lundi 16 août 2021

Ils n'ont pas un métier facile !

 

Quel rapport entre cette photo et le sujet de mon article ? Aucun si ce n’est qu’au lieu de regarder des débats insipides, on peut confectionner de jolis bouquets avec les fleurs de son jardin.

En notre époque troublée*, il est des professions dont l’exercice n’est pas des plus aisés. Par exemple, être animateur de débat sur une chaîne d’information en ce mois d’août de l’an deux de l’Ère Covidienne n’est pas de la tarte. Et cela pour diverses raisons.

Imaginez un instant que vous soyez Gédéon Machin, remplaçant du présentateur vedette de l’émission « Tapons la discute » de Télé-Blabla. La plupart des intervenants qui ont leur rond de serviette à la cantine de la chaîne sont en vacances. Il faut donc en trouver de nouveaux, de préférence non-bègues et si possible pas trop ennuyeux non plus. Et ça ne court pas les rues désertes de la capitale au mois d’août ! D’autre part, les autre émissions de débat de Télé-Blabla (« Bavassons ensemble ! », « Midi papotage », « Les radoteurs du soir », etc.) sont dans la même position avec pour conséquence qu’elles sont dans l’obligation de faire appel aux mêmes seconds couteaux qui, en conséquence, passent la journée ensemble à échanger les mêmes arguments sur les mêmes sujets. Étonnant qu’aucun ne craque et dise « Mais ferme-la, Ducon, tu me l’as déjà dit cent fois ! »avant de quitter le plateau en claquant la porte (si tant est que le studio ait une porte claquable).

Il y a également le question des sujets. Bien sûr, il y en a un tout trouvé et qui ne lasse pas trop : le Covid, puisqu’il faut l’appeler par son nom. Sur ce thème majeur est venu se greffer un autre, annexe : les manifestations anti-pass. C’est un bon sujet. Il est porteur d’espérance à savoir du retour des Gilets Jaunes**. 200 et quelques milliers de marcheurs du samedi incarnent les attentes du peuple à savoir le rétablissement de leurs libertés chéries. C’est curieux, vu que, si j’étais joueur, je serais prêt à parier que ceux qui défilent aujourd’hui se plaignaient déjà de vivre en dictature avant qu’on les en prive. Hélas, en plus d’un an et demi, tout (et son contraire) a déjà été dit et redit sur l’impéritie des gouvernants (qui n’ont pas un métier facile non plus), sur le côté inouï de la pandémie et même sur le côté surprenant de ses variants, chaque fois plus menaçants. On n’en a même pas fini avec la troisième vague qu’en est arrivée une quatrième et qu’on se demande déjà comment affronter les cinquièmes, sixième et jusqu’à la énième. Ça devient rasoir.

Il y a bien un autre marronnier, celui de l’insécurité montante. Mais qu’en dire sinon ce qu’on en a dit et répété ces quarante dernières années ? Les lignes bougent un peu sur la question, certes : certains gauchiards arrivent à envisager la possibilité que ce phénomène puisse à la marge être rattaché à celui de l’immigration de masse. Pour moi, ce sujet de débats présente tout de même un intérêt comique à savoir de voir le communiste et/ou le gauchiste de service nous parler de la défense des libertés, du respect des convictions des personnes avec des trémolos dans la voix. L’histoire nous a montré que quand ils en eu l’occasion, ces braves gens se sont montrés de sourcilleux défenseurs de ces valeurs.

Heureusement, de temps à autre, se produit un événement extraordinaire qui parvient à réduire à un petit 80 %l e temps d’antenne consacré au GRAND SUJET : le président apparaît sur les écrans en portant un T-shirt dont on ignore la marque, on déplore l’assassinat d’un prêtre par son protégé, un joueur de baballe est acquis à grand frais par un club de baballe parisien, les talibans s’emparent de Kaboul… Mais ce ne sont là que feux de paille, sujets que le vent emporte, qui ne vivent que ce que vivent les roses : l’espace d’un instant !

Pour conclure, je voudrais saluer l’abnégation de ces animateurs de débats et de leurs invités qui jour après jour reviennent et parviennent à rester éveillés jusqu’à la fin de l’émission. J’ai de plus en plus de mal à en faire autant et à ne pas zapper vers des programmes plus sérieux comme le concours du plus gros mangeur de boudin en Ohio ou les réparateurs d’épaves de mobylettes du Sud-Arkansas.

