jeudi 27 septembre 2018

Pendant ce temps-là, à Sourdeval...

Comme bien des blogueurs, je me fais plus rare. Non que je sois devenu inactif. Bien au contraire. Seulement, mon temps est pris par d'autres tâches. Comme par exemple les travaux dans ma nouvelle demeure. Quand j'y suis arrivé, voici la cuisine que j'ai trouvée : 






Excellent exemple de ce qui se faisait de mieux à la fin des années soixante-dix. Du chêne massif  de belle qualité. Du solide comme on en fait moins. Seulement, à l'époque, on faisait dans le sombre : bois et carrelages de couleurs foncées. De plus,  le laurier au feuillage permanent ajoutait son ombre. Il fut vite abattu mais il demeurait nécessaire d'allumer la lumière malgré le beau temps. Il fallait donc agir. Je m'y attelai et après plusieurs semaines  voici le résultat : 





C'est quand même plus agréable, non ?

Pour obtenir ce résultat, il fallut poncer les éléments, les revêtir ensuite de trois couches de laque, changer leurs les poignées, repeindre le carrelage mural et les lambris en gris pâle, peindre le plafond en blanc, recouvrir le carrelage de lattes de PVC, coller un papier adhésif couleur acier brossé sur la hotte, créer un ilot central, transformer l'emplacement du réfrigérateur encastré (qui s’avéra hors d'usage) en étagères, et remplacer la plaque de cuisson par une nouvelle en acier inoxydable brossé.

Pour les amateurs de belles choses, j'ajoute quelques photos de détails.














mardi 18 septembre 2018

Robots

J'apprends que d'ici peu des millions de robots viendront remplacer des dizaines de millions d'emplois jusqu'ici tenus par des humains. Et ceci dans les domaines les plus divers comme la consultation juridique ou le BTP. Ça nous en promet de belles, quand on pense ce que l'on vit déjà avec le téléphone.

Une des choses qui m'agace le plus est, lorsque je désire un renseignement sur tel ou tel sujet que ce soit à La Poste ou à ma banque, le numéro qui est censé me mener à l'interlocuteur susceptible de m'informer me mène à un robot qui me donne le choix entre diverses possibilités que je sélectionne en tapant sur le clavier de mon téléphone le numéro indiqué. Il faut parfois taper son code postal, son numéro de client, ou une référence quelconque. C'est là un moment où on se félicite de ne pas souffrir de la maladie de Parkinson ou de graves problèmes de vue. Dans le meilleur des cas, on finit par obtenir la personne souhaitée. Très souvent on aboutit à un interlocuteur qui ne connaît pas grand chose à votre problème et n'est en mesure que de vous donner des indications que vous aviez déjà trouvées sur le site internet de l'organisme en question.

Parmi les pires expériences que j'ai connues dans ce domaine, se trouve la conversation que je finis par avoir avec une commerciale d'une société de téléphonie portant le nom d'une couleur qu'on obtient en mélangeant le rouge et le jaune mais que je ne nommerai pas. Visiblement, la personne que j'eus en ligne avait de menues difficultés avec la langue généralement usitée en notre beau pays. Ce qui ne va pas sans poser problème quand vous indiquez votre nom ou l'adresse où vous souhaiteriez qu'on installât une ligne. Vu que cette femme ne comprenait visiblement pas les indications données, je me mis à épeler, sauf que, souffrant peut-être d'une légère surdité, elle n'identifiait au mieux qu'une lettre sur deux. Dans de telles circonstances, on se met au D comme Denise, etc. Seulement, il semblait que sa connaissance des prénoms français était un peu rudimentaire... Au bout d'un peu plus d'une heure nous finîmes par atteindre le résultat souhaité...

Certains de ces services sont de plus payants. Dès le bip chaque minute vous est facturée. Quand votre interlocuteur connaît les difficultés ci-dessus décrites, ça devient vite coûteux sans compter qu'il arrive que les informations que vous finissez par obtenir sont parfois floues voire inexactes.

