dimanche 28 octobre 2018

Sensationalisme "climatique"

L'actualité est bien morose, un ou deux discours ineptes de Macron par-ci, un petit massacre de masse par-là, des crimes incivils à foison, des électeurs qui votent nazi un peu partout, des lesbiennes véganes qui caillassent les charcuteries, etc. Bref, on s'enfonce dans une bien lassante routine. Heureusement, il reste un domaine où chaque jour se passe de l'inédit, du spectaculaire, du bouleversifiant : je veux parler de la météorologie (ou météo pour les intimes).

Quotidiennement toute chaîne d'information qui se respecte et respecte ses téléspectateurs convoque un spécialiste qui vient expliquer (ou tenter d'expliquer) les inouïes fantaisies du climat lesquelles se produisent dans le cadre d'un réchauffement global dû aux activités déraisonnables d'une humanité qui court plus ou moins consciemment à sa perte.

Le gros problème est que les températures ne sont quasiment jamais en accord avec les normales saisonnières. On est un peu, beaucoup, passionnément, en dessus ou en dessous de ces ces foutues normales ! Pour les précipitations c'est la même chose : il tombe en un jour l'équivalent d'une semaine ou d'un mois de pluie. Quant au vent, il souffle souvent plus fort qu'il ne serait raisonnable et même que le loup des trois petits cochons. Nous sommes donc confrontés à un dérèglement. A croire qu'un temps fut, il y avait un règlement suivi à la lettre par le climat et la météorologie qui nous dispensait d'en observer les phénomènes. Le dix-huit juin à Carpentras il allait faire 24° avec un vent soufflant à 15,2 kilomètre à l'heure et c'était bien pratique : on savait comment s'habiller et quand le ciré serait préférable au parapluie.Tandis que maintenant, on ne sait plus à quoi s'attendre, du coup les plus avisés se ruent sur les parkas et les après-ski en juillet et sur les t-shirts et les shorts en février.

C'est qu'il n'y a plus de saisons, ma pauv'dame. Cette phrase, je l'entendais déjà il y a plus de soixante ans. Et je continue aujourd'hui, prononcée par des plus jeunes que moi. Avant même le fameux réchauffement, on constatait déjà un dérèglement. Dans le bon temps le 21 décembre à zero heure, la pluie cédait le pas à la neige (laquelle couvrait d'un épais manteau toutes les campagnes) jusqu'au 20 mars où tout se couvrait de fleurs avant qu'au 21 juin on se mette à étouffer sous les rayons du soleil. A Pâques fleuries les jeunes filles étrennaient leurs robes nouvelles (ce qui ne signifiait rien vu que la date de cette fête varie grandement) et à Noël on affrontait les congères pour se rendre à l'office de minuit. Ça c'était de la saison : de la jolie, de la chaude, de l'humide puis de la glaciale.Réglé comme du papier à musique, c'était.

Sauf que cet âge d'or météorologique, c'est le lot des âges d'or, n'a jamais existé. Combien de famines, au long des siècles, en Europe et dans le Monde, ont sévi suite à des gelées intempestives, des sécheresses ou des pluies diluviennes entraînant de catastrophiques inondations ? Il faut croire que le climat n'a jamais été régulier.

De plus, il ne faut pas oublier que ces soi-disant « normales » ne sont que des moyennes mensuelles calculées sur 30 années (en ce moment entre 1981 et 2010) . Leur comparer les température au jour le jour n'a donc pas grand sens. Les variations annuelles par rapport à ces chiffres sont quasi négligeables (+0,4° à Paris en dix ans, soit une augmentation annuelle de 0,04°). A ce rythme effréné, comment pourrait-on quotidiennement tirer des leçons sur le climat ? Il est donc nécessaire de tout dramatiser artificiellement afin d'entretenir un climat d'angoisse permettant l'acceptation de diverses mesures soi-disant destinées à calmer l'anarchie climatique. Par exemple, en augmentant les taxes sur les produits pétroliers on aidera à sauver la planète, les pauvres à se geler le cul et accessoirement le gouvernement à masquer la hausse du déficit public.

