je serais prêt à parier que ceux qui défilent aujourd’hui se plaignaient déjà de vivre en dictature avant qu’on les en prive. Hélas, en plus d’un an et demi, tout (et son contraire) a déjà été dit et redit sur l’impéritie des gouvernants (qui n’ont pas un métier facile non plus), sur le côté inouï de la pandémie et même sur le côté surprenant de ses variants, chaque fois plus menaçants. On n’en a même pas fini avec la troisième vague qu’en est arrivée une quatrième et qu’on se demande déjà comment affronter les cinquièmes, sixième et jusqu’à la énième. Ça devient rasoir.

Il y a bien un autre marronnier, celui de l’insécurité montante. Mais qu’en dire sinon ce qu’on en a dit et répété ces quarante dernières années ? Les lignes bougent un peu sur la question, certes : certains gauchiards arrivent à envisager la possibilité que ce phénomène puisse à la marge être rattaché à celui de l’immigration de masse. Pour moi, ce sujet de débats présente tout de même un intérêt comique à savoir de voir le communiste et/ou le gauchiste de service nous parler de la défense des libertés, du respect des convictions des personnes avec des trémolos dans la voix. L’histoire nous a montré que quand ils en eu l’occasion, ces braves gens se sont montrés de sourcilleux défenseurs de ces valeurs.

Heureusement, de temps à autre, se produit un événement extraordinaire qui parvient à réduire à un petit 80 %l e temps d’antenne consacré au GRAND SUJET : le président apparaît sur les écrans en portant un T-shirt dont on ignore la marque, on déplore l’assassinat d’un prêtre par son protégé, un joueur de baballe est acquis à grand frais par un club de baballe parisien, les talibans s’emparent de Kaboul… Mais ce ne sont là que feux de paille, sujets que le vent emporte, qui ne vivent que ce que vivent les roses : l’espace d’un instant !

Pour conclure, je voudrais saluer l’abnégation de ces animateurs de débats et de leurs invités qui jour après jour reviennent et parviennent à rester éveillés jusqu’à la fin de l’émission. J’ai de plus en plus de mal à en faire autant et à ne pas zapper vers des programmes plus sérieux comme le concours du plus gros mangeur de boudin en Ohio ou les réparateurs d’épaves de mobylettes du Sud-Arkansas.

*Préciser qu’une époque est troublée fait sérieux et donne au lecteur l’impression qu’il vit des temps exceptionnels c’est à dire plus troublés que d’ordinaire. C’est souvent une illusion car rares sont les moments de l’histoire où a régné un calme parfait. M. Viansson-Ponté écrivit, le 15 mars 1968 un éditorial dans Le Monde intitulé « Quand la France s’ennuie... » alors qu’allaient quelques jours plus tard à Nanterre commencer les prémisses de la Grande Pantalonnade de mai. Comme quoi, le calme n’est parfois qu’apparent.

** Notons que lors du mouvement des Gilets Jaunes, celui-ci était porteur de l’espoir du retour tant attendu d’un mai soixante-huit ( grâce à la convergence des luttes et tout le Saint -Frusquin gauchiste habituel). Aujourd’hui, un simple retour de GJ suffirait aux fouteurs de merde professionnels. Leurs ambitions sont revues à la baisse !

jeudi 12 août 2021

La charcuterie est dure mais c’est la charcuterie

Comme je m’y attendais, il a sonné à ma porte. Comme je ne m’y attendais, il m’apportait un paquet, comme je ne m’y attendais pas il m’apportait aussi une carte postale de ma fille représentant la vierge à l’enfant romane de l’église de Jouy-en-Josas qu’avec son mari ils avaient récemment visitée. Décidément, j’étais gâté ! J’en remerciai le facteur.

Il étaient là, mes beaux boyaux de cochon ! Plus rien ne s’opposait à ce que je me lance dans l’aventure, vu que le matin même je m’étais procuré les viandes et les ingrédients nécessaires. Depuis quelque temps, j’en rêvais. J’avais, parce que trop complexe, rejeté l’idée de me lancer dans la confection de boudins noirs. En revanche, les blancs me parurent plus aisés à réussir. Erreur de vieillesse qui me fit passez à l’action sans tarder. Je commençai par préparer le bouillon dans lequel ils cuiraient :


Poireau, carotte, oignon piqué de clous de girofle, persil et bouquet garni : rien ne manquait.

