mercredi 10 mars 2021

Pour en finir avec les tartines

 Je m’aperçois que ces derniers temps, suite à la lecture de commentaires et d’articles consacrés à un petit livre de M. Bettini, je me suis lancé dans une série de longues tartines où je faisais le point sur ma manière de concevoir les apports culturels, l’identité nationale et le travail de sape des déconstructeurs. Alors que je rédigeais un article sur la pseudo-générosité des immigrationnistes, d’autres sujets concomitants firent surface qui auraient soit rendu mon article interminable soit constitué la matière de nombre de longs articles en suscitant à leur tour de nouveaux et transformant ce blog qui se veut futile, primesautier, distrayant, foutraque, en un recueil des idées nauséabondes de Tonton Jacquot. Métamorphose d’autant plus vaine que vu que l’on n’est jamais « doctus » que « cum libro », ces idées, on peut les trouver ailleurs. Ce que je pourrais écrire sur les méfaits de l’immigration sur notre pays comme sur ceux des migrants, sur la constitution, subie ou volontaire, de ghettos, sur le mythe des métiers dont les Français sont censés ne pas vouloir, et autres fariboles a déjà été dit ailleurs avec plus de talent.

Si on ajoute à ça le risque de prêcher des convertis ou dans le désert, ce qui d’une certaine manière revient au même, continuer serait s’engager dans une impasse et cela d’autant plus que je crains que l’évolution culturelle des sociétés occidentales ne les mène aussi inéluctablement à la déchéance que le gâtisme individuel mène à l’Ehpad. Alors que la Chine s’est éveillée, que l’Inde et toute l’Asie lui emboîtent le pas, que l’Islam est en ébullition, l’Occident n’en tremble plus que ça, trop occupé qu’il est à d’ineptes bisbilles pour percevoir les menaces réelles.

Le problème, quand , comme moi il arrive que l’on prenne plaisir à écrire, est de trouver d’autres sujets que les folies idéologiques ambiantes. L’actualité, qu’elle concerne la politique, les évolutions sociétales ou les faits divers peut paraître une source infinie de sujets sur lesquels s’enthousiasmer, s’étonner, se scandaliser ou s’indigner. Malheureusement, elle m’intéresse si peu que je ne regarde pas plus les journaux télévisés que je n’écoute la radio ni ne lis les journaux. Il se trouve que je me suis lassé des politiques qui nous expliquent comment ils font, feraient ou envisageraient de faire mieux en ne changeant rien afin de maintenir les déséquilibres fondamentaux. Ce qu’on nous raconte des changements supposés, souhaitables ou profonds de la société ne fait que confirmer mon idée que l’Occident est un asile à ciel ouvert. Quant aux faits divers, même si on tend à y masquer ou minimiser le rôle qu’y joue la « diversité » ils ne font souvent qu’illustrer de manière redondante les conséquences des pertes de repères.

Ayant la chance de m’intéresser à des domaines d’activité variés, je pourrais parler de mes lectures, de mes bricolages, de mon jardinage, de mon cuisinage mais je craindrais à la longue de lasser. Reste à trouver des thèmes qui sortent de la routine par le ton comme par le fond. Les NACS et les pays à ne visiter à aucun prix sont des domaines que j’ai déjà explorés, mais somme toute restreints.

Je pourrais envisager une rubrique culinaire donnant des recettes à éviter, un courrier des lecteurs entièrement bidonné, me faire l’avocat de réformes sociétales plus absurdes que celles en cours, écrire la biographie de personnages hauts en couleurs dont le seul défaut serait de n’avoir pas existé, commenter des fake news, tenir mes lecteurs informés d’une actualité locale totalement fictive, etc.

J’espère qu’une muse foutraque saura m’inspirer et me détourner des sentiers par trop battus et faire qu’ici on se contente de rire, batifoler, plaisanter, ricaner comme il est indiqué en exergue. Que faire d’autre quand on se trouve sur un Titanic que des pilotes fous font foncer vers un iceberg tandis que les embarqués pour partie applaudissent, pour partie disputent du sexe des anges, et que ceux qui réalisent le péril passent pour insensés ?

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