samedi 27 octobre 2018

Réflexions décousues sur l'école (suite et fin)

Une grande erreur en vogue actuellement est que l'enseignant devrait être aimé de ses élèves. En fait, il n'est pas payé pour compenser leurs manques affectifs mais pour leur apprendre quelque chose. Si en plus ils l'apprécient, c'est la cerise sur le gâteau. A la différence de M. Macron, je n'ai jamais senti d'affection particulière pour aucun de mes enseignants. J'irai même jusqu'à dire que certains m'inspiraient plus de crainte que d'enthousiasme. Seulement, ils ont tous fait leur devoir, m'ont appris à lire, à écrire, à compter ainsi que bien d'autres choses ce qui m'a permis de ne pas demeurer trop ignare. De cela je les remercie.

Une chose qui a très mauvaise presse est la punition collective. Cette aversion est compréhensible dans le cas où les manquements sont le fait d'une minorité identifiable. Mais quand il s'agit d'un chahut général organisé comme j'en ai vus ou plutôt entendus, une sanction générale s'impose. On transgresse ensemble, on paie ensemble. Seulement, les parents, qui, comme je le disais plus haut ont tous des enfants irréprochables, s'y opposent. Ce serait injuste. Il est certain qu'il est plus facile de blâmer de ce genre de désordres quelques brebis galeuses que d'admettre qu'un ange puisse se laisser entraîner à de coupables errements. On veut de la discipline, mais pour les autres. Et comme on est toujours l'autre d'un autre on finit par refuser toute sanction au nom de la justice.

Le recrutement des professeurs me laisse pantois. Je ne saisis pas bien pourquoi il faudrait qu'on ait un bac plus cinq pour se retrouver face à des enfants de trois ans à 12 ans. Mes instituteurs avaient dans le meilleur des cas le baccalauréat. Il me semble qu'ils parvenaient à des résultats au moins équivalents à ceux d'aujourd'hui. De même (en admettant que le niveau des études supérieures le permette) je ne vois pas à quoi pourrait servir la capacité d'un prof à sortir des jeux de mots hilarants en grec ancien ou de corriger avec élégance certaines lourdeurs de style de Virgile ou de César face à un public lycéen qui ne l'écouterait pas et qui, s'il l'écoutait, ne comprendrait rien à ses dire. Le recrutement des enseignants devrait être modulé en fonction des publics auxquels on les destine.Dans certains endroits, des anciens sergents de la coloniale(si ça existait encore) seraient mieux adaptés au public que des jeunes agrégés en attente de mutation.

Si l'école n'est pas nécessairement un lieu d'amour comme je l'évoquais plus haut, elle n'est pas plus , au niveau primaire, celui où l'on pallie les inégalités socio-culturelles. Ce n'est pas par quelques heures d'apprentissages « culturels » qu'on amènera un enfant de milieu culturellement très défavorisé à atteindre le niveau de connaissances générales d'un autre issu d'un milieu cultivé. Ce qu'il faut lui offrir, ce sont les clés qui lui permettront, si tel est son bon vouloir, de se cultiver, à savoir la lecture, l'écriture et le calcul. Si ces bases ne sont pas établies, tout le reste est une perte de temps. Tous les soi-disant « éveils » ne servent à rien, surtout que vu le bruit qu'ils produisent, on peut douter que les élèves soient endormis.

Les problèmes de discipline sont souvent attribués au manque d'autorité des enseignants. Il faudrait être un peu sérieux vu que qui dit enseignement de masse dit recrutement de masse des enseignants. Or comment peut on espérer trouver des centaines de milliers de professeurs dotés d'un charisme, d'une volonté et d'une énergie extraordinaires et tout cela pour un salaire bien bas ? Il serait utile que l'institution endosse sa part de responsabilité ne serait-ce qu'en améliorant l'efficacité des méthodes pédagogiques qu'elle prône et en apportant davantage de soutien à ses membres. Mais il est plus confortable pour un stratège de rendre ses soldats responsables de ses défaites que de confesser ses erreurs.