Pour que les choix proposés reflètent plus honnêtement la réalité, je suggérerais que le robot propose les choix suivants :

« Pour écouter durant un quart d'heure à une demi-heure une musique en boucle interrompue toutes les trente secondes par une voix suave vous annonçant que votre appel sera pris en charge dans environ trois minutes avant qu'on ne vous raccroche au nez, tapez le 1 »

« Pour taper la discute avec un interlocuteur qui ne comprend rien à ce que vous dites et dont chaque minute vous sera facturée 1 Euro, tapez le 2. »

« Pour taper votre numéro de client et votre code postal avant qu'on vous renvoie vers un autre robot qui vous demandera de répéter cette opération avant de vous aiguiller vers un autre, tapez le 3 »

« Etc. »

Vivent les robots !

samedi 15 septembre 2018

Amusez vous, foutez vous de tout, la vie passera comme un rêve...



J'avoue que la dernière macronerie me met hors de moi, ce qui ne m'arrive pas souvent. Je veux parler de la réforme des droits de succession qui selon l'inepte Castaner serait envisagée « sans tabou ». Y a-t-il en France un seul abruti pour penser qu'il s'agit de les diminuer ?

Ce gouvernement devait réformer la France. Ramener l'équilibre des comptes publics. Pour cela, il y a deux méthodes : soit on baisse les dépenses, soit on augmente les recettes. Seuls l'état et les collectivités locale disposent de la deuxième. Pour le citoyen de base, afin d'éviter une sorte de mise en tutelle pour surendettement, seule reste la première. Ce gouvernement a visiblement choisi la seconde. Tout est bon pour taxer davantage : on rogne les retraites, on s'apprête à faire payer la taxe sur l'audiovisuel par ceux qui n'ont pas de téléviseurs, on verbalise à tour de bras, on engrange des revenus sur les carburants grâce à la TIPP, on compte surtaxer les résidences secondaires, etc. ...Et on continue de dépenser à tout va.

Taxer davantage les succession est à la fois démagogique et destructeur. D'une part on fait plaisir à ceux qui ne peuvent attendre aucun héritage et d'autre part on continue de saper les fondements de la famille, laquelle se trouve déjà en bien piteux état. La famille est là pour transmettre : un nom, une éducation, et, si possible, des avoirs. Mme Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette aime a déclarer : « Je n'ai pas honte de ce que j'ai reçu, j'aurais honte de ne pas transmettre » . Ça me paraît logique. Et totalement opposé aux intentions de M. Macron. Il faut dire que pour un homme qui naguère gagna des millions et qui déclare ne pratiquement rien posséder, cela n'a rien d'étonnant. D'autant moins qu'à ma connaissance il n'aurait aucun héritier à qui transmettre ce presque rien.

En dehors de permettre à l'État de continuer de mener un train de vie sans commune mesure avec ses moyens, quel but pourrait viser une augmentation des droits de succession ? Plus d'égalité ? Un abandon de la thésaurisation au profit d'une plus grande consommation qui relancerait l'économie ?

On ne voit pas très bien. Car si ceux qui ont des moyens élevés, à l'exemple du président, se mettent à tout claquer, leur mode de vie se différenciera davantage de celui des démunis. D'autre part, l'augmentation de la consommation de biens, en l'état actuel des choses, bénéficierait principalement aux industries chinoises et allemandes.

Il se trouve que je possède un petit patrimoine. A peine de quoi me payer un petit studio dans le XIXe arrondissement de Paris. C'est dire si je suis honteusement riche ! Il mérite d'autant plus ce nom qu'en grande partie je l'ai hérité. J'aimerais le transmettre à ma fille et qu'on évite de trop l'écorner au passage.

Admettons qu'au lieu de me comporter « en bon père de famille » je décide de me lancer dans toutes sortes de ruineuses débauches. Il se trouve que je n'en ai aucune envie. De plus, je me trouverais bien vite sur le sable. Dans ce cas, et si la décrépitude venait à me contraindre à recourir aux merveilleux services d'un coûteux EHPAD, mon héritière se verrait obligée de cracher au bassinet pour pallier les insuffisantes ressources de son père indigne. Car la famille, si elle voit rogner ses avantages, continue d'imposer des contraintes...