Les boyaux étant mis à dessaler, je séparai la mie de la croûte du pain, ce qui s’avéra plus difficile que je pensais et mis la première à tremper dans du lait :



Je procédai ensuite au double hachage de mes viandes (porc, veau et poulet) d’abord à la grosse grille puis à la petite tandis que les oignons émincés devenaient translucides dans une poêle. Je pouvais passer à la préparation de la mêlée. Dans un grand saladier je plaçai mes viandes et mes oignons eux aussi hachés, j’y ajoutai la mie, des œufs, de la Maïzena, de la crème, du sel, du poivre et de la noix de muscade. Je me permis la fantaisie d’y adjoindre du Porto puis mélangeai longuement le tout afin d’obtenir une mêlée homogène 

:

Il ne me restait plus qu’à en garnir les boyaux afin d’obtenir les onze boudins que voici :


La recette préconisait de ne pas « forcer le remplissage » afin d’éviter que les boudins n’éclatent suite à la dilatation de la mie de pain lors de la cuisson et, au cas où les boudins flotteraient lorsqu’on les placerait dans le bouillon frémissant, de les percer. Ce que je fis car tous flottaient. Je croyais innocemment que mon remplissage n’était pas forcé mais au bout de quelques minutes de cuisson je les vis gonfler de manière inquiétante. Bien entendu, ils ne tardèrent pas à éclater. Je n’ose même pas vous montrer une image du piteux résultat.

Tout ça pour ça ! Des heures de travail pour rien ! Ma première réaction de cabochard ayant du mal à s’avouer vaincu fut de me dire que je recommencerais, que je parviendrais à trouver le juste remplissage, que ce n’était que partie remise. Rester sur un échec cuisant ? Pas question !

Après réflexion, je me dis qu’après tout, le jeu n’en valait pas la chandelle. Étais-je à ce point fanatique du boudin blanc pour risquer de n’en obtenir qu’après une série de tentatives malheureuses ? Non ! Contre mauvaise fortune, je fis bon cœur et me dis que tout n’était pas perdu. Ce kilo et demi de boudins éclatés, on pouvait peut-être en faire quelque chose. Je trouvai rapidement la recette d’un parmentier de boudin blanc aux pommes. Je vais m’y mettre !

Dans la vie, il faut savoir accepter ses limites. La loi de la charcuterie est dure, mais c’est sa loi : quand on ne sait pas faire, on ne fait pas.

mardi 10 août 2021

L’unau ou paresseux à deux doigts (à deux doigts de quoi faire ? Ça dépend des circonstances...)

 

Contrairement à bien d’autres animaux, je ne pense pas que l’unau puisse devenir un NAC de bonne compagnie. Les créationnistes sont en droit de se demander à quoi pouvait bien penser le créateur en lui donnant vie et les évolutionnistes ne voient pas très bien quels avantages ses lointains ancêtres ont pu tirer de leur transformation. Quoi qu’il en soit, aux yeux de beaucoup, il reste une énigme et une énigme particulièrement répugnante. Voyez plutôt :



Dieu qu’il est laid ! Ne croyez pas que j’aie mis la photo de ce paresseux à deux doigts (ici : de se casser la gueule de sa branche) à l’envers : tout ce que ce dégoûtant animal a trouvé pour se rendre intéressant c’est de vivre la tête en bas et les pieds en l’air, accroché aux branches par ses fortes griffes !

Sa vie végétative, il la mène dans les forêts humides du nord de l’Amérique du sud, passant 80 % de son temps à dormir et le reste à manger des feuilles et des brindilles, se déplaçant à une vitesse de 0,5 km à 1,5 km/h (quand il est vraiment pressé). Il ne descend de sa branche qu’une fois par semaine pour déféquer et, hélas, bien plus souvent pour aller au bistrot :

Paresseux à deux doigts (ici : du coma éthylique) rentrant du bistrot où il a dépensé l’argent du ménage

Pour ce qui est du sexe, l’unau ne laisse pas sa part aux autres mais, comme en toute chose, il prend son temps : l’étreinte dure 48 heures, provoquant l’envie du lapin et de bien d’autres mammifères. De cette union, naîtra 6 mois plus tard un petit salopiaud de 300 à 400 grammes qui restera accroché au ventre de sa maman 6 à huit mois avant de devenir autonome. Il faut noter qu’ensuite, de toute sa vie, il ne mangera que les aliments que sa mère lui aura donnés durant cette période. Pour ce qui est de la piété filiale, c’est un exemple !