En résumé, il me semble que l'on ne réformera efficacement l'école qu'une fois qu'on aura, par des méthodes musclées et par une lutte impitoyable contre les folies idéologiques régnantes, rétabli un certain ordre dans la société. L'enseignement ne peut atteindre ses buts que dans la discipline, la rigueur et l'adaptation de ses contenus et de ses personnels aux publics concernés. Influencés par des media et des politiques soit imbéciles soit cyniques, la majorité ne me semble pas prête à accepter ces évidences. Le sera-t-elle un jour ? Ce serait indispensable si l'on veut éviter que notre civilisation ne disparaisse.

vendredi 26 octobre 2018

Réflexions décousues sur l'école

M. Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, veut réformer l'école en vue d'améliorer les piètres résultats qu'ont constatés des organismes internationaux. Comme on le comprend ! Seulement,ce que semble oublier ce brave homme c'est qu'une société a l'école qu'elle mérite. Notre société folle ne saurait donc avoir une école autre que folle. Si on ne s'attache pas à réformer la société, on ne voit pas comment il pourrait réformer l'école.

Une école efficace est faite pour les médiocres. Les élèves plus ou moins doués ont le choix entre y briller et s'emmerder. Ceux qui pour une raison ou pour une autre sont incapables d'en suivre les programmes y perdent leur temps. En revanche, les éléments moyens peuvent, en se montrant studieux, réussir. Cela posé, si le niveau moyen des élèves baisse, le niveau des programmes ne peut que baisser. D'autre part, le fait d'imposer à l'ensemble des élèves du pays le même cursus a des conséquences pernicieuses : dans les zones « défavorisées » où une large majorité n'est pas en mesure de suivre, les programmes se trouvent inadaptés au niveau des élèves moyens. Passer plusieurs heures à écouter des propos auxquels on ne comprend rien est une épreuve que l'on ne saurait souhaiter à personne.

Les mêmes enseignants qui proclament haut et fort une égalité de capacités entre les élèves réclament, dans les zones difficiles plus de postes et des effectifs réduits dans les classes. Il est difficile de suivre leur logique. Surtout que deux bordélisés à la place d'un dans un établissement pétaudière ne me semble pas susceptible d'améliorer quoi que ce soit.

Ce qui manque à l'école, c'est la discipline. On fait des chahuts monstres, on joue sur son téléphone, on braque un pistolet sur son enseignant, on insulte profs et camarades quand on ne les frappe pas, bref, on se montre taquin voire incivil. Il faut que ça cesse et dare-dare ! Seulement, pour arriver à cette souhaitable pacification qui permettrait peut-être d'enseigner quelque chose, encore faudrait-il qu'il y ait une volonté sérieuse des intéressés, au moins des parents et des enseignants d'y participer activement. Malheureusement, bien des enseignants mourraient plutôt que de se montrer répressifs quant aux parents, leurs rejetons sont des anges qui ne sauraient en aucun cas se mêler aux troubles (je parle pour ceux qui s'intéressent à leur progéniture). Dans ces conditions, on voit mal comment les choses pourraient s'arranger.

Qui dit discipline dit sanction en cas de non respect des règles. Seulement les sanctions pour être efficaces doivent être de nature à dissuader les coupables de recommencer. J'ai évoqué dans un très vieux billet à quel point exclure un élève dont le rêve est de ne pas fréquenter l'école est une mesure ridicule. Toujours enfermés dans une conception rousseauiste de l'enfant, l'enseignement d'aujourd'hui voudrait des sanctions éducatives. Je serais assez d'accord. si on précisait ce que peut être une sanction éducative.  A mes yeux, ça ne saurait en aucun cas être un travail de type scolaire destiné à améliorer les savoirs de l'élève car dans ce cas on crée une équation travail scolaire égale punition ! Non, pour être éducative,la sanction se doit d'être pénible et stupide et inspirer le dégoût et la crainte d'avoir à l'encourir de nouveau. Creuser des trous pour les reboucher immédiatement me paraît très bien. Seulement, qui oserait employer de telles méthodes ?