La bande d'ahuris que tristes magouilles et vote stupide ont portée au pouvoir semble avoir pour but de transformer notre pays en une société de je-m'en-foutistes asservis qui comptent sur les "bienfaits" de Sa Majesté l'État.

mardi 11 septembre 2018

11 Septembre 2018

L'être humain est sensé atteindre l'âge de raison à sept ans. A quel âge la poule, le rhinocéros, le cancrelat ou la pipistrelle de khul l'atteignent-ils ? L'atteignent-ils jamais ? Est-il inné chez eux ? N'ayant pas les lumières d'un Aymeric Caron, je n'oserai avancer de réponses à ces délicates questions qui taraudent bien des consciences.

Avant d'aller plus loin, ne serait-il pas bon de préciser ce qu'est ce fameux âge ? Il faut remonter au quatrième concile de Latran qui, comme chacun sait, se tint en novembre 1215 (ce qui ne nous rajeunit aucunement). Cette auguste assemblée appela annos discretionis l'âge où l'enfant devient capable de distinguer le bien du mal et de prendre conscience des conséquences de ses actes. Avec pour corollaire la possibilité de communier. Il y fut également décidé qu'afin que les chrétiens cessent d'avoir, par erreur, des rapports sexuels condamnables avec des personnes juives ou sarrasines, ces dernières seraient contraintes à porter des costumes distinctifs. Pratique depuis peu reprise volontairement par nombre de nos modernes Sarrasins.

Mais trêve de digressions, revenons à nos moutons, lesquels ne semblent jamais atteindre l'âge de raison vu qu'ils persistent, au péril de leur vie à fuir le loup, animal paisible et doux qui ne leur veut que du bien. Si je fais aujourd'hui mention de ce fameux âge, c'est qu'en ce jour béni de l'an de disgrâce 2018, ce blog fête ses 



Sonnez hautbois, résonnez trompettes !

Eh oui, sept ans déjà ! Et si ça se fête, ça apporte aussi de nouvelles données Dorénavant, ses orientations ne sauraient être innocentes, vu qu'il est en mesure de distinguer le bien du mal et de réaliser pleinement les conséquences de ses prises de position. Est-ce à dire qu'il se mettra à l'unique service du bien en louant, par exemple, les incommensurables mérites du président Macron, du véganisme ou de la pelote basque ? Rien n'est moins sur ! Car le mauvais esprit, celui qui dérise, batifole, plaisante, ricane n'a que trop d'inclination pour le mal. C'est dans sa nature, que voulez-vous ?

lundi 10 septembre 2018

Adieu Céline ?

M.Didier Goux, l'a dit et répété : avec le temps, il arrive qu'un livre qui jadis avait recueilli nos suffrages enthousiastes cesse de nous intéresser, que ses défauts nous semblent l'emporter sur ses qualités. Bref, qu'on brûle ce que l'on a adoré.

Je viens de vivre cette expérience en relisant Mort à crédit de M. Destouches. Je dus faire bien des efforts pour ne pas abandonner la lecture tant par moment elle devenait pénible. Le pire fut quand le bon docteur se lançait dans des délires qui plus que des envolées me semblaient autant de noyades. J'avais l'impression de lire l’œuvre d'un dément ! Et que c'était long et ennuyeux ! Et puis la forme de paranoïa qui parcourt en fil rouge tous ses ouvrages y compris les pamphlets me fut insupportable. Le « héros » Célinien est quasi-perpétuellement en butte à la maligne traîtrise de qui l'entoure. Face à cela, une seule solution : la fuite. Fuite qui, dans la vraie vie fut salutaire à Louis-Ferdinand, lui permettant, de Sigmaringen au Danemark, de sauver sa triste peau d'éternel "persécuté".

Même au joli temps de ma Célinolâtrie, je pensais qu'il aurait dû s'arrêter d'écrire après Mort à crédit. Que ce soit dans Guignol's band ou la trilogie finale, je trouvais que l'auteur devenait caricature de lui-même et pour tout dire illisible. Quant aux pamphlets qu'il est de bon ton de juger anodins, si on les replace dans le contexte de la montée d'un antisémitisme rabique qui mènera à ce que l'on sait, il est difficile de ne pas y voir des appels au massacre.