C’est malheureusement le seul trait positif de cette répugnante bête. Pourquoi tous ces qualificatifs infâmants et tant de sévérité vis-à-vis de lui, me demanderez vous ? C’est qu’il est d’une saleté repoussante. Sa fourrure abrite toutes sortes d’insectes et de lépidoptères : jusqu’à neuf espèces de papillons et quatre de scarabées ! Et s’il n’y avait que ça ! Figurez vous que sa répugnance à la douche et au bain fait que s’installent dans son pelage des algues microscopiques qui donnent à celui-ci une couleur verdâtre durant la saison des pluies et brunâtre à la saison sèche lui permettant de passer inaperçu dans son environnent. Pour couronner le tout, il est le principal vecteur de la leishmaniose cutanée, une maladie de la peau bien répugnante qu’il communique au malheureux Amérindiens de Guyane. Disons à sa décharge que c’est la réponse du berger à la bergère, vu que ces derniers ne répugnent pas à se nourrir de sa chair. La loi du talion, en somme : « Tu en veux à ma peau, je saccage la tienne ! ».

Voilà, vous savez tout (ou presque) et comprendrez pourquoi je vous ai d’emblée déconseillé d’en adopter un, sauf si vous même avez un goût très modéré pour l’hygiène corporelle.


dimanche 8 août 2021

J’ten foutrai, moi, d’la pédagogie !

 

Les animateurs de débats, commentateurs politiques de tout poil, invités de toutes sortes, sont aussi heureux, voire encore plus heureux, qu’Ulysse après son long voyage. Et qu’est-ce qui provoque ce soudain bonheur ? Eh bien ils ont découvert un mot : PÉ-DA-GO-GIE ! L’employer, en détachant bien les syllabes, vous permet d’apparaître comme un de ces gars qui ont tout compris, un esprit alliant brillance et profondeur. Grâce à la pédagogie, toutes les difficultés s’aplanissent, les problèmes les plus ardus se résolvent en un clin d’œil, l’harmonie unanime règne. 

Avec un peu de pédagogie, juste une larme, on convainc le malade que la santé c’est surfait, le cocu qu’il faut bien que sa femme s’amuse, le miséreux que l’argent ne ferait pas son bonheur,  l’athée d’aller entendre la messe tous les matins avant l’turbin, etc. Seulement, il y a un hic : c’est que les malheureux qui sont aux commandes en sont totalement dépourvus. Ainsi s’expliquent tous nos malheurs comme par exemple les jérémiades des malades, la rancœur parfois hargneuse des cocus, les revendications pécuniaires des pauvres, ou l’anticléricalisme rabique des bouffeurs de curés.

Avant d’aller plus loin, peut-être serait-il utile de définir cette panacée. M. Petit Robert nous en donne deux acceptions : 

1, Science de l'éducation des enfants (ET, PAR EXTENSION, des adultes) ; méthode d'enseignement. Pédagogie des langues vivantes.

2, Qualité du bon pédagogue. Il manque de pédagogie.

Notons que pour le deuxième sens, l’exemple donné déplore, comme nos présentateurs, commentateurs et invités des media son absence.

Nous avons donc bien avancé. Nos décideurs sont ignares en matière d’éducation des adultes, leur méthode d’enseignement est défaillante. D’où nos malheurs. 

Avec mon esprit simpliste j’avais avant cette révélation tendance à penser qu’un décideur était là pour décider, un chef pour cheffer, un gouvernant pour gouverner. Que nenni ! Ils sont là pour éduquer et si possible efficacement. A croire que les citoyens adultes ne sont pas suffisamment éduqués. Insinuerait-on que l’Éducation Nationale (que le monde entier, selon une légende urbaine,  nous envierait)  n’aurait pas fait ou du moins pas terminé son boulot et qu’une bonne louchée de pédagogie serait nécessaire pour permettre à nos concitoyens de juger par eux-mêmes du bien-fondé des mesures prises ? Le peuple manquerait-il de maturité éducative ?

