mercredi 4 mars 2020

Féminisme


J’ai du mal à me déclarer féministe. Je ne parle pas des hystériques comme les végans ou les LGTB+ rabiques, dont les prises de position appellent plus un traitement qu’un débat. Non, même les féministes modérées qui se contentent de réclamer la parité dans certaines professions et de se déclarer maintenues dans une position d’infériorité sans pour autant voir en tout homme un violeur et un assassin dans le meilleur des cas potentiel. Ça doit être dû à mon expérience personnelle.

Il se trouve que ma mère (que ce Dieu qui finit par monopoliser toute ses affections l’ait en sa sainte garde !) était féministe à sa manière. Étant dotée d’un caractère dominateur et d’une ténacité remarquables, elle régnait en maîtresse sur toute la maisonnée. Ce qu’elle n’arrivait pas à imposer d’emblée, elle l’obtenait par les scènes, le chantage affectif et d’interminables bouderies. Ne pas lui obéir, c’était la contrarier. Toute contradiction entraînait des maux d’estomac. Ne pas partager ses opinions revenait donc à la torturer.

Alors que mon père ramenait par son seul travail de quoi faire tourner la maison, il n’était aucunement autorisé à engager la moindre dépense. Je me souviendrai toujours de ce jour de grande scène où mon père s’aventura à payer d’un chèque un petit magnétophone. Cette action inconsidérée fut jugée de nature à ruiner le ménage, à compromettre à jamais son équilibre financier. La somme était pourtant minime mais le sacro-saint principe que cet achat foulait au pied était celui de de la souveraineté financière maternelle. Certes, mon père avait le droit de posséder un carnet de chèque, mais il n’était pas permis qu’il l’utilise. Jusque dans les moindres détails, tout était organisé par la maîtresse de maison qui coupait le nombre de tranches de pain nécessaires selon elle à un repas. En réclamer plus eût été contrariant. De même son organisation prévoyait qu’un plat devait constituer tant de repas : quand ses prévisions se montraient erronées, on avait le choix entre manger léger et se bourrer de restes. Malgré cette tyrannie domestique, elle se sentait en position d’infériorité dans la maison et soumise à l’arbitraire autorité de son mari. Sur quelles bases ? Va savoir Charles…

Cela dit, il me fut ensuite difficile ensuite de trouver anormal qu’une femme exerçât une position de direction. Ça ne m’a même jamais traversé l’esprit. Grâce à ma mère, j’ai, entre autres choses appris le respect des femmes et à manger de tout. Deux atouts dans la vie ! Elle a également su faire naître en moi l’impatience de quitter le cocon familial et la résolution de ne jamais reproduire son modèle. Ainsi mes compagnes n’ont jamais été importunées par mes regrets de ne pas les voir ressembler à ma génitrice. Ce qui est déjà ça. Prenant le contre-pied de mon expérience, j’ai eu tendance à souhaiter, en toute concertation, me charger de l’administration domestique au point qu’un jour ma première épouse déclara à la seconde : « Avec lui, tu n’as pas à t’en faire : il s’occupe de tout ! » . Je traitais les affaires courantes et, en dehors de leur participation aux frais, elles faisaient ce qu’elles voulaient de leurs ressources.

Ai-je eu raison ou bien tort ? Qu’importe ! Il n’en demeure pas moins que le féminisme me laisse sceptique dans son exigence d’égalité et/ou de parité et sa dénonciation de la domination masculine. La parité n’est voulue que pour des postes de « prestige » et jamais dans les professions largement féminisées comme l’enseignement ou certains secteurs paramédicaux. L’égalité des salaires, quand elle n’est pas réalisée, s’explique généralement par des interruptions de carrière généralement dues aux maternités, qui, tant qu’on n’aura pas suffisamment bricolé la matière humaine dans ce sens, affectent davantage les femmes que les hommes. Quant à la domination, elle n’est pas si générale que les féministes peuvent le dire. Dans combien de ménages la femme, pour reprendre une expression vieillotte, porte-t-elle la culotte et/ou rudoie sans vergogne un mari qui n’en peut mais ?

Quoi qu’on fasse, l’autoritaire, quel que soit son sexe, dominera toujours le docile. Ce n’est pas une question de sexe mais de caractère, l’égalité ne pouvant exister qu’entre des personnes indépendants et de nature débonnaire...

10 commentaires:

  1. Il me semble qu'en ce qui concerne vos parents, plutôt que le caractère dominateur de votre mère, c'est le manque de caractère tout court de votre père, qui interroge.
    Quoi qu'il en soit, réjouissez-vous, vos parents formaient un couple parfait, et n'est-ce pas cela le plus important ?

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    1. Oh, pour ce qui était du mauvais caractère, mon père n'était pas en reste mais il manquait de ténacité face à une personne capable de ruminer certaines rancœurs des années durant.

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  2. Vous dressez un portrait antipathique de votre mère et je ne comprends pas ce qui en elle vous a donné le respect des femmes.

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    1. Disons que dans le cadre du sujet traité je n'ai parlé que de certains aspects de son caractère. Comme toute personne, elle avait aussi de bons côtés. Pour ce qui est du respect, il ne faut pas oublier que celui-ci se teinte souvent de crainte. On respecte ce qui est fort plus que ce qui est faible. Pas question pour moi de considérer les femmes comme de petits êtres sans défenses ou comme quantité négligeable.

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  3. « Il n’en demeure pas moins que le féminisme me laisse sceptique dans son exigence d’égalité et/ou de parité »

    Il y a déjà un petit moment que les féministes "agissantes" ne recherchent plus l'égalité : ce qu'il leur faut, c'est établir une nouvelle domination sur le sexe "ennemi". J'espère d'ailleurs qu'elles vont y parvenir car, ensuite, elles auront vraiment l'air connes, avec leur idéologie qui tirera à hue pendant que leur cerveau reptilien s'obstinera à dia. Amies schizos, bienvenues dans le New World !

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    1. Si quelqu'un a compris ce commentaire - l'auteur étant sûrement déjà retourné chez "Dosto" - qu'il soit assez aimable pour m'expliquer de quoi il retourne, parce qu'à ma grande honte évidemment, je n'ai rien compris !

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    2. Qu'elles soient "agissantes" ou pas trop, les féministes restent une de ces infimes minorités à qui on donne la parole comme si elles représentaient quelque chose d'important. C'est une des plaies de notre époque.

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  4. Je crois avoir compris ce qu'a dit le sieur Goux mais si il faut vous l'expliquer je crains que vous n'ayez toujours du mal à comprendre.
    - "à hue" à bas les machos.
    - "à dia" comme j'aimerais me faire sauter par un bon immigré "viril".

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    1. C'est résumé un peu crûment… mais il y avait de ça, oui !

      (Même si, en fait, je ne pensais pas particulièrement aux immigrés, mais plutôt aux hommes en général.)

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    2. J'ai bien peur que Didier et realist ne soient encore bloqués au siècle dernier où on pouvait encore parler des hommes et des femmes. Mais aujourd'hui c'est fini, il n'y a plus que des gens qui décident de leur sexe en dehors des critères physiques qui jusqu'alors étaient en vigueur (si je puis dire), et voilà qu'ils ou elles se sautent dessus, entre eux (les machos), ou entre elles (les féministes) sans se soucier de savoir qui est qui.

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