Fut un temps où, comme si ce genre de classement avait le moindre intérêt, je plaçais Mort à crédit au dessus du Voyage ! J'ai relu ce dernier roman il y a quelques années et l'ai trouvé aussi génial qu'il m'avait paru lors de précédentes lectures. Après ma récente et cuisante déception, j'en suis venu à redouter qu'une nouvelle lecture ne me fasse revenir définitivement sur la haute estime en laquelle je tenais cet auteur.

Il n'empêche que son influence sur le style de nombre d'auteurs est incontestable et que, ne serait-ce que pour cela, il tient dans la littérature française du vingtième siècle une place prépondérante. Que sa place, dans un panthéon personnel en totale ruine, soit remise en cause n'y change rien. Après tout, peut-être est-ce moi qui vieillis mal...

mercredi 5 septembre 2018

Soyons sérieux sans être austère !

Spéciale dédicace à Mildred.

A l'heure où le pays traverse une période de grand trouble (comme toutes celles qui l'ont précédée et toutes celles qui la suivront), au moment où nous assistons passivement aux agonies conjuguées de notre civilisation et de notre planète, le temps n'est plus aux galéjades. C'est pourquoi j'ai jugé de mon devoir d'aborder un sujet crucial : celui de mon voisinage.

Si une de mes voisines passe sa vie en jérémiades, de l'autre côté de mon petit jardin réside une brave octogénaire. A peine arrivé, elle m'a fait remarquer que le grand laurier qui poussait près de la terrasse avait la fâcheuse habitude de répandre, au mépris de la plus élémentaire des civilités, ses feuilles mortes dans son potager. Les précédents propriétaires l'avaient bien assurée qu'ils l'élagueraient mais ce fut promesse en l'air. Ayant le cœur naturellement bon, je l'assurai que dès mon retour de Corrèze je me chargerais de la tâche grâce à l'élagueuse de là rapportée.

A la première ondée, je constatai que, non content de pourrir la vie d'une estimable ancienne, ce bougre d'arbre bouchait ma gouttière en plus d’obscurcir salle d'eau et cuisine. Son sort était scellé. L’abatage s'imposait. Or donc, au contraire des Étasuniens qui ont coutume de laisser mariner leurs condamnés des décennies durant dans le couloir de la mort, la sentence fut, à la grande satisfaction de la voisine, rapidement appliquée. L'octogénaire, toujours inquiète de mon sort, s'enquit bien vite de ce que je comptais faire du bois. Elle prévoyait pour tronc et branches une bien sombre destinée : la déchetterie ! Je la lui confirmai.C'est alors qu'une idée germa en son esprit : il lui arrivait de faire du feu chez elle... Peut-être ce bois brûlerait-il ? Je l'en assurai. Si je n'y voyais pas d'inconvénient, elle se ferait un plaisir de m'en débarrasser, ce qui m'éviterait d'épuisants voyages... A condition que les morceaux ne dépassent pas cinquante centimètres...

Je lui promis de débiter tronc et branches au format indiqué et, un voisin ayant été pour ce faire réquisitionné, pas plus tard qu'hier, le bois quitta mon jardin pour aller sécher dans le cabanon de la voisine. Seulement, un geste généreux ne pouvant aller sans contrepartie il me fut demandé combien on devait. A part une reconnaissance éternelle, je n'attendais rien. Néanmoins, la tâche terminée, il me fallut accepter, en compagnie de l'homme de peine (et sans fille de joie), d'aller prendre le café accompagné de biscuits, qui en Normandie marque la menée à bien de toute transaction. Je n'en étais qu'à moitié satisfait car j'eusse préféré consacrer mon temps à la peinture de mes éléments de cuisine mais piétiner une sacro-sainte tradition n'est pas ma tasse de thé. J'acceptai donc l'invitation.