Ça fait frémir mais c’est hélas possible. Il n’y aurait là, au fond, rien d’étonnant vu que plus qu’éduquer (dérivé du latin ex ducere, c’est à dire « guider ou conduire hors » hors de quoi si ce n’est de l’ignorance et des comportement puérils ?) le «pédagogisme » met l’enfant au centre de l’enseignement et se propose de l’épanouir. Épanouissement de ses tendances égocentriques et capricieuses ou bien de ses capacités cognitives ? Je crains que les résultats obtenus ne fasse pencher vers la première hypothèse…

Je pense qu’aux niveaux de la société comme de l’école on ait plus besoin d’un minimum de discipline et de rigueur que d’un surcroît de pédagogie et qu’un gouvernement  digne de ce nom, plutôt que de fluctuer en fonction des attentes contradictoires d’ultra-minorités devrait après avoir pris les mesures qui lui semblent convenir , quitte à les adapter en fonction de l’évolution des situations, faire respecter ses décisions. Mais je rêve. Une telle attitude serait le fait d’hommes d’État, État qui, de renoncement en lâchetés, finira par totalement disparaître.


jeudi 5 août 2021

Du refus de l’enfant.

 

Le hasard a voulu qu’en peu de temps, j’aie par deux fois été confronté à des écrits dont les auteurs proclamaient leur refus de l’enfant d’abord dans Apprenti de Pierre Magnan puis lors de la lecture du journal de Didier Goux (je suis un des douze!). Je cite ce dernier : 

«  Le 9 décembre 1993, Muray déjeune en tête à tête avec Milan Kundera qui, entre le confit d'oie et quelques verres de madiran, tient à savoir si son commensal a des enfants. Devant la réponse négative de Muray, son visage s'épanouit, il pousse un “ah !” de contentement et ajoute : « Comme je dis toujours, si on n'a pas d'enfants on a réussi existence ! Même si on a tout raté par ailleurs ! » J'approuve avec d'autant plus de chaleur que cela m'arrange bigrement. »

J’avoue ne pas comprendre. Comment attribuer une quelconque réussite à l’absence d’une expérience dont on ne peut savoir ni deviner les effets qu’elle aurait eu sur nous  ? 

Cette expérience a été, est et restera pour moi jusqu’à nouvel ordre la plus importante que j’aie vécu. Je dois pourtant avouer que si je ne me suis retrouvé père qu’à 34 ans, c’est que ce n’était pas une de mes priorités et qu’en vérité, prendre une telle décision m’effrayait. En étais-je digne ? Saurais-je l’assumer ? 

Il a fallu une conjonction de circonstances inouïes. D’abord une histoire d’amour, comme on n’en trouvera pas plus dans les livres que chez ses voisins. Une vraie, pleine de folie, de fantaisie, de tendresse, de sensualité, de complicité, de confiance, d'outrances d’estime, de rebondissements et d’aventures. De celles qui vous transforment  à jamais un être et sa vie. Nous la vivions depuis près de dix ans. Financièrement aussi, la vie nous souriait et je ne doutais pas un instant qu’elle continuerait de nous combler toujours davantage (erreur de jeunesse !). Nous avions tout et nous vint l’idée du partage. Cet amour, ce bonheur, cette aisance, qu’en faire sinon l’offrir à un enfant ? Vous voyez, notre décision ne devait rien à un coup de tête ou au conformisme.

J’étais bien conscient qu’il s’agissait là de l’aventure d’une vie. Et je ne me trompais pas. 

Il arriva que, quelques années plus tard, une conjonction de circonstances, défavorables celles-là, fit que la merde attînt le ventilo et qu’amour et aisance  s’évanouirent. Aux vaches grasses succédèrent les vaches étiques, à la fusion, la solitude, au bonheur la déprime, à la sérénité, le chaos. . N’empêche qu’au bord du gouffre, il me restait un trésor : ma fille.  Plutôt que de céder au sirènes du laisser-aller, il me fallait, pour elle comme pour moi, reconstruire. Ce fut long, hasardeux, compliqué, difficile, mais je ne perdis jamais ce nord que ma fille-boussole, sans le savoir , m’indiquait avec constance.

