lundi 6 avril 2020

Un étrange compagnon





Depuis quelques jours, profitant de l’inhabituel beau temps, j’en entrepris de préparer mon terrain en vue de la plantation des patates mises à germer devant une fenêtre. Pour cela, je passe au croc la terre que j’avais labourée à l’automne afin d’en retirer les mauvaises herbes et de l’ameublir. Il y a deux ou trois jours j’aperçus un merle à un peu plus d’un mètre de moi. Il tournait sa tête dans tous les sens. Tout à coup, de quelques bonds, il s’approcha, saisit dans son bec un lombric, avant de reprendre un peu de distance en sautillant. Il se mit alors en devoir de picorer le malheureux ver sans se soucier de ma proximité. Je m’approchai même sans qu’il ne paraisse se méfier. J’allai alors chercher mon téléphone afin de filmer la scène mais à mon retour l’oiseau s’était envolé.

Depuis, chaque jour il me rend des visites intéressées. Il surveille mon travail et dès que l’occasion se présente, il se hâte de saisir d’un coup de bec les proies que je mets à jour. Des lombrics en général mais hier ce fut un ver blanc (larve de hanneton) qui connut un triste sort. Sans vouloir le vexer, je dois dire qu’avec sa larve au bec, il avait l’air plus con que glorieux.

Qu’un rouge-gorge vienne surveiller de près l’avancement de mes travaux de bêchage afin d’en tirer parti est habituel. C’est tout juste si ces petits impertinents ne viennent pas se jucher sur ma bêche afin d’être au plus près d’éventuelle nourriture. Si je signale ce fait c’est qu’en des décennies de jardinage, je n’avais jamais vu un merle si peu farouche. Peut-être qu’une longue fréquentation des jardins sourdevalais lui a appris que l’homme ne représentait pas un réel danger pour lui et que la balance risques/avantages penchait du côté des derniers.

Je ne suis pas parvenu à filmer ni photographier mon voleur, celui qui, en le privant de ses précieux lombrics appauvrit mon terrain. C’est donc d’une photo empruntée au net que j’ai illustré mon article. La ressemblance avec le mien est frappante, comme celle du vers qu’il tient dans son bec avec ceux dont il prive mon jardin.

9 commentaires:

  1. Je me souviens que quand mon père "faisait" son jardin, il était toujours escorté par deux ou trois merles, picorant presque sur ses talons.

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    1. Il faut croire que jusqu'ici il n'y avait que des merles timides autour de moi.

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  2. Pour ma part, je ne connais que les merles moqueurs du Temps des Cerises :

    https://www.youtube.com/watch?v=ncs4WlWfIZo

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    1. L'excellent blog de Suzanne s'appelait "Le Merle moqueur", hélas, l'oiseau s'est tu voici trois ans.

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  3. Moi non, j'ai assisté à l'événement. C'est le reste du monde qui en a été privé !

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  4. En revanche, je n'ai plus de tonalité sur ma caméra super-8...

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  5. Cet épisode étonnant, déjà connu dans le passé, avait donné lieu à cette exclamation:
    "Oh, merle alors!". Le temps et la vulgarité croissante l'ont légèrement modifiée.

    Le Page.

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  6. Moquez vous, bedeau, moquez vous ! Sans être accro au smartphone, il me rend bien des services : modem pour Internet, appareil photo, caméra, GPS, etc. Dommage qu'il ne vide pas le lave-vaisselle, mais ça viendra ! On peut même téléphoner avec !

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