jeudi 26 mars 2020

Où sont passées mes patates ?




C’était avant le confinement. Un temps si proche mais qui paraît bien lointain aujourd’hui. Inconscient des périls éminents et même de la mort qui rôdait déjà, on allait encore dans les commerces. C’était le 14 mars. Je me rendis au Point vert du village (qui à été récemment rebaptisé, allez savoir pourquoi, « La Maison »). J’y remarquai que les plants de patates étaient arrivés. Vu que j’étais venu y acheter de la colle pour papier peint et que la plantation des précieux tubercules n’avait rien d’urgent, je me contentai de demander à la caissière s’ils avaient du stock et, rassuré sur ce point (vert), je décidai de reporter leur achat. Inconscient que j’étais !

Trois jours plus tard arriva la terrible nouvelle : Restez directement chez vous, nous ordonna-t-on ! Ne passez pas par la case départ ! Ne recevez pas 20 000 Euros ! N’allez surtout pas acheter des plans de patates, malheureux !

Ben oui, mais vu que suite à la fermeture des magasins de bricolage, je vais rapidement me trouver en chômage technique (non indemnisé!) qu’allais-je devenir si même le jardinage m’était refusé ?

De deux doigts fébriles, le 17 mars, je me mis en quête de plants de patates sur le Net. Évidemment j’en trouvai chez le bon M. Amazon. Je passai commande sans plus tarder. On m’annonça une livraison pour le 23. Suivirent quelques jours d’attente fiévreuse. M. Amazon m’annonça l’expédition de mon colis. Son compère, M. Colissimo (un Italien), m’annonça peu après l’avoir pris en charge puis, le 20 qu’il se trouvait sur ses plateformes d’expédition et me parviendrait sans tarder. M. Amazon me confirma son arrivée pour le lundi. Le jour promis arriva. Mais pas mes patates. Quand je me rendis sur le site de M. Colissimo pour m’enquérir de l’avancement de ma livraison il me fut, en caractères blancs sur un fond rouge-sang de triste augure que « Le suivi de mon produit était momentanément indisponible, que je devais réessayer ultérieurement ». Mes ré-essais se multiplièrent mais depuis trois jours c’est toujours ce même terrible message qui s’affiche.

Mon inquiétude va croissante. M. Colissimo, en dépit du post-it collé sur ma porte lui indiquant que celle-ci était ouverte et qu’il pouvait déposer le colis dans le couloir aurait-il renoncé à me livrer faute d’une boite aux lettres permettant de l’y déposer ? Pire, ce pauvre Italien aurait-il péri comme nombre de ses concitoyens, victime du devoir ? Quel que soit le cas, qu’est-il advenu de mes plants ? Sont-ils en train de se ratatiner dans quelque sombre entrepôt ? Y ont-ils été bouffés par les rats ?

Ce Covid-19, s’il n’a pas ma peau aura raison de mes nerfs !


19 commentaires:

  1. Vous serez rapidement vengé : bientôt, nous serons réduits à manger les rats qui ont mangés vos patates.

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    1. Point n'est besoin de vengeance : ayant (au risque de ma vie selon certains) immédiatement ouvert mon colis, j'ai pu constater que mes patates étaient intactes. Ouf !

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  2. DERNIÈRE MINUTE : A PEINE UNE DEMIE-HEURE APRÈS LA PARUTION DE CE BILLET, UNE PERSONNE AYANT LU MON MESSAGE APRÈS AVOIR SONNÉ A OUVERT LA PORTE ET DÉPOSÉ MON COLIS DANS LE COULOIR. JE N'AI VU QUE SA MAIN GANTÉE. J'ESPÈRE QUE C'ÉTAIT COLISSIMO ET QUE MES ALERTES A SON SUJET ÉTAIENT VAINES!

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  3. Il n'est que de vous lire, pour se rendre compte des dégâts causés par ce maudit virus : les plants se transforment en plans, l'inquiétude va croissante, et maintenant les rats ont mangés.
    Il n'y a pas de doute : c'est une débâcle sans pareille !
    Heureusement Barnaby m'attend !

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  4. Si le confinement doit durer, les plants de patates, mais aussi de rutabagas, de topinambours et de maïs (mettre à sécher les feuilles pour en faire une sorte de mauvais tabac) vont devenir des "achats de première nécessité (ligne 2 du laisser-passer)

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    1. Et surtout des produits qu'on ne pourra plus se procurer qu'au marché noir !

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    2. Depuis la dernière guerre (Européenne) c'est bien connu que l'essentiel c'est de stocker du rutabaga!

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  5. Vous vous êtes trompé sur mon compte, Oncle Jacques ! Si je peux chanter Land of Hope and Glory à tue-tête dans la rue, il ne me viendrait pas à l'idée d'en faire autant avec Deutschland über alles !
    Tout ça pour vous dire que je détestais Derrick !

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    1. Pourtant, pour ce qui était des cascade, Horst Tappert n'avait pas son égal.

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  6. Ah moi je cherche un pantalon, annoncé pour le 18 mars dans le relai en face , celui-ci étant fermé, je ne sais pas où se promène mon futal ! monsieur l'italien étant incapable de me dire où il l'a mis ! je vais finir en petite culotte ce qui, à mon âge serait culotté !

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    1. Voyons le côté positif des choses : belle femme comme je te sais, ça réjouirait le voisinage !

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  7. et s'ils étaient bien au chaud et que, dans quelques semaines, de belles patates prêtes à sauter dans la casserole vous seraient livrées :)

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    1. Récolte sans effort n'est que ruine de l'âme, comme disait Lao-Tseu ou Dario Moreno (je les confonds toujours).

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  8. Si vous voulez vous amuser un peu, lisez:
    https://blog.causeur.fr/bonnetdane/conte-de-paques-003074#ligne
    Orage

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  9. En tout cas, je sens que vous allez vous brosser de patates, avec les Ritals on n'est jamais sûr de rien, surtout ces temps-ci...
    Amitiés.

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    1. Mais non, elles sont arrivées, juste après la parution de l'article ! Je l'ai signalé par un commentaire. Comme quoi le pire n'est jamais assuré !

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