Raconter ce que furent les bientôt 37 années de cet amour inconditionnel et constant n’est pas mon objet. Je voudrais simplement dire à quel point je me sens éloigné de ceux pour qui réussite rime avec absence d’enfants. Je déplore leur manque de confiance en la vie qui les prive de bien des joies, d’inquiétudes, de peines (parfois), d’actes désintéressés, de dévouement sans attente de retour, bref de bien des choses qui agrémentent une vie puisqu’à mes yeux du moins, le positif l’emporte toujours sur le négatif. 

A ceux qui me diraient que c’est parce que ma fille comble mes attentes que je dis ça, que certains enfants font le malheur de leurs parents, je rétorquerais qu’il n’est pas impossible que ces parents ne soient pas totalement étrangers au malheur de leurs enfant qui les afflige. A ceux pour qui le monde où leurs potentiels enfants vivraient serait trop cruel pour qu’ils osent les y faire vivre, je répondrai que le monde n’a jamais été particulièrement mignon, que chaque génération depuis la  nuit des temps a bien dû se débrouiller pour faire face aux problèmes de son temps et que toute génération nouvelle est normalement plus apte que l’ancienne à affronter les défis nouveaux qui apparaissent. 

Un enfant, c’est comme une bouteille remplie d’espoir qu’on lance dans la mer de l’existence. Bien malin qui saurait ce qu’il en adviendra... Mais sans actes d’espoir, la vie n’offrirait,  n’en déplaise à M. Kundera, que de bien piètres « réussites ».

mercredi 4 août 2021

Il est arrivé le joli temps des saucisses !


Lundi, faisant mes courses chez M. Leclerc, j'avais acheté la viande d'agneau et de canard nécessaire à la réalisation de mes projets saucissiers. En mon absence, la factrice était passée et, ne trouvant personne, elle m'avait laissé un avis de passage m'indiquant que je pourrais retirer un colis à la poste le lendemain.  Hier donc.  Ce même jour, la préposée glissa dans ma boite à lettres une enveloppe à bulles qui, ouverte, s'avéra contenir les boyaux (ou "menus" en langage charcutier ) que j'avais commandés. Le colis que je récupérai à la poste contenait, lui, les entonnoirs à saucisses que j'attendais.


30 mètres de menu de mouton et trois entonnoirs

Je pouvais donc passer à l'action, chose que je m'empressai de faire. Je mis d'abord deux mètres de "menu" à dessaler dans l'eau froide et occupai les deux heures que cela exigeait à d'abord à découper mes viandes puis à les hacher et les mélanger avec les épices et autres condiments nécessaires afin d'obtenir, comme on dit en charcutier (langue que je commence à maîtriser) mes deux mêlées.

 
Mêlée pour saucisses de canard

Mêlée pour merguez


Le plus délicat restait à faire à savoir l'embossage c'est à dire le remplissage du menu par la mêlée afin d'obtenir des saucisses. Pour ce faire, il faut fixer un entonnoir sur le hachoir, enfiler le menu sur le bec de l'entonnoir puis actionner le hachoir qui poussera la mêlée dans le menu. Facile à dire, plus difficile à réaliser. J'y parvins tant bien que mal. 

L'embossage

Evidemment, il arriva que le menu craquât mais avec un peu de patience je finis par atteindre mon but :

Saucisses de canard

Merguez

Le soir même, je dinai d'une saucisse de canard accompagnée d'une poêlée de courgettes (du jardin) et tomates aux épices. C'était très bon.
 
Pour les merguez, il faut attendre un jour de séchage à l'air libre. Toutefois, pour en connaître le goût, je confectionnai une boulette avec un reste de mêlée que je fis cuire à la poêle. Soupçonnant le rédacteur français de la recette de se montrer un peu parcimonieux sur la harissa, j'avais augmenté la quantité préconisée de 50 % mais c'était insuffisant. Pour la prochaine fournée je la multiplierai par trois pour que ça arrache. Que voulez-vous, j'aime manger épicé... Il n'empêche que le résultat, bien que trop doux était très bon. 

