dimanche 17 novembre 2019

Où l’on voit de quel bois je me chauffe (ou me chaufferai)






Il ne s’agit point ici d’exprimer une quelconque colère. Pourquoi m’échaufferais-je ? Certes, la situation est désespérée mais est-elle grave ? Quand je parle de bois, c’est du bois dont on fait les feux lesquels n’ont rien de superflu vu la pause que fait depuis quelque temps ce foutu réchauffement global.

Dans ma supposée grande sagesse, m’était venue l’idée de passer l’hiver en Corrèze, où, vu que je peux m’y chauffer au bois, j’effectuerais de substantielles économies. Le programme de mon présent séjour était bien défini. Dans un premier temps, élaguer ce prunus qui m’avait joué l’été dernier le tour de produire des monceaux de prunes dont je n’avais que faire. Ce fut vite fait. Malheureusement, si le débitage des branches en bûches et en petit bois fut rondement mené entre deux averses, la réduction des branchages restants en copeaux fut remise à plus tard parce que nécessitant beaucoup de temps dont la fréquence des averses ne me laissait pas disposer.

Se chauffer au bois, est certes bel, bon et économique mais il faut l’entreposer. Le sous-sol me l’eût permis depuis que je n’y gare plus mon break si ce n’était son humidité qui favorise l’apparition de mérule. J’avais donc pris la sage décision de faire l’emplette d’un abris à bois. Seulement quand il arriva, je me mis à douter de ma capacité à le monter seul. Je réclamai l’aide du beau-fils de mon couvreur pour ce faire, mais le bougre était parti s’installer à Limoges. Un sien cousin eût pu le remplacer, mais il s’était fait une blessure à la jambe et le médecin venait de lui prescrire une semaine supplémentaire d’arrêt maladie. Quinze jours plus tard, n’en ayant aucune nouvelle, je décidai de tenter seul le montage et y parvins. Seulement, le mettre en place sur les supports prévus m’était impossible. Je m’ouvris de mon désarroi à un paysan ami qui me proposa le coup de main salvateur. L’abri en place, j’achetai un fagot d’un stère auprès du fabricant de merrains local et, au cours des rares éclaircies séparant les sempiternelles averses, me mis en devoir de couper le bois en morceaux de 50 cm. Cela fait, je pus mettre mon bois sous l’abri. Malheureusement, y ranger le bois du prunus fut impossible. Il attendra donc sous la pluie que l’endroit se dégage.

Je ne m’étais auparavant jamais chauffé au bois. A part une flambée de-ci de-là, cheminées ou inserts n’avaient joué dans ma vie qu’un rôle décoratif. Depuis trois semaine que je suis passé à ce type de chauffage, j’ai pu en découvrir les nombreux inconvénients : il faut rallumer chaque matin le feu, l’entretenir, nettoyer le foyer, commander et couper le bois et surtout, quand le temps nuit au tirage, le tisonner tandis que du foyer s’échappe une âcre fumée. De plus, cendres et bois salissent vite la maison. Il fallait essayer mais je crains de ne pas donner suite à mon projet d’hiver corrézien. Tant pis pour les éconocroques ! Je me demande d’ailleurs si posséder deux lieux de vie est une si bonne idée. Ma décision n’est pas prise mais je me pose la question : mon rêve vieux de 30 ans d’habiter la Corrèze s’est réalisé n’est ce pas là l’important ? Le poursuivre est-il vraiment utile ?


Préparation de l'emplacement de l'abri
L'abri est en place
La toiture en bardeaux bitumeux est installée et le bois rangé



Bûches, petit bois et branchages attendront des jours meilleurs sous la pluie


23 commentaires:

  1. La mauvaise idée, Oncle Jacques, était de vouloir passer l'hiver en Corrèze ! Que de tracas vous vous seriez évité si vous aviez compris que le Massif Central est particulièrement inhospitalier en hiver.
    Donc je résume, les Collines en résidence principale et la Corrèze en résidence secondaire, ça paraît être le bon plan qui permettrait de n'avoir pas à renoncer à un rêve de trente ans.

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    1. @ Mildred : Il me semble que le problème est la distance. Plus de 520 km a parcourir me devient pénible et faire une étape serait ruineux. Sans compter que l'entretien du terrain est une corvée. L'idée de l'hiver en Corrèze était due à mon intention de chauffer au bois. La maison étant petite, cela représenterait une économie conséquente par rapport à la maison bien plus grande de Normandie et au prix du fioul. Malheureusement je ne me sens pas prêt à supporter les inconvénients du bois. D'autre part, l'été est moins étouffant en Normandie et ce serait dommage de la déserter au moment où elle est le plus agréable et où je peux m'adonner aux joies du potager (ici le terrain est pentu et le sol pauvre). J'envisage donc de vendre mais je me laisse le temps de la réflexion vu que je viens de vivre trois semaines de pluie journalière et de froid ce qui ne dope pas l'optimisme.