Un phénomène nouveau que j'ai constaté dans les très bons établissement où j'ai fini par travailler en fin de carrière est l'explosion du nombre de surdoués. Je m'explique : traditionnellement, un élève qui n'apprenait rien et passait son temps à perturber les cours était considéré comme un sale petit morveux qu'il importait de ramener à de meilleurs sentiments. On avait tort. En fait, on sait aujourd'hui que ces enfants turbulents sont des hyperactifs surdoués. Leur nature les pousse à ne pas tenir en place quant à leur désintérêt pour les cours, il est dû au fait que leur niveau est insuffisamment élevé. J'ai vu ainsi vu une mère d'élève se mettre en quête d'un établissement spécialisé dans l'enseignement aux surdoués pour un rejeton dont elle était seule a avoir perçu les dons extraordinaires. C'est à la fois risible et triste.

vendredi 19 octobre 2018

Quel con ce Baudelaire !

Tel est le statut que j'écrivis sur Facebook avant hier. On ne peut pas dire qu'il ait rencontré un grand succès. L'idée m'en était venue alors que je débarrassais les murs de ce qui sera mon bureau de leur vieux papier, activité on ne peut plus propices aux méditations profondes. Il est vrai qu'à bien des yeux, il pouvait paraître pour le moins énigmatique voire sacrilège.Comment peut-on oser accoler ce terme outrancier au nom d'un de nos plus grands poètes ? Je vais vous dire pourquoi.

En fait, ce qui provoque chez moi cette réaction défavorable, c'est son fameux Albatros que je connais encore par cœur, l'ayant spontanément appris durant ma période « poète maudit ».

«Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher
. » 

Cette métaphore m'agace en ce qu'elle fait de l'esprit auto-proclamé supérieur de son auteur un être inapte à la vie ordinaire. A mon sens, ce devrait être tout le contraire. Comme dit le proverbe « Qui peut le plus peut le moins ». Il est sûr que posséder des ailes de géant peut constituer un handicap pour la marche mais n'oublions pas qu'il ne s'agit là que d'une métaphore : ayant vu plusieurs photographies de M. Baudelaire je peux vous affirmer avec une tranquille assurance qu'il n'était pourvu d'aucune aile.

Le poète se veut inadapté par son côté supérieur. En cela, il me rappelle un instituteur fou rencontré à Rufisque (Sénégal) alors que j'étais conseiller pédagogique pour une méthode de français. Ce brave garçon conduisait ses leçons de manière pour le moins étrange et peu conforme à la méthode. A la fin de notre visite, nous tentâmes, avec mon collègue, de lui signaler avec le tact que semblait requérir son état certains errements de sa manière d'enseigner. Sa réponse fut sans appel : « Dieu ne m'a pas créé pour remplir les fonctions pitoyables d'un instituteur. Dieu a de plus grands projets pour moi. » Que répondre à cela ?

A sa manière, et peut-être sans le savoir, cet enseignant était un albatros et partant l'émule du malheureux Charles. J'avoue, adolescent, avoir été tenté de partager cette illusion qu'à l'origine de mes déboires ou frustrations se trouvait un trop vaste talent. Ça m'est vite passé. J'ai croisé au cours de ma vie bien des personnages se jugeant supérieurs à leur médiocre situation sans que personne n'ait songé à réparer cette erreur de casting. Ce doit être difficile à vivre mais, à mes yeux, ça relève d'une erreur d'appréciation de ses mérites et d'un orgueil mal placé.

Plus que les jérémiades stériles d'un Baudelaire ou d'un Richepin, je fais mienne la conclusion que donne à La mort du loup Alfred de Vigny :

" Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.
"

Mais ça ne m'empêche pas de bavarder aimablement comme je le fais ici.

samedi 13 octobre 2018

Défilés de colibris

Si vous ne connaissez pas la légende du colibri qu'aime à raconter M. Pierre Rabhi, je vous la livre telle qu'elle apparaît sur le site « Colibris » : «Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "
Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." »
Comme c'est touchant ! Cette parabole encourage chacun à faire sa part avec à la clé l'illusion que si chacun faisait ce qu'il pouvait à son petit niveau on résoudrait de graves problèmes. Seulement, des millions de colibri resteront bien moins efficaces qu'une escadrille de Canadair, laquelle n'est pas pour autant assurée de venir à bout de l'incendie. C'est triste mais c'est comme ça. Ce colibri je le vois plutôt comme un oiseau-mouche-du-coche : un moralisateur inutile.