*Préciser qu’une époque est troublée fait sérieux et donne au lecteur l’impression qu’il vit des temps exceptionnels c’est à dire plus troublés que d’ordinaire. C’est souvent une illusion car rares sont les moments de l’histoire où a régné un calme parfait. M. Viansson-Ponté écrivit, le 15 mars 1968 un éditorial dans Le Monde intitulé « Quand la France s’ennuie... » alors qu’allaient quelques jours plus tard à Nanterre commencer les prémisses de la Grande Pantalonnade de mai. Comme quoi, le calme n’est parfois qu’apparent.

** Notons que lors du mouvement des Gilets Jaunes, celui-ci était porteur de l’espoir du retour tant attendu d’un mai soixante-huit ( grâce à la convergence des luttes et tout le Saint -Frusquin gauchiste habituel). Aujourd’hui, un simple retour de GJ suffirait aux fouteurs de merde professionnels. Leurs ambitions sont revues à la baisse !

11 commentaires:

  1. "le Covid, puisqu’il faut l’appeler par son nom" un clin d'œil à Jean (de La Fontaine) je suppose ?

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    1. Je m'étais laisser aller à parodier ce Jean là, en avril, ainsi:

      Un mal qui répand la terreur,
      Mal que le Ciel en sa fureur
      Inventa pour punir les crimes de la terre,
      La Covid (puisqu'il faut l'appeler comme tel)
      Capable d'enrichir Stéphane Bancel,
      Faisait à tous les hommes la guerre.
      Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
      On n'en voyait point d'occupés
      A chercher le soutien d'une mourante vie ;
      Nul mets n'excitait leur envie ;
      Ni Castex ni Macron n'épiaient
      La douce et l'innocente proie.
      Les Millionnaires se fuyaient :
      Plus d'amour, partant plus de joie.
      Macron tint conseil, et dit : Mes chers amis,
      Je crois que le Ciel a permis
      Pour nos péchés cette infortune ;
      Que le plus coupable de nous
      Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
      Peut-être il obtiendra la guérison commune.
      L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
      On fait de pareils dévouements :
      Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
      L'état de notre conscience.
      Pour moi, satisfaisant mes appétits goulus
      J'ai spolié des dépourvus.
      Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
      Même il m'est arrivé quelquefois d'affamer
      Le ruiné.
      Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
      Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
      Car on doit souhaiter selon toute justice
      Que le plus coupable périsse.
      - Sire, dit le Castex, vous êtes trop bon Roi ;
      Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
      Eh bien, ruiner clochards, ruffians, sotte espèce,
      Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
      En les ruinant beaucoup d'honneur.
      Et quant au ruiné l'on peut dire
      Qu'il était digne de tous maux,
      Etant de ces gens-là qui comme les perdreaux
      Se font tirer avec plaisir.
      Ainsi dit le Castex, et flatteurs d'applaudir.
      On n'osa trop approfondir
      Du Darmanin ou Drian, ni des autres puissances,
      Les moins pardonnables offenses.
      Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples malins,
      Au dire de chacun, étaient de petits saints.
      Mélenchon s'exprima et dit : J'ai souvenance
      Que rue Saint Germain passant,
      La faim, l'occasion, l'air énivrant, et je pense
      Quelque diable aussi me poussant,
      Je pris un sandwich et enlevait mon masque.
      Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
      A ces mots on cria haro sur le baudet.
      Le Maire quelque peu clerc prouva par sa harangue
      Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
      Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
      Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
      Manger sans protection ! quel crime abominable !
      Rien que la mort n'était capable
      D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
      Selon que vous serez puissant ou misérable,
      Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

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    2. Un peu, c'est vrai, mais il fallait bien trouver un âne...

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  2. Le seul vrai espoir auquel nous puissions nous raccrocher aujourd'hui, c'est qu'Arnaud Montebourg se présente aux élections !
    Tout le reste n'est que fariboles et blablabla !

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    1. Moi, je verrais plutôt, Bayrou. Il est bien, Bayrou, non ?

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  3. La lourde, d'aussi loin que je me souvienne (et ça remonte à plus de 60 ans) a toujours signifié, en argot, la porte.

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  4. Vous ne voyez pas le contexte géopolitique.
    Les USA, ou plutôt les ploutocrates Yankees, ne veulent, à aucun prix, d'une France indépendante, alliée à la Russie qui menacerait leur hegemon. Tout le reste découle de ce constat, y compris les jacasseries des crétins de journalistes de Bouze FM et autres idiots utiles.

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    1. Je ne vois pas très bien le rapport entre la géopolitique et mon article.

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    2. Les spectacles que vous décrivez dans votre billet possèdent un point commun :
      ce sont des diversions, qui permettent d'éviter les sujets importants, et qui ont pour seul but de maintenir toujours le même caste au pouvoir.

      Il faut que la marionnette change, pour que rien ne change.
      D'après le prince de Lampedusa

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