lundi 1 juin 2020

Chronique jardinière


Dessert et entrée frais cueillis du jardin

Alors que les États-Unis d’Amérique sont à feu et à sang, que les restos français vont rouvrir, que jusqu’ici le Covid-19 se montre bien décevant par rapport aux capacités que certains lui prêtaient et que d’un ciel limpide un soleil radieux inonde de lumière les riantes collines du bocage, de quoi traiter sinon du jardin et des subtiles joies qu’offrent ses produits ?

La saison des fraises tire à sa fin. Si le temps des cerises est bien court, celui des fraises ne l’est pas moins. Voici une petite quinzaine de jours que je me suis vu contraint de manger chaque soir de ces délicieux fruits du jardin. Il est de plus atroces épreuves, certes, mais à la longue ça deviendrait monotone.

Le temps des petits artichauts violets ne sera bientôt plus qu’un souvenir, lui aussi et c’est bien dommage. Le plant acheté l’an dernier n’en aura fourni que neuf. Il faudra, comme je l’avais fait dans mon précédent jardin que je plante des œilletons afin d’assurer une récolte plus substantielle l’an prochain. Cette variété est d’un goût exquis qu’on l’accompagne de vinaigrette ou de mayonnaise. Rien à voir avec ces grosses boules produites sur le littoral breton !

Un des plaisirs du jardinier est d’assister à l’apparition et à la croissance de ses légumes. Sur le Net on se voit inondé de photos de mignons chatons et parfois de jolis chiots. A mes yeux l’apparition de courgettiots, de tomatons, d’artichiots est bien plus émouvante. Peut-être parce que, solitaire, je ne ressens pas le besoin de compagnie, fût-elle animale. Sans compter qu’en cas d’arrivée au pouvoir des végans on ne risque rien à reconnaître que cet élevage est à but purement alimentaire ce qui ne serait pas le cas avec les chats ou les chiens.

Cette émotion, j’aimerais la faire partager aux âmes sensibles grâce aux images qui suivent :


Qui penserait que ce jeune artichiot quittera bien vite l’aisselle qui l’a vu naître pour s’élancer vers les cieux en développant une longue et forte tige avant d’être plongé 15 mn dans une eau bouillante et salée?



Ce tomaton, dont les frères et sœurs, moins éveillés, ne sont encore que fleurs s’imagine-t-il qu’un jour, devenu gros et rouge il finira mangé cru ou cuit ?


J’ai gardé le plus touchant pour la fin : une portée de trois minuscules courgettiots qui, bien abreuvés, prendront très vite de de l’ampleur et participeront avec enthousiasme (ou du moins sans aucunement protester) à la confection d’un gratin ou de tout autre plat qu’il plaira à votre serviteur de confectionner.

18 commentaires:

  1. Je vous suis totalement sur la tomate. À la rigueur sur l'artichaut, bien que ce ne soit pas mon légume préféré.

    Mais alors, la courgette, vous pouvez vous la garder : je ne connais rien de plus tristement insipide que ce machin. La courgette, c'est l'équivalent légumineux d'une pensée de blogueur de gauche.

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    1. Pour tout dire, je suis un amateur très modéré de légumes ouplus exactement de légumes du commerce. Seulement, les artichauts, les haricots verts, les petits pois, les fraises, les courgettes, les tomates que je cultive sont d'un goût (et d'une fraîcheur) si remarquable (s) que j'en raffole !

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    2. Le problème des courgettes c'est qu'il ne faut quasiment pas les cuire.
      Les découper en fines rondelles et les pôeler 2 minutes au beurre ou à l'huile d'olive avec ail ou autres épices selon convenance.
      (J'en mange presque toutes les semaines)

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    3. @ realist : Ça dépend: je fais un délicieux gratin de courgettes mais je cuisine aussi des courgettes poellées comme vous le conseillez avec des crevettes, de l'ail, de la crème et des penne rigate.

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  2. Artichaut ou pangolin ? La confusion est, parait-il, possible...

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    1. Il est vrai que visuellement il est parfois difficile de différencier un bébé pangolin d'un artichaut de Bretagne, surtout s'il est en boule (le pangolin pas l'artichaut). Mais au goût ils sont TRÈS différents.

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    2. crues (coupées en fines lanières à la mandoline ou avec un couteau-éplucheur)
      huile d'olive
      citron
      sel, poivre
      ail
      piment d'Espelette

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    3. Et qu'est-ce que j'ai trouvé, hier, dans mon assiette vespérale ? Des COURGETTES, bordel ! Mais heureusement rehaussées par d'autres choses, dont des copeaux de fromage de chèvre…

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    4. @ Didier : Pensez-vous qu'il serait préférable que je m'abstienne de consacrer un article au rutabaga ?

      @ bedeau : Il faudra que j'essaie.

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  3. Alors, les courgettes ! C'est en effet un légume de deuxième ligne, pour utiliser les termes à la mode. Un peu comme les endives.
    Pour les courgettes, sans les avoir épluchées mais après les avoir lavées soigneusement (il n'est pas nécessaire de les piquer à l'eau de javel), vous les débitez en tronçons de 10 cm environ, en évidez le coeur, que vous allez remplir de champignons que vous aurez fait un peu suer dans du beurre. Vous mettez ça debout dans un plat, au four pendant 20 mn, et l'échange des goûts, vous verrez, sera terrible ! Ça console d'une pauvre récolte de champignons des bois, et le cas échéant, évite l'abus des champignons de Paris venant de Pologne.
    Les endives, c'est bon crues avec des pommes un peu acides.
    Et pour répondre à Didier Goux, je ne suis pas sûr que les pensées de certains blogueurs de droite soient moins réduites en purée que celles d'autres.

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    1. Ah ! ne mêler pas les savoureuses endives à tout ça, je vous prie !

      (Pour ce qui est des blogueurs, je crois que nous sommes d'accord…)

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    2. Vous êtes certain que les piquer à l'eau de Javel ne relèverait pas leur goût ? Ne connaissant pas les champignons, je n'irai pas en chercher dans les bois et c'est probablement dommage.

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  4. On dirait que le confinement vous a rendu gaga, à moins que ce ne soit le virus !

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    1. Vous me flattez, cher dsl ! Dans un pays en pleine sénescence, le gâtisme est un signe d'adaptation à l'environnement. Hélas, je crains de ne pas mériter votre compliment. Merci quand même !

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  5. J'avais écrit un commentaire vous demandant si au moins vous cuisiniez ces délicieux beignets de fleurs de courgettes dont on se délecte à Nice ?
    Mais pour je ne sais quelle obscure raison, il est tombé aux oubliettes !

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    1. Je n'ai pas vu passer votre commentaire. Mystère du Net ? Quoi qu'il en soit, je ne cuisine pas de beignets de fleurs de courgettes pas plus que d'autres beignets.

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  6. Je pense en effet que de manger les fleurs de courgettes en beignet limiterait le risque, pour M. Goux, de les voir arriver sous une autre forme dans son assiette. De plus, au goût délicieux des beignets de fleur de courgettes s'ajouterait le plaisir de plonger une pensée de blogueur de gauche à peine éclose dans l'huile bouillante.

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    1. La fleur ne donnant pas naissance à la courgette mais apparaissant à son extrémité après le début de sa formation, je ne vois pas en quoi la consommer éviterai de manger le légume. De plus, c'est avec les fleurs mâles qui se développent à l'extrémité d'un simple pédoncule qu'il est conseillé de confectionner les beignets.

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