Aujourd'hui seront donc organisées un peu partout en France des « Marches pour le climat ». C'est beau, c'est généreux, c'est grand, c'est magnifique, comme écrivit M. Brassens sur un tout autre sujet. Reste à savoir si ça ne s'apparente pas à l'action du légendaire colibri. Une marche de ce même type avait eu lieu le 8 septembre dernier à Paris et dans de grandes villes, réunissant tout ce que la France compte de belles âmes (quelques dizaines de milliers). Peut-on dire que, suite à cette démonstration de force, le climat ait beaucoup changé ? Ce 'est pas frappant. Aussi, la piqûre de rappel d'aujourd'hui est-elle peut-être indispensable ?

Admettons que ces marches marchent. Que, brusquement réveillés de leur apathie face au péril climatique, les habitants de la France décident de (et parviennent à) diviser par deux leurs émissions de gaz à effet de serre, en dehors des problèmes économiques qu'une telle réussite ne manquerait pas de créer, le climat s'en trouverait-il profondément modifié ? Hélas non ! Car notre beau pays n'est responsable que d'une infime partie des émissions mondiales de ces saletés de gaz. Comme le signalait M. Marc Fontecave, directeur du laboratoire de Chimie des processus biologique au Collège de France, qui n'est donc pas forcément un imbécile, « La France, grâce à son nucléaire, dégage très peu de CO2. Elle ne représente que 1,2% des émissions mondiales. Elle ne peut pas grand chose dans la réduction des gaz à effet à de serre. Qu'elle existe ou non, la concentration de CO2 dans l'atmosphère passera de 400 à 499 ppm, au lieu de 400 à 500. ».

Sauf à provoquer une réaction mondiale, chose fort improbable, dans le meilleure des cas, ces défilés de colibris ne serviront pas à grand chose. D'un autre côté elles offriront à des gens qui ne savent pas trop quoi faire de leur peau le samedi l'occasion d'aller prendre un peu l'air et de se livrer aux joies de la marche à pied tout en se donnant bonne conscience. Ce qui n'est pas rien.

dimanche 7 octobre 2018

Miscellanées d'octobre

Une bonne surprise

Quand je pense que certains osent dire que le monde est mal fait ! Peut-être ne sont-ils pas abonnés à EDF ? Car quand on l'est on a d'heureuses surprises. Certains diront qu'ils en ont de mauvaises en recevant leur facture. C'est qu'ils ne surveillent pas leur consommation. Or donc, en ce début de mois je reçus un e-mail de M. Enedis m'annonçant que, pour pallier les désagréments occasionnés par la longue coupure d'électricité qu'a connu mon village corrézien, je bénéficierai d'une indemnité de 84 € hors taxes sur ma prochaine facture. Or il se trouve que mes désagréments ont été très faibles pour ne pas dire inexistants vu que je me trouvais en Normandie et que durant mon absence je coupe carrément l'électricité. Si j'étais moins bon que Dieu ne m'a fait, j'en viendrais à souhaiter qu'une coupure salutaire survienne et dure tout l'hiver car à ce tarif, à la fin de l'année, c'est eux qui me devraient de l'argent. Mais ça risquerait de déranger les habitants permanents du village.

Sur-représentation

Vous avez dû le remarquer, nos pubs montrent font de plus en plus appel à des gens de couleur auxquels on attribue souvent un rôle positif . Parallèlement, dans les campagnes contre tel ou tel fléau (resquillage dans les transports, incivilités, harcèlement, les mauvais rôles sont réservés aux blancs. Tout ça part de bonnes intentions. Il s'agit soit d'encourager le métissage, soit d'offrir aux élément allogènes la place qui leur revient dans un pays où leur nombre s’accroît, soit d'éviter de les stigmatiser. Seulement je crains qu'on n'arrive comme dans la pub d'Auchan à sur-représentation (sur 6 enfants cités 2 portent des prénoms « exotiques ») laquelle risquerait d'être contre-productive en ce qu'elle renforcerait le sentiment d'invasion que ressent déjà une large partie de la population. Ces bonnes intentions pourraient donc s'apparenter à celles qu'on disait paver le chemin de l'enfer.