Une longue conversation commença portant sur tout et sur rien mais aussi sur les voisins, l'ancienne locataire, les précédents propriétaires. Et j'en appris de belles ! Ainsi le partenaire de dispute du vieux tromblon rouscailleur n'était pas son fils mais bel et bien son « copain ». Un joli coco! Qui avait fait de la prison. Selon mon compagnon de labeur, c'était lui qui avait égorgé une femme à la faucille à Trifouillli. Que nenni, s'exclama la bonne vieille ! L'assassin était son ancien « copain » et c'est en rendant visite à ce dernier que la blonde septuagénaire aurait fait la connaissance du (presque) jeune homme devenu l'objet de ses chaudes affections comme de ses longs lamentos. Sur le repli, l'obligeant voisin, rétrograda le gredin du statut d'assassin à celui de simple dealer de cocaïne. A moins que le dealer n'ait été son fils... Tout ça n'était, bien sûr, que des choses entendues dire... Le principal étant qu'il ait, pour une raison ou pour une autre, fait de la prison.Ce qu'il y avait d'amusant, c'est que pour répandre ces informations, la voix de la vieille se faisait murmure comme si elle eût soupçonné ses murs d'être truffés de micros espions.

J'appris aussi que le père de ma vendeuse, drôle de bonhomme, avait fini par se suicider (comme fit récemment un voisin d'en face) et que sa mère était bien habile en matière de captage d'héritages... Quand je pense que certains cherchent dans la fiction de belles histoires ! Il n'y a qu'à tendre un peu l'oreille pour en trouver à deux pas de chez soi...

lundi 3 septembre 2018

« Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, simple et tranquille.

...Cette paisible rumeur-là vient de la ville ». Mouais... Il avait du écrire ça un jour de grève et de couvre-feu, le père Paul. Comme ceux qui me suivent, vous savez que je vis depuis quelque temps en ville. Enfin, en petite ville puisque seules trois mille et quelques âmes la hantent. Seulement, pour qui, depuis bientôt sept ans, avait connu le calme tout à fait relatif de la pleine cambrousse, ce nouveau statut de « citadin » apporte quelques nouveautés.

Si le calme de la campagne est souvent troublé par les passages de tracteurs, le bruit plus ou moins lointain des tronçonneuse, scies ou autres engins pétaradants, si s'y entendent les chants du coq et de la poule, le mugissement des bovins, le bêlement des ovins comme l'appel rauque des corbeaux, en ville d'autres bruits se font entendre.

Un de ceux que j'avais oublié est celui du voisinage. Ainsi bénéficié-je, surtout le week-end, des sempiternelles disputes qui opposent une vieille et son fils (ou son (presque) jeune amant, allez savoir, l'exemple venant de haut). Je serais moins dérangé par des échanges d'une admirable violence que suivraient de longues bouderies. Mais, hélas, il n'en est rien. A part de courtes accalmies, ces braves gens s'adressent sans cesse d'ineptes reproches. La brave dame s'est excusée auprès de moi des hurlements à la mort que poussait son deuxième chien lorsqu'elle sortait en le laissant seul. Bien sûr son cri est agaçant mais il l'est nettement moins que les imbéciles chamailleries des maîtres et elle ne sort pas si souvent...

Une autre nuisance est le bruit de la circulation. Car le passage d'une auto ou d'un camion n'est plus le fait rare qu'il était dans mon désert de verdure. Oh, ce n'est en rien comparable au voisinage d'une autoroute ou du périphérique parisien mais si l'embouteillage est chose inconnue, la différence est toute de même sensible.

La pire épreuve sonore est celle occasionnée par quelques jeunes qui, à l'aide de deux roues aux échappements trafiqués, font des tours de pâtés de maisons dans un concours de décibels. L'attrait que ressent l'adolescent moyen pour les assourdissants autant qu'inutiles tours à mobylette (ou scooter) ne date certes pas d'hier mais il demeure pour moi une énigme. Il semble en outre que depuis leur interdiction, les échappements bruyant ont beaucoup progressé.

Le rauque appel du corbeau a fait place au piaillement des corneilles qui le soir n'en finissent pas de se chamailler perchées sur les cheminées. Restent le chant de la poule, car une autre voisine en possède quelques unes qui célèbrent dûment leur ponte et, le mardi, du proche marché aux bestiaux, veaux et moutons s'entend la cacophonie des veaux et des moutons.

N'empêche qu'il y existe des avantages : si, comme l'exige la tradition, je constate au retour de courses que j'ai oublié de faire l'emplette de telle ou telle denrée indispensable, je n'ai plus à faire onze kilomètres pour réparer ma distraction. Je peux même aller faire mes courses à pied et je m'efforce d'en profiter.

On ne peut pas tout avoir.