mercredi 29 juillet 2020

Surprise immobilière (2)


Le 2 juillet, j’exprimai ici même la surprise que la rapidité de la vente de ma maison m’avait occasionné. Lorsque je reçus le compromis afin d’y apposer ma signature électronique, je constatai que mon acheteur était porteur d’un nom assez exotique. Cela s’expliquait du fait que, bien que militaire français et domicilié à Brive -la-Gaillarde, il était né aux Comores. J’en fus légèrement intrigué, me demandant ce qui pouvait attirer un Mahorais dans un village perdu du fin fond de la Corrèze. Mais bon, l’important c’était que ma maison fût vendue. De plus, la présence d’un jeune homme venu de Mayotte, mettrait un peu de couleur dans un village dont la leucodermie n’était aucunement tempérée par la présence d’importantes « communautés » anglaise et néerlandaise. Je pensai également au plaisir qu’aurait M. le maire de voir une maison occupée à plein temps par un jeune couple susceptible de participer à la régénération d’une population vieillissante.

Hier, alors que je téléphonais au jardinier qui s’occupe de l’entretien de mon terrain afin de lui demander de tondre la pelouse je connus une nouvelle surprise. Je lui annonçai que ma maison, sauf problème de financement, était vendue. Il s’étonna que la vente ait été si rapide puis me demanda si mon acquéreur était quelqu’un du pays. Je lui précisai son origine, et il m’apprit que déjà trois maisons du village avaient été achetées par des Mahorais. Je tombai un peu des nues, ne serait-ce que parce que j’ignorais la présence d’une colonie d’originaires de Mayotte dans le secteur.

Une recherche me permit d’élucider cet apparent mystère. Tapant « Mahorais de Brive » sur Google, je découvris l’existence d’un club de football nommé APCS Mahorais de Brive (Association pour le Progrès Culturel et Sportif Mahorais de Brive dont le but est de « développer la culture mahoraise au sein du département de la Corrèze, faire connaître les tradition et faire participer les jeunes mahorais aux manifestations sportives et culturelles, notamment dans le football et lutter contre l’isolement social »).

Certains parleront de communautarisme. Ça se discute. La tendance des minorités à se regrouper, à tenter de faire survivre leurs racines dans un milieu différent me paraît naturelle. Mes parents, Bretons, adhéraient à des associations bretonnes de Paris. Tout dépend d’où on place le curseur. S’il s’agit de refuser son environnement au profit d’un idéal originel largement fantasmé et de s’y enfermer, le risque communautariste est évident. Si ce n’est qu’une manière de se raccrocher à ses origines sans refuser pour autant l’assimilation, pourquoi pas ?

L’éparpillement d’une « communauté » dans la masse rurale est plus propice à l’assimilation que sa concentration dans des ghettos où le rejet de la culture majoritaire est le seul ciment de la « diversité ».

4 commentaires:

  1. Assimilation, c'est kwassa ? En tous cas longtemps pas entendu parler !

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    1. Il est vrai que l'assimilation est de plus en plus remplacée par l'intégration, un concept brumeux quand il n'est pas totalement vide de sens.

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  2. Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que le marché de Brive-la-gaillarde est en train de perdre son authenticité folklorique ?

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