Des tours et des tours

Si l'on m'offrait le choix entre un tour de manège et un tour de reins (ou lumbago), je pense que, malgré le peu d'attraits qu'offre à mes yeux l'idée de tourner, juché sur un cochon en tentant d'attraper la queue du mickey, je choisirais le premier. C'est du moins la conclusion à laquelle je suis parvenu récemment. En effet, alors que je m'adonnais aux ineffables joies de la pose de parquet flottant, suite à je ne sais quel faux mouvement, je sentis poindre dans ma région lombaire une douleur qui quand je me relevai se monta aiguë. Étant de nature cabocharde, je décidai de continuer ma tâche jusqu'à ce que la pose fut terminée. Cela n'alla pas sans mal. Je dus m'allonger pour des pauses afin de pouvoir compléter mon ouvrage. Le lendemain, l'intensité de la douleur fut telle que descendre l'escalier s’avéra un long calvaire. Je renonçai à attaquer la pose du parquet dans une autre chambre. Après un jour de repos plus ou moins complet et une bonne nuit, je m'en fus acheter la surface de lattes nécessaire avec cependant la crainte qu'en chargeant mon caddie le mal ne s'intensifiât. Il n'en fut rien. Le lendemain, je me remis à l'ouvrage. Je remarquai que si le matin je continuais d'avoir de vifs élancements dans la région lombaire, au fur et à mesure que je m'activais,celles-ci tendaient à s'atténuer jusqu'à presque disparaître. Je pus ainsi parqueter mon autre chambre. Il n'empêche que je ne saurais conseiller le lumbago aux amateurs de franche rigolade.

Indifférence

La disparition de Charles Aznavour m'a beaucoup affecté. Non pas qu'il eût à aucun moment tenu la moindre place dans mon panthéon mais parce que plusieurs jours durant il a pratiquement monopolisé l'attention des media. Les dithyrambes qui accompagnèrent son trépas me laissèrent de marbre. Un peu comme si l'essentiel de l'actualité s'était trouvé consacré aux déboires conjugaux d'un charcutier castelroussin. Romain Gary avait bien raison d'écrire que « la pire des choses qui puisse arriver à un malheur, c'est d'être sans importance » (du moins aux yeux de certains).

Décadence

La tyrannie des minorités m'agace de plus en plus. La place que l'on donne aux végans m'exaspère. Plus que porteurs de progrès, je les considère comme de décadentes chochottes. En leur offrant des tribunes, on exacerbe la sensiblerie d'urbains ayant perdu tout contact avec la nature et qui tendent à accorder à l'animal une place autre qu'utilitaire. Hormis les animaux de compagnie (et je n'en possède pas), leur élevage n'a qu'un but alimentaire (ou vestimentaire). Bien que né et ayant grandi en Île-de-France, je n'ai jamais perdu le lien avec la ruralité. Tout petit j'allais, à Plounévez-Moëdec voir le boucher abattre porcs ou bœufs. Je voyais mon père, ou d'autres, arracher pour le saigner l’œil d'un lapin préalablement assommé. Plus tard, en toute illégalité, dans la famille ou par le biais d'amis, je participais ou assistais à l'abattage du cochon au petit matin dans la cour d'une ferme. Cela ne m'a jamais choqué ni fait de moi un être sanguinaire, loin de là. L'animal ne naît et n'est soigné qu'en vue de la fin qu'on lui assigne : nous nourrir. Sans abattage, point de rillettes ni de poulet rôti. Libre à ceux qui souhaitent se nourrir comme des canaris ou des bovins de le faire (« Tous les goûts sont dans la nature », comme disait Lao-Tseu en pissant dans sa soupe) mais de là à argumenter avec des malades qui se voudraient contagieux...

jeudi 4 octobre 2018

Être (ou ne pas être) lu.