Ayant appris à maîtriser la technique et les gestes nécessaires et commis quelques erreurs que je tenterai d'éviter, je compte bien continuer mon activité saucissière et me lancer dans d'autres expériences charcutières. 

 


lundi 2 août 2021

Le Covid c’était mieux avant !

 

Nous en sommes à la quatrième vague. Il serait peut-être temps, plus d’un an et demi après son apparition, de tirer quelques leçons sur son évolution. Avant toute chose et au risque de me répéter, je voudrais signaler ma totale opposition à la féminisation qui l’a frappé. D’abord parce qu’il y a déjà une majorité de maladies au féminin et qu’il est inutile d’ajouter aux terribles souffrances de la gent féminine que nos chères néo-féministes ne dénonceront jamais assez. Ensuite parce que l’acronyme Covid est composé à partir de son appellation anglaise (corona virus disease), que comme tous les noms communs anglais sont neutres (mis à part ceux désignant les bateaux, les êtres humains et, c’est une tolérance, les animaux de compagnie) et qu’en français le genre neutre est assimilé au masculin. Si on parlait de la Macovi (maladie du corona virus) le féminin s’imposerait.

Reportons nous au début de la pandémie, au joli temps où les professeurs Machin, Truc et Bidule venaient matin, midi et soir nous annoncer la fin du monde, la peste noire en pire, où les gens des villes qui n’avaient rien de mieux à faire se mettaient sur le coup de vingt heures à applaudir les soignants de leurs balcons, où les sirènes des ambulances qui transportaient ses victimes vers une mort certaine dans des hôpitaux bondés sonnaient comme autant de tocsins aux oreilles de certains, où le masque ne servait à rien avant de devenir obligatoires, où l’on évitait d’approcher tout être humain vecteur possible du virus, etc.

On dira ce qu’on voudra, mais ça avait de la gueule ! On n’était pas obligé de participer à la panique générale, se contenter d’observer les précautions préconisées des fois qu’elles soient utiles, mais généralement on y adhérait. Et puis, avec les beaux jours, on a cru à sa fin, certains, pas tous loin de là, se sont laissés aller et, coucou me revoilou, il est revenu le bougre, On a reconfiné, déconfiné. Une troisième vague est arrivée grâce au variant anglais. On allait voir ce qu’on allait voir, c’était un costaud, celui-là, un qui rigole pas, qui s’attrape à tour de bras. Et puis les beaux jours et le vaccin sont arrivés, ça baissait de façon incroyable M. Covid était-il moribond ? Que nenni, car, en petit gars qui a de la ressource, il avait encore muté. Il nous venait d’Inde à la différence des marrons, des poules et des cochons du même nom mais on l’a rebaptisé du joli nom de Delta, histoire de ne pas traumatiser les habitants du sous-continent. Avec lui on va voir ce qu’on va voir (encore?) car c’est un brutal, un sacré lascar qui selon certains se foutrait du vaccin comme moi de l’an quarante.

Eh bien malgré ça, pour beaucoup ça ne marche plus vraiment. Les professeurs reviennent bien nous causer dans le poste mais qui les écoute vraiment ? Comme quand le pauvre Guillot, précurseur des fake news, à force de crier au loup*, avait cessé d’intéresser quiconque ; Loin de se claquemurer en claquant des dents, certains vont même jusqu’à manifester le samedi contre les contraintes sanitaires qu’on voudrait leur imposer. Ils défendent leur (s) liberté (s). Je suis heureux d’apprendre ainsi qu’il existe des gens qui pensent en avoir encore dans notre pays si policé pour les braves gens et si peu contrôlé pour les autres.

Il faut se rendre à l’évidence : les temps ont changé, le Covid a ses beaux jours derrière lui. C’était, pour lui et la panique qu’il provoquait du moins, beaucoup mieux avant.

A ceux qui me reprocheraient de manquer d’égards vis-à-vis de ses victimes et de leurs familles, je rétorquerai que je ne porte pas non plus le deuil des centaines de milliers de victimes de cancers, de maladies cardio-vasculaires et autres qui sont mortes en France depuis son apparition.

*On se demande d’ailleurs pourquoi les gens paniquaient face à cet animal poli (il dit bonjour à tout le monde !), gentil, bien coiffé, serviable, aimable autant qu’utile que nous savons aujourd’hui être le loup.