      @ Fredi : la Corrèze est verte, très verte car très arrosée. Ce qui pose le plus de problème, c'est une installation très moyenne de l'évacuation des fumées de mon insert. Une fois qu'il a atteint la bonne température : plus de fumée. Quant au bois, il ne peut qu'être humide vu le degré d'hygrométrie actuel. Une fois bien parti l'insert chauffe presque trop bien.Ce qui m'ennuie le plus, c'est entretenir le feu, vider les cendres et la poussière que tout cela engendre.

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  2. Dans le temps, j'avais également essayé la cheminée, j'ai vite compris...Il faut se rendre à l'évidence, ce genre d'économie revient cher à tout point de vue.
    Je vous comprends et soutiens votre démarche de pensée.
    Amitiés.

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    1. Merci de votre soutien. J'ai décidé ce matin de repasser au chauffage électrique pour les quelques jours qui restent avant mon retour en Normandie.

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  3. Une seule cheminée pour toute la maison ? brrr...

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    1. L'insert chauffe bien et j'ai par ailleurs installé un chauffage électrique. Donc pas vraiment Brrr !

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  4. vous pourriez compléter avec des radiateurs à huile, ça chauffe très bien !

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    1. J'en ai un dans les sanitaires, dans les autres pièces c'est des radiants.

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  5. La semaine dernière, mon fils qui a une énorme cheminée dans son resto pestai et pensai sérieusement à ne plus la faire fonctionner et la remplacer par un chauffage moins contraignant même si les clients sont ravis de ce " monument" qui pourrai contenir un tronc d'arbre , c'est trop d'entretien et de boulot à nettoyer, je te comprends bien sûr mais c'est tellement beau un feu de cheminée

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    1. Le feu, même en insert offre un bien joli spectacle. Mais les inconvénients qui l'accompagnent nuisent à sa beauté !

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  6. Le plus sage, à mon sens, serait de foutre le feu à la taule, avec suffisamment d'habileté pour que votre assureur crache au bassinet sans moufter.

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    1. Vous êtes resté sur une mauvaise impression : depuis votre visite, la maison est devenue pimpante et confortable, ce qui a beaucoup étonné ma belle-sœur qui se demandait ce que j'allais bien pouvoir faire de ce truc là et qui a apprécié le résultat.

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    2. Ah, mais non ! mon conseil n'a rien à voir avec mon impression ; laquelle, du reste, n'était pas si mauvaise que vous le dites. C'est un avis d'ordre général, qui vaut quelle que soit la maison considérée.

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    3. Ne seriez-vous pas un peu Gilet Jaune en voulant tout brûler ?

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  7. Sans compter que ce stock de bois me semble un peu léger pour se chauffer tout un hiver...

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    1. Le bois, c'est comme tout : on se réapprovisionne. là, il y en a pour un peu moins d'un mois.

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  8. Quand on a suivi toutes vos réalisations dans vos diverses demeures,j'ai du mal à croire que le montage de votre abri à bois ait pu vous poser problème,vous ne seriez pas devenu un peu feignant des fois?

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    1. Messire Estienne feint d'en avoir assez de sa maison, il est donc effectivement feignant. Mais cette cautèle ne suffit pas à faire de lui un fainéant.

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    2. @ zen aztec : Ce n'est pas le pontage en lui-même qui me posait problème mais la difficulté qu'il y avait à le mettre en place.

      @ Didier : Je ne feins rien. Ma désillusion est sincère.

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  9. L'alternative est préoccupante, en effet.
    Quel que soit le choix, j'espère qu'elle ne vous vaudra de a part des Normands ou des Corréziens aucune volée de bois vert.

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    1. Je crains que la Normandie ne l'emporte haut la main ! Volée ou pas.

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    2. Pardonnez mon anonymat, je n'avais pas vu que mon pseudo s'était envolé.

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  10. Maître Jacques, originaire du limousin, immigré en Normandie je puis vous dire qu’il n’ y a pas photos en les deux contrées. La Normandie gagne haut la main, certes le climat est parfois humide mais la campagne est grasse, riche et vivante, bref tout le contraire du Limousin.
    Pour le chauffage, en Normandie, abandonnez la chaudière à fioul optez pour la pompe à chaleur ( ce que j’ai fait depuis de nombreuses années) et vous verrez vos econocroques croitre rapidement .

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