Si on écrit, c'est qu'on a envie d'être lu. Pas nécessairement par des millions de lecteurs qui dans le monde entier ne jureraient que par vous mais par des personnes qui ont la gentillesse d'apprécier ce que vous faites. Il est certain que plus ces gens sont nombreux, plus on est satisfait. On aimerait donc voir son nombre de lecteurs augmenter. Ce qui n'est pas forcément le cas aujourd'hui. Il y a quelques années de ça, paraissait quotidiennement sur ma blogroll un nombre d'articles supérieur à celui que je peux compter en une semaine à présent. Combien de blogueurs se sont tus ou mis en sommeil ? Que c'en soit la cause ou la conséquence, il semble également que lecteurs et commentateurs se fassent plus rares.

Toutefois, on peut se demander quel prix on est prêt à payer pour élargir, ou tenter d'élargir son lectorat. Seul maître à bord de son blog, l'auteur peut choisir d'écrire ce qui lui plaît ou ce qui selon lui est susceptible de plaire. Une critique systématique du président, en nos temps d'antimacronisme rabique peut attirer. Mais pour que ça marche encore faut-il le faire de manière plaisante. Personnellement, je m'y refuse, vu que le pantin qu'ont porté les électeurs à la présidence ne m'intéresse pas. Il ne peut pas plus provoquer mon adhésion que mon indignation. C'est comme la présence d'une déjection de chien sur le trottoir qui ne saurait m'enthousiasmer ni provoquer ma rage. Au fil du temps, j'ai de moins en moins écrit sur la « politique ». Je préfère parler de tout, de rien et du reste. Ce désamour trouve son origine dans l'aventure que je vais vous narrer et s'est trouvé renforcé par le triste constat que m'ont amené à faire les élections de l'an passé.

On aime donc être lu. Quand un brave garçon vous contacte en vous demandant s'il vous agréerait de participer à la rédaction d'un site dont la moindre parution provoque l'engouement de milliers de lecteurs on est soumis à la tentation... Et on succombe. La seule condition que cet « exhausteur de lectorat » mettait à la parution d'articles était d'en changer le titre pour le rendre plus percutant. Pourquoi pas ? Des miens articles parurent donc sur le site et firent l'objet de milliers de vues (Tandis que sur mon blog ce nombre se situe,sauf exceptions, entre 300 et 600). Toutefois, le titre qui leur était attribué me faisait un peu tiquer en ce qu'ils reflétaient peu ou mal le ton et le contenu de l'article. Ça me faisait penser à la presse people qui titre « Michel Drucker ravagé par la drogue » un article où l'on apprend que l'animateur vedette a été bouleversifié lorsque sa concierge lui a annoncé que le fils d'un cousin de la voisine du troisième aurait été soupçonné par ses parents d'avoir fumé ce qui pourrait être un joint dans les cabinets. Dans un premier temps, je n'en fis pas trop de cas mais je ne tardai pas à constater plusieurs faits : d'abord, contrairement à mes attentes, la fréquentation de mon blog ne s'en trouvait aucunement augmentée, ensuite, les commentaires qui accompagnaient la publication de mes précieux écrits indiquaient visiblement d'une part que leurs auteurs s'étaient arrêtés à la lecture du titre et d'autre part que ce pseudo-lectorat par la forme comme par le fond semblait s'apparenter à la catégorie « bas du front ». Je pensai un temps signifier au responsable du site mon intention de cesser toute collaboration. Puis, par àquoibonisme je me dis que ça ne valait pas le coup et que le mieux serait de ne plus écrire d'articles susceptibles d'être publiés sur son torchon internétique. Ce que je m'efforçai de mettre en application. Un jour, suite à un statut Facebook dont je ne me souviens plus mais qui me déplut fort, j'entamai avec ce triste sire une polémique qui m'amena à le traiter d'escroc. Il m'appela au téléphone et je lui fis part de mes griefs et le priai de supprimer du site toute trace de ma participation. Ce qu'il fit.

