dimanche 8 mars 2020

Le pangolin : une solution !




Comme bien des gens vous vous plaignez de ce que votre logement est infesté de vermines diverses qui, malgré votre sympathie pour, comme disait le regrettable Jean Ferrat, « tout ce qui tremble et palpite, tout ce qui lutte et se bat » pourrissent votre existence. Quand les punaises de lit et les puces vous permettent de fermer un œil, vous trouvez désagréable d’être réveillé par tous ces cafards qui vous courent sur le visage. Voir vos portes, fenêtres et meubles dévorés par de gras termites nuit à votre bonne humeur. Les cloportes qui se sont établis sous votre évier ne vous paraissent qu’à moitié sympathiques. En été, les fourmilières se réveillent et les asticots envahissent votre poubelle. Ce n’est plus une vie !

Toutefois, votre foi écologiste et vos convictions anti-capitalistes vous interdisent d’avoir recours aux insecticides produits par les multinationales de l’industrie chimique qui n’ont pour raison d’être que l’exploitation (avant licenciement) de leurs personnels et l’empoisonnement de leur clientèle. Bien sûr, vous avez tenté des remèdes de bonne femme ( l’orthographe « de bonne fame » étant basée sur une fausse étymologie) comme l’huile essentielle de perlimpinpin alpestre ou les bouquets de sacrebleu tibétain mais vos persécuteurs se sont empressés de la boire ou de les boulotter avant qu’ils n’aient fait le moindre effet. Vous en êtes à éviter le rayon insecticides de votre grande surface pour éviter la tentation et lors d’horribles cauchemars vous vous voyez exterminer, une bombe de Baygon dans chaque main, tout ce petit monde avant de vous réveiller le visage couvert d’une sueur âcre dans laquelle cafards, puces et punaises tendent à patiner. Vous êtes à bout. N’y a-t-il pas de solution ?

Rassurez vous, il en est une simple, naturelle, écologique : Le pangolin. Ce petit animal s’avère un redoutable insectivore s’il est un piètre animal de compagnie. Ne vous y attachez donc pas trop, car sa vie en captivité ne dure guère que quelques mois et sa conversation est inexistante. Si par malheur vous le caressez à rebrousse-écailles il se met en boule et, pour couronner le tout, il est très laid. Vous pourrez en adopter un couple sans craindre la prolifération : il ne se reproduit pas en captivité. A deux, ils devraient donc normalement vous débarrasser de votre vermine plus rapidement. Grâce à une langue longue et visqueuse, il peut traquer les insectes dans les moindres recoins où ils se tapiraient. Se cachent-ils sous la moquette ou dans votre literie ? Pas de problème ! Ses doigts griffus lui permettront de les en débusquer.

Vu qu’il en existe diverses espèces, autant choisir la mieux adaptée. Nous ne saurions trop vous conseiller d’en choisir une diurne et arboricole. Elle vous foutra la paix de nuit et installer un tronc d’arbre dans votre salon vous évitera les inconvénients des espèces fouisseuses à terrier ( à moins, bien entendu, que vous veniez de vous débarrasser de votre wombat).

Reste le problème de sa courte existence en captivité. En fait, ce n’en est pas un car à sa disparition, vous n’aurez aucun mal à vous débarrasser de sa dépouille. Il se trouve que nos amis asiatiques sont de grands amateurs non seulement de sa chair mais de ses écailles auxquelles ils attribuent des vertus curatives, comme augmenter la virilité, favoriser la santé des femmes allaitantes et mettre à l’abri des contrôles fiscaux. Tout restaurateur chinois se fera donc un plaisir de vous échanger son cadavre contre la fourniture d’un nombre conséquent de Chow mein à la chauve-souris, de Chop suey au crotale ou de tout autre plat à votre convenance.

Du point de vue écologique, vous serez donc comblé : élimination naturelle des vermines et recyclage profitable des restes du pangolin. Pourrait-on rêver mieux ?

8 commentaires:

  1. N'ayez crainte, chez moi, c'est différent : à part des mouches, des moustiques et des cloportes (et seulement l'été) l'insecte y est rare. Toutefois, en arrivant dans mon nouveau logement à Thiès (Sénégal), alors que je n'avais pas encore l'électricité, je connus la désagréable expérience d'être réveillé par la désagréable sensation que quelque bestiole venait de me marcher sur le visage, je me levai, allumai une bougie et constatai que mon lit était parcouru par une foule d'énormes cafards (l'insecte profite bien en Afrique). Je décidai donc d'allumer plein de bougies dont la lumière les effraya. Ma nuit fut cependant un peu agitée. Au matin, j'achetai des bombes de Baygon qui résolurent le problème. Toutefois, je déconseille, en cas d'invasion de cafards d'utiliser ce produit dans des espaces réduits : à Châteauroux, alors que nous habitions un très bel appartement dans un immeuble classieux, celui-ci fut envahi de cafards. Je décidai donc de leur appliquer le traitement Sénégalais et, alors que nous aspergions toilettes et salle de bains, ma femme et moi faillîmes passer l'arme à gauche car s'il asphyxie les insectes, il en fait autant aux humains. Toussant, crachant, n'arrivant plus à respirer nous parvînmes toutefois en nous appuyant l'un l'atre à gagner avec bien de la peine une fenêtre et à l'ouvrir. L'air pur fit son effet et nous en sortîmes indemnes. Nous étions jeunes alors. Je crains qu'aujourd'hui je n'aurais pas cette chance, vu l'état de mes poumons...

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  2. En effet, une pure merveille!
    Amitiés.

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  3. Je joue à divers jeux sur l'ordinateur (World Blitz, Mots entre amis ...) et, à chaque fois que je propose "ravet" c'est refusé!! Pourtant, pour moi qui ai passé 18 ans en Martinique (et 3 ans en Guadeloupe) cela me semblait un nom commun !

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    1. Mots entre amis refuse énormément de mots. Le ravel et son boléro sont pourtant bien connus de tous.

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  4. Pour ne m'en tenir qu'aux cafards, dont j'ai eu une petite expérience dans deux séjours que j'ai faits à New-York, je peux vous assurer que les New-Yorkais en ont pris leur parti : toute la ville en est infestée.
    Voilà comment les choses se passent : si un matin vous décidez que ça ne peut plus durer, qu'il faut faire quelque chose, vous faites appel à un "exterminator". Ce dernier arrive chez vous bardé de tout un matériel adéquat, vous met à la porte toute la journée et extermine à qui mieux mieux. Le soir, à votre retour il vous reste à ouvrir les fenêtres pour aérer la place. Les cafards ont effectivement disparu. Vous croyez qu'ils sont morts puisqu'ils gisent par dizaines sur le carrelage. Mais que nenni ! La plupart sont partis chez votre voisin de palier. Il suffira qu'un beau matin, n'y tenant plus, il fasse à son tour, appel à l'exterminator, pour que dès le même soir tous les cafards soient revenus chez vous !

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    1. Chez nous, à Châteauroux l'extermination n'avait été suivie d'aucun retour.

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  5. "comme augmenter la virilité, favoriser la santé des femmes allaitantes et mettre à l’abri des contrôles fiscaux" S'il fait même pas démarrer les motos russes laissez tomber

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    1. Peut-être qu'en ajoutant au carburant une pincée de poudre d'écaille de pangolin, ça le ferait. Seulement, vu que je me risque jamais à promouvoir des informations erronées, je ne saurais l'affirmer.

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