Je ne suis donc plus prêt à tenter par quelque moyen que ce soit d'améliorer mon audience.

mercredi 3 octobre 2018

Destin Français

Comme elle ne recule devant aucun sacrifice afin de me gâter, ma fille m'a offert à l'occasion de mon récent anniversaire le dernier opus de M. Zemmour. J'avoue en être ravi. Je n'en ai terminé que la première partie mais je ne pense pas que la suite soit en mesure de me décevoir. Car le bon Éric possède un talent certain pour exposer des idées complexes de manière claire et intelligible. C'est une qualité rare que je n'ai, hélas, que rarement rencontrée chez les professeurs du supérieur.

De quoi s'agit-il ? D'un essai sur l'histoire de France. J'ai entendu un commentateur déclarer que c'était un ouvrage autobiographique. A moins que M.Zemmour, dans les parties suivantes, ne se mette à nous faire part de ses joies, de ses peines et des menus tracas que l'on rencontre quand on s'éloigne des sentier battus et rebattus par l'auto-proclamé camp du bien, je soupçonne ce consciencieux homme de media de n'en avoir lu que l'introduction. C'est déjà quelque chose car ce qui m'a été donné d'entendre lors de débats autour de ce livre me donne l'impression que peu de ses collègues se sont donnés ce mal et ont préféré n'en lire ici ou là que quelques bribes afin d'y trouver la phrase scandaleuse qu'ils pourraient lui jeter à la face afin de donner urbi et obi la preuve de sa nature foncièrement mauvaise.

La première partie que je viens de terminer s'intitule Le temps des fondations. On y croise, dans l'ordre chronologique des souverains comme, entre autres, Clovis, Saint Louis, Charles VII ou François Ier mais aussi des personnages moins éminents mais non dénués d'importance, symbolique ou réelle, comme Roland, Le Grand Ferré ou l'évêque Cauchon. Chacun évoqué pour le rôle par lui tenu dans la création ou l'évolution de l’État et/ou de l'imaginaire Français. Bien sûr,tout cela est sous-tendu par la conception que M. Zemmour se fait de la France et de son histoire. On peut y souscrire. Ou pas. Je me garderai bien de prendre parti.

Tous les historiens nous racontent des histoires. Chacun la sienne. Entendons-nous bien, je ne veux pas dire qu'ils nous débitent une série de bobards. Je soupçonne la quasi-totalité d'entre eux d'être d'honnêtes gens ayant usé leurs yeux à déchiffrer de plus ou moins antiques documents pour informer de leur contenu un bon peuple avide de connaissances. Seulement on ne peut ce faisant éviter de nombreuses embûches. D'abord plus les documents abondent plus la sélection s'impose. Reste à savoir sur quelle base s'opère la sélection. Quand on se propose de narrer l'histoire d'un pays on peut hésiter entre relater celle de son peuple, celle de ses grands hommes ou proposer un mélange des deux. L'historien est tenu à des choix, lesquels sont liés à son idéologie, aux circonstances du temps présents, aux modes, etc. On voit mal un historien marxiste faire le panégyrique de Napoléon ou un royaliste porter aux nues Robespierre. La tendance à porter sur le passé un regard trop conditionné par les valeurs en cours aujourd'hui, hier ou demain nuit grandement au rêve d'objectivité. J'ai longtemps vu le roi Louis XI dépeint comme un homme cruel, mesquin, avare, superstitieux, bref un bien triste sire. Et puis certains se sont mis à voir en lui un grand roi ayant un sens aigu de l'État.

Son lecteur ne vaut pas mieux que lui : selon ses a priori, l'historien sera crédible ou non.

M. Zemmour n'échappe pas à la règle. Peut-on lui en vouloir ? Si pour lui, la France est le produit d'une histoire et que cette histoire est considérée à travers le prisme de ses convictions, il n'y a là rien de plus naturel. Libre à chacun d'y souscrire ou non. Il n'en reste pas moins qu'avec un style élégant l'auteur nous entraîne dans une agréable promenade à travers l'histoire de notre pays. Un livre à lire quand on n'est pas de gauche.